dimanche 23 février 2014

Saintes : La Villa Musso cherche toujours un acquéreur !


Avis aux amateurs qui disposent d’euros sonnants et trébuchants. La Villa Musso, propriété de la mairie, est (toujours) en vente au prix de 1 358 240  euros.
 

C ’est à la fin du dernier conseil municipal, qui s‘est tenu lundi dernier, qu’une question concernant la Villa Musso, superbe et délaissée, a été posée par Frédéric Neveu. En effet, ce patrimoine emblématique, qui a accueilli la Saintonge Romane et l’Office de Tourisme, a été mis en vente en 2011 par la mairie car il nécessitait de nombreux aménagements, le rendre accessible aux personnes à mobilité réduite en particulier. Depuis, le temps court et il n’y a toujours pas d’acquéreur. Conséquence, ce bien vient d’être placé dans une nouvelle agence immobilière.
Pour mémoire, rappelons que la Villa Musso, sise 62 Cours National, est un bâtiment non classé à l’inventaire des Monuments Historiques, constitué de quatre niveaux d’une surface totale hors combles d’environ 765 mètres carrés entouré d’un jardin d’environ 1 400 m². Au début des années 90, de gros travaux y ont été effectués. « Tous les mois, nous recevons des visiteurs. Malheureusement, le marché n’est pas porteur actuellement. Dernièrement, une équipe cinématographique y est venue car elle cherche un lieu pour ses tournages » précise Frédéric Mahaud, adjoint de Jean Rouger. Le bâtiment n’étant pas chauffé, « l’immeuble, situé dans le secteur sauvegardé de Saintes, se dégrade. Il est urgent de lui trouver une destination pour le sortir de cet état d’abandon » estime Frédéric Neveu. « Nous ne sommes pas là pour faire du business. On peut effectivement lui trouver des usages plus larges. Nous sommes en stand-by » explique le maire. Les choses se décanteront quand un investisseur s’intéressera à ce bel édifice, lui évitant de s’abîmer davantage… 

Un ordre du jour 
rondement mené 

 À part quelques sujets qui provoquèrent des échanges un peu plus vif, l’ordre du jour du conseil fut rondement et rapidement mené par Jean Rouger, l’ensemble des questions portant sur le personnel, différentes conventions et des acquisitions de terrains. Le ton monta avec la rue Madère qui porte pourtant le joli nom d’une île portugaise. Malgré ce clin d’œil, la zone saintaise du même nom serait, d’après les révélations faites, située « dans une zone inondable où il faut prendre des bottes et où les habitants pleurent ». Conséquence, à certains moments, « ils doivent prendre une pelle ou une pioche pour dégager devant chez eux » souligne M. Peton, conseiller municipal.
Une situation que déplore Michèle Carmouse, élue communiste : « c’est d’autant plus curieux que le terrain a été classé à bâtir alors que logiquement, il n’était pas constructible ».
S’engagea alors une conversation où chacun se renvoya la balle, certains élus de la majorité estimant que l’équipe précédente n’a pas suffisamment investi dans la voirie entre  2001 et  2008. Ce qui démentit Évelyne Parisi, rescapée de l’époque Schmitt : « chacun fait ce qu’il peut, mais on a fait des choses durant notre mandat ». « Je vous ferai passer les documents. Vous y verrez que vous n’avez pas mis un centime sur la voirie. Vous aviez dit que ce quartier n’était pas prioritaire » surenchérit Michèle Carmouse. « Chacun rénove à sa manière » glissa J.P. Roudier.
Consciente d’une intervention nécessaire, la mairie a pris l’initiative d’échanger ces fameux terrains de la rue Madère et de la Grand Font (1 650  m2) avec la Semis (société d’économie mixte) qui souhaite devenir pleinement propriétaire de treize logements (en grande vétusté) qui appartiennent actuellement à la ville. Le principe a été voté. Cette démarche, engagée sur le périmètre de la rénovation urbaine, est faite pour régulariser les emprises foncières dans ce quartier. Un espace public dimensionné aux besoins des habitants sera réalisé (parking, jardins familiaux).
Voilà qui satisfait M. Peton : « ça fait au moins trois ans que vous auriez dû intervenir » dit-il au maire. « Le temps est nécessaire aux transactions » rétorque Michèle Carmouse.


