Samedi après-midi, en présence d'une nombreuse assistance, Michel Roux, maire de Saint-Vaize, a officialisé le parrainage républicain de la famille Avetisyan-Sakanyan, d'origine arménienne. Demeurant en Saintonge depuis plusieurs années, elle est menacée d’expulsion. « Peu importe l’origine de Haykuhi, d’Artur, de Sarah ou d’Éva. Ils sont avant tout citoyens du monde et ils ont démontré des facultés d’intégration exemplaires » a souligné le premier magistrat....
Parrainage républicain pour la famille Avetisyan-Sakanyan (© Denys Piningre) |
• Discours prononcé par Michel Roux, maire de Saint-Vaize :
« Nous voici réunis pour montrer à ceux qui disent que nos amis Arméniens n’ont pas d’attache en France, et à Saintes en particulier, qu’ils se trompent. Un comité de soutien a été créé et de nombreuses personnalités apportent leur soutien. Une pétition sur internet regroupe plus de 2000 signatures, sans compter celles qui circulent sur papier et les témoignages de sympathie sur les réseaux sociaux. Je tiens à remercier les élus qui ont apporté leur soutien à Haykuhi, Artur, Sarah et Éva soit par écrit, soit par leur présence : Françoise Libourel, maire de Vénérand ; Benoît Biteau, député européen et conseiller régional ; Bruno Drapron, maire de Saintes et président de la CDA ; Jacky Emon, conseiller régional ; Stéphane Trifiletti, conseiller régional ; Christophe Dourthe, conseiller départemental ; Fabrice Barusseau, maire de Villars les Bois ; Jean-Luc Marchais, maire de Bussac sur Charente ; Éric Pannaud, maire de Chaniers ; Pierre-Henri Jallais, maire de La Chapelle des Pots ; Jean-Marc Audouin, maire de Saint-Sauvant ; Bernard Chateaugiron, maire de Varzay. Je remercie également tous les autres élus présents dans cette salle ainsi que les adjoints, conseillers municipaux et habitants de Saint-Vaize.
La mobilisation de ces élus, qui va au-delà des opinions et des clivages politiques, nous aide à penser que la cause que nous défendons est juste et que vous avez fait un beau travail.
Je voudrais souligner le caractère exceptionnel de cette cérémonie, à l’image de l’urgence et de la gravité de la situation qui nous amène à l’organiser.
Le 12 août dernier, le Tribunal administratif rejetait les arrêtés de la préfecture qui avait ordonné une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) à nos amis Arméniens résidant en France depuis plus de sept ans. Après la décision du TA, un vent d’espoir soufflait sur cette affaire et chacun espérait secrètement que les autorités ne feraient pas appel de cette décision. Jeudi soir, la nouvelle tombait : appel de ce jugement était fait.
Notre geste aujourd’hui est plus qu’un geste politique, c’est un geste citoyen républicain et humaniste en harmonie avec nos idéaux. Quand je regarde Sarah et Éva, je pense aux enfants suivants, tous nés hors de France : Yvo Livi plus connu sous le nom d’Yves Montant ; Achod Malakian plus connu sous le nom d’Henry Verneuil ; Serge Reggiani ; Georges Charpak, prix Nobel de physique en 1992 ; Maria Sklodowska plus connue sous le nom de Marie Curie, prix Nobel de physique et prix Nobel de chimie... pour ne citer qu’eux.
Quand on parle d’accueil, d’immigration, de sans-papiers, on nous rappelle la fameuse phrase "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde". Dans cette affirmation, on confond les causes et les effets. La vraie question est : Pourquoi ce monde crée-t-il tant de misère ? Les facteurs d’émigration sont toujours les mêmes. Ils sont connus depuis la nuit des temps, la guerre, la misère, la mafia, l’esclavage avec, comme dénominateur commun, "le fric" et l’exploitation.
Alors, quand on n’a plus que sa vie à risquer, on fuit, quitte à mettre son existence en jeu. C’est un reflexe humain que nos parents et grands-parents ont connu au moment des deux guerres mondiales !
Peu importe l’origine de Haykuhi, d’Artur, de Sarah ou d’Éva. Ils sont avant tout citoyens du monde et ils ont démontré des facultés d’intégration exemplaires. Ils doivent pouvoir vivre dans notre pays dans les meilleures conditions possibles.
En s’engageant dans ce parrainage, les élus, les parrain et marraine qui sont nos représentants, savent qu’au-delà de l’acte symbolique qu’ils accomplissent, c’est un acte de solidarité qu’ils expriment envers cette famille et leurs enfants. Par cet acte symbolique, engageons-nous à soutenir cette famille dans ses démarches jusqu’à l’obtention du droit de vivre sereinement et légalement en France.
Nous voulons croire et montrer que la France est non seulement une Terre d’accueil, de liberté, d’égalité, de fraternité, mais aussi de solidarité dans sa composante essentielle qu’est la laïcité ».
Sous le regard de Marianne (© Denys Piningre) |
• Michel Roux a rappelé l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Enfant adoptée à l’unanimité des 78 États membres de l’Organisation des Nations Unies le 20 novembre 1959
Jean-Nicolas Richard (© Denys Piningre) |
• Jean-Nicolas Richard, directeur du Conservatoire de Saintes, a proposé de petits intermèdes entre chaque prise de parole. Par la musique (J.S. Bach), il a manifesté son soutien à cet acte de fraternité.
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