jeudi 15 janvier 2015

La dictature, c'est ferme ta gueule ;
la démocratie, c'est cause toujours...

• Libre expression de Jean-Paul Négrel 

Très nombreux, nous avons brandi symboliquement avec ferveur, enthousiasme et sincérité, quelques millions de crayons pour la liberté d'expression. Et maintenant ? Allons-nous nous contenter de ce geste symbolique ? Sommes-nous certains que nous soit pleinement accordée sans contraintes cette liberté réputée acquise, de pouvoir nous exprimer sans haine et sans crainte, et dans la limite du respect de nos valeurs républicaines et démocratiques ?

Presse locale, presse nationale 

Sommes-nous certains que la presse dans son intégralité, qu'elle soit nationale ou locale soit pleinement libre d'expression ? Cette presse que le programme du CNR de 1944 avait prévu et voulue libérée des puissances financières pour en libérer du même coup la parole, est-elle réellement indépendante? La presse nationale et aussi bien locale, qui dépendent souvent et en partie de subventions publiques nationales aussi bien que locales, n'est-elle point l'objet de pressions de la part des pouvoirs politiques locaux ou nationaux ? Certes, il existe des espaces de liberté, par exemple sur internet, ainsi qu'une presse qui se veut libre et s'efforce de l'être, mais ceci n'annule en aucun cas cela. Car demeure, malgré tout, la question de l'indépendance, de la libre analyse, et de la libre expression.

Bulletins municipaux 

Les bulletins municipaux sont-ils ouverts à l'expression des citoyens, aussi bien qu'à celle des oppositions municipales? A ce propos, se réfugier derrière une loi qui limite cette expression du fait de la taille d'une commune, n'est-ce pas là un argument fallacieux qui permet de douter fortement de la sincérité de certains discours opportunistes et de bon aloi de la part de certains élus locaux ces derniers jours lors des grands rassemblements populaires ? Ce élus ignorent-ils ou font-ils mine d'ignorer que ces bulletins municipaux appartiennent aussi et surtout à ceux et celles qui les financent et qui ont voté, c'est-à-dire aux citoyennes et aux citoyens ? Et que ces bulletins municipaux ne doivent être en aucun cas des organes de propagande au service d'une municipalité, mais des bulletins d'information au service des populations ?

Partis politiques 

Est-ce que les militants de base des partis politiques de gauche, de droite et d'ailleurs , jouissent pleinement de leur liberté de libre analyse et de libre expression ? Notamment, "les Instances Supérieures" de leurs partis, mues par certaines motivations ou spéculations politiques qui ne peuvent qu'échapper à l'entendement et à l'intelligence d'un simple militant de base, ces Instances Supérieures tiennent-elles compte, par exemple, d'une manière démocratique, du suffrage de ce simple militant de base lorsqu'il s'agit notamment d'investir un candidat ou une liste de candidats en vue de certaines élections locales ou nationales ? Des exemples récents permettent d'en douter très fortement !

Conclusions 

Chacune et chacun apportera sa réponse à toutes ces questions. Mais dans l'esprit «Charlie», puisqu'à présent nous sommes tous des Charlie, on pourrait répéter ceci : La dictature, c'est ferme ta gueule ; la démocratie, c'est cause toujours. Et puis, ne nous contentons pas de brandir des crayons. Apprenons aussi à nous en servir...


2 commentaires:

Philippe Bizet a dit…

Là on parle de la liberté de la presse…… la liberté d'expression c'est autre chose et elle est plus réduite quoiqu'on en dise. Si je m'avance à dire "flic sale con", comme ça a déjà été écrit dans Charlie, à un représentant des forces de l'ordre je ne pense pas pouvoir passer ma soirée en famille mais plutôt au poste

Anonyme a dit…

Est-on sûrs que même dans notre belle démocratie, on ne doive souvent aussi fermer sa g... ?
En ces temps de crise,les puissants, ceux qui ont l'argent,les emplois, le pouvoir, nous y obligent trop souvent.
Et on a la trouille de l'ouvrir !