jeudi 28 février 2019

Varzay : Grand Débat National organisé par DonQuichotte17460

Mardi dernier, l’association DonQuichotte17460 organisait à Varzay un grand débat sur la transition écologique. Plusieurs membres de la Défense des Marais de l'Estuaire y assistaient. 

Les débats étaient axés sur des éoliennes dans la Région...
En l’absence de l’animateur promis par les autorités, Bertrand Vincent, président de DonQuichotte 17460 et vice-président de Stop éolien 17, a géré les débats.
A noter, en préambule, le silence assourdissant des défenseurs de l’éolien : parmi les quelque 100 personnes du public (une participation importante pour cette petite commune), aucune voix ne s’est élevée en faveur de cette énergie dite verte, mais toutes les voix se sont déliées peu à peu pour dénoncer les défauts et les nuisances de ces engins de plus en plus imposants plantés dans les paysages. Défaut de démocratie puisque les projets sont avancés en catimini auprès de propriétaires privés, les attirant par des promesses de gain et défaut de démocratie aggravé par les dernières réglementations, toujours en faveur des promoteurs (Cour d’appel remplaçant les tribunaux administratifs ; enquête publique remplacée par une consultation internet ; 1500 m de distance passés à 500 m en 2011 pour des engins qui sont pourtant toujours plus hauts jusqu'à 240 m, etc). Coût exorbitant : 121 milliards d’euros (chiffre de la Cour des Comptes) de soutien en énergies renouvelables, payés en grande partie sur les factures d’électricité ; combien restera-t-il pour diminuer vraiment le CO2 en isolant mieux les maisons, en améliorant les transports, en encourageant des énergies renouvelables prédictibles (comme l’énergie hydraulique et marémotrice), en investissant dans la recherche vers d’autres sources d’énergies renouvelables, une meilleure gestion des déchets ?
Rendement faible de 25% dû à l’intermittence qui oblige à relayer par des centrales thermiques, donc polluantes (voir l’exemple de l’Allemagne). Stockage impossible de cette énergie. Les éoliennes sont produites pour la plupart à l’étranger. 1500 m3 de béton armé dans le sol pour chacune d'elles, dont on peut s’attendre que les 3/4 y resteront lors du démantèlement de l’engin. Et le sable nécessaire pour tout ce béton se fait rare. Coût du démantèlement sans doute près de 10 fois supérieur à celui prévu dans les promesses de bail emphytéotique (50.000€) signées par les malheureux propriétaires…
Autres facteurs dénoncés en réunion : l’atteinte à la biodiversité, les dangers pour les oiseaux et notamment les oiseaux migrateurs, les paysages défigurés et donc les atteintes au patrimoine, patrimoine paysager et patrimoine architectural. Varzay est en pays de Saintonge romane avec ses ravissantes églises, châteaux et jolies demeures… Une région qui vit essentiellement du tourisme.
Un participant a cité une étude réalisée dans l’Indre en 2017 selon laquelle 97% des touristes interrogés ont dit refuser de retourner sur le même site s’il devait y avoir des éoliennes à moins de 2 km. Un autre de noter que des labels touristiques de référence refusent désormais d’agréer les gîtes à proximité d’éoliennes.
Les nuisances sur la santé des animaux et des hommes ont également été évoquées : ce « syndrome de l’éolien » dont on parle de plus en plus mais que les autorités ne veulent toujours pas reconnaître. Les arguments se sont succédé les uns après les autres. Aux questions inquiètes de certains, répondaient gentiment mais fermement d’autres, toujours dans un sens accablant pour l’éolien…

En bref, tous se sont déclarés en faveur de la transition énergétique et tous sont soucieux de trouver des énergies renouvelables efficaces. Si éolien il doit y avoir, alors que ce soit dans des endroits vraiment isolés et sans incidence majeure sur l’environnement !

