Mercredi après-midi, Nicolas Basselier, préfet de Charente-Maritime, s’est rendu au Pas du Geay, dans une exploitation viticole (fins bois) située à Saint-Bonnet sur Gironde. Il y a rencontré Anthony Brun élu récemment à la présidence de l’Union Générale des Viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC)
La vendange bat son plein |
Le Préfet accompagne Anthony Brun qui s'apprête à vendanger quelques rangs de vigne |
Cette année, le rendement sera moyen et le syndicat, qui tient compte de la situation liée aux retombées du Covid-19 en particulier, a pris les devants : le rendement annuel maximum autorisé Cognac a été fixé à 12,80 hl AP/ha. Ce rendement ainsi que l’utilisation des stocks de réserve climatique (63 000 hl AP disponibles) contribueront à atteindre l’objectif de production de 860 022 hl AP pour cette même année. Si les marchés restent stables (USA, Asie), nombreux craignent que les Etats-Unis instituent de nouvelles taxes sur les spiritueux comme ils l’ont déjà fait sur les vins français.
Vendange mécanique d'un vignoble d'Ugni blanc |
Transfert des raisins dans le tombereau |
Anthony Brun, Nicolas Basselier, préfet |
Outre la récolte, la visite a permis de découvrir les différents matériels, pressoir, tombereau, cuves en inox indispensables au vigneron. Un investissement conséquent de plusieurs milliers d’euros. « L'UGCV veille à la bonne régulation des débouchés. Nous travaillons également à l’évolution de nos pratiques de culture et à leur amélioration. L’agro-écologie est inscrite dans le plan de relance » souligne Anthony Brun, 36 ans, dont l’exploitation s’étend sur une trentaine d’hectares.
Il livre en vin, eau de vie et ne distille pas. Plus que les autres, cette jeune génération de viticulteurs s’adapte aux réalités environnementales et bien sûr aux priorités du marché. Ce dernier a été très fluctuant au cours des décennies précédentes, affichant des hauts et des bas dont se souvient fort bien Michel Amblard de la Chambre d’Agriculture.
Nicolas Basselier, qui a déjà exercé dans des territoires viticoles (Champagne, Yonne, Corrèze, Bouches du Rhône) s’est montré très intéressé par ce secteur d’activité. Il a rappelé les relations constructives qui existent entre la profession et l’administration, la région de Cognac étant un fleuron mondialement connu.
MM. Basselier, Brun, Aymard |
• Vendanges à la main ? Chez Anthony Brun, la vendange est mécanique. « Si je devais vendanger à la main, il me faudrait une très grosse équipe » déclare Didier Bureau, viticulteur à Saint-Sulpice de Cognac. Et par les temps qui courent, la main d’œuvre est difficile à trouver…
Jérôme Aymard, sous préfet de Jonzac, aux côtés de Michel Amblard et Jean-Christophe Baraud |
• Favorisées par les débouchés, de nouvelles plantations ont lieu dans la région (situation qui en inquiète quelques-uns, craignant des surproductions à l’avenir). On assiste également à une réorganisation du vignoble, les vieilles vignes étant arrachées.
• La mise à jour du Business Plan approche, avec l’élection en novembre prochain du nouveau président de l’interprofession.
• A l’essai, de nouveaux cépages qui nécessitent moins de traitements phytosanitaires (le plus grand risque restant la flavescence dorée). A Vallet, près de Montendre, Jean-Christophe Baraud a planté du Souvinier gris (autorisé en France depuis 2017) qui ne demande que deux traitements (contre six ou sept habituellement). Expérience à suivre.
Outre la vigne, Anthony Brun produit des céréales et des kiwis |
• Rendement annuel Cognac récolte 2020 : 12,80 hl AP/ha (soit 128 hl vol. au TAV de référence de 10 % vol./ha).
• Réserve climatique : 10 hl AP/ha par cru en cumulé dans la limite d’un rendement butoir de 16 hl AP/ha. La réserve doit être constituée entre le rendement annuel et le rendement butoir.
• Excédent au-delà du rendement annuel : livraison et destruction par envoi aux usages industriels (art D645-22 du Code rural).
Le Préfet répond aux questions des journalistes |
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