Jonzac rend hommage aux victimes des attentats |
La France, qui en guerre en Syrie contre Daesh, est exposée aux représailles et elle n'est pas la seule en Europe. D'où les nouvelles dispositions prises par le Gouvernement en matière de sécurité.
Ne pas oublier les dessinateurs de Charlie ! |
Nol a allumé la torche qui surmontait ce crayon afin que brûle la flamme du souvenir. Instant de recueillement alors qu'au même moment, à Paris, un homme se faisait abattre avec une ceinture d'explosifs factice devant le commissariat du XVIIIe arrondissement... Nous n'en avons pas fini, c'est pourquoi l'attitude courageuse et pacifique de Nol et de ses amis est à souligner : ils se mobilisent pour que survive l'humour dans ce vieux monde qu'agitent les incertitudes.
Au terme de cette rencontre qui avait réuni une assistance modeste (mais qu'importe le nombre), Nol a demandé au public de simuler - par un bruitage approprié - l'envol de ce crayon transformé en fusée afin qu'il soit entendu jusqu'au château et bien au-delà ! Et maintenant, rendez-vous durant l'été avec la prochaine exposition d'Humour et Vigne qui pourrait accueillir deux personnalités intéressantes. Entre temps, l'association propose de nombreux autres rendez-vous.
Sur le crayon géant, Cabu, Wolinski, Charb, Tignous, Honoré
Rassemblement place de la République |
Nol, président d'Humour et Vigne, défenseur de la liberté d'expression |
Nol allume la flamme du souvenir |
Que le bruit de ce crayon, symbole de liberté, s'entende loin à la ronde ! PHOTOS NICOLE BERTIN |
Une sacrée bande de Parisiens
par Alice Leclerce et Sylvie Kaufmann,
journalistes au Monde, texte lu par Pierre Buchet :
On les a appelés la « génération Bataclan » : naturellement, le rock est son marqueur. C’est aussi la génération easyJet et Erasmus. Son espace, c’est l’Europe, puis le Monde. Une génération qui se balade et se cherche, prend son temps, au gré des petits boulots, des rencontres et des diplômes, avant, un beau jour, de « trouver sa voie » et d’y réussir. Des trentenaires souvent nés en province, issus de classes moyennes, venus à Paris pour y étudier ou travailler et, finalement, retenus dans cette ville par sa culture, son art de vivre, d’aimer et de se mélanger. Une ville-base. De la mondialisation, ils ont fait un atout, tout en restant ancrés dans un solide lien familial et un mode de vie français, attirés par ces cafés et ces quartiers qui intègrent la modernité sans perdre la tradition.
Une génération libre, joyeuse, grégaire, généreuse à sa manière, moins engagée politiquement que la précédente et en même temps connectée et soucieuse de l’autre. Marquée, déjà, par le terrorisme de janvier, tout près. Une génération Charlie, en quelque sorte, si bien représentée par le groupe de La Belle Equipe, fauché en pleine fête d’anniversaire : chacun ou presque, dans cette bande, venait d’un endroit différent, d’une culture différente. Tous différents et pourtant une sacrée bande de Parisiens, massacrée, un verre de champagne à la main. Ce n’est ni la France des banlieues rebelles, ni la France du CAC 40, ni la France du bling-bling. C’est la France qui vit ensemble avec l’envie de réussir, dans laquelle se fondaient avec gourmandise les 23 étrangers tombés, eux aussi, sous les balles. Celle où l’on va voir un groupe de rock californien dans une salle de concerts du XIXe siècle avec sa sœur, sa mère, un couple ami.
Ce portrait de groupe, finalement, c’est l’anti-Etat islamique. C’est tout ce que les terroristes ne sont pas, tout ce qu’ils haïssent : la beauté, l’esthétique, la musique, l’art, le plaisir, la science, l’éducation, la diversité, la mixité, la tolérance, la liberté, l’égalité… et la fraternité. Comme Al-Qaida, à travers le World Trade Center et le Pentagone, avait visé les symboles de la puissance américaine, l’EI a visé ces symboles français que sont la culture et l’art de vivre.
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