jeudi 21 mai 2015

Pons : « Le sacré Gabriel »,
biscuit conçu et réalisé en l’honneur
de l'ancien patron de Colibri,
Gabriel Moreau

Depuis 1886, la ville de Pons est célèbre pour ses biscuits qui valaient bien une exposition. Elle est présentée au Donjon jusqu’au 7 juin prochain. Une belle occasion de connaître ce volet de l'activité économique de la cité - qui se poursuit aujourd'hui - et de goûter au savoureux biscuit élaboré en l’honneur de Gabriel Moreau par un pâtissier pontois, William Ardouain. 

Une sacrée bûche Colibri !
En entrant dans la grande salle du donjon, le soin que les organisateurs ont apporté à cette exposition, consacrée aux biscuiteries pontoises, est visible et perceptible. Car Pons fut baptisée, à une époque pas si lointaine, « la cité des biscuits ». Cette activité y était florissante avec Colibri et deux autres sociétés « Sire de Pons » et « le Donjon ». Un cercle de passionnés - dont Michel Martineau, Eugène Giraud et Claude Herbault - est à l’origine de ce rendez-vous qui devrait raviver pas mal de souvenirs dans les mémoires. En effet, Colibri a compté jusqu’à 250 salariés, 400 en période de pointe : elle était donc la grosse entreprise du secteur qui contribuait à son rayonnement. Gabriel Moreau est d’ailleurs l’inventeur de la fameuse madeleine au chocolat !

Eugène Giraud, Claude Herbault et Michel Martineau, organisateurs
La 4CV du Tour de France

L’exposition regroupe tout ce qui a fait l’histoire du biscuit pontois dont la création remonte au XIXe siècle avec H. Auger et, plus tard, la maison Migaud. On y voit les petites charrettes dans lesquelles on plaçait les biscuits proposés aux voyageurs à la gare, les premières machines, les emballages, de nombreuses photos, un film réalisé par Pierre Gabriel Jaffres qui met en scène de précieux témoignages, la copie de la fameuse 4 CV qui participa au Tour de France et le bateau offshore Colibri qui connut une triste fin avec ses trois passagers au large de l’Ile de Wight. Ce patrimoine, rassemblé minutieusement, s’inscrit pleinement dans l’histoire de la ville.


« Je n’oublierai jamais Gabriel Moreau »

Michel Martineau évoque la personnalité de Gabriel Moreau qui veilla, avec son épouse, aux destinées de Colibri. « J’y ai présenté ma candidature en 1977. J’étais diplômé de Sup. de Co Paris et, natif de La Rochelle, je voulais me rapprocher de la Charente-Maritime. Gabriel Moreau n’a pas été impressionné par mon CV car il était pragmatique. Lui-même avait gravi les marches à force de travail et il attendait de ses collaborateurs les mêmes qualités, courage, sérieux et dévouement ». Michel Martineau est engagé comme directeur adjoint au service commercial. Dans un café, on lui prédit qu’il ne restera pas trois mois ! Ce fut le contraire. « Gabriel Moreau avait un côté paternel. Il m’a tout de suite proposé un logement de fonction. Par la suite, quand je suis devenu directeur, il a trouvé le terrain où j’allais faire construire. C’était un temps où les responsables d’entreprises étaient proches de leur personnel. Il était exigeant, venait parfois me chercher à 5 heures du matin, mais en même temps il était généreux et humain. Les salaires étaient tout à fait convenables. Malheureusement, je crois que cet état d’esprit a disparu ». 


Les temps pionniers du biscuit !
120 ans de biscuiteries pontoises en une exposition !
D’abord implantée dans les bâtiments qu’occupe actuellement l’Auberge pontoise, la société Colibri investit dans des structures plus vastes et fonctionnelles. Petit à petit, Gabriel Moreau rachète les autres unités de production. « Les produits Colibri avaient le vent en poupe. Nous possédions un tour de main et un véritable savoir-faire ».
En 1982, après des décennies de bons et loyaux services, Gabriel Moreau cède son affaire à Poulain Industries. Michel Martineau, qui ne partage pas les mêmes stratégies que les nouveaux dirigeants, quitte son poste en 1988. Après l’Allier et la Vendée, il finit sa carrière aux galettes de Beurlay. Depuis 2011, Colibri dépend du groupe breton Roullier. « A partir de 1986, Colibri a connu des vagues de licenciements et les habitants en ont forcément souffert. Que l’entreprise actuelle ait des perspectives ambitieuses est prometteur » remarque Michel Martineau.

Photo d'archives : les débuts du biscuit pontois
Le soir de l’inauguration, vendredi 29 mai, sera dévoilé le biscuit baptisé « le sacré Gabriel » réalisé par un pâtissier de Pons, William Ardouain, en l’honneur de Gabriel Moreau. « Nous avons voulu rendre hommage à ce sacré patron » soulignent les responsables.
Sachez que ce savoureux biscuit comprend noisettes, amandes broyées et pineau rouge de Haute Saintonge. Il est en vente chez Christelle et William au 41 rue du Maréchal Leclerc (rue située entre le Donjon et l’hôpital des Pèlerins) et vous en trouverez dans le cadre de l’expo.
Venez nombreux visiter cette évocation qui mérite vraiment le détour. Ouverture tous les jours de 14 h à 18 h au donjon, entrée libre.


•  Les biscuits à Pons 
1896 : H. Auger ; jusqu’à 1922 Maison Nigaud ; jusqu’en 1946 Daniel Faure Le Petit Colibri ; jusqu’en 1982 Gabriel Moreau Colibri et Azur ; jusqu’en 1991 groupe Midial ; jusqu’en 1993 Groupe Brossard ; jusqu’en 2011 M. Darves-Bornoz ; depuis 2011 groue Roullier. De 1900 à 1960 : M. Richard « Le sire de Pons », de 1908 aux années 1960 : F. Gazon et Carrance « Le Donjon ».

Colibri reçoit Hugues Aufray et Miss France !

Un stand Colibri sera présent dans l'exposition ainsi qu'une vitrine consacrée à Brossard

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