samedi 28 juin 2008

30 juin 1944 : explosion aux carrières d'Heurtebise de Jonzac

Pierre Ruibet et Claude Gatineau : Chaque homme, dans la nuit, s’en va vers sa lumière...

Le 30 juin, Jonzac célèbre, avec une émotion particulière, l’anniversaire de la mort de Pierre Ruibet et Claude Gatineau. Ces deux jeunes gens n'ont pas hésité à donner leur vie durant la seconde guerre mondiale. Claude Gatineau était jonzacais, un "gars" du pays comme on dit.
Il y a quelques années, sa sœur, Carmen Lachamp, aujourd’hui disparue, nous avait parlé de cette douloureuse période. Merci à elle d'avoir ouvert ce livre de souvenirs intimes.


La famille Gatineau habitait la grande ferme située en bas du château de Jonzac. Elle abritait de vastes écuries, réquisitionnées dans les années 1940 par les Allemands pour leurs chevaux. "Il y avait une quinzaine de bêtes qui servaient à tracter le gros matériel et les chargements. Comme l'adduction d’eau n’était pas installée, mon frère, Claude, prenait l'eau à la pompe pour leur donner à boire et, ensuite, il devait recommencer pour nos propres animaux. Ça le mettait en colère. Je crois que c'est à ce moment-là qu'il a commencé à en vouloir aux occupants. Mon père, ancien combattant de 14-18, ne les aimait pas non plus" se souvient Carmen Lachamp.
Durant cette période, ils n’étaient pas "foncièrement" désagréables avec les habitants. D’ailleurs, ces derniers étaient peu informés de la situation outre Rhin : « nous savions qu'il y avait des déportations. Dans leurs lettres, les STO écrivaient qu'ils avaient faim et espéraient l'envoi de nourriture ».
Personne ne parlait encore de Dachau ou de Buchenval...
À Jonzac, la vie ressemblait à celle des populations soumises à une autorité étrangère. Certains s’en « accommodaient », d'autres pas. L'heure était au rationnement avec des cartes de pain, de viande, de beurre : « à la ferme, nous avions la chance d'avoir des légumes. Les citadins venaient y chercher du ravitaillement ».
Malgré les vicissitudes, la jeunesse essayait de se distraire : « il nous arrivait de sortir après le couvre-feu et je revois Marthe Robert nous dire : soyez prudents, vous finirez par vous faire attraper ». Des bals clandestins étaient organisés que des esprits chagrins s'empressaient de dénoncer : « Un jour, alors que nous dansions à Chadenac, nous avons été obligés de nous enfuir en toute hâte parce que les Allemands arrivaient. On vivait, malgré tout...» raconte Carmen Lachamp qui s'appelait alors Mademoiselle Gatineau.
Le quotidien changea quand Claude Gatineau reçut sa feuille de S.T.O qui « l'invitait » à partir en Allemagne. Soucieux, son père fit des démarches afin qu'il reste en France. Il avait appris que la « Kriegsmarine », vaste dépôt de munitions installé à d'Heurtebise, employait de la main d'œuvre. Il se rendit alors chez le maire, René Gautret. Les démarches aboutirent et Claude y fut embauché : « Ma mère était contente. Il était question de plus en plus du débarquement et nous espérions sincèrement que la guerre allait se terminer ».


