Son père, Pierre Machon, personnalité intimement liée au groupe folklorique Aunis et Saintonge, a donné son nom à un square de Saintes. En 2014, son fils, Jean Philippe, marié à une Saintaise et père de deux enfants, a choisi la cité santone pour y cinduire une liste aux municipales. Ce cadre dirigeant d’une grande entreprise, investie dans la vie associative de Saintes, explique sa démarche.
Jean Philippe Machon |
En fait il y a la conjonction de plusieurs facteurs qui me poussent à briguer la mairie : mon attachement pour Saintes, le déclin de Saintes que je déplore et que je ne peux pas accepter, et aussi le fait que j’arrive bientôt au terme de ma carrière professionnelle et que je peux mettre mon expérience et mes compétences au service de la ville. Il est clair que mes racines saintongeaises contribuent largement à ma motivation pour briguer la mairie de Saintes. Tout d’abord parce que ma famille, depuis deux générations, a été très active dans la vie associative et culturelle saintaise au point qu’un square inauguré par Michel Baron porte le nom de mon père, Pierre Machon. Ensuite parce que mon ancrage local personnel est très fort : je suis né à Saintes, j’ai épousé une saintaise, mes amis proches sont saintais et je suis impliqué dans plusieurs associations saintaises. S’il est vrai que j’ai mené une carrière internationale, mon port d’attache est toujours resté Saintes et entre autre j’adore aller aux marchés St Pierre et St Pallais et cela depuis bien longtemps avant la campagne électorale. Mais mon ancrage saintongeais n’est pas la seule motivation : je suis fier de ma ville, mais particulièrement affligé par sa paralysie et il faut bien le dire sur son déclin économique. Alors que nous avons la chance d’avoir des atouts uniques que sont le patrimoine, la Charente, le Cognac, il n’y a curieusement aucune valorisation de ces atouts pour dynamiser la ville et la développer. Aucune vision sur l’avenir. Arrivé bientôt au terme de ma carrière professionnelle, je souhaite désormais consacrer mon temps à mettre mes compétences au service de la ville, notamment en matière de gestion pour la maitrise des dépenses et des impôts, la sécurité, la propreté, le développement économique et la gestion sociale. Notre objectif est de bâtir une capitale de la Saintonge florissante, solidaire et ancrée dans la modernité.
Quels sont les principaux axes de votre programme ?
Comme je vous l’ai dit la réalité est bien là et nous avons eu l’occasion, lors de notre meeting du 17 Janvier où plus de 500 saintais se sont déplacés pour venir nous soutenir, d’illustrer ce constat par des exemples concrets : la gestion de la municipalité socialiste a plongé Saintes dans le déclin et plombé la feuille d’impôts des contribuables. Le saintais que je suis ne peut pas accepter de voir la ville continuer à se dégrader sans réagir. Je porte Saintes dans mon cœur, j’ai entendu mon père durant toute ma jeunesse chanter les louanges de cette ville avec ses traditions et sa douceur de vivre. Je ne me résignerai pas à laisser Saintes s’éteindre et mourir à petit feu. Mon ambition est donc de donner un nouveau souffle à Saintes. Et la vision que je veux partager avec tous les Saintais est celle bien concrète d’une ville embellie, d’une ville attractive, d’une ville unique. Nous avons des atouts formidables : notre situation géographique à 1 heure de quatre grandes villes que sont Bordeaux, La Rochelle , Poitiers et Angoulême, un patrimoine qui ne demande qu’à être valorisé et le cognac qui est notre porte drapeau international. Mon objectif est de bâtir une capitale de la Saintonge florissante, rayonnante, solidaire et également ancrée dans la modernité.
