Un projet immobilier menace le site
La Villa d’Hadrien, la résidence du célèbre empereur romain près de Rome, a dû fermer l’accès de nombreuses zones aux visiteurs en raison de risques d’écroulement dus au manque de moyens pour entretenir le site.
Situé à Tivoli, à quelques dizaines de kilomètres de la capitale italienne, cet ensemble de constructions qui s’étend sur 80 hectares (soit plus que Pompéï) n’avait obtenu que 370.000 euros contre les 2,5 millions considérés comme le strict minimum par les conservateurs. Qui plus est, un projet immobilier menace le site.
Des experts mandatés par le gouvernement italien, sur demande de l’Unesco, ont rendu compte de l’impact négatif que causerait la construction d’un complexe résidentiel à quelques centaines de mètres de la villa d’Hadrien, à Tivoli. La création, juste à côté du site, d’un complexe immobilier de 191.000 m2, dessiné par l’architecte Paolo Portoghese, serait une violation flagrante de la zone tampon, à savoir une zone attenante au site qui garantit une protection efficace du bien culturel, convenue par l’UNESCO.
Cette histoire ne date pas d’hier…
Le projet du constructeur Impreme, de la famille Mezzaroma, est dévoilé en 1981. Après une longue bataille pour disposer des documents officiels, les tribunaux administratifs ont statué favorablement sur la réalisation de la lottizzazione Nathan, nom du complexe de bâtiments.
La municipalité de Tivoli a déjà donné son feu vert et la gestion précédente de la Région du Latium a approuvé le projet.
Si le projet immobilier va jusqu’au bout, la Villa Adriana serait le premier site classé au patrimoine mondial de l’humanité à perdre cette reconnaissance.
Il y a trois ans, sur les 6,7 millions d’euros demandés pour entretenir et restaurer le site, seuls 1,5 million d’euros avaient été débloqués. Du coup, les zones fermées au public par des barrières métalliques surmontées d’un panneau « risque d’écroulement" augmentent d’année en année.
Bien que la Villa d’Hadrien ait été inscrite au patrimoine de l’Humanité de l’Unesco en décembre 1999, elle a perdu environ 40% des visiteurs payants. « L’accès à la villa est extrêmement décourageant pour les visiteurs et il y a un déficit d’information sur son extraordinaire signification historique et architecturale » estime une experte, Federica Chiappetta.La Villa a été construite entre 117 et 138 après Jésus-Christ sur ordre de l’empereur Hadrien.
Association des journalistes du patrimoine
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