Faire sauter le dépôt de munitions

Claude Gatineau avait rencontré Pierre Ruibet à Jonzac alors qu'il travaillait pour les PTT. En fait, cette société, qui posait des câbles et parcourait la France, servait à cacher des résistants, militaires pour la plupart, et des réfractaires au S.T.0. Quand le réseau fut découvert par l’ennemi, le groupe se trouvait vers Mont de Marsan et quelques-uns parvinrent à s'enfuir.... Jean-Louis Lachamp, qui en faisait partie, revint en Saintonge où il devint gardien de voies de communication, tandis que Pierre Ruibet entra comme travailleur civil à la «Kriegsmarine» avec une idée derrière la tête.
Très vite, Pierre Ruibet entra en relation avec Alerte, groupe de sabotage et d'action de l'OCM, dont le quartier général était à Bordeaux. Ensemble, ces forces de l'ombre décidèrent de détruire le dépôt qui était le plus important pour l'Atlantique et la Mer du Nord. L'enjeu était de taille. Il fallait s'organiser, trouver le matériel, explosifs, détonateurs et les installer dans les galeries sans que personne ne s'en aperçoive...
Toute attaque extérieure, par terre et par air, était difficile : le site était protégé (mitrailleuses, lance-flammes, canons anti-chars, champs de mines) et un bombardement aérien aurait été funeste pour la ville...
Alors que Pierre Ruibet commençait à mettre en place son dispositif, Claude Gatineau (qui était "assez curieux", reconnaît sa sœur) lui tomba sur le dos.
- « Tais-toi... Tu vas me dénoncer ? » lui lança Pierre Ruibet
- « Au contraire, je vais t'aider» répondit Claude.
Désormais, les deux hommes étaient liés par ce terrible secret : pendant que Pierre Ruibet "travaillait", Claude faisait le guet. Les choses n'allèrent pas aussi bien qu'ils l'avaient espéré et, par deux fois, I'entreprise échoua en raison de l'humidité. Le 29 juin, Pierre Ruibet joua le tout pour le tout. Il se fit enfermer dans la carrière et durant la nuit, il étudia la meilleure façon d'arriver à ses fins. Le big-bang était prévu le lendemain, entre midi et deux heures. Il pressentait déjà le pire et rédigeait, à l'intention de sa mère, ces lignes devenues célèbres : « ma lettre va vous faire de la peine. J'ai été désigné pour faire sauter les carrières. J'avais posé des mines, mais elles n'ont pas fonctionné. Il est de mon devoir de tout détruire et je vais y mettre le feu. Mais il y a beaucoup de chances pour que j'y reste. Je tenais à la vie, mais je fais passer la France avant mon bonheur personnel »...
Le 30 juin, il apercevait les rayons du soleil pour la dernière fois.


«Sabotage»

Claude avait quitté la maison anormalement tôt et sa mère s'en était inquiétée. Que mijotait-il ? Ses intuitions n'étaient pas fausses.
Malheureusement pour les deux garçons, ils furent repérés dans une galerie tôt le matin. Un sous-officier, A. Hingler, apostropha Claude : « Toi, qu'est-ce que tu fais là ? ». Il balbutia « j'étais allé pisser »... L'homme n'était pas convaincu et, l'écartant, il s'avança et reconnut la silhouette de Pierre Ruibet. Alors, tout alla vite très vite, chacun comprenant la réalité : Hingler qu'il se tramait quelque chose, Pierre Ruibet qu'il était découvert. C'était une question de vitesse. N'ayant pas d'autre choix et se sentant acculé, Pierre Ruibet, qui portait un pistolet, tira. Blessé, l'Allemand rebroussa chemin en hurlant «sabotage, Ruibet et Gatineau».
Faisant preuve d'un sang froid remarquable, Pierre Ruibet alluma les mèches et le feu d'artifice commença. Il n'était guère plus de 8 h 30. Claude Gatineau hurla à ses camarades de quitter les lieux : « Sortez, sortez ». Suivit une série d'explosions dont les anciens Jonzacais se souviennent encore car elle dura deux jours et deux nuits.
Employé des carrières, M. Balout (le père de Christian) a apporté son témoignage : « L'alerte générale fut donnée. Coups de sifflets partout à la fois, les Allemands sortant de tous les coins. Puis un groupe organisé de soldats a pénétré à l’intérieur des carrières pour rechercher les saboteurs. Gatineau était ressorti. Les explosions, devenues violentes, projetaient des débris à l'extérieur et cela nous incita à nous diriger à l'opposé de la sortie afin d'échapper au danger. Gatineau, qui avait l'air pressé, se vit barrer le passage par une sentinelle. Il fit demi-tour pour venir se joindre à notre groupe qui prit la direction de Bellevue. Là, nous fûmes obligés de traverser un champ de mines et l'un de nos camarades sauta sur l'une d'elles. Nous avons réussi à le sortir de là. Il souffrait énormément. Sur notre route, nous avons eu la chance de trouver le directeur de la laiterie de Beauregard, M. Fehler. Il le chargea dans sa camionnette et le conduisit à la clinique Sainte-Anne».

