Charente-Maritime : la Région soutient l'économie sociale et solidaire, les projets innovants, le tourisme, l'économie et l'éducation
C'est avec des élus présents pour certains et à distance pour d'autres, que s'est tenue la commission permanente du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine lundi 23 novembre à l'Hôtel de Région à Bordeaux. Au total, 389 délibérations ont été votées et 4205 subventions attribuées pour un montant total de 398 652 289,57 euros par les élus régionaux, réunis sous la présidence d'Alain Rousset. Cette commission permanente est celle qui enregistre le nombre le plus important de subventions votées depuis la fusion en 2016.
Et plusieurs dossiers concernent la Charente-Maritime, dont les suivants :
• Saintes : Travaux de mise en conformité du bâti au lycée Desclaude
La Région souhaite poursuivre et développer l'effort entrepris pour améliorer l'état de son patrimoine immobilier et faire face à son cycle de vie naturel. Ce programme permet d'engager à la fois des opérations d'ampleur intermédiaire et des opérations d'aménagement et d'adaptation telles que la rénovation d'une demi-pension, la réhabilitation d'un bâtiment de logements de fonction, la rénovation des façades et des toitures, la rénovation des équipements sportifs, la réhabilitation de parties de bâtiments, les travaux pour améliorer la maîtrise de l'énergie, les interventions tenant compte des évolutions pédagogiques et démographiques. C'est le cas du lycée d'enseignement général et technologique agricole Georges Desclaude de Saintes qui se voit attribuer une aide régionale de 405 000 euros pour l'isolation thermique des combles, le remplacement des chaudières et de la distribution d'eau chaude du bâtiment Deherain, ainsi qu'une seconde subvention de 260 000 euros pour le regroupement et rationalisation du hall technologique équipements et ateliers.
• Aide au développement d'un tiers-lieu
Le tiers-lieu « Au Local » a été créé en 2017 sur la commune de Ballon en Aunis pour favoriser le développement des circuits courts en milieu rural. Aujourd'hui, il compte plus de 80 foyers adhérents. Suite à de nouvelles demandes des habitants et professionnels du territoire, le « local » a décidé de développer de nouveaux services avec la mise en place d'un espace de bureaux partagés et un espace numérique. Ce tiers-lieu hybride aura pour objectif de créer un espace de coworking pour répondre aux nouvelles formes de travail en milieu rural, favoriser les échanges entre les producteurs locaux et les différents usagers du lieu, développer les échanges et les transferts de compétences entre les divers secteurs d'activité et faciliter l'utilisation des outils numériques mutualisés. La Région s'associe à ce projet en votant une aide de 24 614 euros.
• Bussac-Forêt : Augmentation du taux de combustibles alternatifs à la cimenterie Calcia
La cimenterie Ciments Calcia à Bussac-Forêt est une filiale française d'Heidelberg-Cement Group, un des tout premiers producteurs mondiaux intégré dans le secteur des matériaux de construction. L'entreprise produit du ciment depuis 35 ans, avec des volumes supérieurs à 600 000 tonnes de ciment par an. La fabrication de ciment est l'une des activités industrielles les plus émettrices de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et la première en Nouvelle-Aquitaine. L'apport thermique du site Bussac-Forêt est à ce jour composé à 72% de charbon. La Région a adopté dans le cadre du Plan de transitions et de reconquête technologique, un programme de sortie des énergies fossiles du secteur industriel avec un objectif à 2025.
Le projet d'investissement de la cimenterie Ciments Calcia permettra de réduire de 80% leur consommation de charbon, ce qui correspond à une réduction de 25% de la consommation totale de charbon de la Nouvelle-Aquitaine. Les travaux s'effectueront en deux phases : modification du refroidisseur de clinker, condition préalable à l'augmentation future de l'utilisation de combustibles alternatifs puis modification du process pour porter le taux de substitution des énergies fossiles à 80%. Le projet devrait permettre d'économiser 254 GWh de charbon par an, soit l'équivalent de la rénovation énergétique globale de 42 000 logements. Ainsi, la Région Nouvelle-Aquitaine s'associe à ce projet à hauteur de 4 500 000 euros.