Je n’oublie pas le volet social dans cette construction mais au lieu de faire de grandes phrases creuses sur le social, je préfère parler concrètement de solidarité et nous avons dans cette ville une forte culture, très active à travers de nombreuses associations, de la solidarité. Je préfère aussi parler de création d’emplois à travers la dynamisation et le développement économique possible de la ville. Notre programme pour matérialiser ce nouveau souffle s’articule autour de 3 axes : l’amélioration de la gestion et de l’écoute des saintais pour maitriser les dépenses et régler leurs problèmes quotidiens ; la rénovation et l’embellissement du cœur de la ville pour construire le développement durable et la dynamisation du commerce et de l’économie avec le pilier essentiel qu’est la formation professionnelle pour les jeunes pour infléchir le développement économique de la ville et du territoire. La dimension sociale est présente dans ces 3 axes à travers la création d’emplois, notamment des emplois de services, et la solidarité pour aider ceux qui en ont vraiment besoin ou qui sont en situation de détresse.
Vous l’aurez compris, le premier axe est celui de l’amélioration de la gestion. Ma formation et mon expérience professionnelle m’ont rodé aux principes de saine gestion. Dans une ville comme Saintes pour juguler la hausse d’impôts, c’est d’une gestion en bon père de famille dont on a besoin : on doit dépenser selon ses moyens et pas plus. Et on entreprend des projets quand on a les moyens de les financer : joli contre exemple que le projet inutile de la Guyarderie lancé par la municipalité actuelle qui va se révéler finalement fort couteux pour le porte-monnaie des Saintais. Il faut aussi exploiter des pistes qui peuvent faire réaliser des économies comme par exemple réduire les coûts et la consommation d’énergie. Ou bien examiner l’intérêt de gérer l’eau avec une régie comme cela se fait de façon profitable dans d’autres villes. Enfin pour maitriser les dépenses et donc les impôts, nous proposons d’optimiser les transferts de compétences avec la CDA afin de ne pas rajouter des strates administratives qui, au bout du compte, vont se révéler coûteuses pour le contribuable. Pour améliorer la gestion au quotidien, le renforcement de l’écoute des Saintais est une priorité. Je nommerai si je suis élu un adjoint dédié à l’écoute et à l’amélioration de la vie quotidienne. Je nommerai également un élu en charge de la sécurité. Nous proposons d’installer, en fonction de nos moyens, et en commençant par les points les plus sensibles comme la passerelle, la vidéoprotection, qui, comme l’a dit Manuel Valls, « n’est ni de doite, ni de gauche ».
La propreté, le ramassage des ordures ménagères, les problèmes de voirie, tout ce qui touche au quotidien des saintais nécessite de la réactivité de la part des élus et des services municipaux. Il n’est pas normal que des demandes ou des courriers restent sans réponse. Ce sera la mission précise de l’adjoint en charge de l’écoute et de la gestion de proximité.
Le deuxième axe est de construire le développement durable. Priorité à la rénovation et l’embellissement. L’objectif est de rendre le centre ville attractif, il faut y attirer du monde pour dynamiser le commerce spécialisé. Cela passe par une révision complète des sens de circulation pour faciliter l’entrée dans la ville et surtout de revoir le stationnement par exemple avec des parcmètres évolués comme cela se fait dans des villes voisines. Il s’agit aussi d’animer le centre ville, rénover les berges de la Charente, favoriser le retour de la guinguette et animer la place Bassompière grâce à une proposition originale que l’on détaillera plus tard. En ce qui concerne le développement économique qui est notre troisième axe, nous voulons avec l’arrivée du TGV, faire du tourisme et de la culture de véritables enjeux économiques créateurs d’emplois de services. Nous proposons également de créer des filières de formation spécialisées pour les jeunes notamment dans le domaine de la mécanique grâce à une coopération entre le technicentre SNCF, la base de Paban et le lycée Palissy.
Pour les entreprises, on peut attirer des PME grâce à une meilleure compréhension de leurs besoins et une approche beaucoup plus active et constructive pour qu’elles s’implantent à Saintes. Remettre Saintes dans une spirale économique positive pour créer des emplois et dynamiser le commerce, voilà notre objectif. Enfin nous attachons une grande importance aux structures et associations sociales existantes pour améliorer la coordination et les réponses aux besoins. Sans oublier les seniors avec le renforcement des structures d’accueil. Nous aurons l’occasion de présenter dans les prochains jours notre programme complet et détaillé, d’en discuter et d’en débattre dans chaque quartier.
