lundi 4 mars 2019

Hôpital/Jonzac : Grève liée à la suppression de 13 contrats courts d’agents des services hospitaliers

Depuis lundi dernier, près d’une centaine de salariés du CH de Jonzac sont en grève en réaction à la suppression de 13 contrats à durée déterminée d’agents des services hospitaliers (ASH). A l’origine des restrictions budgétaires sur la masse salariale, le budget prévisionnel 2019 de l’établissement rejeté par l’Agence Régionale de Santé...

  
« Des efforts financiers de plus en plus importants sont demandés aux hôpitaux et le cas de Jonzac est loin d’être unique » souligne un syndicaliste que la situation dans le pays inquiète. A Jonzac, la suppression de 13 contrats d’ASH (personnel effectuant le ménage et l'entretien dans l’hôpital et la partie restauration) a provoqué un mouvement de grève lancé par Force Ouvrière lundi dernier.
Les contrats aidés ayant été supprimés, les personnes concernées, recrutées sur une courte durée en contrat classique, sont affectées au pôle médecine, urgences et rééducation. La fin de leur mission est fixée au 31 mars.
Le rejet par l’ARS (Agence Régionale de Santé) du budget prévisionnel présenté par le CH fin décembre est à l’origine de la décision de la direction de limiter ses dépenses. En conséquence, elle a du faire des choix afin que le nouveau plan de retour à l’équilibre financier soit validé. « Que va-t-il se passer ? L’hôpital va réorganiser le service des ASH en s’appuyant sur les titulaires qui assumeront toute la charge de travail » estime D. Guilloton, secrétaire de FO. Et d’ajouter : « la grève est renouvelable. Nous allons discuter de la suite à lui donner lors du prochain Comité technique d’établissement (CTE) qui se tiendra dans les jours qui viennent. Notre crainte est que soient également concernés les ASH travaillant en psychiatrie et Ehpad ». 

Sur place, les personnels (près d’une centaine) qui soutiennent l’action lancée portent un brassard ou un insigne montrant leur solidarité. Toutefois, ils continuent à assurer leurs fonctions respectives, étant assignés par la direction (un hôpital public a l’obligation d'un service minimum). Lors de la prochain Commission médicale d’établissement (CME), l’un des sujets portera vraisemblablement sur l'avenir des ASH. « Si nous pouvons largement poser les problèmes et échanger en CTE, le point de vue des syndicats est uniquement consultatif en CME » explique D. Guilloton.

On saura dans la semaine si le mouvement de grève est reconduit et si la CGT s’y associera.

• Gestion du centre hospitalier de Jonzac pour les exercices 2010 à 2017 : observations du rapport établi par la Cour des Comptes
Sur le plan budgétaire, un effort supplémentaire devra être entrepris  afin de limiter la progression des dépenses, la fragilité financière de l’établissement provenant d’un endettement excessif issu des derniers emprunts (réalisation d’un second Ehpad et du foyer d’accueil médicalisé). La tutelle doit donc être sollicitée avant de recourir à tout nouveau prêt. Souscrits fin 2015, deux produits bancaires risqués pour un encours de 6,06 M€ aux échéances 2040 et  2042 font l’objet d’une surveillance particulière.
La gestion du corps médical fait apparaître des irrégularités et le nombre d’actes de chirurgie est jugé insuffisant (il est en dessous du seuil des 1500 actes). Selon la Chambre Régionale des Comptes, l’établissement a entrepris des efforts afin de se conformer à la réglementation en matière de gestion du personnel non médical.

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