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vendredi 2 avril 2010
Cinéma avec Gérard Depardieu
et Isabelle Adjani :
Mammuth :
Serge Pilardos vous salue bien !
Le héros de Mammuth s’appelle Serge Pilardos. Objectif : retrouver ses anciens employeurs pour prendre « une retraite méritée ». Remonté au "grog land", la nouvelle boisson énergétique, il s’élance sur sa Münch Mammut, une moto allemande mythique (à savoir démarrer en côte !) et déglace la galerie. Cette quête de bons points le conduit sur la route d‘un pèlerinage personnel où il croise femme chère et femmes en chair.
Vendredi matin à Royan, Benoit Delépine a présenté son nouveau film dont le personnage principal est Gérard Dépardieu, alias Serge Pilardos. « Un film d‘amour », comme l’a souligné le réalisateur, évoluant au cœur d’une société pas forcément tendre, mais souvent émouvante…
Quand on est citoyen de Groland, dont le point central est à Montembœuf en Charente, on porte forcément un regard critique sur l’environnement. Original aussi. La fourmilière, la France d’en bas, le pays du côté, le haut les mains. Benoît Delépine et Gustave Kervern n’ont pas besoin qu’on les pousse pour imaginer des aventures dont les personnages, un peu largués, inventeront une nouvelle écriture de vie. C’est ça, l’égalité des chances !
Parce que de nombreuses scènes de Mammuth ont été tournées dans la région et que le Surf, cinéma fameux de Saint-Palais, valait bien une première, Benoit Delépine est venu vendredi dernier à Royan présenter son film. Du Palais des Congrès et non pas du casino de Pontillac où il s’était initialement rendu, il avait une vue sur la mer. Les vagues lui rappelaient l’été dernier…
« Depardieu nous a testés »
Mammuth, c’est l’histoire d’un mec qui cherche ses anciens employeurs pour réunir un nombre suffisant de points retraite. A 60 ans, il a toujours été réglo. Or, dans sa jeunesse, il n’était pas forcément déclaré. Dans la série « qui veut acheter des trimestres », il part sur les routes du temps d‘avant, à la recherche de ses ex-patrons qui l’ont placé dans cette bouillasse administrative. Night-club, distillerie, affaires ignorant la législation : il n’a rien oublié, mémoire de mammouth, défenses d’éléphant !
Les rencontres ont une vertu : elles ouvrent la porte aux souvenirs. « Nous voulions faire un film de société. Finalement, c’est un film d’amour » remarque Benoît Delépine. En effet, les deux comédiens que sont Gérard Depardieu et Isabelle Adjani se sont naturellement imposés en forgeant un lien perceptible. S’écartant de la comédie initiale, le scénario met en évidence la complexité des rapports humains et quelques scènes, qui semblaient trop burlesques, ont été supprimées au montage.
Figure de proue, Gérard Depardieu peut endosser n’importe quel personnage et ce rôle lui va comme un gant. Côté look, il a fait dans le cheveu long en acceptant les extensions posées par la coiffeuse. « Il s’est défendu, mais en vraie Grolandaise, Cécile a accompli cette mission impossible ». Les tifs dépassant du casque, il ressemble à un biker ! Et quand il manie le caddy, il a tout du caterpilar(dos).
Comment ça s’est passé avec lui ? « Très bien ! C’est comme un premier jour de classe avec l’instituteur, la première impression est la bonne. Il a une forte personnalité et nous a testés. Nous étions une petite équipe. Avec lui, tu n’as pas intérêt à la moindre faiblesse. Il nous a offert des choses inouïes » admet le réalisateur. Conquis, « Gérard » a apporté sa patine à la mise en scène. Idem avec Isabelle Adjani qui a formulé de nombreuses suggestions. « Ses apparitions sont fantasmagoriques et nous avions peur qu’elle s‘ennuie. Au contraire, elle nous a donné des idées et elle a même tenu la caméra ! Je pense qu’elle ferait une super réalisatrice. Elle est sensible, sensée». Et si Benoît Delépine lui écrivait un scénario ?
