Libre expression de Christian Person, entrepreneur, fondateur d'Umalis et président du Club des Entrepreneurs de Croissance
« Les entrepreneurs, comme les salariés, sont otages d'un Code du
travail daté et inadapté au monde économique d'aujourd'hui.
Entrepreneurs, comme salariés, les Français qui ont partagé depuis
longtemps la vie de ce Code du travail agissant comme un geôlier, ont
développé une empathie, voire une sympathie, ou avec lui.
C'est regrettable.
Ainsi, au lieu d'engager une profonde refonte du
Code du travail qui nécessite tant un allégement qu'une modernisation,
fait l'objet d'un nouveau rapport qui alimentera les étagères des
bibliothèques publiques...
Ce dont les Français ont besoin, c'est que le souffle nouveau de
l'entrepreneuriat dynamise le Code du travail.
Quand nous entendons que "Tout salarié a droit à une rémunération lui
assurant des conditions de vie digne", nous entrepreneurs, ne pouvons
qu'être exaspérés alors que nous avons du combattre avec acharnement
la suppression de l'exonération des heures supplémentaires. Nous ne
pouvons qu'être désespérés quand nous devons nous battre pour ouvrir
le dimanche alors que nos salariés sont consentants et rémunérés
davantage.
Nous ne sommes pas favorables à la dérégulation. Nous, entrepreneurs
de croissance, sommes favorables à une modernisation. Que le rapport
Badinter vienne consolider des désuétudes en affirmant notamment que
"la durée normale du travail est fixée par la loi" est un vrai
scandale.
La durée normale du travail devrait tout simplement être
fixée par entreprises ou par branches, mais certainement pas par des
lois déconnectées des réalités du terrain économique.
Le rapport Badinter fera tout sauf améliorer le fonctionnement du
marché du travail. C'est dommage. Au lieu de se demander si certaines
dispositions du Code du travail sont utiles ou adaptées, cette mission
n'est que l'alibi d'un gouvernement qui ne veut rien changer. Nous
avons besoin de souplesse. La prochaine fois, nous devinerons dans les
prémisses de la lettre de mission qu'il n'y a rien à attendre des
commissions et des groupes de travail.
La France a besoin d'une
refonte intégrale de son Code du travail qui constitue aujourd'hui une
véritable entrave au marché du travail. Elle a besoin d'un souffle
nouveau. Qu'attend le gouvernement pour abroger les 35 heures ? pour
exonérer les TPE de charges sur les nouvelles embauches ? pour
autoriser les ouvertures en soirée et le dimanche ? Qu'attend le
gouvernement pour faciliter les embauches ? On se le demande.
En matière sociale, les gouvernements successifs ont touché le fond,
mais creusent encore ».
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