vendredi 20 juin 2014

Conseil municipal de Montendre : Y’a de la rumba dans l’air !


• Les membres de l’opposition traités « d’extrémistes » 

 Malgré l’approche des élections sénatoriales qui se dérouleront en septembre - Bernard Lalande y conduit la liste de gauche - le conseil municipal de Montendre est toujours aussi agité. Au banc des accusés, l’opposition qui vient de saisir le tribunal administratif au sujet d’un adjoint, Yves Poujade, et de son fils Ludovic, maire délégué de Vallet. 

Alors que le matin même, au Conseil général de La Rochelle, Bernard Lalande avait fait une intervention modérée devant ses collègues, le climat s’est nettement détérioré lundi soir, l’ambiance devenant électrique lors du conseil municipal de Montendre.
Déjà, l’édition du 28 avril avait été mouvementée. Le maire avait interpellé les membres de l’opposition municipale, que conduit Marie Gruel, sur leur intention de transmettre au juge administratif un dossier concernant l’un de ses adjoints, Yves Poujade. Ces derniers estiment, en effet, que de telles fonctions ne sont pas compatibles avec la direction de l’établissement public départemental des Deux Monts.
Les « éloizes » (éclairs en saintongeais) ne s'étaient pas arrêtées là puisqu'un conseiller en particulier, Christian Hamelin, ancien fonctionnaire du Ministère de l’Intérieur, avait été soupçonné de placer des micros partout, d’enregistrer les débats des conseils municipaux et de manigancer un complot contre le directeur de l’EHPAD de Montendre.
Les premiers ingrédients d’un bon polar étaient réunis : un James Bond dans les pinèdes de Montendre manquait cruellement à la série des SAS !!!

En mai, un autre orage éclata contre Christian Hamelin lors de l’assemblée générale de l’Office du Tourisme. Le maire s’opposa publiquement à l’élection de l’ancien flic parmi les membres du conseil d’administration. Peine perdue, semble-t-il, puisqu’il a rejoint cette association.

Depuis, sont intervenus deux événements majeurs : les plaintes concernant Yves Poujade, mais aussi son fils, ont été déposées par l’opposition auprès du Tribunal administratif qui rendra son jugement le 2 juillet à Poitiers. « Nous avons déposé une autre requête auprès du tribunal administratif de Poitiers pour inéligibilité de Ludovic Poujade aux termes de l’article L231 alinéa 44 du code électoral. Celui-ci, fils de Yves Poujade, élu maire délégué de la commune de Vallet, est animateur social au sein de la structure hospitalière publique dont son père est le directeur. Nous ne voyons au nom de quoi des personnes, quel que soit leur niveau de responsabilités dans la vie publique, s’affranchiraient d’être soumises au contrôle de leurs actes » explique Marie Gruel.
D’où la très mauvaise humeur de Bernard Lalande, le 16 juin, lors du dernier conseil. Trop, c’est trop. Bernard Lalande a toujours défendu ses lieutenants, il est donc monté à l’assaut.

Marie Gruel, aux côtés de Bernard Lalande, lors de l'installation du conseil. L'ambiance y était encore cordiale...
Jugement le 2 juillet à Poitiers 

Avant même d’aborder l’ordre du jour, le premier magistrat s’en est pris ouvertement à Marie Gruel et à ses colistiers qui ne purent guère en placer une. « Nous avons été traités d’extrémistes et nous n’avons pas compris l’allusion faite à Montoire où historiquement, s’est déroulée la poignée de main entre Hitler et Pétain ! Notre action serait-elle comparée à des faits de mouchardages à l’instar de ce que fut la collaboration qui a entraîné la déportation de nombreux Français ? De tels propos à notre encontre, hors sujet, sont extrêmement graves » avoue-t-elle.
Michel Lathière abonda dans le sens des extrémistes (une pique personnelle à sa belle-mère Roseline, seconde épouse de son père Henri Lathière ?). Quant à Christian Hamelin, dont les missions passées semblent en impressionner quelques-uns, le casting devient prometteur. Voici qu’il serait lié à l’affaire du « Rainbow Warrior » ! « Première nouvelle » plaisante l’intéressé qui n’a jamais été le vrai faux époux Turenge (sinon ça se saurait, car cet épisode de l’époque Mitterrand, où le bateau de Greenpeace fut coulé, a été largement commenté et analysé). A quand Marie Gruel en Mata Hari…

Durant plus d’une demi-heure, comme dans un tribunal, l’opposition a reçu l’onde de choc. Pour sa part, Yves Poujade a déclaré qu’il était très affecté par cette procédure qui met en cause son honneur. Maintenant, les deux parties attendent le jugement du tribunal administratif : « quelle que soit la décision de la juridiction poitevine, toute la ville de Montendre en entendra parler » assure le maire. Et comme il n’entend pas s’en laisser conter, l’opposition devrait vivre « une cohabitation difficile durant ce mandat ».
Marie Gruel estime la réaction de Bernard Lalande disproportionnée : « Nous traiter d’extrémistes ? Extrémistes de quoi ? On voit très bien que le maire cherche à nous assimiler au Front national pour nous discréditer. C’est une tactique classique qu’il a déjà employée. Fort heureusement, les Montendrais sont intelligents et ne tombent pas dans une trappe aussi grossière. Nous voulons simplement que les valeurs républicaines l’emportent. Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ? Nous répondons oui car si nous n’avions pas le choix d’en appeler à un juge, nous serions soumis au diktat et au népotisme ».
De son côté, la majorité pense que les procédures, quelles qu’elles soient, n’ont jamais fait avancer la démocratie : « au contraire, elles détériorent l’entente qui aurait pu s’instaurer entre les conseillers ». Yves Poujade a d’ailleurs demandé 2500 euros de dommages et intérêts.

A suivre…

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