Les Journées du Patrimoine ont été l’occasion de saluer la restauration du châtelet de Jonzac. Quoi de plus « sportif » qu’un combat de chevaliers Français et Anglais devant cette éminente construction ? C’est à cette rencontre épique que l’office de tourisme avait convié le public samedi après-midi sur le parvis...
A la une, l’affrontement en direct entre les hommes d’Arnault de Barbazan, « aussi vaillant chef de guerre du XVe siècle que l’était Bertrand du Guesclin au XIVe », et son rival anglais Guillaume de Montauban, bien campé dans son armure. Rappelons le contexte : l’heure est grave en raison du traité de Brétigny qui met fin aux quatre années de captivité à Londres de notre pauvre roi Jean II le Bon, fait prisonnier des Anglais depuis la bataille de Poitiers. Les Anglais obtiennent, entre autres, le Poitou, le Périgord, le Limousin, l'Angoumois et… la Saintonge. Certains seigneurs ne l’entendent pas de cette oreille et le combat imaginé par la société Oriflamme, spécialisée dans les évocations médiévales, met en scène Arnault, défendant les couleurs pas encore tricolores, et les Anglais considérés comme des envahisseurs !
Les préparatifs |
Sous les tilleuls, chaque camp se prépare soigneusement et la présence d’écuyers est la bienvenue tant ces tenues du Moyen Âge sont complexes à ajuster. Protections, écus, épées, casques : Are you ready ? Le combat s’engage. Le fer claque, les boucliers s’entrechoquent, les hommes s’empoignent, le ciel devient torride (lui aussi s’en mêle !). Suspense, qui remportera la victoire ?
Prêts pour le combat ! |
En toile de fond, le châtelet restauré |
Qui triomphera ? |
Vainqueur, Arnault de Barbazan et ses hommes |
• Montendre : Le combat des sept
Cette évocation historique n’est pas sans rappeler le combat des Sept qui opposa durant la guerre de Cent Ans sept chevaliers français et sept chevaliers anglo-aquitains. En 1402, cette rencontre épique eut lieu, selon la tradition, au lieu-dit « La motte à Vaillant » à Montendre.
Nous avions du côté des Français le fameux Arnauld Guilhem de Barbazan, chevalier secondé par Ivon de Carouis, Guillaume du Chastel, Pierre de Bréban, Guillaume Bataille, Guillaume de La Champagne et Archambaut de Villars. Les Anglais, quant à eux, avaient à leur tête un certain Scalles et six chevaliers bien décidés à en découdre. « Et à la fin, Dieu donna la victoire aux Français et se rendirent les Anglais à eux, les uns abattus, les autres sur pied, dont par le jugement commun desdits juges furent les six Anglais vifs mis hors du champ et le mort (Scalles) avec eux emportés » relate la chronique.
La vie d’Arnault de Barbazan fut pleine de rebondissements : Soupçonné d’avoir participé à l’assassinat de Jean sans peur, fils d’Aliénor d’Aquitaine, il fut emprisonné durant dix ans dans la forteresse de Château-Gaillard dans l’Eure. De quoi méditer sur l’existence ! Libéré, il reprit du service dans les armées. Gouverneur de la Champagne, de la Brie et du Laonnais, il meurt en juillet 1431 à la bataille de Bulgnéville. Surnommé Le chevalier sans reproches, il repose à Saint-Denis.
• Le seigneur de Jonzac, prisonnier des Anglais
Selon l’historien Marc Seguin, le château-fort, qui s’élevait non loin de la Seugne, a été ruiné par la Guerre de Cent Ans (XIVe, XVe siècles). Il est alors la propriété d’Arnaud de Sainte Maure, seigneur de Jonzac, Montauzier et Chaux. Courageux, il combat l’Anglais qu’il faut bouter hors de France. Mal lui en prend : les soldats d’Henri Plantagenêt, second mari d’Aliénor d’Aquitaine, le capturent et lui confisquent ses biens. Fait deux fois prisonnier, il passe plus de dix ans en captivité. Enfin libre, il préfère se réfugier derrière les solides murailles de la ville de Pons…
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