vendredi 2 mai 2008

Thierry Lacourly : Après Jonzac, la Guadeloupe !

Thierry Lacourly a longtemps veillé aux destinées de la Maison de la Presse de Jonzac. Un beau jour, il a quitté la France pour vivre une nouvelle expérience professionnelle aux Antilles, de l’autre côté de l’océan. La Guadeloupe est devenue sa terre d’adoption, ce qui ne l’empêche pas de suivre attentivement l’actualité saintongeaise...


Il n’a pas changé, grand, sympa, avenant. A Jonzac, nombreux se souviennent de ce gaillard qui tenait les rênes de la Maison de la presse, rue Sadi Carnot. Une affaire héritée de ses parents. Les livraisons au petit matin, les journaux et autres revues n’avaient pas de secret pour lui. À cette époque, la Haute-Saintonge, en vente chaque vendredi, n’était pas bien conséquente. À peine quelques pages. Depuis, Thierry est resté fidèle au “ petit vert“ : « il s’est sérieusement étoffé » remarque-t-il. Malgré l’éloignement, Jonzac est resté dans son cœur : il y a gardé de nombreux amis ainsi qu’une maison qu’il ne vendrait pour rien au monde ! « Ce sont mes racines ».
Sa mine ensoleillée, il la doit aux Antilles où il s’est installé dans les années 80, après une étape à Arcachon. Attention, ne vous trompez pas d’Antilles, celles de Jonzac n’existaient pas encore ! Un jour, bien décidé à tourner la page, il a tenté sa chance dans cette autre France que sont les départements d’outre-Mer. Il a d’abord tenu “La librairie antillaise“, avant de se perfectionner en informatique. Aujourd’hui, il est courtier en finances d’entreprises. En optant pour ce créneau professionnel, il a concrétisé un rêve, celui de changer de décor en tentant une aventure dépaysante. « Dans ce métier, j’aime la variété des contacts » souligne-t-il.

Suivez le guide !

Il connaît la Guadeloupe comme sa poche et, dans les rues de Point à Pitre, il se transforme en guide touristique. Idéal pour le visiteur qui ignore tout des subtilités de la capitale. Le marché aux épices est un royaume extraordinaire de senteurs et de couleurs. Les femmes y vendent une gamme variée d’épices, sans oublier le rhum, fleuron local, qu’elles proposent avec une conviction inégalée et cet accent créole qui chante au son du « chéri doudou ».
L’agglomération est contrastée, entre ses quartiers défavorisés et la marina pour milliardaires. Un petit détour et voilà qu’apparaît l’Aquarium jumelé avec son cousin de la Rochelle. Un peu plus loin, se dressent les grands bâtiments de l’Univer-sité chère à Alain Yacou. Dans le passé, l’ancien directeur du Centre d’Études et de Recherches Caraïbéennes, ami de Jean Glénisson, a présenté des conférences à l’Université d’été de Jonzac où il possède une résidence secondaire. D’ailleurs, son frère Richard vient d’être réélu maire de Sainte Rose, une sympathique ville de Basse Terre. Lui aussi est venu en Saintonge.


« Le monde est petit. Pas vrai Thierry ? ». L’intéressé acquiesce : il aime cette île du vent où naquit un musicien incomparable, le chevalier Saint-Georges.
Le soleil est au beau fixe et l’horizon idyllique avec ses eaux turquoise. Enfin, presque : « il y a tout de même des inconvénients. Nous avons souvent des séismes et le dernier, de faible amplitude, remonte à la semaine dernière. Nous sommes sur des plaques qui ont la bougeotte ! La présence de la Soufrière et surtout du volcan de Montserrat, qui est entré en éruption en 1997 et a détruit une grande partie de Plymouth, n’arrange pas la situation. Toujours en activité, il est placé sous haute surveillance. Quand il s’est réveillé, des villes de la côte, telles que Deshaies, où Coluche avait une maison, ont été recouvertes d’une fine poussière. Il y a aussi les périodes des cyclones, à partir de juillet. Le dernier, Hugo, a provoqué des dégâts importants ». Malgré ces menaces, Thierry se plaît bien dans cette partie du monde : « Depuis Hugo, les maisons, les charpentes en particulier, sont construites selon de nouvelles normes » explique-t-il.
Sur place, les gens n’ont pas l’air traumatisé. Ils sont même assez fatalistes : « quand des vents violents sont annoncés, il faut se barricader chez soi et attendre que le grain passe. Des établissements publics sont ouverts aux personnes qui le souhaitent ».
D’ordinaire, rassurez-vous, le quotidien s’écoule tranquillement et Thierry commente en souriant les habitudes antillaises : gentillesse des habitants, (pour apprécier la Guadeloupe, les Blancs ne doivent surtout pas vivre en vase clos !), leur goût pour les portables (il y a plus d’abonnements téléphoniques que d’habitants), les jeux et ces fêtes qui occasionnent de nombreux congés, Mardi gras, Pâques, la Toussaint. En métropole, le mois de Mai et ses ponts multiples sont tout aussi attrayants ! Actuellement, le sujet qui fâche concerne la prime de 40 % dite « de la vie chère », dont bénéficient les fonctionnaires, retraités y compris. Le gouvernement Sarkozy envisagerait de la supprimer. Idée : Pourquoi ne pas l’étendre au personnel des Antilles de Jonzac ? Ce serait original...

