Deux ans après sa prise de pouvoir, les électeurs ont choisi la première élection venue, c’est-à-dire les municipales, pour sanctionner le parti socialiste. Preuve que les Français avaient voté Hollande aux Présidentielles pour évincer le bouillonnant Nicolas Sarkozy. Ils voulaient un homme normal, ils l’ont !
A l’heure où l’on évoque un possible remaniement ministériel, le président Hollande connaît une accalmie passagère avec la visite officielle du président chinois Xi Jinping et son épouse, Peng Liyuan. C’est bon pour les affaires et le moral par la même occasion. Se profile un partenariat industriel renforcé pour la fabrication en commun d'hélicoptères civils de type EC175 d'Airbus Helicopters, le "deal" pouvant concerner jusqu'à 1.000 appareils sur vingt ans. S’y ajoutent le nucléaire civil, l'agroalimentaire, la santé, les énergies renouvelables, l'automobile, les transports et le développement urbain durable : pas mal pour notre économie, qui n’est pas au beau fixe, et donc pour l’emploi.
Si François Hollande ne peut que saluer les excellentes dispositions de l’Empire du Milieu à son égard, ses préoccupations se situent dans la France d’en bas. Dimanche, les résultats du premier tour des municipales ont fait monter l’adrénaline des états-majors socialistes. Un constat grandeur nature du peu d’enthousiasme qu’ils suscitent actuellement chez les Français. La faute aux impôts, à la précarité, à la fonte des glaces dans le jardins de l’Elysée. Bien sûr, il y a des villages où d’irréductibles maires sont réélus sans lever le petit doigt : ils sont tellement ancrés dans le sol qu’il n’est guère facile de les déraciner !
Face à ce coup de colère, les observateurs vont diront qu’il s’agit du fameux balancier, tantôt à droite, tantôt à gauche, avec la régularité d’une vache qui regarde passer le Paris-Brest, puis le Brest-Paris. Sauf qu’un autre parti dispute l’usage de la voie.
Coutumier, le Front National attire vers lui tous les mécontents du système. Ses fortunes sont diverses. Un jour, il élimine Jospin au second tour des Présidentielles ; un autre, il s’endort pour renaître de ses cendres, obtenant des scores honorables qui font frissonner les échines de l’UMP et du PS.
Cette fois-ci, l’affaire se corse. Dimanche prochain, Marine Le Pen aura-t-elle gagné son pari en franchissant la barre des 1000 élus ? Il n’est pas interdit de le penser. Fine stratège, elle sait analyser les situations et les déceptions pour en tirer la substantifique moelle de son programme. D’anciens militants de la CGT n’hésitent pas à la rejoindre !
Après « le nom de la rose » en 2013, nous voici dans la série « il y avait le ciel, le soleil et la mer » version bleu clair pour l’instant, mais bientôt bleu marine si l’on n’y prend pas garde. Les traditionnels pactes républicains pour faire face à "l’ennemie" semblent avoir du plomb dans l’aile en certains endroits. Au niveau de Bruxelles, c’est bien pire. N’oublions que le parti de Marine le Pen affiche son ambition de devenir le "premier parti de France" à l'occasion des élections européennes du 25 mai 2014. Il entrerait alors en masse au Parlement.
Rude bataille à Saintes entre la listes Pichard Chauché et Machon
A La Rochelle, la guerre des urnes se poursuivra dimanche prochain. Au premier tour, la socialiste investie Anne-Laure Jaumouillié (30,53%), soutenue par le maire sortant Maxime Bono, a devancé l’autre PS Jean-François Fountaine (28,4%) encouragé par le député Olivier Falorni. Avec un si faible écart, rien n'est joué. Derrière eux, la tête de liste UMP-UDI Dominique Morvant (18,66%) maintient sa candidature au second tour.
A Royan, Didier Quentin, député maire sortant, est le seul élu à affronter un FN au second tour. Dimanche dernier, l’élu UMP est arrivé largement en tête devant Thierry Rogister (FN 16,09%), Alain Larrain (DVD13,24%) et Régine Joly (PS 12,41%). Il y aura donc une triangulaire le 30 mars. Les autres candidats, dont l’ancien maire Philippe Most (DVD 8,71%) et Jacques Guiard (DGV 5,83%), ne se maintiennent pas.