•  Guyarderie : quand l’acte sera-t-il signé ? Pour mener à bien le projet de Centre commercial de la Guyarderie, la mairie est prête à céder le complexe sportif Yvon Chevalier à un promoteur privé. Rappelons que cette zone fera trois hectares et demi de terrain avec ses parkings pour une surface de plancher bâti de 9 900 m2. Frédéric Neveu demanda à Jean Rouger si l’acte serait enfin signé chez le notaire avant le 23 mars : « il s’agit tout de même de 4  millions d’euros » ! Le maire répondit qu’on y verrait plus clair en avril prochain...

• Secours aux Philippines : Suite au typhon Haiyan, la mairie de Saintes, « ville amie des enfants », a fait un don à l’Unicef International. Récemment, le personnel communal a versé 3 800 € (somme généralement affectée aux achats de cadeaux de fin d’année) au Corps Mondial de Secours. Les élus saluèrent de geste de solidarité.

• Antennes téléphoniques sur les châteaux d’eau : Depuis le 1er janvier, la société Agur est le nouveau délégataire.

• Restauration des collections dans les musées : Sont concernés un ensemble archéologique de plaquages et quatre tableaux de Berton, Yarz, Herviault et Gorin. Dépense prévue 30 000 euros. La DRAC sera sollicitée.

• Noctambuss Kéolis assure un service, le week-end, à la sortie des discothèques dans le cadre d’une politique de sécurité routière. Or, c’est désormais la CDA qui a la compétence « transports ». La ville souhaitant maintenir cette action en faveur des jeunes, le conseil vote afin que la mairie en conserve la responsabilité.


• Les joueurs de pétanque veulent un boulodrome couvert ! Et ils l’ont dit haut et fort en la personne de Philippe Debert. En effet, Saintes est la seule grande ville de Charente-Maritime à ne pas en posséder. « On ne veut plus de paroles en bois » dit-il. Les têtes de liste, qui étaient quasiment toutes présentes, les unes dans la salle, les autres au sein du conseil, tentèrent l’oreille. Elles ont entendu le message ! L’obstacle principal est le financement, ce type d’investissement étant onéreux. En attendant d’obtenir satisfaction, espérons que les joueurs de pétanque n’auront pas trop « les boules » 


• La Villa Musso doit son nom au docteur Musso, qui en fut le dernier occupant avec son épouse, héritière indirecte de son grand-père Louis-Anatole Huvet, propriétaire des lieux depuis 1875. Il s’agit d’un bel exemple de villa bourgeoise de négociant en cognac du XIXe  siècle. Un premier corps de logis fut bâti vers 1853 par un certain M. Mallet. Cette première construction se compose d’un corps de bâtiment de plan carré flanqué de deux ailes rectangulaires en retrait. L’asymétrie du plan est due à l’emplacement de l’escalier situé à l’angle nord-ouest qui dessert le sous-sol, le rez-de-chaussée surélevé et le premier étage. La partie droite de l’immeuble, avec son avant-corps et ses deux courtes ailes en retrait, apparaît déjà sur un plan de ville de 1852 avec les deux petits pavillons d’entrée. Le style en est encore assez austère, d’un éclectisme très retenu. En 1876, M.  Huvet racheta les parcelles attenantes pour construire la pergola à l’Est et ajouter à l’Ouest une importante aile en retour dotée de commodités modernes et d’une vaste salle de réception. Si la façade avant, avec son balcon à garde-corps galbé, évoque un rococo fantaisiste, la partie arrière qui donne sur la rue du général Sarrail, est plus austère et se réfère plutôt au maniérisme du XVIIe  siècle. La villa a été acquise par la ville de Saintes en 1986 à l’époque de Michel Baron.

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