samedi 1 novembre 2008

« Mon ami Claude » conseiller général depuis 1970…



Lundi, le président du Conseil Général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, n’a pas tari d’éloge sur « son ami Claude Belot » réélu sénateur en septembre dernier, décrivant au passage toutes ses qualités. Il est vrai qu’en s’engageant pleinement aux côtés des trois candidats de l’UMP (Claude Belot, Michel Doublet, Daniel Laurent), le Conseil général a pesé de tout son poids dans l’élection sénatoriale !
Vendredi prochain à La Rochelle, Claude Belot annoncera publiquement sa décision de quitter le Département puisqu’il est atteint par le cumul des mandats. Dominique Bussereau sera alors libre de voler de ses propres ailes, comme les mouettes allégées de son nouveau logo. La guerre des chefs, l’ancien et le nouveau, n’aura donc pas lieu !
Toutefois, cette “réussite” est relative car Dominique Bussereau reste dépendant de Claude Belot qui régente, en Haute Saintonge, une partie de la circonscription Jonzac/Royan. Au cas où l’actuel secrétaire d’État aux Transports serait appelé à reprendre sa casquette de député (actuellement portée par son suppléant, Jean Claude Beaulieu), le détail est d’importance. Après tout, au cœur d’une crise sans précédent, Nicolas Sarkozy peut opérer un remaniement ministériel et renvoyer, en leurs provinces, certaines personnalités arrivées avec Jean-Pierre Raffarin. Dominique Bussereau est réaliste sur la question : « Au Gouvernement, je suis en contrat à durée déterminée » dit-il souvent.

Un long chemin

La décision de Claude Belot quant à son choix a fait couler de l’encre et lundi, certaines réflexions laissaient supposer qu’il continuerait à travailler au sein du Conseil général. Était-ce pour brouiller les cartes des journalistes “belotologues” ? Peut-être !!! Il est évident qu’abandonner un mandat est compliqué.
Longue, la carrière politique de Claude Belot a été bien remplie : Conseiller municipal de Jonzac depuis 1977 (maire de 1977 à 2001 puis de nouveau à partir de 2008), président de la Communauté de communes de la Haute-Saintonge depuis 1992, conseiller général du canton de Jonzac depuis 1970 (président du Conseil général de la Charente-Maritime de 1994 à 2008) et sénateur de la Charente-Maritime depuis 1989. On constate que son mandat le plus ancien est celui de Conseiller général qu’il assume depuis 38 ans. Quitter une maison qu’on connaît bien et dont on a tenu les rênes est forcément un moment difficile, voire douloureux. Éprouvant en tout cas. En conséquence, une nouvelle élection sera organisée sur le canton de Jonzac et des interrogations surgissent : sa suppléante Danièle Giraudeau, maire de Fontaines d’Ozillac, est sur les rangs, mais la candidature de Jean-Claude Beaulieu ne serait-elle pas mieux indiquée ? Un outsider, Jean-Charles Chapuzet, maire adjoint de Jonzac, est également intéressé. Toutefois, il souhaiterait obtenir l’investiture UMP, désignation qui n’est pas inscrite dans les astres. La crainte de l’UMP est de perdre le canton de Jonzac que pourrait remporter le candidat socialiste, Gilles Clavel, s’il y a pléthore de candidats à droite (dont des centristes)...


Quitter la mairie, c’était aussi abandonner la CDCHS...

Était-ce de l’intox, mais de nombreux observateurs pensaient que Claude Belot quitterait la mairie (la loi ne l’autorise pas à rester conseiller municipal, comme ce fut le cas la dernière fois). Il aurait sans doute laissé son siège à Jean-Claude Texier et le fauteuil de président de la Communauté de communes à son “homme lige”, Jean-Michel Rapiteau.
Cependant, en optant pour cette formule, il aurait abandonné non pas un mandat, mais deux... avec toutes les responsabilités qui vont avec. Les Jonzacais n’auraient pas compris.
Aucune des solutions n’est finalement satisfaisante pour Claude Belot en ce sens où son influence sera amoindrie, mais le partage n’est-il pas le but recherché par la loi sur le cumul des mandats ?
Il est évident qu’à Jonzac, une nouvelle génération arrive aux commandes, elle est déjà perceptible. Le tort du maire actuel, qui a insufflé à la ville dynamisme et esprit d’entreprise, est de ne pas avoir préparé une relève suffisamment impliquée. La nature ayant horreur du vide, certains aspirants entrent naturellement dans la brèche. « Qu’il choisisse, un homme, une femme, il est grand temps ! Au printemps, il était pourtant explicite quand il a déclaré à la presse qu’il avait le devoir de former une jeune équipe » remarquent certains conseillers qui craignent un changement de majorité à l’avenir. Et de citer Saintes en exemple où le maire socialiste, Michel Baron, ne parvint pas à imposer Jean Moulineau, son fils spirituel désigné in extremis aux municipales. Ce fut alors Bernadette Schmitt, une centriste de droite, qui remporta le scrutin.
La donne politique étant évolutive, la question est de savoir qui succèdera à l’époque Belotiste. Autrement dit, quels seront les prochains décideurs de la région ? Finalement, n’est-ce pas l’intérêt de l’Histoire (et de la presse) que d’observer les rebondissements...

