• Communiqué des irrigants du Poitou-Charentes
En ces temps pluvieux, alors que les rivières atteignent leur seuil d’alerte aux crues, l’association des irrigants du Poitou-Charentes relance le débat sur le stockage de l’eau.
La preuve par les chiffres. Depuis plusieurs jours, le temps est très pluvieux sur presque l’ensemble du pays. Si elles ont pour effet d’alimenter les nappes souterraines et les cours d’eau, ces pluies excédentaires sont aussi, hélas, à l’origine d’inondations dans de nombreux départements. Les images montrant des rivières envahir les villes et les habitations sont dans tous les esprits...
La pluie a heureusement de bons côtés. Notamment car elle permet de remplir les réserves utilisées l’été par les agriculteurs pour irriguer les cultures lorsque, justement, l’eau vient à manquer. C’est pourquoi l’association des irrigants du Poitou-Charentes, Aquanide, relance le débat sur le stockage de l’eau.
Le débit actuel de nos rivières nous permettrait d’alimenter, sans aucune difficulté, les réserves encore à l’état de projet, dans la région. « Au mois de janvier, il est tombé 110 mm d’eau dans la région, soit 2,9 milliards de m3 sur une superficie de 25809 km2 » note Louis-Marie Grollier, président d’Aquanide. Or, les besoins pour l’irrigation en Poitou-Charentes, au printemps et en été, s’élèvent à 260 millions de m3. Ce qui signifie qu’en un mois, il est tombé dix fois plus d’eau que tous les besoins réunis des irrigants de la région.
Autre chiffre intéressant : une pluie de 10 mm uniforme sur la région (soit 110 m3/ha) est égale à près de 280 millions de m3, soit le volume nécessaire à l’irrigation pour une année. Ainsi, compte-tenu du débit actuel des rivières dans la région, il faudrait peu de temps pour remplir les réserves. « Prenons un exemple en Charente-Maritime. À Saint-Jean d’Angély, où coule la Boutonne, il passe en une journée plus de 3 millions de m3 d’eau. Nous pourrions remplir une réserve de 200 000 m3 en moins d’une heure et demie. Un débit de remplissage des réserves de 200 m3/h (0,05 m3/s) représenterait moins de 0,1 % des débits actuels enregistrés en rivière, donc l’incidence sur les milieux serait nulle ».
Aquanide rappelle qu’un grand nombre de projets de réserves de substitution sont programmés en Poitou-Charentes dans les années à venir. Après la levée du moratoire sur le stockage de l’eau en fin d’année dernière, les irrigants espèrent que ces projets verront le jour. Pour les accompagner, ils ont décidé de s’organiser sur le plan juridique et de missionner un cabinet d’avocats pour les assister dans le montage administratif des dossiers d’autorisation.
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