lundi 24 septembre 2018

Marignac/Moulin du Chilleau : Une rencontre pour changer une vie entre Jean-Claude Moreau et Jocelyn Esterel

Au micro, Jean-Claude Moreau, propriétaire du Moulin du Chilleau
A Marignac, Jean-Claude Moreau, président de l’association culturelle l’ECUM, a restauré le moulin du Chilleau. L’auteur Jocelyn Esterel a conté cette belle aventure dans un ouvrage intitulé « Les ailes de mon moulin ». Pour les Journées du Patrimoine, le moulin avait attiré un nombreux public.

Un nombreux public réuni le 15 septembre au Moulin du Chilleau. 
En premier plan, l'une des meules
Jocelyn Esterel dédicace l'ouvrage "les ailes de mon moulin"
Situé au cœur d’une exploitation viticole, le moulin du Chilleau était abandonné au milieu des ronces. C’est souvent le cas quand les propriétaires ne trouvent aucun intérêt à ces constructions d’un autre temps. Fini l’époque où les paysans apportaient leur blé pour en faire de la farine. Depuis, le progrès est passé par là et ces témoins, désormais relégués aux oubliettes, ne sont plus que des silhouettes au milieu des champs, réduites à leur plus simple expression. Constructions cylindriques sans toit endormies sur la colline. Ces dernières décennies, de nombreuses restaurations ont eu lieu, les propriétaires étant désormais regroupés au sein de l’Association départementale des Amis des Moulins (A.D.A.M. 17).
Soucieux de transmettre ce patrimoine aux générations futures, Jean-Claude Moreau, agriculteur, a entrepris la rénovation de son moulin avec une volonté bienveillante. D’une part celle de permettre la découverte d’un moulin tel qu’il était au XIXe siècle (sans les meules) et d’autre part, léguer cet héritage à ses trois neveux afin que la mémoire se perpétue. Ainsi tourne la roue…

Les différentes phases du chantier (images extraites du film de présentation)

Les ailes en préparation
Une fois posées ! « Un toit sans ailes, ça ne veut rien dire ! » plaisante jean-Claude Moreau. Il a également rénové un four à pain qui a fonctionné 
durant les Journées du Patrimoine, régalant son entourage.
Le remettre en état était un vaste chantier. Un film retrace les grandes heures de ce travail dans les années 2000. Des chênes et peupliers abattus et sciés à Mosnac à la réalisation des pièces par Arnaud Lutard, de la maçonnerie à la pose des ailes, que d’heures passées selon des gestes ancestraux. Et même si des améliorations ont été apportées dont l’extrémité de la toiture, en inox plutôt qu’en zinc, l’assemblage recomposé est fidèle à l’original. « Chacun s’est fait confiance » explique le propriétaire. C’est en ce lien que réside l’alchimie de la renaissance.  Jean-Claude Moreau a rencontré les bonnes personnes au moment opportun. Ainsi, il a confié la rédaction de son entreprise à Jocelyn Esterel. Avec Jacques Gaultier (de la Meauffe en Normandie), créateur du blason associant raisin et pomme, spécialement conçu, il partage cette phrase de Pythagore : « les amis sont des compagnons qui vous aident à avancer sur le chemin d’une vie plus heureuse ».

Pour les journées du patrimoine, occasion d’un grand rassemblement autour du moulin, Joceleyn Esterel a rappelé combien cet édifice l’avait conquis : « pour moi, c’est le plus beau de France. Il est en pierres de taille et non en moellons et ses ailes sont particulières. La pièce centrale est en deux morceaux associés par un assemblage. On l’appelle l’assemblage Jupiter ! Le vrillage a été respecté au centième de degré près. C’est splendide ». 

« Je n’ai jamais eu l’ambition de faire de la farine » souligne Jean-Claude Moreau. Son souhait ? Que son "protégé" devienne tout simplement une étape sur les chemins du patrimoine saintongeais. Que les randonneurs, les promeneurs s’y rendent avec le plaisir d’y retrouver un jour une table d’orientation. Il l'a dédié à ses trois neveux : « prenez-en soin, ce moulin est mon enfant. Il est donc votre cousin germain ! » dit-il.

Jean-Claude Moreau transmettra le relais à ses neveux
Jocelyn Esterel aux côtés de Jean-Claude Moreau, ses neveux et d'Arnaud Lutard (artisan). Pourquoi une telle situation sur la colline ? 
Parce que les ailes avaient besoin du vent pour tourner ! 
Pour en savoir plus, vous pouvez prendre rendez-vous avec le propriétaire pour une visite et lire l’ouvrage de Jocelyn Esterel sur cet édifice qui comporte deux niveaux, le rez-de-chaussée étant consacré à une exposition d’outils anciens. « Mon souhait est que les propriétaires futurs prennent le relais pour l’entretenir et lui fassent traverser le XXIe siècle avec la même passion que celle qui m’a animée tout au long de cette réalisation » confie Jean -Claude Moreau. 
Bravo pour cette initiative concrétisée sans solliciter aucune subvention…

Les différents bois utlisés
Le mécanisme
Au milieu des vignes
Une cheminée à l'ancienne
Au premier étage, un lit pour le meunier !
• Les différents propriétaires du Moulin: Familles Belloteau, Audouin, Beurcq, Potut, Bourget, Jonchère, Gautier, Hillairet, Moreau

© Nicole Bertin

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