dimanche 9 mars 2014

Affaire de la rocade de Jonzac :
« C’est comme si j’avais été victime d’un viol » avoue Alain Seguin


Depuis qu’il est question d’une rocade reliant la route de Mirambeau au centre aquatique des Antilles (sortie de Jonzac, route de Champagnac), la vie des riverains, propriétaires de terrains, est bouleversée. 

Dans un premier temps, les propriétaires concernés ont majoritairement accepté l’offre d’achat faite par le Conseil général. Seuls deux ont campé sur leurs positions, Alain Seguin et Didier Lucchese habitant les lieudits Le Maine et Les Plantes. Ils estimaient, en effet, que le montant offert ne correspondait pas à la réalité du marché. Entrés en résistance, ils ont contacté Me Garcia, avocat palois spécialiste de ce type de dossier.
Le temps a passé. Voici quelques années, un viaduc a été réalisé marquant, par sa présence, la volonté du sénateur maire de Jonzac, Claude Belot, de concrétiser ce projet. Victime de malfaçons, cet ouvrage s’est trouvé bien seul dans la nature puisque l’axe ne pouvait être réalisé, les acquisitions n’ayant pas été totalement effectuées. Pour y parvenir, on attendait la venue du juge des expropriations, chargé de régler le litige.

Le viaduc. Récemment, le Conseil général, estimant que l'entreprise qui l'a réalisé a commis des malfaçons, a saisi la justice.
Vendredi matin, Bernard Taillebot est arrivé sur les lieux où il a rencontré MM. Seguin et Lucchese ainsi que les trois représentants du Conseil général. « Notre avocat lui avait transmis nos propositions. Nous estimons que la valeur de nos terrains est plus importante que celle proposée par le Département. S’il peuvent servir à la polyculture, ils seront classés en zones constructives dès que la rocade sera opérationnelle. Cet élément est marqué sur le dossier » explique Alain Seguin.
Les deux "résistants" ont été confortés dans leurs positions quand leur avocat, examinant le montant des autres transactions passées avec le Département, a fait une découverte : « Dans certains cas, la vente était bien au-dessus du prix qu’avait annoncé le Conseil général, y compris sur les documents qu’il nous avait remis. A-t-on cherché à nous intimider en nous faisant comprendre qu’à trop vouloir, on allait tout perdre ? ». Le prix aurait été multiplié par trois… pour quelques bienheureux, dit-on !
La tactique est habituelle et de bonne guère : l’acquéreur essaie de payer le moins cher possible et, en face, le vendeur défend ses intérêts. Dans le meilleur des cas, les deux parties finissent par trouver un terrain d'entente.

Alain Seguin, propriétaire au lieudit Les Plantes à Jonzac
« Didier Luchesse et moi-même avons choisi de saisir la justice et nous défendre. Ce que j’éprouve quand je vois qu’on a cherché à nous berner ? C’est comme si j’avais été victime d’un viol ! J’ai apprécié l’attitude du juge des expropriations à notre égard. Il nous a longuement écoutés et s’est rendu sur les parcelles. Il s’est entretenu avec notre avocat et chacun d’entre nous. Le Conseil général a contesté toutes nos propositions ». Alain Seguin et Didier Lucchese ont eu l’agréable impression qu’on prenait en compte leurs préoccupations.

Le dossier a été mis en délibéré et la décision finale, c’est-à-dire l’estimation des derniers terrains manquant à la rocade, sera connue le 11 avril prochain. S’il n’est pas satisfait, le Département pourra faire appel. « Quelle que soit l’issue, je ne regrette pas d’avoir saisi le tribunal. C’était la seule manière de faire entendre notre voix » conclut Alain Seguin.

Cette nouvelle rocade conduira à la zone des Antilles
L’affaire concerne deux hectares (polyculture) pour Alain Seguin et un plus de deux hectares pour Didier Lucchese. En raison du passage de la rocade, la valeur de la maison d’habitation de ce dernier sera dépréciée.

Le complexe des Antilles et au loin, la fameuse cheminée
• La cheminée du chauffage urbain gâte le paysage ? L’un des représentants du Conseil général a fait remarquer au juge que le panorama, fort beau puisqu’il offre une perspective sur les Antilles et le château de la Dixmerie, était gâché par la haute cheminée du chauffage urbain. A son sens, cette présence dévalorisait les terrains. « Pour une fois, j’étais tout à fait d’accord avec lui » souligne Alain Seguin. Il se souvient de l’époque où cette structure, qui brûlait les ordures ménagères, rejetait entre autres des dioxydes dans l’air, pas loin des Thermes dont l’une des indications est précisément les ORL (voies respiratoires). Heureusement, la situation n’a pas perduré…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A propos du viaduc.Je suggère un nom de baptême:le pont de la traine.

Anonyme a dit…

A propos du viaduc.Je suggère un nom de baptême:le pont de la traine.