Annie Lavaud, Annie Amaudruz et Romane Paronneau sont les trois nouvelles co-présidentes du bureau des Amis de Jonzac, après un vote effectué lors de l'assemblée générale extraordinaire qui s'est tenue jeudi dernier à la mairie de Jonzac. Elles succèdent à Christophe Gadrat, Maryse Vialon, démissionnaires, et Katherine Labadie.
| De gauche à droite : Annie Lavaud, Jocelyne Tessonneau, Annie Amaudruz, Romane Paronneau et Marianne Fleury |
Inutile de préciser la consternation et la peine des Amis de Jonzac de se voir ainsi virés du jour au lendemain, sans vrai dialogue. « Si nous avions eu un échange collectif avec le propriétaire dès le départ, nous aurions pu nous organiser pour sauver les plantes, les mettre à l'abri durant l'hiver en l'attente de trouver un autre emplacement » explique un membre. Cela n'a pas été le cas. L'interlocuteur était alors Christophe Gadrat, faisant office de président. Lequel a sans doute été pris de court quand il a vu la tournure que prenaient les événements. D'où l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire où chacun était censé s'expliquer afin que les inévitables accusations que génèrent les chocs ne partent pas dans tous les sens.
Un manque de communication ?
Jeudi, salle de réunion de la mairie. L'ambiance est tendue : la déception et l'émotion seront-elles perceptibles publiquement ? La disparition d'un espace exceptionnellement bien situé dans le quartier historique, où l'on aimait se retrouver, a ouvert des blessures. Qu'on soit écolo ou pas, l'environnement est précieux ! Christophe Gadrat annonce sa démission pour des raisons personnelles. Le siège social sera transféré de son domicile à celui d'un nouveau responsable. L'assemblée opte pour une représentation collégiale (3 co-présidents) - et non pour un seul président - ainsi qu'un secrétaire et un trésorier.
- « C'est quoi pour vous le rôle d'un président ? » demande-t-il aux participants. « C'est de coordonner les actions, à condition qu'il y ait des actions !» répond spontanément Annie Lavaud. « Son rôle est dans les statuts » avance Guy Magnaval. « Non » lance Christophe Gadrat qui veut percer l'abcès : « Tout le monde me grille chez le maire, le président de la CDCHS ou l'office de tourisme. J'ai les oreilles qui traînent et j'ai bien entendu que je ne suis que co-président. J'ai pris beaucoup de plaisir dans l'association et quand je me suis engagé, j'ai tenu mes promesses et j'ai des tas d'idées. Aujourd'hui, ça part dans tous les sens et personnellement, j'ai d'autres priorités. Je ne souhaite plus occuper mon poste dans l'association, mais je suivrai ce qui s'y passe ». « C'est dommage de nous quitter en période de crise. Tu es notre colonne vertébrale » déplore Annie Lavaud qui salue son implication.
« Je n'ai plus de temps à perdre. Je ne fais le procès de personne et n'ai pas l'intention de régler des comptes» explique l'intéressé. Marianne Fleury le rassure : « Tu es vraiment quelqu'un qui a pris en charge l'association ». Suivent les opérations de vote. Sont élues à bulletins secrets co-présidentes Annie Lavaud, Annie Amaudruz, Romane Paronneau. Jocelyne Tessonneau est nommée trésorière et Marianne Fleury secrétaire.
L'affaire du figuier du jardin médiéval
Christophe Gadrat expose les faits : « Nous étions locataires d'un terrain privé qui a été revendu. Josée Couprie avait émis l'hypothèse qu'il allait y avoir un problème. A l'époque, l'actuel propriétaire n'en voyait pas. Nous avons laissé pousser des arbres et nous n'en avions pas le droit. Il s'agit d'un figuier et d'un gatinier. Un arbre qui peut mesurer 4 mètres de diamètre n'est pas un buisson. Au départ, le nouveau propriétaire était dans de bons sentiments et voulait même entrer dans l'association. Il m'a dit que le figuier posait problème. En juillet, il voulait le couper et s'en est chargé à l'automne. Il l'a fait tout seul ».
- « Personne n'était au courant » s'étonne Romane Paronneau.
- « Moi, j'ai été informé » rétorque Christophe Gadrat qui poursuit : « Il a commencé à arracher le figuier. Ses racines étaient colossales et allaient jusqu'au bout du terrain. Les premiers carrés sont partis avec. Je lui ai fait remarquer que nous étions propriétaires des plantes pour une somme de 700 euros, mais c'était trop tard. Nous avons pu récupérer celles des carrés restants ».
- Romane Paronneau : « Pourquoi ne pas avoir organisé une réunion en amont pour nous avertir de ce qui allait être fait ? »
Guy Magnaval : « Arracher les plantes sans nous prévenir a été durement ressenti par l'association. Ton point de vue n'engage que toi ! »
Christophe Gadrat (dans un autre registre) : « Qui a pris la mandragore ? »
Romane Paronneau : « Moi, j'ai récupéré la belladone et la mandragore, ce sont des plantes mythiques ! ».
La recherche d'un nouveau terrain
| A droite, le maire Christophe Cabri assistait à l'Assemblée générale |
Après ces échanges nécessaires, le maire Christophe Cabri prend la parole. Sollicité pour trouver un nouveau terrain, il est attentif aux préoccupations de l'association : « Je trouve dommage qu'après le travail que vous avez réalisé, on en arrive là. Je comprends votre désarroi après l'arrachage de plantes que vous avez entretenues pendant des années. Maintenant il faut passer à autre chose. J'ai effectivement rencontré certains d'entre vous et Christophe à ce sujet. A mon sens, un jardin médiéval doit être fermé, c'est pourquoi le terrain de la Communauté de Communes vers les flamants roses me paraît un peu compliqué. Il existe un autre jardin à proximité de l'ancienne maison Gautret, nettement plus grand entre 2000 et 3000 m2. Il pourrait être une solution. Il serait fermé, à la charge de la Ville. Toutefois, il est hors du cocon du cœur historique. Rue des Megisseries et l'Ile Robin ne semblent pas convenir. La municipalité vous soutiendra dans vos démarches. La première chose serait d'étudier les possibilités dans le secteur des douves. Il y a peut-être d'autres surfaces à exploiter ».
« Ce sera tout à notre honneur de refaire un jardin médiéval car la manière dont le jardin des douves a été rayé de la carte nous a meurtries. En créer un autre prendra du temps, les plantes ne poussent pas par magie » souligne Romane Paronneau. Bref, chacun s'accorde pour prendre son temps dans la recherche d'une parcelle...
Le nouveau bureau étant opérationnel, les prochaines actions concernent la jonchée à réaliser place du château et le concours des illuminations de Noël. Toutes les maisons joyeusement agrémentées de décorations lumineuses peuvent participer. Des prix seront attribués (contacter l'office de tourisme pour plus de détails 05 46 48 49 29 ).
En conclusion, les Amis de Jonzac repartent avec un nouveau bureau et des activités. Toutefois, rien ne dit qu'une association similaire (et concurrente) ne verra pas le jour prochainement en s'appuyant sur le jardin médiéval nouvelle version cultivé par d'autres passionné(e)s. Nous sommes en période électorale et toutes les hypothèses sont permises...
| Le bureau souhaite recruter de nouveaux membres pour étoffer l'équipe, M. et Mme Vialon, M. et Mme Perrogon quittant l'association |
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