• Si vous êtes élu, quel aménagement voyez-vous pour le site St-Louis ?
Nous avons élaboré un beau projet innovant pour le site St Louis. Il s’agit de créer un lieu de vie unique et exceptionnel qui renforcera l’attractivité de notre ville. Bien sûr en étalant le financement dans le temps et en agissant toujours selon nos moyens. On reste pragmatique et on n’oublie pas les principes de bonne gestion. En résumé, il s’agit de créer un espace archéologique futuriste, sorte de « romanoscope » dans un but à la fois ludique et éducatif, en faisant entrer l’image au service de l’archéologie et en regroupant le musée archéologique et l’atelier du patrimoine. Un grand hôtel, capable de répondre à du tourisme d’affaires et à des séminaires, des résidences de bon standing pour des seniors ainsi que pour des primo accédants, un lieu de vie sorte de petit « Montmartre saintais» font partie du projet. Nous envisageons aussi de relier le site St-Louis avec les arènes pour lesquelles nous avons un projet spécifique ambitieux de rénovation et de reconstruction. Nous envisageons la possibilité de proposer Saintes comme candidate au patrimoine mondial de l’Unesco. Un projet ambitieux, passionnant et concret, étalé selon le financement sur 25 ou 30 ans. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
• Et pour les anciens ateliers SNCF ?
Plusieurs solutions sont envisageables. Mais il y a là un énorme potentiel à utiliser pour localiser des PME et créer par exemple un pôle d’innovation avec des start-up.
• Quelle est votre position face au départ de Crédit Agricole de Saintes et quel avenir imaginez-vous pour les locaux restés vacants ?
Le départ du Crédit Agricole est une véritable catastrophe économique et sociale pour la ville. C’est un échec majeur de la municipalité actuellement en place. Le côté positif est que ce départ n’est, semble-t-il, pas encore complètement confirmé dû notamment à des problèmes de relocalisation. Il faut donc continuer à espérer que la décision de quitter Saintes soit remise en cause. Cela étant, ce qu’il faut surtout retenir, c’est que les élus doivent , en permanence, et pas seulement 2 mois avant les élections, garder un dialogue et des contacts étroits avec les grands employeurs de la ville. Etre à leur écoute, comprendre leurs besoins est la meilleure façon de préserver la ville et de maintenir les emplois. Quant aux locaux restés vacants, il y a pour moi 3 parties bien distinctes que sont une galerie, des bureaux et des salles dont la destination mérite , une fois la situation vraiment éclaircie, d’être discutée et étudiée en détail. Dire aujourd’hui que la CDA pourrait se relocaliser à cet endroit serait vraiment prématuré, surtout avant que l’on détermine vraiment les besoins de la CDA en adoptant une posture économe.
• Quelles réflexions vous inspirent les actuelles querelles du maire sortant Jean Rouger et d’Isabelle Pichard Chauché ?
La gauche est divisée, c’est son affaire et je n’ai pas à commenter leurs querelles. Ce qui me surprend le plus, c’est la violence des propos échangés entre eux. Car avant tout nous sommes tous à Saintes et ce sont de compétences et de bon sens dont ont besoin les Saintais pour bien gérer leur ville et non de querelles partisanes. Et à ce sujet, je ne vois ni les compétences, ni l’expérience que ces deux candidats proposent. L’un défend un bilan peu convaincant voire désastreux pour la ville et l’autre a des ambitions politiciennes de cumul de mandats très loin des réalités de la ville. Je ne veux pas être élu parce que la gauche est divisée. J’ai réussi à rassembler et souder le centre et la droite républicaine autour d’un programme concret et autour de valeurs que sont l’humanisme, le pragmatisme, l’esprit d’entreprise, l’ouverture aux autres, la solidarité sans oublier la convivialité. C’est grâce à la force de nos propositions, à notre motivation et aux compétences mises au service des Saintais que nous souhaitons être élus pour donner un nouveau souffle à Saintes.
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