«Mains et pieds ligotés»


Carmen et sa mère se trouvaient dans leur jardin au moment du drame : « nous allions cueillir des petits pois, puis nous comptions nous rendre au marché. Je devais me marier avec Jean-Louis Lachamp, huit jours plus tard. En entendant les déflagrations, ma mère s'est écriée : c'est la carrière... mon fils... mon Claude. Nous étions angoissées, craignant que la voûte ne s’effondre en ensevelissant les ouvriers. À un moment, des gens sont passés. Ils nous ont dit de ne pas nous inquiéter, que Claude s'en était sorti ». Il arriva enfin avec des camarades et raconta les dernières nouvelles. Sa mère le soigna car il était légèrement blessé. M. Gatineau leur offrit l'apéritif : "Vous l'avez bien mérité, mes enfants".
Néanmoins, Claude était bouleversé et, endossant sa tenue de sapeur-pompier, il prit la direction de la caserne (à cette époque, elle était située non loin de la maison Guillotte).
Un quart d'heure plus tard, les soldats débarquaient à la ferme, mitraillettes au poing : « c'est horrible d'avoir une arme pointée sur le ventre. Ils ont cru que Jean-Louis était Claude et nous avons été obligés de montrer ses papiers d'identité. Nous avons préféré dire la vérité en indiquant que mon frère devait être à la caserne ».
C'est là qu'il est appréhendé, puis conduit au poste allemand installé dans l’ancienne Sagesse. La Kommandantur, quant à elle, était dans les locaux de l'institut médico-social, rue Charles de Gaulle.
« Mon frère, en se livrant, a cherché à protéger sa famille. Auparavant, les Allemands avaient arrêté le père d’un résistant qui s'était enfui. Je crois que Claude ne voulait pas que papa soit torturé à sa place. Le lendemain, j'ai décidé de lui rendre visite et j'ai préparé un panier à son intention. Je n’avais pas peur, j'étais pleine de courage comme on l’est dans les moments extrêmes. J'ai sonné, ils m’ont laissé entrer. J'ai déclaré que je venais voir mon frère, ils ont ouvert le paquet. Claude était dans le bureau, mains et pieds liés. Il avait soif, personne ne lui avait donné à boire. Je leur ai demandé si je pouvais lui verser de l'eau. Ils m'ont répondu positivement, puis m’ont désigné la porte. Revenue à la maison, ma mère m'a interrogée. Je lui ai dit qu'il était assis dans le bureau avec seulement les mains attachées. Je ne voulais pas l'inquiéter davantage. Nous pensions qu'il serait déporté » avoue Carmen Lachamp.


