Heureusement pour eux, Sarkozy revient et ils se consolent en se disant que la Gauche traverse elle aussi des turbulences. Claude Belot, lui, se moque de ces agitations. D’ailleurs, il n’apprécie pas les palais et encore moins les salons parisiens. S’il aime à dire qu’il agit dans la capitale à ceux qui n’y mettent jamais les pieds, il préfère son rocher, Jonzac, sous-préfecture de 3491 habitants. Un monde, un paradis terrestre qui donne droit à un passeport spécial !
Il s’est installé à la mairie pour la première fois en 1977. Avec le temps, il a fait ses preuves et gagné en haute autorité. Il s’est mis dans le bain en construisant les Antilles, un complexe aquatique suffisamment grand pour qu’il puisse être un jour baptisé de son nom. Ainsi, il aura laissé sa trace sur l’empreinte du pouvoir. Usant de ses influences, il est parvenu à tout contrôler, en ville comme à la campagne par le biais de la communauté de communes. Pour obtenir ses grâces, les courtisans lui prêtent allégeance. Quant à ceux qui le contestent ou lui feraient de l'ombre, ils peuvent toujours s’en aller. Il ne fera rien pour les retenir. Bien en contraire, ils sont bannis.
Conscient qu’il vaut mieux faire envie que pitié, il valorise son image en recueillant les fleurs de la presse locale. Pour cette rédaction complaisante, il est devenu un « sage » dont il convient de lire et d’admirer les confessions. L’évangile selon Saint-Claude ! « J’ai passé mon temps à inventer un monde nouveau » dit-il très sérieusement. Que demander de plus ? Belot a parlé et tout est repeuplé.
Cet élu aurait-il fait le tour du cercle ? Eh bien non, semble-t-il ! Conscient qu’à 78 ans, son âge et sa position lui permettent toutes les audaces, voilà que le sénateur UMP, siégeant au Palais du Luxembourg depuis 1989, s’est pris d’une grande fraternité pour le maire socialiste de Montendre Bernard Lalande. Jusqu’à le soutenir ouvertement aux élections sénatoriales du 27 septembre prochain.
Claude Belot aux côtés des élus UMP D. Bussereau et J.P. Raffarin |
D. Laurent, maire de Pons, tête de liste UMP aux Sénatoriales |
Manifestement, le maître de Jonzac a un penchant pour son voisin PS montendrais, Bernard Lalande. N’en déplaise aux esprits chagrins ! En réunion, il ne cache pas qu’il aimerait l’élection de deux sénateurs de Haute Saintonge, Laurent et Lalande. Le reste du département ne compterait-il pas ? On imagine déjà le travail énorme de Corinne Imbert (Matha) si elle est élue : comme Monseigneur l’Evêque, elle aura à représenter la Charente-Maritime de La Rochelle à Saintes !
Salomé Ruel, Claude Belot, Jean-Pierre Tallieu |
Il n’y a pas grand chose à ajouter sinon que de tels engouements cachent sans doute de vraies priorités : édifier un palais des congrès à Jonzac par exemple. L’aide d’au moins deux sénateurs sera nécessaire pour débloquer des fonds publics difficiles à obtenir ! Pourrait s’y ajouter un autre élément : en 2004, la gauche majoritaire aurait dû prendre la présidence du Conseil général, poste qu’occupait alors Claude Belot (qui gouvernait avec une majorité de droite). Curieusement, un revirement eut lieu qui fit pencher la balance d’une seule voix (celle de Jean-Paul Berthelot, pourtant classé divers gauche) en faveur de la droite. Claude Belot garda ses fonctions. Bernard Lalande ne fut pas président et n’eut aucune autre opportunité de le devenir par la suite : le moment serait-il venu de lui renvoyer l’ascenseur ?
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