mardi 28 juin 2022

Les Amis des Musées de Saintes fêtent leurs 50 ans : remise d'un tableau au musée de l'Echevinage et de dessins au musée Dupuy Mestreau

Jeudi 9 juin dernier, les 50 ans des Amis des Musées de Saintes ont été marqués par deux événements, la remise d’un tableau d’Anathase Bourgeois au musée de l’Echevinage et de six dessins au musée Dupuy Mestreau. Une sympathique manifestation en présence du maire Bruno Drapron, de Philippe Ravon, président des Amis des Musées, de Matthieu Dussauge, conservateur en chef, et d'une nombreuse assistance. 

Philippe Ravon présente le tableau peint à la Roche-Courbon par Anathase Bourgeois
C. Sebert-Badois, propriétaire de la Roche-Courbon, intéressée par cette œuvre
L’œuvre remise au musée de l’Echevinage a été peinte par d’Athanase Bourgeois qui se passionnait pour la nature. Retouchée par Courbet, elle a été réalisée à La Roche-Courhon avec Corot et Auguin. Elle synthétise ainsi le mouvement qui s'est constitué en une petite colonie d'artistes, pendant un an (1862-1863), dans les environs de Saintes. Entré dans l'histoire de l'art sous le nom de « Groupe de Port Berteau », il a été remis à l'honneur lors de l'exposition Courbet en Saintonge (2007) portée par les Amis des Musées de Saintes. Ce tableau appartenait à M. Morand, juge de paix à Saintes. La mairie l’a acheté à ses descendants. Matthieu Dussauge a salué l’investissement de la ville, « soutien qui vient enrichir les collections et permet un renouvellement des accrochages ». Le public peut ainsi découvrir les nombreuses richesses artistiques dont dispose la ville. 

« Au musée Dupuy Mestreau, le dédicataire des six dessins, Abel Mestreau (1855-1939), reste surtout connu pour avoir acquis, en 1905, le bel hôtel de Montconseil afin d'y rassembler et mettre en scène ses multiples collections. Réalisés par un artiste saintais, ces dessins nous dévoilent un autre aspect de cet homme aussi soucieux de conserver et protéger la présence des objets que la vie des arbres, dont l'auteur nous indique qu'il était leur ami et si souvent leur sauveur » a expliqué Philippe Ravon. Ces croquis ont été offerts par Mme Bonnaud.

MM. Dussauge, Ravon, Mme Bonnaud
Parmi les arbres, le fameux chêne de Pessines
Les Amis des Musées de Saintes ont cinquante ans ! 

Ils remercient la municipalité qui les a autorisés à célébrer leur cinquantenaire dans les musées et Matthieu Dussauge, conservateur en chef, et ses services, qui leur ménagent toujours un accueil chaleureux.
Les conférences mensuelles, données par des historiens de l'art ou des commissaires d'expositions, accueillent un public varié et sont suivies une fois sur deux, par la projection d'un film sur le même thème ou le même artiste. L'association organise en outre des voyages visant à faire connaître le patrimoine de la Saintonge ou permettant de visiter les expositions majeures qui se tiennent dans les grands musées de Paris ou de la région.
Contact : amis.musees.saintes.17@gmail.com

Philippe Ravon, Bruno Drapron. Bon anniversaire, les Amis des Musées !

La petite histoire : En 1863 déjà, le peintre Louis-Augustin Auguin, sous l'impulsion de Gustave Courbet, de Corot et Pradelles, avec qui il expose dans la sous-préfecture de Saintes, fait le projet de fonder une société des Amis des Arts, qui est finalement créée par le conservateur Louis Audiat. C’est seulement en 1972 que Paul Josse, maire de Saintes, avec l’appui de personnalités du monde de l’art et des musées, fonde l’association des Amis des Musées de Saintes.
Aujourd’hui, elle est membre de la Fédération Française des Sociétés des Amis des Musées (FFSAM) et contribue par ce réseau au rayonnement des musées de Saintes. Elle a pour objectif de participer à l'acquisition ou à la restauration de collections publiques locales et de soutenir la publication d'études concernant ces dernières.
Attentive à la vie et au devenir des musées, elle les défend sans relâche et leur apporte à l’occasion et bénévolement une aide concrète.

• Rappelez-vous, c'était en 2007 et en 2019
• Livre publié aux éditions le Festin à l'occasion d'une première exposition "autour de Courbet en Saintonge" organisée à Saintes en 2007 à l'initiative de Philippe Ravon


• En 2019, la célébration du bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet a été l’occasion pour les musées de Saintes et l’Institut Courbet d’Ornans de présenter une exposition inédite sur l’artiste et sur son séjour saintongeais, au travers de lettres, d'objets et d'une vingtaine d’œuvres rassemblés pour la première fois au musée de l'Echevinage

« Excepté la Franche-Comté natale qui constitue son principal réservoir d'inspiration, la Saintonge, parmi les régions de France où il s'est rendu, a particulièrement marqué Gustave Courbet. Elle représente une parenthèse dans son oeuvre qui a longtemps embarrassé les historiens de l'art. 
Fin mai 1862, sous l'impulsion du critique Castagnary, Courbet se rend en Saintonge pour une semaine. L'accueil chaleureux qu'il y trouve le détermine à rester une année. Il donne libre cours à sa nature dionysiaque en repoussant tous les tabous. Courbet se livre, comme il ne l'avait encore fait, à tous les genres de la peinture. En août, Corot vient le rejoindre chez le mécène Étienne Baudry et son passage donne lieu à une étonnante confrontation.
À l'automne 1862, Courbet s'installe à Port-Berteau, sur les rives de la Charente où il retrouve ses élèves Auguin et Pradelles. Avec eux, il multiplie les pochades sur le motif. Cette production, qui donne lieu début 1863 à une exposition singulière à la mairie de Saintes, suscite une véritable vision saintongeaise. C'est sur cette expérience collective du plein air que l'accent s'est principalement porté. Franchise gestuelle, énergie, célébration de la pâte dans une peinture travaillée au couteau préoccupée de valeurs de tons, tel est le principal legs transmis par « le Passeur de Port Berteau » à ses camarades. Bousculant toutes les règles admises, l'artiste voit dans l'épanouissement de la matière et le culte de la sensation les conditions de la liberté.
Cette aventure amorce la naissance d'une école de paysage qu'Auguin fondera à Bordeaux à la fin des années 1860 ».

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