Si Didier Quentin est pratiquement assuré de conserver son fauteuil de maire, la présence du Front National ne l’étonne pas, des précédents ayant existé. « Le phénomène se dégonflera quand ils arriveront aux affaires. On verra qu’ils ne sont pas capables de traiter les problèmes. Partout, leurs échecs ont été retentissants. En ce qui me concerne, je suis serein. La campagne a été très convenable à l’exception d’Alain Larrain qui aurait pu éviter certains débordements à mon encontre» explique-t-il.
A Saintes, la situation est nettement plus compliquée. On ne peut que constater l’effondrement de la liste du maire sortant Jean Rouger, radié du PS avec ses colistiers. Il faut dire que le feuilleton des primaires a été mouvementé, Jean Rouger refusant de se plier à ce rituel pour raison de « manipulation ». Conséquence, Isabelle Pichard-Chauché a été investie officiellement par le parti socialiste et les deux listes de gauche ne pouvaient que se concurrencer.
Isabelle Pichard Chauché, tête de liste PS Saintes Passionnément |
Meeting de Jean Philippe Machon dans le hall Mendès France |
Il est évident que si Saintes passe à droite, l’ancien maire Bernadette Schmitt, battue par Jean Rouger en 2008, ne cachera pas sa satisfaction !
A Saujon, le maire sortant Pascal Ferchaud est réélu haut la main avec plus de 68% des suffrages (68,46%) face à Wladimyr Genyk (31,54%). Il obtient 25 sièges sur 29 au conseil municipal.
A Saint-Georges de Didonne, le maire sortant Jean-Marc Bouffard remporte la victoire avec 54,71% des suffrages contre 20,15% pour Patrick Berthier, 15,97% pour Erick Mouton, 9,17% pour Philippe Allaire. Il place 23 élus sur 29 au conseil municipal, confortant ainsi ses positions dans l’ancien fief de Dominique Busserau. Lequel reste tout de même très présent dans le secteur en tant que conseiller général.
A Montendre, Bernard Lalande est élu au premier tour avec 55,22% des voix (18 sièges) face à Marie Gruel qui réalise 44,77% (5 sièges). Elle se positionne désormais comme la véritable opposante à la liste de gauche en place depuis de nombreuses années.
A Cozes, la liste de Daniel Hillairet est réélue. Normal, il n’y avait pas de concurrent !
A Jonzac, le sénateur maire sortant Claude Belot l’emporte avec 69,48% (20 sièges) contre Jack Ros 30, 51% (3 sièges).
Dépouillement à Jonzac |
A Pons, le sénateur Daniel Laurent obtient le même score 69,18% (23 sièges) et devrait retrouver son siège de maire qu’il avait laissé à Henri Méjean, face à Fabienne Dugas Raveneau 30,81% (4 sièges). A Saint-Genis, la liste de Jacky Quesson est réélue sans problème.
C’est à Montlieu qu’intervient le plus grand changement avec l’arrivée en tête de la liste divers droite de Nicolas Morassutti (12élus) opposée à celle du maire sortant PS conduite par Thierry Jullien (3 élus).
A Montguyon, à l’ombre du château séculaire, il y aura un second tour. Seront en lice l’avenir ensemble du maire sortant François Bastère 44.04%, Montguyon, un nouvel élan de Frédéric de Ligt » 32.01% et Osons de Bernard Bordelais 23.94%.
A Mirambeau, Sylvie Rodeau, 51,41% (12 élus), l’emporte sur Jean Michel Clair 48,58% (3 élus).
A Saint-Aigulin, le maire sortant Alain Chiron l’emporte avec 59,38% des voix (16 élus) sur la liste de Jacques Jullien 32,27% (3 élus).
A Archiac, la liste d’Alain Lembert est élue.
La situation est plutôt stable pour la future communauté de communes de Haute-Saintonge dont Claude Belot devrait garder les rênes. Si certains avaient pensé lui succéder, il leur faudra encore attendre un peu…
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