« La vie jonzacaise m’intéresse »

Thierry se fait volontiers l’ambassadeur de la cuisine guadeloupéenne et c’est avec plaisir qu’il s’attarde chez Dzidzia. D’origine polonaise, cette femme au regard clair a craqué pour Christian Géber qu’elle a rencontré en France.
Photographe, il a réalisé les illustrations de l’ouvrage de Francis Delage sur la cuisine créole. De retour au pays, le couple a repris le petit restaurant familial, A.Ka.Arsen, situé près d’une supérette.
En comité restreint, les clients se retrouvent sur la terrasse, à l’arrière de la boutique. Le repas est convivial au bord du potager où la végétation prend ses aises. Le jardinier bêche, les hommes boivent un ti’punch et le temps semble s’être arrêté en milieu de journée.
Ce jour-là, Dzidzia a préparé un bébélé du tonnerre qui ferait apprécier les tripes aux plus pointilleux ! « C’est une spécialité de Marie-Galante, d’origine africaine » glisse-t-elle. La potée est délicieuse. Pas de doute, la cuisinière a du talent et Thierry connaît les tables authentiques (« lolos » dans le jargon), celles qu’on quitte avec regret !


Après un passage au Fort Fleur d’Épée, sur la commune du Gosier, les paysages défilent, entre champs de canne à sucre, mangroves et horizons bleutés. L’heure de se quitter arrive rapidement : « ce soir, j’arbitre un match de basket » confie Thierry qui annonce sa venue à Jonzac en fin d’année. Entre les deux, il aura suivi les Jeux Olympiques de Pékin et les sportifs de la fédération Handisport qu’encadre Gérard Masson : « je suis attentif au devenir de Jonzac. Grâce à internet, j’ai souvent des copains en ligne. Quand je reviens, je retrouve de vieilles connaissances, dont Claude Belot avec qui je discute. J’aime me replonger dans l’atmosphère de ce chef-lieu où j’ai grandi, j’y ai toujours mes habitudes. J’en profite pour saluer les habitants » !
À bientôt, Thierry, les Saintongeais t’envoient le bonjour !



Photo 1 : Thierry Lacourly est marié à une antillaise, Roselyne. Ils ont un fils Lionel, étudiant en Sciences économiques.

Photo 2 : La mairie de Sainte Rose, dont le maire est Richard Yacou. Son frère Alain, universitaire, possède une maison à Jonzac.

Photo 3 : Thierry Lacourly aux côtés de Dzidzia qui tient un sympathique restaurant où elle cuisine, avec son mari, des spécialités locales.

Photo 4 : La Pointe des Châteaux, l’un des plus beaux sites de Guadeloupe.

1 commentaire:

kitoune a dit…

J'ai lu avec plaisir, du Bordelais, cet article sur Jonzac et la Guadeloupe ou mes enfants et petits enfants se sont installés depuis mars dernier, d'abord à Gosier puis actuellement à trois rivières. J'y retourne avec plaisir en Janvier.
C'est une belle île, qui me stresse un peu avec la zone volcanique. j'essaierai de trouver ce petit resto dont vous parler ici. Merci