• Batteries du futur : soutien au développement d'un projet innovant
Solvay, situé à Aubervilliers, est un grand groupe de la chimie et des matériaux, positionné parmi les leaders sur plusieurs marchés. Il s'efforce d'innover pour contribuer à répondre par des solutions durables aux grands enjeux de société dans les domaines de la mobilité, de l'énergie, de la santé ou encore du bâtiment. Ainsi, dans le domaine de l'énergie, Solvay concentre notamment ses efforts sur les matériaux pour les batteries, permettant d'améliorer la performance des composants de la cellule et de la cellule elle-même. En région Nouvelle-Aquitaine, Solvay est présent à La Rochelle (production et centre de recherche et innovation expert en matière de terres rares - 320 personnes), Bordeaux et Melle. Le groupe, au travers de sa filiale Rhodia Operations, a décidé de porter un ambitieux projet de recherche, développement et production de nouveaux matériaux pour les prochaines générations de batteries rechargeables au lithium, notamment celles dédiées au marché automobile. Ce projet s'inscrit dans « l'Europe des batteries » en coopération avec plusieurs acteurs de la chaîne de valeur de la filière, dont SAFT. L'un des volets vise à développer des ingrédients d'une batterie au lithium dite « batterie tout-solide » ou encore Gen4 ("tout solide" faisant référence à l'introduction d'un électrolyte solide à la place de l'électrolyte liquide généralement présent), avec des performances accrues en matière d'autonomie et de sécurité tout en réduisant les coûts et l'impact environnemental. Il s'agit donc de démontrer la faisabilité industrielle des matériaux développés via la réalisation de deux montées en échelle successives : un outil pilote ayant une capacité de 10 tonnes de matériaux par an et un démonstrateur ayant une capacité de 100 de tonnes de matériaux par an. Ces outils et développements associés seront positionnés sur le site de La Rochelle. La Région Nouvelle-Aquitaine soutient ce projet ambitieux à travers une aide globale de 5 500 000 euros. A cette somme s'ajoute une aide de l'Union européenne de 9 500 000 euros dans le cadre du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) dont la Région est autorité de gestion.
• Soutien à un projet innovant : une aile éolienne propulsive
Reel International est un groupe industriel français situé à La Rochelle qui a confirmé son expertise de constructeur dans les systèmes de levage et de manutention complexes et dans les solutions de systèmes intégrés pour les secteurs aéronautique, nucléaire, aluminium, offshore, défense, hydroénergie et de l'industrie. Le marché de l'exploration pétrolière et de l'offshore étant en pleine restructuration, l'entreprise s'est lancée dans une stratégie de recherche de diversification de ses activités pour son site rochelais, notamment dans le domaine des énergies marines renouvelables. Le projet porté par l'entreprise vise à développer une aile éolienne propulsive destinée à assurer une force motrice complémentaire au moteur principal des navires marchands permettant une réduction de la consommation et des émissions de CO2 de ces navires. Ce concept de propulseur éolien répond à toutes les contraintes liées à l'exploitation des navires actuels : taille compacte et automatisation complète, coût initial modéré, durée de vie augmentée et maintenance simplifiée. L'évolution à la hausse du prix du carburant et du prix d'achat du CO2 permet d'entrevoir un retour sur investissement inférieur à cinq ans à moyen terme. La Région Nouvelle-Aquitaine soutient ce projet à hauteur de 736 810 euros.
• Aide à l'innovation pour des solutions d'énergie renouvelables
Crée en mars 2018 à La Rochelle, Genevos développe et commercialise des solutions d'énergies renouvelables embarquées et des systèmes de propulsion verte afin de réduire les émissions liées au transport et de s'orienter vers le zéro carbone, principalement dans le domaine maritime. Genevos a développé le Hydrogen Power Module (HPM), solution innovante utilisant des piles à combustible hydrogène, pour remplacer les moteurs thermiques à bord des bateaux. Le HPM comprend une pile à combustible, un système d'aération et filtration, un système de refroidissement de l'eau et des contrôleurs électriques ; tous ces composants sont intégrés dans une boite en composite légère, qui protège d'un environnement humide et salé et dispose d'un bon niveau de filtration. Aussi, Genevos va concentrer sa stratégie dans les 5 premières années sur les applications de mobilité autour du marché maritime en ciblant en priorité les ferrys de rivières, les voiliers et bateaux à moteur. Actuellement, les piles à combustible de cette échelle n'ont pas démontré leur totale efficacité sur un bateau dans un environnement offshore, l'objectif du programme R&D est donc de développer un prototype qui va être installé à bord d'un bateau et testé en mer dans un environnement opérationnel et des conditions très humides. Ce programme est soutenu par le Région Nouvelle-Aquitaine à travers une aide de 193 000 euros.
• Travaux de modernisation d'un centre d'hébergement
Le centre de vacances Les Salines situé à Saint-Pierre-d'Oléron, a été repris fin 2019. L'objectif est de rénover l'ensemble des hébergements proposés afin de remettre à niveau la prestation locative et fournir une prestation de qualité répondant à la demande clientèle en élargissant le panel de public accueilli actuellement. Les travaux consistent à la rénovation d'un premier bâtiment d'hébergements locatifs : réfection des toitures, menuiseries extérieures et intérieures, isolation, travaux d'aménagement intérieur et mise en accessibilité. Certains aménagements extérieurs seront réalisés afin d'embellir l'établissement. L'optimisation environnementale de l'entreprise porte sur plusieurs actes : travaux réalisés dans le respect de l'environnement et en respectant les normes HQE, économie d'énergie, réduction des déchets et achats privilégiant les circuits courts. Ce projet est soutenu par le Conseil régional qui accorde une aide de 125 000 euros.