Le film a failli ne pas voir le jour…
Bref, face à des acteurs de cette trempe, l’adrénaline monte. Durant le tournage, un deuxième cadreur a pris des plans. D’où des passages où les comédiens, très naturels, n’avaient pas l’impression d’être mis en boîte ! « Généralement, nous aimons faire appel à des gens qui ne sont pas forcément des professionnels. Pour Mammuth, nous savions que le plateau serait à la hauteur ».
Au fur et à mesure, Serge Pilardos se découvre, évolue et va jusqu’à passer son bac. Lui, le charcutier marié à Catherine (Yolande Moreau), employée dans un supermarché. Certains moments sont émouvants quand il se baigne dans la Charente, tel un rituel de purification, ou porte des fleurs à son amour, morte dans un accident. D’autres, plus terre-à-terre, sont revigorants de franchise…
Et dire que Mammuth a failli ne pas voir le jour, gelé dans un permafrost financier ! En effet, début juillet, deux actionnaires, qui devaient contribuer à hauteur de 40% - le projet est de deux millions d’euros - se sont retirés. Benoît Delépine et Gustave Kervern avaient le moral en jachère quand Gérard Depardieu a relevé le défi. « On le fait » a-t-il dit.
Outre la participation de la région Poitou-Charentes, une nouvelle société de production a été trouvée, sans compter la Poste. Ce fut « la surprise du chef », rendant ce film « timbré » dans le bon sens du terme.
Le financement bouclé, le tournage a commencé en Charente-Maritime et Charente, « des endroits qu’on apprécie ». Et puis, c’est beau, Angoulême le soir à la veillée !!! Vous connaissez la suite. Que vous conseiller, sinon d’aller voir Mammuth qui sortira en salle le 21 avril prochain, en grolandant si le cœur vous en dit. Il précède un autre film que les Saintongeais attendent avec impatience, « La tête en friche » de Jean Becker, dont l’action se situe à Pons.
• L'info en plus
Le regard de Gérard Martron :
Photographe dans la pub, Gérard Martron, ami des Grolandais, a suivi le tournage du film dont il a fait les photos. Nous lui devons celle de l’affiche où Gérard Depardieu chevauche la Münch Mammut. « C’est un milieu que j’ai découvert avec plaisir » déclare-t-il. Certains acteurs l’ont peu intimidé au départ. Isabelle Adjani lui a fait totalement confiance. Et pour cause, l’homme, qui a du talent, a su préserver la part de mystère de cette icône du cinéma. « Ce fut une belle expérience » avoue-t-il.
Exposition des photos de Mammuth à la Rotonde, à l’entrée de Royan, jusqu’à la fin avril.
• Les 150 exploitants qui ont visionné le film l’ont apprécié. Il sortira en salle le 21 avril prochain. On le verra en avant première le 10 avril (horaire à préciser) au Gallia de Saintes, en présence de Benoit Delépine et le 12 avril à 20 heures 30 à l’Utopia de Bordeaux. Il a été projeté récemment à Berlin.
• Benoit Delépine remercie Christian Bourroux, patron du Surf, le cinéma de Saint Palais. Grâce à lui, l’équipe pouvait visionner les rushes sur grand écran. Il salue les petits exploitants qui continuent à promouvoir la production cinématographique en gardant leur indépendance. « Pour Mammuth, c’est la première fois qu’on a utilisé le super 16 inversible » souligne le réalisateur.
• Kitsch ! Benoît Delépine qui possède une maison sur la côte n’a pas hésité à faire peindre les volets en rose pour les besoins du film. C’est sa femme qui doit être contente !
• La région se retrouve dans ce film : Royan, le New Rancho, l’entreprise Sodiporc, les vignes de Segonzac, Super U de Rouillac, etc
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2 commentaires:
Jolie critique de Mammuth!
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http://www.facebook.com/pages/MAMMUTH/373355532719?ref=ts
Gérard Depardieu époustouflant, j'en reviens pas de ce qu'il arrive à jouer, dans quelle peau il arrive à ce mettre, rôle humble, magnifique, j'ai beaucoup apprécié l'effet des plans de dos, la route cartoon, trouvé inutile mais surement pas compris [:(] le type mort dans le supermarché... Karine 46 ans
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