mardi 11 juillet 2017

Patrick Marengo, nouveau maire de Royan : « servir et ne pas se servir sera le fil rouge de mon action »

Succédant à Didier Quentin atteint par le cumul des mandats, Patrick Marengo, alors premier adjoint, a été désigné maire de Royan. Ancien Général de l'armée de Terre, gèrera-t-il la ville avec une rigueur militaire ? L'avenir le dira. En tout cas, au sein du conseil municipal, il a tendu la perche aux territoires non occupés où se retrouvent élus de droite, gauche et front national pour établir « une communication constructive ».

Patrick Marengo a été élu par ses pairs avec 23 voix (10 blancs)
 En 2014, Didier Quentin avait été élu maire avec 26 voix sur 31 votants, deux conseillers n’ayant pas participé au vote. Ayant retrouvé son siège de député en juin dernier (après une campagne des plus agitées entre Gérard Potennec et Christian Gerin), il ne pouvait plus occuper le poste de premier magistrat. L'heure était venue de transmettre le flambeau…

Régine Joly, doyenne de l'assemblée, dirige les opérations
Didier Quentin reste conseiller municipal. Député depuis 1997, 
il a effectué deux mandats de maire
Lundi 10 juin à 18 h. Régine Joly, doyenne du conseil, orchestre les opérations. « J'ai le handicap d'avoir l'âge le plus avancé de l'assemblée » plaisante-t-elle. Ce fauteuil qu'elle n'a jamais eu la chance de "décrocher", elle l'occupe temporairement et c'est une occasion à saisir ! Méticuleuse, elle suit le protocole attentivement : appel des conseillers présents, désignation des accesseurs, du candidat au poste de maire annoncé sans surprise par Didier Quentin, question identique aux groupes de l'opposition.
Gérard Jouy (qui représente Thierry Rogister retenu à la Région Nouvelle-Aquitaine) en profite pour envoyer quelques salves au maire sortant, tout en reconnaissant ses qualités de stratège : « Royan Bleu Marine aurait préféré retourner aux urnes, mais cette élection se joue à huit clos plutôt qu'à ciel ouvert ». Il glisse quelques citations classiques « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » ou, très philosophique « ainsi passe la gloire du monde (sic transit gloria mundi) ». Bref, le FN ne présentera pas de candidat.
Alain Larrain se veut plus pragmatique. Il demande si les enveloppes blanches qui viennent d'être distribuées sont appelées à mettre les bulletins. Il semblerait que oui ! Les avants-postes sont déployés, le vote peut commencer. Sur 33 exprimés, Patrick Marengo obtient 23 voix, les blancs étant au nombre de 10.

Patrick Marengo devient donc maire de Royan et "monte" jusqu'à son nouveau bastion. La victoire est effective. Au passage, il remarque que son siège est un peu « brinquebalant » : il s'engage à les changer tous durant la mandature. Et de s'exclamer : « cette fonction, je la prends » ! Une formule d'assaut qui signifie que cet ancien général de corps d'armée quatre étoiles aura à cœur de défendre Royan et tenir ses engagements. Ses collègues applaudissent.

Suit l'élection de neuf adjoints (liste unique) : premier adjoint Jean-Paul Clech ; deuxième adjointe Éliane Ciraud-Lanoue ; troisième adjoint Philippe Cau ; quatrième adjointe Marie-Noëlle Peltier ; cinquième adjoint Gérard Filoche ; sixième adjointe Marie-José Dauzidou ; septième adjointe Nelly Serre ; huitième adjointe Dominique Bergerot et neuvième adjoint Daniel Coassin.

Un nombreux public assiste à l'élection du nouveau maire

« L'autorité ne se partage pas » !

Patrick Marengo félicité par Régine Joly
La remise de l'écharpe tricolore et l'art de la porter !

Le nouveau conseil municipal est constitué. Patrick Marengo remercie ceux qui ont voté pour lui et voit « un acte de bienveillance » à son encontre dans les votes blancs. Ses compliments vont bien sûr à Didier Quentin : « j'aurais souhaité que vous puissiez conduire à bien votre mandat jusqu'en 2020. Cela aurait été plus cohérent vis-à-vis de la population. Dans cette déferlante du "dégagisme", de la Pointe du Raz au Sud, vous avez résisté lors des Législatives. Nous partageons les mêmes valeurs, une expérience acquise au service de la Nation ».
Pour autant, Patrick Marengo ne recevra pas ses ordres de Didier Quentin. Il est clair sur le sujet : « l'autorité ne se partage pas et comme disent les Africains, on ne met pas deux crocodiles dans le même marigot ! ». Un jeu de mots suit instantanément dans la salle où le nom "Marengo" est soufflé, ce qui provoque les rires.
Il n'y aura donc qu'un seul commandant pour conduire les troupes, le premier magistrat ! Lequel va rencontrer les députés, Didier Quentin et le nouveau parlementaire succédant à Dominique Bussereau, Raphaël Gérard. Le moment sera rapidement venu de s'atteler aux nombreux dossiers. « Servir et ne pas se servir sera le fil rouge de mon action » dit-il. Il y a du Général de Gaulle dans la posture…

Le conseil municipal de Royan nouvelle version
Election des adjoints : qui s'abstient ?
Qui vote pour ?
Patrick Marengo détaille sa feuille de route. Sur le terrain durant des décennies, cet officier au cuir tanné qui en a vu d'autres est saisi d'une véritable émotion. Des larmes pointent qu'il refoule avec panache : « soldat, reprenez-vous, vieille carcasse ! ». Il pense en cet instant particulier à sa femme, ses 5 enfants, ses 12 petits enfants avant de revenir aux affaires courantes :  « finaliser les projets de Didier Quentin et forger un futur meilleur ». Un séminaire de la majorité sera organisé le 17 juillet prochain et il entend travailler en bonne intelligence avec ses opposants. Il mentionne également les 33 maires de la Communauté d'Agglomération et le président Jean-Pierre Tallieu. Après une période un peu compliquée, les relations sont bonnes entre la CDA et Royan qui reste « la locomotive du territoire ». Un territoire qui avancera à condition de jouer collectif et solidaire (très haut débit, etc).

Il conclut en donnant, comme son prédécesseur, un numéro de téléphone où l'on peut le joindre, le 07 76 14 10 24.  Il sera à l'écoute de ses concitoyens et veut bien se faire "engueuler" à condition que les arguments soient fondés. Régine Joly, qui conserve le titre de doyenne quels que soient les événements, félicite le nouveau maire de manière républicaine. Membre de l'opposition, son vœu est que chacun œuvre de manière constructive dans la concertation : « c'est comme ça qu'on entend travailler ». Le message sera-t-il entendu ?

Ancien militaire de carrière, Patrick Marengo a été présent sur de nombreux champs d'opérations, Djibouti, Tchad, Sénégal, Serbie. Il a dirigé l’État-major du Corps européen et l’État-major de Force 2.
• Il y avait deux grands absents, lundi soir, au conseil municipal de Royan : Michel Servit qui fut longtemps conseiller général et Bernard Giraud, l'ancien bras droit de Didier Quentin. Une page est tournée.

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