Cette exposition est un événement d’envergure nationale que saluent le Département de la Charente-Maritime et l’Institut Courbet d’Ornans
L'inauguration de l'exposition Courbet |
Invité par Etienne Baudry, propriétaire du château de Rochemont et amateur d’art (ce qui ne gâtait rien), Gustave Courbet a séjourné en Saintonge de 1862 à 1863. Il était accompagné du critique d’art Jules Castagnery, originaire du département. Au départ, il ne devait rester qu’une semaine ! La beauté des paysages et la pureté de formes sont à l’origine de ce coup de cœur pour la région. L'hospitalité et la convivialité aussi.
Gustave Courbet tomba rapidement sous le charme de la lumière et l'environnement, bucolique et apaisant. Il s'installa à Port-Berteau, sur la commune de Bussac, là où les eaux du fleuve Charente ressemblent à un miroir ondulant. Frondaison, soleil, quiétude, verdure ne pouvaient que séduire ce naturaliste.
Conquis et soucieux de partager ce coin de paradis, il invita des amis, Camille Corot, Louis Augustin Auguin et Hyppolite Pradelles à le rejoindre dans son havre de fraîcheur. Ainsi se forma « le groupe de Port Berteau » qui fit parler de lui. En 1863, ils proposèrent à l’hôtel-de-ville une grande vente de tableaux dont les bénéfices furent versés aux familles déshéritées. Un geste à souligner qui démontre combien Courbet était un homme impliqué, sensible aux difficultés de son époque et la misère du peuple. Immortaliser ce cordon ombilical qu’est la nature, autrement dit la Terre-mère, n’était-ce pas pour lui se détacher - pour un moment - des vicissitudes d’un temps qui avait conduit Victor Hugo à écrire « Les Misérables » ?
Dans les années 2000, initiée par la société des Amis des Musées que préside Philippe Ravon et encadrée par Gaby Scaon, conservatrice des musées de Saintes, une première exposition des œuvres de Courbet s’est tenue aux musées de l’Echevinage, des Jacobins et Dupuy Mestreau.
Une expo à découvrir ! |
Hervé Novelli, président de l'Institut Courbet d'Ornans, présent au vernissage |
A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, une nouvelle exposition est proposée à l’Echevinage jusqu’au 21 octobre. Samedi dernier, lors du vernissage en présence de deux anciens ministres, Dominique Bussereau, président du Conseil départemental, et Hervé Novelli, président de l’institut Courbet d’Ornans, ville de naissance du peintre dans le Doubs, Jean-Philippe Machon rappela que Saintes se devait de l’honorer : « la première exposition, en 2007, a déjà témoigné de l’influence qu'il a exercée sur les artistes de la région. Cette année, le musée propose de montrer au public une facette plus personnelle de l’artiste grâce à notre précieux partenariat avec l’Institut Courbet d’Ornans qui nous permet d’exposer une vingtaine d’œuvres du maître. Ce prêt exceptionnel, gage de confiance, permet à cette exposition de se hisser à un niveau national. D’autres prêteurs ont contribué à la qualité du projet, le musée Courbet d’Ornans, les musées municipaux de La Rochelle, Rochefort et Cognac, la galerie parisienne Talabardon et Gautier, et enfin Philippe Ravon dont je souligne l’investissement. Je ne doute pas que de nombreux visiteurs viennent jusqu’à nous pour admirer ces œuvres, pour la plupart peu connues du grand public ».
Le premier magistrat en profita pour souligner l’engagement culturel de la cité : « nous avons particulièrement veillé à proposer un programme adapté aux plus jeunes et aux lycéens. Notre expérience et notre savoir-faire en matière d’éducation artistique et culturelle sont ainsi reconnus par la Région Nouvelle-Aquitaine et l’Agglomération de Saintes qui ont apporté leur soutien à cette exposition. Je souhaite que la culture soit à Saintes vecteur de développement économique ».
L'allocution de Jean-Philippe Machon, maire, à l'hostellerie Saint-Julien |
Hervé Novelli se réjouit du partenariat qui lie Saintes et l’Institut Courbet d’Ornans dont il détailla l’histoire : « cette exposition est exceptionnelle de par la richesse des œuvres et documents présentés. Saintes et la Saintonge ont compté pour Courbet ».
Dominique Bussereau, président du Conseil départemental, s’associa à ces compliments et annonça un soutien prometteur : outre le loto du patrimoine qui profitera aux travaux de l’amphithéâtre, le Département, lors de sa session de juin, votera des crédits pour sa restauration. Autrement dit, les fameuses arènes saintaises seront l’objet de toutes les attentions.
Il ne vous reste plus qu’à découvrir Courbet et ses secrets au musée de l’Echevinage !
Jean-Philippe Machon et Hervé Novelli |
Deux ouvrages sur Saintes ont été offerts à Hervé Novelli et Dominique Bussereau par la mairie |
• Courbet souhaitait créer à Saintes, dit-on, « une petite république autonome ».
• Saintes est la première ville à avoir honoré l’anniversaire de la naissance de Gustave Courbet à l’échelon national avant Ornans, le Musée d’Orsay à Paris et Granville.
• La toute première exposition Courbet/Corot remonte à 1957. Elle avait été organisée par André Maudet, alors maire de Saintes. Confidence de Me Laurence Roudet.
A voir à Saintes, le tableau interdit de Gustave Courbet
La tour de l’Echevinage abrite la reproduction d’une toile de Gustave Courbet qui fit scandale. Voilà que ce peintre haut en couleurs avait délaissé paysages et belles amies pour immortaliser des curés en état d’ébriété "retour de conférence". La scène avait choqué les esprits bien pensants de l’époque : des prêtres revenant ivres d’une conférence, ce n’était pas très catholique !
Exécutée en Saintonge en 1863, l’œuvre a été écartée du Salon officiel et du Salon des Refusés créé à Paris par Napoléon III (où étaient exposées les toiles qui ne correspondaient pas aux critères du moment). Voilà qui "titilla" son créateur. Il fit reproduire et diffuser la toile qui devint un instrument politique contestataire de son art : « Elle fut ainsi montrée à New York en 1866 grâce à son ami Jules Luquet, associé d'Alfred Cadart, fondateur de la Société des aquafortistes ». Après avoir fait une apparition à Gand en Belgique en 1868, la toile disparut, mais il reste des reproductions. On dit qu’un riche financier aurait acquis l’original pour le détruire, mais rien n’est certain.
En attendant, vous pouvez en voir une copie au musée de l’Echevinage !
Dominique Bussereau devant la copie du tableau de Courbet "Retour de la conférence" |
L'œuvre disparue suscite toujours la curiosité ! |
Une autre version ! |
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