• Augmentation des capacités de production d'un fabriquant de glaces
L'Angélys, située à Fontcouverte, est spécialisée dans la production de glaces haut de gamme pour la Grande Distribution. L'Angélys est inscrite depuis 2015 dans le Programme Usine du Futur. Depuis quelques années, elle connaît un important développement de son activité. Afin d'y répondre, il est indispensable qu'elle augmente ses capacités de production. L'entreprise a écrit son schéma directeur à 5 ans. Pour répondre à sa croissance, elle doit augmenter ses capacités de production et gagner en agilité. Avant l'agrandissement du site prévu sur 2021/2022, elle souhaite augmenter ses capacités sur le site existant en investissant dans des équipements spécifiques à la production de glaces : tunnel de surgélation notamment. Ce projet est accompagné par une aide régionale de de 86 096 euros.
• Développement des compétences des salariés
Alstom est un groupe d'envergure internationale qui emploie 38 900 salariés dans 21 pays. Le site de l'entreprise en Charente-Maritime est installé sur la commune d'Aytré et emploie 1 078 salariés. L'entreprise conçoit et réalise des systèmes, équipements et services pour le secteur du transport, et notamment pour les trains à grande vitesse, les métros, tramways et e-bus. En région, elle se positionne pour participer activement au Ferrocampus en cours de création sur Saintes. Le site d'Aytré de la société filiale Alstom Transport, spécialisée dans les voitures TGV et les tramways en chaudron aluminium se trouve dans une situation particulière avec une succession d'évènements qui perturbent l'organisation de l'activité. La toute nouvelle génération de TGV 2020, d'une technologie totalement repensée, a nécessité de reprendre le système productif de l'unité. Aussi depuis 2019, cela a généré un conséquent trou de charges pour une partie des salariés. L'entreprise a donc élaboré un plan de formation afin de préparer ses salariés aux évolutions technologiques inhérentes à cette nouvelle organisation. La Région Nouvelle-Aquitaine soutient ce projet de formation à hauteur de 159 700 euros.
• Création d'un pôle social et solidaire à Saint-Jean de Liversay
La Communauté de communes Aunis Atlantique porte un projet de création d'un pôle social et solidaire à Saint-Jean de Liversay, en lieu et place de l'ancienne coopérative laitière située à l'entrée du bourg. Ce projet est inscrit à l'axe 4 du contrat de dynamisation et de cohésion qui vise à « privilégier les usages durables et les actions de protection et de préservation des sites et ressources naturelles ». Le projet de pôle social et solidaire accueillera l'association La Chinetterie qui propose à la population d'Aunis Atlantique un service de réemploi et d'économie circulaire, une épicerie solidaire au travers du regroupement de deux structures associatives ayant pour objet l'alimentation et la solidarité et des bureaux du Centre Intercommunal d'Action Sociale. Ce projet s'inscrit pleinement dans la feuille de route Néo Terra dont une des priorités est de développer l'économie du réemploi avec le réseau des ressourceries. Il est par ailleurs cohérent avec les priorités régionales en faveur de la vie associative, de la solidarité et de la lutte contre les discriminations. Ce projet est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine qui accorde une aide de 490 000 euros. A cette somme s'ajoute une subvention de 100 000 euros de l'Union européenne au titre de son programme de Liaison Entre Actions de Développement de l'Economie Rurale (LEADER).
• Création d'un pôle de transformation de produits locaux
La Communauté d'agglomération Royan Atlantique (CARA) porte depuis 2016 un projet de création d'un atelier collectif de transformation de viandes multi-espèces visant à améliorer la performance économique de la filière locale d'élevage grâce à une meilleure valorisation des productions tout en répondant aux attentes des habitants. Huit éleveurs ont participé à la co-construction du projet et plus d'une trentaine d'éleveurs de la CARA et des territoires limitrophes sont potentiellement intéressés par l'équipement et envisagent de faire de la vente directe. Le site retenu pour l'implantation du pôle de transformation se situe au sein du parc d'activités économiques de la Roue 2 à Saujon. Le pôle transformation de la CARA sera géré et utilisé par les producteurs associés dans une structure d'exploitation qui louera l'équipement à la CARA. Les producteurs sont accompagnés dans le cadre de la création de la future société d'exploitation du pôle. Le Conseil régional accorde une aide de 220 537 euros à ce projet. A ce montant s'ajoute une aide européenne de 100 000 euros au titre du Fonds Européen Agricole et de Développement de l'Espace Rural (FEADER) dont la Région est autorité de gestion.
