vendredi 21 novembre 2008

Les philosophes ont-ils de la “pense“ ou du ventre ?



Jeudi dernier, le public est entré dans le ventre des philosophes cher à l’écrivain Michel Onfray qui s’est longuement penché sur la critique de la raison diététique. Cette soirée, organisée au théâtre du château, n’était pas une initiation à la nouvelle cuisine, mais une délicate réflexion sur cinq philosophes qui, de leurs écrits, ont nourri des générations d’élèves. Qu’ils soient intéressants, pertinents, brillants, pesants, gonflants ou indigestes, que cachent nos chers penseurs derrière leurs divines et spirituelles collations ?
Loin de les garder sur l’estomac, nous avons découvert des personnages hauts en saveurs dont le premier, Diogène “le chien”, fut sans doute le moins délicat : il s’étouffa en mangeant un poulpe cru. Ce qui ne l’empêcha pas, avant cette intrusion fatale, de jeter les bases de quelques vérités dans la trachée de l’âme.


Plus raffiné fut Jean-Jacques Rousseau l’écolo qui ne jurait que par « un goûter, du beurre frais, des fruits, du laitage ». Sujet idéal pour une pub Danone ! Sartre abhorrait les fruits de mer (malgré de bonnes pinces, n’est pas crabe qui veut !) tandis que Nietzsche adorait la charcuterie (tiens, voilà du boudin !) et Kant le vin, source gouleyante d’inspiration. Dommage que Rabelais n’ait pas été convié à ce banquet concocté autour d’un buffet. Mais Rabelais n’était pas philosophe, encore que...



Bref, tous ces hommes célèbres ont “carburé” à souhait aux aliments variés, ignorant dans quelle mesure leur esprit était intimement lié à l’apport quotidien de calories, savante alchimie d’énergie et de souffle nutritionnel. D’ailleurs, la nourriture est-elle pain quotidien ou vulgaire contribution à la “machine” ? Sur scène, les trois comédiens n’ont pas manqué de soufflé, la blanche Michèle préférant la vapeur au brûlé près de son fourneau improvisé. Le débat qui suivit, par contre, manqua un peu de sel. Le levain de la discussion fut beaucoup plus présent durant l’après-midi avec les lycéens. Il est vrai que les jeunes savent assaisonner leurs propos et moissonner la philo inscrite aux épreuves du bachot !

Galerie photos





Photos 1 et 2 : Diogène est un philosophe grec, friand de chair fraîche.

Photos 3 et 4 : Rousseau et ses laitages !

Photo 5 : Les acteurs de gauche à droite : Christian Drillaud, Michèle Brûlé et Éric Charon.
Pièce adaptée par Dominique Paquet et mise en scène par P. Simon.

Photos 6 et 7 : La salle du "petit théâtre" de Jonzac était remplie.

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