Ils avaient exigé des otages

Le sort en avait décidé autrement : le jour même, tous les ouvriers des carrières durent se constituer prisonniers et furent parqués dans la cour Clerjaud, à l'entrée. Le lendemain, certains d'entre eux dégagèrent les gravats et une potence fut mise en place. En ville, les habitants n'en menaient pas large. En représailles, les Allemands avaient exigé plus de quarante otages et demandé à René Gautret de les désigner. Les cercueils étaient déjà commandés. Le maire avait déclaré qu'il serait le premier sur la liste…
Claude Gatineau, défendu par un avocat bordelais, fut jugé d'une manière très partiale.
Présent, Monseigneur Chauvin, I'archiprêtre de Jonzac, offrit généreusement sa vie contre celle de Claude. Mais les autorités ne changèrent pas leur décision : Claude serait, non pas pendu, mais fusillé. Là serait la seule clémence.
Après avoir reçu les derniers sacrements, il fut conduit et attaché devant la grille, où se trouve l'actuelle plaque commémorative.
Il ne voulut pas qu'on lui bande les yeux : « Je veux voir la mort en face » dit-il avec courage. Il était 21 h 30...
Ainsi disparut un jeune homme de 21 ans dont personne n'oubliera la bravoure et l'abnégation. Sans l’acte héroïque de Pierre Ruibet et de Claude Gatineau, les Allemands auraient pu disposer d’une masse importante d’armes. D’autre part, si le dépôt avait toujours existé, les alliés auraient sûrement bombardé la région...
La famille de Claude n'apprit la triste vérité que plus tard : « des amies étaient venues voir maman, Mme Laporte et Mme Masson. Nous avions bavardé. Elles venaient souvent et leur visite paraissait naturelle. Nous étions préoccupées, la lumière commençait à se faire sur les camps de la mort. Monseigneur Chauvin est arrivé chez nous le lendemain, vers 6 heures du matin. Il a remis la lettre que Claude avait écrite à maman. Moi, je suis allée chercher mon père. Nous étions effondrés ».
Finalement, les Allemands ne mirent pas à exécution leur terrible dessein et ne prirent aucun otage. Sans doute se savaient-ils en position difficile. Avec l'arrivée des alliés, l'histoire prenait un nouveau tournant. Il n'en reste pas moins qu'un Oradour sur Glane aurait pu se produire à Jonzac si les responsables avaient été saisis d'une folie meurtrière.
La ville fut libérée en septembre. Cette période fut délicate, elle aussi, et riche en règlements de compte personnels.
« Après la mort de Claude, nous en voulions aux Allemands. Notre existence a été complètement bouleversée. Avec le temps, nous avons fini par nous rendre à l'évidence, la guerre fait des victimes et l'une d'elles fut mon frère. J'apprécie les témoignages rendus par les anciens combattants. Parfois, il m’arrive de penser que ces cérémonies ne devraient pas avoir lieu tant elles ravivent en moi de souvenirs pénibles »...
Carmen Lachamp, dont la petite-fille, Barbara, est conseillère municipale, s’est éteinte en février. Elle est allée retrouver Claude dans cette éternité qui, espérons-le, est faite de liberté et de fraternité. Sur Terre, l'humanité a besoin d'exemples tragiques pour la faire réfléchir...

Infos en plus :

• Souvenirs :
L’historien Jean Glénisson se rappelle qu’à leur départ de Jonzac, les Allemands avaient apposé un écriteau sur la porte de la Kommandantur : fermeture provisoire…
Lorsque le maquis de la Bruyère est arrivé dans les locaux, il a trouvé une lettre où un fonctionnaire français félicitait les Allemands pour leur victoire à Stalingrad. Sans commentaires…

• Voici la lettre très émouvante que Claude Gatineau a écrite à ses parents avant sa disparition brutale. Il s’agit de la copie exacte que nous avait remis aimablement Carmen Lachamp.

Mes chers Parents, Pardonnez-moi pour ce que je vous apprends, je vais être fusillé dans quelques instants. Monsieur le curé est venu et m’a donné la communion ; je meurs en bon français et je vous embrasse tous, je suis donc celui qui a été désigné. J’ai voulu partir au service de l’Allemagne, mais ils m’ont refusé, j’avais un avocat qui m’a bien défendu. C’est malheureux de mourir si jeune à la veille de ses 21 ans, à la veille du mariage de ma sœur. Ils se marieront quand même, il n’y aura pas le même plaisir, vous ne danserez pas, je crois bien que vous serez vexés quand vous apprendrez cela. Vous ne m’en voudrez pas, je vous espère en bonne santé. Votre fils qui vous aime. Claude

Photo 1: Le jonzacais Claude Gatineau et Pierre Ruibet de Voiron.

