dimanche 15 février 2015

Communiqué EELV :
Une poignée d'irrigants
siphonnent les subventions publiques
au détriment de la profession agricole

Les irrigants - une petite minorité des agriculteurs- continuent à trouver et à gaspiller l'argent public, pourtant rare, à leur profit. Jusqu'à quand vont-ils trouver les alliés nécessaires parmi les élus et dans les administrations ? La commission locale de l'eau du SAGE Boutonne a donné un avis favorable le 12 février 2015 à la construction de 24 bassines subventionnées à 70,4 % par de l'argent public pour 67 irrigants. Soit 28.160.000 euros pour 67 irrigants d'argent public ! ou 420.000 euros par irrigant ! Cette poignée d'irrigants poursuit un projet d'après-guerre largement dépassé.
Ce modèle a généré une artificialisation des milieux (produits chimiques de synthèse, semences standards, races animales productives et standardisées élevées hors sol), la dégradation des ressources en eau au niveau qualitatif et quantitatif, une consommation croissante d'énergie, la concentration des moyens de production (mécanisation exacerbée, agrandissement, endettement, diminution du nombre d’emplois agricoles).
Ce modèle profite avant tout aux géants de l’agrochimie et de l’agroalimentaire, et seulement en apparence au consommateur. Les marges sont essentiellement captées par l’amont ou l’aval . Il est en revanche coûteux pour le contribuable en terme d’aides publiques agricoles et de coûts de réparation sanitaires et environnementaux. Les coûts de dépollution de l'eau, c'est aussi les impôts des citoyens qui les payent ! Les bassines de la Boutonne sont financées en majorité par l'agence de l'eau Adour Garonne et le Conseil Général 17, sans aucune véritiable contrepartie.
L'agence de l'eau va dépenser des millions d'euros pour favoriser une agriculture polluante et, dans le même temps, dépenser des millions d'euros pour lutter contre les pollutions agricoles. Le dernier rapport public de la Cour des Comptes de février 2015 est d'ailleurs édifiant à ce sujet.
Ces politiques à court terme ne peuvent constituer une solution responsable, ni pour les finances publiques, ni pour les milieux naturels, ni pour le développement des territoires ruraux qui devront être, demain, pourvoyeurs d’aliments sains et d’emplois nombreux et non délocalisables. Contrairement à ce que l'on veut faire croire à la population, les retenues de substitution ne seraient pas remplies par de l'eau de pluie (ou très peu) mais par des prélèvements dans les nappes aquifères et donc dans des réserves qui alimentent les cours d'eau en période d'étiage. Dans certains cas, il ne sera même pas possible de les remplir car les niveaux en hiver sont insuffisants dans ces nappes. EELV Poitou-Charentes soutiendra les associations qui déposeront des recours suspensifs pour empêcher ces travaux destructeurs de commencer.

Stéphane Trifiletti, 
Porte-parole régional EELV Poitou Charentes,

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Interpellons notre nouveau sénateur charentais-maritime progressiste de gauche sur ce problème environnemental et financier préoccupant qui ne manquera certainement pas de le préoccuper !