Il y a quelques années, Sophie Duvois, céramiste à Rouffignac, a rencontré Ahmed Attaher, bijoutier touareg qui descend d’une lignée d’artisans renommés du Niger (les œuvres de son aïeul sont exposées au musée du quai Branly à Paris). Un partenariat a vu le jour avec la création de deux associations française et nigérienne, structures qui permettront une entraide plus étroite.
• Une bonne occasion pour échanger
Ces jours derniers, elle a accueilli à Rouffignac Abdallah Khamed Moussa qui a créé, comme elle, une association d’entraide franco-nigérienne. A Dijon, ville où il s’est installé en 2015, Tadhaltte qu’il préside œuvre pour la scolarisation des enfants, des filles en particulier, et intervient dans le développement économique et social de la région de Tahoua. Cette zone a beaucoup souffert des conséquences de l’instabilité avec le Mali voisin, entraînant la pauvreté et le désarroi de la jeunesse : « Par le biais de Tadhaltte et de parrainages, j’achemine des fournitures scolaires pour encourager les filles à aller à l’école car certaines sont encore mariées de force à l’âge de 13-14 ans. Les parrains et marraines ont des informations régulières de l’enfant scolarisé qu’ils accompagnent. Le parcours scolaire va de la maternelle au bac. J’ai des contacts sur place, on se téléphone également. A Dijon, l’association, qui regroupe de nombreux adhérents, organise également des conférences sur la problématique de l’eau au Sahel par exemple et des concerts de musique touareg ».
Abdallah Khamed Moussa |
• Le Niger traverse une situation difficile
Malgré leur optimisme naturel, Sophie Duvois et Abdallah Khamed Moussa éprouvent des inquiétudes quant à la situation au Niger.
Depuis le coup d'État conduit par le général Abdourahamane Tiani et le renversement du président Mohamed Bazoum, des rassemblements hostiles à la présence française ont éclaté et des expatriés ont été évacués par le Quai d’Orsay. « J'avais le sentiment que le Niger était dans une phase ascendante. Depuis ces dernières semaines, mes amis nigériens me disent que la situation est précaire, agitations, voitures vandalisées, arrestations, prix des denrées qui flambent dont celui du sac de riz, retraits d'argent limités. J'espère sincèrement qu'une médiation permettra un dialogue apaisé. Je reste convaincu que la France est un partenaire stratégique pour l'essor de notre pays. La population a besoin de paix. Les plus fragiles seront les premiers impactés par les sanctions infligées au Niger depuis le coup d'état » explique Abdallah Khamed Moussa.
Aux dernières nouvelles, le règlement de la crise par la voie diplomatique n’a pas abouti. Reste à savoir quelle sera la position de la Cédéao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) dans les jours à venir.
Qu’ajouter en conclusion ? Que le calme revienne afin que les associations puissent conduire leurs actions dans un environnement serein…
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