Les élus régionaux de Nouvelle-Aquitaine, réunis en séance plénière en juin dernier à l’Hôtel de Région à Bordeaux, ont voté en faveur du Pacte Bio 2023-2027. Ce Pacte présente les engagements de l’ensemble des partenaires signataires pour répondre aux enjeux de l’agriculture biologique sur le territoire néo-aquitain : communiquer et promouvoir ce mode de production et ses produits localement, assurer les débouchés, structurer les filières, pérenniser les exploitations et la production et, œuvrer en faveur de la recherche et de la formation sur la thématique
Pour rappel, avec une stabilisation des surfaces et une légère croissance du nombre de producteurs, la Nouvelle-Aquitaine reste la seconde région bio française.
« Dans ce nouveau Pacte, parmi les principales ambitions affichées, les partenaires se fixent les objectifs à atteindre à l’horizon 2027 » précise Virginie Lebraud, conseillère régionale en charge de l’agriculture biologique : 18 % de la surface agricole utile (SAU) régionale en bio, 25 % des exploitations en agriculture biologique (AB), 30 % des installations avec la dotation « Nouveaux et jeunes agriculteurs » annuelle en agriculture bio, 30 % de produits issus de l’agriculture biologique et locale dans les restaurants scolaires des lycées.
Pour cela, la Région veillera, jusqu’en 2027, à mobiliser ses crédits régionaux et ceux de l’Union européenne (FEADER) nécessaires pour assurer l’accompagnement, la structuration et le développement de l’agriculture biologique.
La Nouvelle-Aquitaine, 2ème région bio française
La Nouvelle-Aquitaine est la première région agricole française avec plus de 4,2 millions d’hectares (15 % de la superficie agricole utile (SAU) nationale) et la deuxième région pour la place de l’agriculture biologique (avec une SAU de 377 830 hectares et 9 083 exploitations bio fin 2022). Les bénéfices du mode de production biologique sont indéniables : il contribue à l’amélioration de la qualité de l’eau, des sols et de la santé, à la préservation de la biodiversité et à la création d’emplois.
En tant que chef de file du développement économique, la Région Nouvelle-Aquitaine a un rôle central à jouer dans l’accompagnement au développement de l’agriculture biologique.
En 2017, elle votait son premier Pacte d'ambition régionale en faveur de l'agriculture biologique (AB) pour la période 2017-2020, qu’elle prolongeait en 2021 pour prendre en compte la fin de la Politique Agricole Commune (PAC) en 2021 et 2022. Cette feuille de route est mise en place et cosignée par la Région, l’Etat, la Chambre régionale d’Agriculture, Bio Nouvelle-Aquitaine, INTERBIO Nouvelle-Aquitaine, Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, les Agences de l’eau Adour-Garonne et Loire-Bretagne et la Coopération Agricole Nouvelle-Aquitaine.
Entre 2017 et 2022, portée par le Pacte Bio, la mobilisation des acteurs professionnels et des financeurs a permis un déploiement de l’agriculture biologique en Nouvelle-Aquitaine, atteignant 9,7 % de la SAU fin 2022 (plus 102 % de surface en bio par rapport à début 2017). Ce sont ainsi plus de 4 300 exploitants qui se sont convertis durant cette période pour atteindre 9 083 exploitations fin 2022 (plus 92 % d’exploitations AB).
Au global, ce sont près de 70 millions d’euros par an qui ont été mobilisés de 2017 à 2022 par les pouvoirs publics pour l’agriculture biologique en Nouvelle-Aquitaine, en faveur des entreprises, des structures d’accompagnement et des agriculteurs.
De l’amont à l’aval, les filières se sont organisées pour accompagner et transformer les productions biologiques, pour diversifier les circuits de distribution et pour apporter une juste répartition de la valeur des produits biologiques néo-aquitains tout au long de la chaîne de production.
L’agriculture biologique a relevé de multiples défis et a atteint une taille critique lui permettant d’être ancrée solidement dans le paysage agricole et agroalimentaire français et régional. Aussi, il est primordial de garder une dynamique de développement de l’agriculture biologique régionale forte et de poursuivre les efforts pour pérenniser les exploitations, les entreprises et les opérateurs des filières biologiques.
Les défis à surmonter sont encore nombreux, à commencer par permettre une juste rémunération des agriculteurs, et ce, d’autant plus dans un contexte particulier d’inflation. Il convient aussi de prendre en compte que la consommation en produits bio progresse moins vite depuis 2021 et donc d’adapter les actions proposées pour pouvoir répondre à cette nouvelle problématique. Cette évolution nécessite une adaptation des acteurs de la filière mais aussi des soutiens publics afin de maintenir la dynamique et d’augmenter les débouchés.
Focus sur le nouveau Pacte 2023-2027
Cette feuille de route met en avant de nouveaux objectifs communs ambitieux et des actions régionales fortes pour le développement de l’agriculture biologique.
Cinq axes stratégiques ont été identifiés pour atteindre ces objectifs :
Axe 1 : développer la consommation et la promotion de l’agriculture biologique auprès du grand public ; Axe 2 : structurer les filières biologiques ;Axe 3 : pérenniser et développer la production en agriculture biologique ; Axe 4 : former, expérimenter et diffuser ; Axe 5 : conforter l’organisation régionale.
Pour cela, le Pacte Bio s’appuiera sur un panel très varié de dispositifs permettant d’accompagner les filières biologiques régionales, de l’amont à l’aval. La force du Pacte Bio se trouve dans la mise en œuvre d’une action multi partenariale ainsi qu’à travers la fixation d’objectifs ambitieux permettant d’impulser une dynamique régionale forte pour le développement de l’agriculture biologique.
Il a également vocation à donner de la visibilité, pour les agriculteurs et les structures, sur les aides à l’agriculture biologique au niveau régional et de leur assurer l’accès à un accompagnement adéquat et de qualité, en mobilisant les moyens nécessaires.
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