Création d'une Maison de Santé Pluri-professionnelle à Rochefort
La commune de Rochefort souhaite créer une Maison de Santé Pluri-professionnelle (MSP) dans le cadre d'un projet de réhabilitation d'une ancienne crèche municipale. Le projet a été initié par un groupe de cinq médecins généralistes rochefortais dont deux jeunes collaborateurs récemment installés. Autour des cinq médecins généralistes, se sont associés sept infirmières, deux pharmaciens, un médecin psychiatre, une sage-femme, deux masseurs kinésithérapeutes et un médecin nutritionniste. Le projet immobilier est porté par la commune et les professionnels seront locataires de leur cabinet. Le projet immobilier a été élaboré en concertation avec les professionnels de santé et s'étend sur 738,79 m². La Région Nouvelle-Aquitaine accorde donc une aide de 200 000 euros. A cette somme s'ajoute une aide de l'Union européenne de 449 103,87 euros au titre du FEADER.
• Construction d'un complexe multisport à Surgères
La Communauté de communes Aunis Sud a décidé de doter son territoire d'un complexe multisport à Surgères. Cet équipement sportif se compose d'un dojo de 430 m², d'une salle d'activités sportives de 300 m² avec leurs locaux annexes. Ce nouvel équipement remplacera le dojo existant dont la configuration technique ne permet pas une réhabilitation et une extension correspondant aux attentes. Il se situe à proximité des autres équipements sportifs, du lycée polyvalent du Pays d'Aunis et du collège. Au regard de la fréquentation de l'actuel dojo, le taux d'occupation pour la pratique de l'éducation physique et sportive lycéenne est supérieur à 20 % de la mise à disposition aux établissements d'enseignement. Les clubs (judo, karaté, aïkido) pourront ainsi faire face à la croissance régulière de leurs licenciés. Le Conseil régional vote une aide de 300 000 euros en faveur de ce projet. A ce montant s'ajoute une aide européenne de 426 000 euros au titre du fonds FEADER.
• Pôle d'Echanges Multimodal de La Rochelle
Le projet d'aménagement du Pôle d'Echanges Multimodal (PEM) de la gare de La Rochelle s'inscrit dans une vaste opération de valorisation et de réaménagement urbain du quartier de la gare. Un protocole d'accord signé par différents partenaires, dont la Région, a acté la décision de réaménagement du PEM de la gare. Le coût global des études et travaux étaient estimés à 22 690 000 euros HT aux conditions économiques de janvier 2012, avec un engagement de la Région à hauteur de 1 000 000 euros affecté en 2017, dont 70 388 euros ont été attribués pour financer la convention des études avant-projet pour le PEM de la gare de La Rochelle. Ces études Avant-Projet, intégrant des diagnostics complémentaires ont permis de préciser les dépenses et d'intégrer des évolutions par rapport au projet initial de 2012 (augmentation du coût des études et des travaux, actualisation des coûts, intégration de la Maison du vélo, modification du plan de circulation, augmentation des coûts de sécurité ferroviaire). L'évolution du projet du PEM nécessite donc une aide régionale supplémentaire d'un montant de 1 700 000 euros.
• Acquisition foncière pour le développement d'une zone humide
Le Syndicat Mixte pour la Gestion des Bassins de l'Antenne, Soloire, Romède, Coran et Bourru (SYMBA) de Matha, vise dans ses orientations stratégiques l'atteinte du bon état des masses d'eau concernées sur son territoire de compétence. Par ailleurs, de récents et récurrents orages ont généré d'importants dégâts sur les têtes de bassin versant, avec un temps de réaction inférieur à 6h, mettant en évidence la perte de résilience de ces territoires fortement modifiés par l'Homme. Ces évènements ont permis aux riverains de prendre conscience de l'importance des zones humides de tête de bassin versant et suscitent l'adhésion de certains à des pistes d'actions, pour faire face au changement climatique à travers des solutions fondées sur la nature, permettant de restaurer les fonctionnalités des zones humides. Ceci a conduit le SYMBA à bâtir un programme d'actions en faveur des zones humides de têtes de bassin versant sur son territoire, en associant des acteurs en assistance technique notamment sur la maîtrise foncière. Il s'agit notamment de réaliser une acquisition foncière avec un objectif visé de 4 ha et sur les travaux visant à restaurer les fonctionnalités des zones humides. C'est ce projet que la Région soutient à travers une aide de 169 188 euros.