Photo 2 : L’hommage rendu à Claude Gatineau par la municipalité après la libération de Jonzac.

Photos 3 et 4: Cérémonie au monument érigé en l’honneur de Pierre Ruibet et Claude Gatineau. Il se trouve situé dans le Jardin Public.

7 commentaires:

Unknown a dit…

J'ignorais ce véritable acte de bravoure de la résistance Saintongeaise jusqu'à la diffusion d'un documentaire qui lui a été consacré, sur la chaine "<Planète".
Pourquoi un tel silence sur ces deux véritables Héros ? alors que tant de "résistant escroc de la dernière heure" se pavanent dans les médias, décorations pendantes ?
Encore un exploit de notre "France Moisie", si chère à Pierre Sollers.
Honneurs et respects à tous les deux.

Unknown a dit…

J'ignorais ce véritable acte de bravoure de la résistance Saintongeaise jusqu'à la diffusion d'un documentaire qui lui a été consacré, sur la chaine "<Planète".
Pourquoi un tel silence sur ces deux véritables Héros ? alors que tant de "résistant escroc de la dernière heure" se pavanent dans les médias, décorations pendantes ?
Encore un exploit de notre "France Moisie", si chère à Pierre Sollers.
Honneurs et respects à tous les deux.

Anonyme a dit…

Classe 42 convoqué pour l'Allemagne Girondin je trouvais chez une connaissance de mon père,
toit et nourriture à Jonzac.Cette dame avait les clefs du chateau,et j'y couchais.Manquaient
les tickets d'alimentation et surtout un "ausweis"pour pouvoir circuler.Un jeune me donna comme
conseil de me faire embaucher aux carrières comme tous les s.t.o.du coin.Longue histoire qui
faillit mal tourner pour moi,mais je réussis et fut affecté aux petites munitions,équipe d'une
vingtaine de s.t.o.Les carrières de munitions de la Kriegsmarine (pas nazis du tout)étaient
là pour recevoir par trains et livrer les commandes de la marine.nous étions commandés par des réformés allemands pas du tout hostiles avec nous que nous faisions"chevrer"en interprétant à
l'envers les ordres.On disait que un responsable du parti était là pour rappeler aux officiers
leur rôle!!!Surveillés par un garde"canin"toujours en patrouile inactifs la plupart du temps
il nous arrivait de dessertir quelques cartouches et vider la poudre!
je n'ai pas connu les deux héros je le regrette,peurt-ètre aurai-je pu????

Gérard a dit…

Ce 30 Juin j'étais à l'école communale, face quasiment à ce qui était alors l'hôpital. Je n'ai pas de souvenirs du bruit, par contre le ciel était noir dans la direction de la carrière. la "légende" a dit qu'ils y avaient des sentinelles sur les cheminées d'aération et qu'ils auraient sauté eux aussi J'avais 10 ans et n'ai connu les noms des 2 héros qu'assez longtemps après. Idem pour la famille GATINEAU.
Concernant le mitraillage du train survenu après me semble-t-il, j'étais à la maison à # 2.5 km et ma mère était allé voir et avait ramené une tété d'obus resté longtemps sur le perron. Pour la libération de Jonzac j'étais dans une institution religieuse tenue par 2 sœurs ( pas bonnes) qui étaient folles de rage après le convoi de prisonniers allemands que les maquisards faisaient défiler par rang de 3, parfois celui du milieu sans jambes, porté par les 2 autres. Pas beau spectacle.
quelques jours après nous avons vu les 1ers américains noirs ( jamais vu avant). La " Légende " disait qu'ils conservaient dans leur musette les oreilles coupées aux prisonniers !

Anonyme a dit…

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j'ajouterais que celui qui est à l'origine de ce haut fait , résistant de l'ombre, était un jeune homme de 22 ans à l'époque, fournisseur du matériel qui a servi à faire exploser la carrière; il s'appelle René Marchadier : il a d'ailleurs reçu la légion d'honneur pour ce fait là.