dimanche 8 février 2015

Les élus de l'opposition saintaise
interpellent Jean-Philippe Machon :
« Les contraintes budgétaires obligent à des choix stratégiques et innovants,
pas à des destructions qui condamnent l'avenir de notre ville »

• Monsieur Le Maire, la ville de Saintes n'est pas une entreprise

Votre vie professionnelle a probablement été pour une grande part, consacrée aux intérêts comme aux enjeux de développement des grands groupes et ces entreprises ont peut être été appelées à licencier des centaines de personnes. Car chacun sait que l'unique but d'une multinationale est la recherche du profit afin d'atteindre des objectifs économiques et de satisfaire les actionnaires...
La conduite des affaires de la ville de Saintes vise un tout autre objectif qui est la satisfaction de l'intérêt général de ses habitants. Entre une collectivité territoriale et une entreprise, il existe une différence essentielle :
 - la prise en compte de l'intérêt général pour la première, totalement absent des objectifs de l'autre, tournée vers la seule recherche de profits. Les enjeux sont donc diamétralement opposés tout comme les missions. Nous sommes pleinement conscients des difficultés que traversent les collectivités territoriales, pour autant cette mission de service public demeure. C'est pourquoi, l'opposition municipale a décidé de vous adresser ce courrier en lui conférant un caractère officiel et public.

• De la démocratie 

Nous avons pris connaissance de vos déclarations, auprès des médias, alors que le budget de notre ville n'a toujours pas été voté par les élus. Pire, vous organisez une réunion publique, huit jours avant ce débat légal et démocratique, bafouant ainsi, non seulement votre opposition, mais aussi votre majorité. L'absence de débats en amont, sur des enjeux majeurs pour Saintes et ses concitoyens fait cruellement défaut. Les décisions sont prises actuellement à huis clos sans vision politique et sans humanité.
Les méthodes de travail doivent être revues et recentrées sur de vrais échanges de fond entre les élus, après consultations des acteurs locaux dans les domaines tels que la culture, l’éducation, le sport, l’économie, le social, ou encore l’environnement. Le vote du budget 2015 en l’état aura des conséquences graves et irréversibles pour la vitalité de Saintes. L’opposition municipale réclame un débat budgétaire respectueux des principes démocratiques, avec clarté, précision et transparence pour l’avenir de nos administrés. Nous sommes face à un déni de démocratie d'une gravité exceptionnelle et inédite à Saintes et sans doute, en France.

• Des choix destructeurs 

Sans doute, avez-vous oublié que notre ville cheminote s'est construite dans un esprit solidaire, grâce à la générosité de ses habitants, l'implication de ses associations et le dynamisme de ses entreprises. Tous les élus sans exception ont toujours œuvré dans cet esprit ! Lors du débat d'orientation budgétaire en décembre dernier nous n'avons cessé de vous alerter et de souligner les conséquences désastreuses de vos projets. Ne confondez vous pas audit financier et choix politiques ? Au contact permanent de tous les centres sociaux et des multiples associations saintaises, nous avons pu entendre quelques cris de douleur, lesquels nous affectent terriblement ! Nous dénonçons vos restrictions budgétaires brutales pour l’exercice 2015. Votre unique « challenge » est une approche strictement gestionnaire qui s’effectue au mépris de la population. Cette posture va à l'encontre d’une véritable ambition politique, économique et sociale pour Saintes, porteuse d’innovation, d’emplois, et de développement. Dans votre logique à court terme, vous réduisez considérablement l'enveloppe générale dédiée aux associations saintaises comme aux centres sociaux. Ces derniers effectuent un travail remarquable en s'appuyant sur la spécificité de chaque quartier. Ils sont des acteurs majeurs de la prévention et de la sécurité par leur professionnalisme et leur présence sur le terrain ; ce qui s'oppose à toute centralisation ! Déconstruire a un coût, certes financier, mais essentiellement humain. Si cet intérêt général ne figure pas dans vos préoccupations, sachez que l'ensemble de la population saintaise peut compter sur nous, pour le défendre ardemment. Les contraintes budgétaires obligent à des choix stratégiques et innovants, pas sur des destructions qui condamnent l'avenir de notre ville. Recevez, Monsieur le Maire, nos salutations républicaines . 

 Les élus de l’opposition : Isabelle Pichard-Chauché, François Ehlinger, Laurence Henry, Philippe Callaud, Brigitte Favreau, Jean-Pierre Boutet-Petit, Francesca Bui-Dinh

1 commentaire:

le blog de Denys Piningre a dit…

D'autres villes s'en sont prises aux Centres sociaux, je n'en citerai que deux : Beaucaire (Front national) et Fréjus (Front national).
Lorsqu'on veut réduire les subventions à la culture, juguler les associations, étêter les centres sociaux, on se rapproche de périodes sinistres de l'histoire, celle des années 30 en Allemagne, celle de l'État français dix ans plus tard.
Vous menez, monsieur le maire, une politique de la peur en brandissant la multiplication par deux de la police municipale, en annonçant l'installation de la vidéosurveillance. Saintes n'est pas Chicago, que je sache !
L’éducation à la responsabilité et à la citoyenneté telle que la mettent en pratique les Centres sociaux est un rempart contre la montée des extrémismes et le désarroi d'une jeunesse à qui notre pays n'offre plus de perspective depuis des décennies.
Alors oui, nous pouvons avoir peur de constater que notre municipalité, au lieu d'aller dans ce sens, préfère déployer les outils de la répression et de l'enfermement, du rejet de l'autre.
Vous avez manifesté en disant "je suis Charlie", mais être Charlie, c'est avoir conscience des causes de la violence et ne pas se borner à vouloir la réprimer sans regarder plus loin que le bout de son nez.