Compte-rendu DDME (Défense Des Marais de l’Estuaire)

1 commentaire:

Jean-Marie BOURRY a dit…

Il faut reconnaitre aux anti-éoliens la capacité de se saisir de toutes les opportunités de tribunes pour fustiger l’éolien avec des arguments toujours aussi fallacieux. Il est consternant de constater un tel détournement de ce que devraient être ces débats, avec de vrais sujets sociétaux totalement ignorés dans cet article.
Reprenons les arguments trompeurs cités.
Sur le coût, on ne voit pas d’où sortent ces 121 milliards d’euros car il faudrait en connaitre exactement le contenu et l’origine du financement. Les énergies renouvelables (ENR) sont des constructions financées par des fonds privés, qui ensuite se rémunèrent grâce à des tarifs de rachat de l’électricité à un prix qui progressivement se rapproche du prix moyen du marché. En Allemagne et au Danemark, ces prix de rachat, conformément aux contrats consécutifs aux appels d’offres sont d’environ 40 euros le MWh, soit moins que le prix moyen de 50,2 euros le MWh en France en 2018. Et d’ici quelques années, nous y serons puisque les appels d’offre en France sont actuellement autour de 60 euros le MWh. Les Français financent le développement des ENR au travers de la CSPE qui pour l’éolien représente en moyenne environ 30 euros par an et par foyer. C’est peu par rapport aux enjeux.
Ensuite parler de l’énergie marémotrice en Charente-Maritime, cela nécessite un site qui s’y prête et de très lourds investissements avec ensuite une gestion importante des envasements ; et l’hydraulique ne peut y bénéficier d’une pente suffisante du réseau hydrographique du moins pour une production significative.
En Haute Saintonge, il suffirait de 6 éoliennes terrestres de 3 MW chacune avec un facteur de charge moyen de 25% pour égaler la production actuelle des 57 hectares de panneaux solaires qui y sont déployés au sol. L’intermittence est prise en compte dans la stratégie de développement des ENR et les dispositifs de stockage par batterie, par électrolyse de l’eau et stockage d’hydrogène, deviennent matures. L’Allemagne a réduit de 57% en 1990 à 38% aujourd’hui la part de son électricité produite à partir de centrales au charbon, tout en fermant la moitié de ses centrales nucléaires.
La fondation en béton n’est que de 400 m3 par éolienne et non 4 fois plus comme il est prétendu, et son retrait peut être partiel ou total (avec un coût supérieur). Quant au coût du démantèlement, il y a une provision initiale de 50 000 euros à laquelle s’ajoutent les recettes du démantèlement car 98% de l’éolienne est recyclable et peut être revendu ; mais il appartient au propriétaire du terrain de bien contractualiser préalablement les conditions financières et juridiques de ce démantèlement.
Les migrations d’oiseaux sont prévisibles et intégrées dans la gestion de la production par l’arrêt des machines.
Quant aux paysages, ils sont anthropiques, la main de l’homme est partout présente dans les paysages de Charente-Maritime. Si l’on se pose la question de l’esthétisme de l’éolienne, il faut alors se demander pourquoi les réalisations du présent auraient moins de valeur que celles du passé, surtout au regard des enjeux, car on ne peut parler des ENR sans évoquer les fortes externalités négatives du nucléaire.
Le nucléaire produit en permanence quantités de déchets radioactifs dont on ne sait que faire, des pollutions radiologiques et chimiques à chaque étape du cycle du combustible, associés à des coûts croissants, qui vont peser sur notre différentiel de compétitivité économique. Mais en cas d’accident majeur, c’est tout le sud du département et Bordeaux qui deviendraient inhabitables, avec des centaines de milliers de victimes atteintes dans leurs biens et leur santé. Or une forte réduction du nucléaire ne peut se réaliser sans un développement suffisant de l’éolien, même si quelques riverains s’estiment lésés. Aucune énergie, aucune construction n’est neutre, toutes ont un impact.