Infos en plus

• Promotion :

Au Sénat, Gérard Larcher a chargé Claude Belot de présider la mission temporaire sur l’organisation et l’évolution des collectivités territoriales. Sans doute aurait-il préféré conserver la vice-présidence de la Commission des finances, poste qu’il aurait retrouvé si Jean-Pierre Raffarin avait succédé à Christian Poncelet...

• Feu sur la Région ou sur Ségolène ?

Claude Belot a été chargé de présider, au Sénat, la mission sur l’organisation et l’évolution des collectivités territoriales. Ce groupe réunit toutes les sensibilités politiques. L’objectif de fusionner les communes (loi Marcellin) ayant échoué, la création de communautés de communes ou d’agglomération était porteuse d’espoir. Aujourd’hui, leurs résultats sont liés à la volonté des décideurs qui les dirigent. Certaines CDC ronronnent, d’autres avancent. À ces structures, s’ajoutent les «Pays» calqués généralement sur les bassins d’emplois. Claude Belot serait favorable à leur disparition « Quand ils ne correspondent pas à une intercommunalité ». En ce qui concerne les Régions, il porte un regard critique : « La Région est devenue un guichet supplémentaire d’attribution de subventions ». Et de plaider en faveur «du couple solide commune/département». Serait-ce parce que Ségolène Royal est présidente de la Région ? Allez savoir ! « Je peux dire ce que je pense. Il faut clarifier les responsabilités entre régions et départements. Sarkozy a ouvert ce chantier, à nous d’avancer » enchaîna Claude Belot.
Le rapport Attali, quant à lui, préconise la suppression des départements car « Il faut modifier la carte territoriale française car trop de niveaux institutionnels freinent l’efficacité de la gestion publique ». Il est évident que toute transformation sera longue et douloureuse, chacun voulant garder son pré carré.

• Amnésiques, les communes ?

Tout le monde admet qu’il y a trop de communes en France (36 783) et l’intercommunalité était précisément faite pour en réduire le nombre. Or, loin d’alléger la machine, l’intercommunalité est devenue une strate supplémentaire, s’ajoutant aux communes qui ont gardé leur indépendance. Ces dernières ont continué leur train de vie alors qu’elles avaient promis - mais elles l’ont oublié - de réduire leur fiscalité en fonction de compétences transférées aux communautés de communes. Bilan : les contribuables sont beaucoup plus taxés qu’autrefois puisque les communautés de communes ou d’agglomération prélèvent directement l’impôt et que les communes n’ont pas respecté la promesse de diminuer leurs taxes. Un rapport parlementaire explique très bien comment la fiscalité locale s’est littéralement envolée ces dernières années. Si la crise perdure, les citoyens appauvris pourraient réagir vivement face à des augmentations qui ne se justifient pas forcément. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse !

• Le départ du 519e régiment du Train

Il a ému les Rochelais, mais Dominique Bussereau n’a rien pu faire puisque le choix dépendait du Ministère de la Défense. 800 familles de militaires vont devoir quitter la Charente-Maritime d’ici 2011. Un coup dur pour la préfecture que viendra pallier l’installation de l’Établissement National des Invalides de Marine, appelé à quitter Paris. Fort heureusement, Saintes a conservé Paban... L’université de la Rochelle, quant à elle, va devenir autonome.

• La Charente envasée à St-Savinien

Des travaux sont urgents, mais la situation semble bloquée depuis que la présidence de l’Association d’aménagement du fleuve Charente est occupée par les Charentais. À quoi ça tient ! Il ne reste plus aux Charentais Maritimes qu’à embarquer sur leurs gabares et faire le siège d’Angoulême !

• Budget 2008 :

Le budget global du Conseil général dépassera le milliard d’euros.

• Aide aux ostréiculteurs :

Le monde ostréicole traverse une période difficile et le Département a décidé l’octroi d’une aide d’urgence d’un million d’euros.

• Logements à prix modérés :

L’Office des HLM est actuellement l’objet d’un audit.

• Saison touristique :

La fréquentation estivale 2008 est inférieure aux prévisions. Août a été meilleur que juillet, mais le temps n’a pas vraiment été de la partie. Conséquence, les estivants se sont rabattus sur les musées et les pôles nature avec 16 3000 visiteurs.

• Sites en scène :

Ces grands rendez-vous, financés par le Conseil général, attirent un nombreux public. À Jonzac, Michel Jonasz a fait carton plein. À Montguyon, Mondiofolk a décidé d’arrêter ses activités. Reste le spectacle historique de Bernard Bordelais, également Site en scène.

• Économie :

Si le secteur automobile suscite des inquiétudes, la Sogerma de Rochefort (secteur aéronautique) a de bonnes perspectives. Forte de 1100 salariés, elle vient de décrocher un nouveau contrat (case de train d’atterrissage de l’Airbus A 350) pour un montant de 370 millions d’euros. De nouveaux emplois pourraient être créés.

• Voirie :

Cette année, la Charente Maritime aura investi 47 millions d’euros dans la voirie. Un schéma routier va être élaboré.

Photo 1 : Dans les semaines à venir, une élection sera organisée sur le canton de Jonzac. Le socialiste Gilles Clavel (à gauche sur la photo) devrait être candidat…

Photo 2 : Réunion sur l’emploi à Jonzac avec Gérard Larcher, Dominique Bussereau et Claude Belot.

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