Président par intérim de l’association des maires de Charente-Maritime depuis le décès de Michel Doublet, Jacky Quesson et son conseil d’administration organiseront le 28 septembre prochain, à l’occasion du Carrefour des Communes, une assemblée générale extraordinaire où seront présentés de nouveaux statuts élaborés par le service juridique. En effet, l’assemblée du 5 mai dernier à Pont l'Abbé d'arnault, qui n’avait réuni que 114 adhérents sur les 476 que compte le Département, n’a pas validé la première proposition.
Jacky Quesson, président par intérim de l'Association des Maires 17 |
Jacky Quesson, maire de Saint-Genis de Saintonge et vice-président de l’AMF17, assure la présidence par intérim de cette institution, choisi pour son travail depuis des années auprès de Michel Doublet, ancien président disparu en août 2022. Une structure qu’il souhaitait faire évoluer par un changement des statuts et du règlement intérieur, plusieurs réunions ayant eu lieu en ce sens depuis septembre dernier. Les choses allaient-elles bouger lors de l’assemblée générale extraordinaire qui avait lieu la semaine dernière ? Apparemment non puisque la mobilisation a été réduite. A noter qu'en la circonstance, le quorum est lié au nombre de participants et non à celui de l’ensemble des adhérents. Ils étaient donc 114 à voter sur 476. Le vote par correspondance ou par internet n’est pas encore possible. Seul le présentiel prévaut.
L’assemblée générale s’est déroulée en deux temps. D’abord, la présentation du bilan, le compte de résultat, les activités. Ensuite, en session extraordinaire, l’étude des nouveaux statuts. Une majorité n’a pas souhaité que bougent les curseurs concernant l’élection du président. Il s'agissait de sa désignation par le conseil d‘administration (25 membres) et non plus par l’assemblée plénière. « Que le président soit élu comme le maire l’est par son conseil municipal semble plus logique. Nous sommes une association de loi 1901. Que le conseil d’administration puisse choisir son bureau et son président se fait déjà dans d’autres départements » remarque Jacky Quesson.
On peut s’interroger sur le faible nombre d’élus présents à la réunion du 5 mai. La question n’est pas nouvelle : quel est le bon moment pour réunir un maximum d'édiles ? Jacky Quesson est conscient de cette réalité : « on s’aperçoit que, de plus en plus, les conseils municipaux ne peuvent plus délibérer parce que les quorums ne sont pas atteints. Il y a des gens qui lèvent le pied. Nous allons envoyer un questionnaire aux maires pour essayer d’appréhender leur ressenti et ce qu’ils pensent de leur mission. Personnellement, je m’attendais à la venue d’au moins 200 élus l’autre jour. Il y a eu quelques excusés, mais on voit bien que la mobilisation n’est plus là. Depuis le covid, les choses ont changé. Ça pèse sur l’organisation de la démocratie municipale dans ce pays » estime Jacky Quesson.
Lors du Carrefour des Communes en septembre prochain, une nouvelle assemblée générale extraordinaire se déroulera dans la matinée. « Nous allons contacter les maires absents pour savoir où ils en sont ». Et s’il y a des arrière-pensées, il sera important de les exprimer publiquement. « Parmi les griefs, on a reproché à Michel Doublet d’avoir élaboré la liste des candidats au dernier conseil d’administration sans prendre en compte ceux qui voulaient également se présenter. Par ailleurs, certains pensent qu'il serait plus judicieux d'avoir des représentants au niveau des intercommunalités, plutôt qu’à l’échelle des cinq arrondissements. Or, il y a 13 intercommunalités, cela augmenterait de manière importante le nombre d'élus ». S’y ajoutent des différends politiques (élections sénatoriales en vue), des querelles de clocher, voire des tensions entre l’Aunis et la Saintonge avec, en filigrane dit-on, l’influence qu'aurait Claude Belot (président de la CDC de Haute-Saintonge) sur les nouveaux statuts, lequel doit sourire de tenir « le rôle de celui qui tire les ficelles » !
La vie des maires n'est pas un long fleuve tranquille
L’association des maires est réaliste : elle sait que toutes les communes ne disposent pas des mêmes moyens de fonctionnement entre Lussac, 47 habitants, et La Rochelle 75000 par exemple ! « Les maires des petites communes ont davantage besoin d'être aidés que ceux des grandes agglomérations qui ont des services importants, d’où une politique départementale généreuse envers la ruralité ». L’élu, premier magistrat de Saint-Genis de Saintonge depuis 1989, réalise combien la vie des maires a évolué avec de nouvelles dispositions qui élargissent leurs champs d’intervention et leurs responsabilités. Récemment, il se trouvait à Tonnay-Boutonne où était présenté le nouveau règlement départemental de défense extérieure contre l’incendie : « les communes rurales doivent assurer l’installation des fameuses bâches vertes qui coûtent quelque 10.000 euros, 20.000 si elles sont enterrées, et dont la durée de vie est de dix ans. Quand une commune a de nombreux hameaux, la dépense est facile à deviner. Des avancées ont eu lieu. On a divisé par deux leur nombre en tenant compte des points d’eau naturels, d’une convention avec les propriétaires de forages. Le débit des poteaux d‘incendie passe de 30 m3/heure à 25 m3 ».
Parmi les actions à entreprendre par les communes, se trouve le PAVE, plan de mise en Accessibilité de la Voirie et des aménagements des Espaces publics. Il s’agit d’engager une réflexion globale permettant d’assurer à terme la continuité de la chaîne de déplacements. Il fixe notamment les dispositions susceptibles de rendre accessible aux personnes handicapées et à mobilité réduite l’ensemble des circulations piétonnes et des aires de stationnement d’automobiles situées sur le territoire de la commune ou de l’établissement public de coopération intercommunale.
Nouveauté également, la création d’un poste de référent déontologue pour accompagner un maire en cas de conflit dans sa commune : « les communes doivent délibérer en ce sens avant le 1er juin. Ce sera une nouvelle charge financière pour les collectivités ». A moins qu’elles ne fassent appel à l’intelligence artificielle ! A ses aspects législatifs, s’ajoute le quotidien des maires qui n’est pas un long fleuve tranquille entre les normes de sécurité des équipements publics, les chiens qui jappent et gênent l'entourage, ceux qui divaguent sur la route, les coqs qui chantent, les querelles familiales, les oppositions quant aux projets. Récemment, l'actualité s'est fait l'écho de ces difficultés grandissantes avec la démission du maire de Saint-Brevin-les-Pins en Loire-Atlantique, Yannick Morez, dont le domicile a été incendié en mars. Des épreuves douloureuses auxquelles ne sont pas préparés les premiers magistrats, soucieux de la bonne marche de leur commune.
Bref, Jacky Quesson veut prendre de la distance par rapport aux évènements qui viendraient ternir la belle mission qui est de s'engager au service de ses compatriotes. Victime d’une agression sur sa commune en 2017, il espère que le jugement en appel aura bientôt lieu : « L'affaire remonte à plusieurs années. Ainsi, cette pénible page sera définitivement tournée » avoue-t-il. Dans ces conditions, vous comprendrez pourquoi il se sent heureux quand il célèbre un mariage, moment joyeux de la communauté qui fait oublier les tracasseries habituelles !
Prochain rendez-vous où il sera question du fonctionnement de l'association des maires... |
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