dimanche 22 juin 2008

Questions à Jacky Quesson, président de la Semaaas : Le retour de l'autocar ?


La Semaaas a été supplantée par Kéolis, société de transport public de voyageurs, quant à l’attribution de la DSP lancée par le Conseil Général. Une crise du personnel en résulte. Jacky Quesson, conseiller général de Saint-Genis, qui suit attentivement ce dossier, répond à nos questions.


La Semaaas que vous présidez traverse une crise. Où en est la situation ?

La délégation de service public qui lie le Conseil général de Charente-Maritime et Kéolis s’étalera sur une durée de huit ans. Elle est en train de se mettre en route. Des négociations entre toutes les entreprises de transport du département ont lieu actuellement afin que le 4 juillet, elles soient prêtes à assumer le service prévu, important pour le département.
Il est vrai que la Semaaas n’a pas obtenu le marché du Conseil général. Toutefois, Kéolis est incapable d’assurer seule cette DSP. C’est pourquoi, elle recrute des chauffeurs et du personnel administratif. Elle va également sous-traiter un certain nombre de lignes avec la Semaaas et Ocecar. Il y a aussi de bonnes nouvelles : La Semaaas a obtenu la DSP du Pays royannais et demain, celle du Pays rochelais sera en négociation. Aujourd’hui, la Semaaas est dirigée par Véolia qui a nommé son directeur. Le Conseil général en détient 51% des parts qui viennent de l’ancienne régie de transport Aunis et Saintonge.

Pourrez-vous éviter les licenciements à la Semaaas ?

Aujourd’hui, il y a une inquiétude logique de la part des agents. Ils ignorent quelle sera leur situation à partir du 4 juillet et encore plus à compter du 4 septembre, à la rentrée scolaire. En effet, le travail principal de la Semaas est le transport scolaire. Actuellement, des négociations sont en cours. Le Conseil général a pris des engagements auprès de Kéolis afin qu’il n’y ait pas de licenciements au travers des agents de la Semaaas et d’Ocecar. Une garantie de rémunération est également souhaitée. Les agents de la Semaaas veulent que les choses soient écrites, ce qui est compréhensible. Actuellement, les relations humaines à la Semaaas sont assez tendues. Il y a un blocage entre le directeur et les représentants syndicaux.

Quel est votre rôle en tant que président ?

Mon rôle est d‘apaiser les esprits et de tout mettre en œuvre pour éviter licenciements et perte de salaire. Il faut que la DSP réussisse ! C’est une révolution en matière de transports. Dès que cette DSP sera opérationnelle, un habitant de Saint Fort sur Gironde, par exemple, pourra venir à Jonzac à la demande pour deux euros, à Saintes pour quatre euros et à la Rochelle pour six euros. Le transport à la demande comprendra des autobus et des taxis. Si la personne n’habite pas à proximité de la ligne régulière, elle pourra appeler un numéro vert avant 16 h et on viendra le chercher le lendemain pour l’y conduire. Les horaires des lignes régulières s’accorderont également avec ceux des trains.
Tout un maillage nouveau va voir le jour et Kéolis devra répondre aux engagements qu’elle a pris. Dans son plan de charge, elle a un impératif de communication en ce qui concerne le déroulement du transport public en Charente-Maritime. Les habitants en seront informés très prochainement !

Infos en plus :

• En direction des rurbains :

Le Conseil Général va innover en proposant une offre aux rurbains qui souhaiteraient utiliser le transport collectif. Aujourd’hui, l’essence est chère et certaines familles seraient prêtes à abandonner leur voiture pour ce type de locomotion. Il faut néanmoins que l’offre soit souple et adaptée aux réalités du quotidien.

• Transport en commun : les inquiétudes des salariés de la Semaaas.

La Charente-Maritime compte deux grosses sociétés de transports en commun. Kéolis, filiale de la SNCF, travaille avec Metereau et Goujeau. Voelia Transport, qui possède 49% des parts dans la Semaaas (Conseil général 51 %), est partenaire de Chaintrier et d’Ocecar.
Récemment, le Conseil général a donné la délégation de service public (DSP) à Kéolis (préférée à la Semaaas). En conséquence, elle va devoir embaucher du personnel supplémentaire pour assurer l’apport d’activités. Le principe est simple : il sera fait appel à des agents de la Semaaas (quarante personnes environ). Ces derniers sont inquiets car ils souhaitent conserver leur statut actuel (ancienneté, primes, etc) tandis que leurs collègues restants craignent une diminution de leurs heures de travail. Ils aimeraient savoir si leurs contrats resteront inchangés.
Les mouvements actuels de grève découlent de ce malaise. « Aucun salarié de ces entreprises ne doit rester à l’écart » souligne Dominique Bussereau.
Jean-Yves Quéré, nouveau conseiller général de Saintes, reste perplexe : « ils ont perdu des avantages, malgré les déclarations qui ont été faites. La Semaaas va-t-elle être démantelée ? Quelles sont vos intentions ? » demande-t-il au Président. Dominique Bussereau lui rappelle qu’il ne s’agit pas d’un démantèlement : « tous les cas seront étudiés individuellement. La Semaaas ne sera bradée. D’ailleurs, elle assurera la DSP du pays royannais ». Jean-Yves Quéré en remet une couche en parlant cette fois-ci de « démembrement », avec l’assurance qu’il suivra attentivement le dossier. Ce qu’approuve Dominique Bussereau avec le souhait « qu’il ne le complique pas »...
Pour l’élu royannais, Michel Servit, les dirigeants de la Semaaas sont à mettre en cause : "ils ont cru qu’ils allaient remporter la DSP facilement et se sont fait avoir". Il pourrait d’ailleurs y avoir des "retombées".
Aujourd’hui, l’essentiel est la prochaine rentrée scolaire qui doit s’effectuer dans de bonnes conditions. Dans les circuits, on veillera à ce que les cars ne traversent aucun passage à niveau...

Photo : Jacky Quesson, président de la Semaaas.

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