La mer, les bateaux, l'abstraction... |
« Tu attends un sujet ? Tout est sujet, le sujet, c’est toi-même. Ce sont tes impressions, tes émotions devant la nature. C’est en toi qu’il faut regarder et non autour de toi ». Peut être est-ce en pensant à cette réflexion de Delacroix que Jean-Jacques Millet est passé de la peinture à la céramique, entraînant dans son sillage sa femme Jacqueline. « Il était bien temps » plaisante-t-il en évoquant les heures qu’il égrène sur le chapelet de la création. Qu’importe, le véritable objectif est de trouver du plaisir aux actes du quotidien : « j’avais envie de combiner les trois dimensions, eau, terre et feu » avoue-t-il.
Jean-Jacques Millet est un voyageur, il a vogué sur les mers du monde, inspiré par les flots qui l‘ont porté et transporté. Au cœur de son atelier, il fait vivre des bateaux sur la toile, des cargos, des embarcations plus légères, des phares, des traits d’union entre la terre et la mer. Ambiance d’un ailleurs prometteur. Fortes et contrastées, les lignes sont devenues plus secrètes offrant au visiteur une palette d’interprétation. Les bordures littorales se sont ajoutées à l’univers sincère d’un homme chérissant la mer. Ces peintures, Jean-Jacques Millet les expose à la galerie Arc en Ciel, mais elles ne constituent pas l’essentiel de l’exposition. En effet, une place est offerte à la céramique qu’il décline sous de nombreuses formes, une céramique à quatre mains puisque son épouse est tout aussi passionnée que lui par ce travail particulier. Confidence du couple : « Le travail de la terre tient de plus en plus de place dans l'emploi du temps. Tout y est si simple et complexe à la fois. On s'y perd et on s'y retrouve avec la même facilité ! ».
Céramiques délicates |
L’aventure commence quand Jean-Jacques et Jacqueline Millet entendent parler de Daniel de Montmollin, « le pape de la poterie connu pour sa maîtrise du tournage du grès et pour ses recherches d'une grande rigueur scientifique sur l'émaillage qui rend les pièces étanches ». Membre de la communauté de Taizé, il est aujourd'hui l'un des plus grands spécialistes des émaux à base de cendre de végétaux. Ses expositions sont renommées.
Les Millet ont conscience du défi qu’ils veulent relever. Outre l’apprentissage des techniques, c’est le savoir-faire - et donc l’expérience - qui donnera à l’œuvre sa dimension.
Après avoir effectué plusieurs stages, le couple s’est lancé, chacun dans sa spécialité, avec sa propre sensibilité. Les sources d’inspiration sont nombreuses et les couleurs issues des cuissons peuvent apporter de belles surprises (ou des déconvenues). C’est là que réside le travail de « l’apprenti », tirer partie de ses erreurs pour progresser.
Jean-Jacques et Jacqueline sont unis dans une même énergie, celle de parfaire leur formation et surtout de proposer des pièces dont les reflets et les formes correspondront à ce qu’ils souhaitent. Le fruit de leur travail est exposé à Chérac. Ils l’ont baptisé « arts d’hiver ». Vases, sculptures, boîtes, coupes et autres compositions : vous n’avez que l’embarras du choix !
Pascal Fouché, Jacqueline Millet et Anne Baud |
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