lundi 30 mars 2020

Coronavirus : Quelles leçons tirer de l'épreuve que nous traversons ?

Le contexte est exceptionnel. Après bientôt deux semaines de confinement, alors que le nombre de malades ne cesse de progresser et que les personnels médicaux s'activent sans compter pour soigner les patients, de nombreuses voix se font entendre. Sur l'environnement et la pollution ; la situation des agriculteurs indispensables pour nourrir la population et si souvent malmenés ; les hôpitaux qui criaient, il n'y a pas si longtemps, leur lassitude devant le manque de moyens ; les salariés des EHPAD et plus généralement sur les effets pervers de la société de consommation et le matérialisme ambiant. A partir de cette semaine, seront publiés les points de vue de Charentais-Maritimes qui ont répondu à la question suivante : « La crise sanitaire qu'engendre le coronavirus bouleverse tant la population mondiale en matière de santé que nos modèles économiques. Quelles leçons en tirer ? ». 

Aujourd'hui, Didier Catineau, journaliste et "citoyen saintongeais" comme il aime le rappeler, nous fait part de ses réfexions à commencer par celle-ci "gouverner, c'est prévoir"...

• Aux portes d’un cataclysme : le coronavirus 
par Didier Catineau

« Aujourd’hui, dimanche 29 mars 2020, on vient de changer d’heure mais les attitudes ne changent pas, les postures restent les mêmes : sommes-nous aptes à réagir face à cette menace qui s’abat sur le monde dans sa quasi-totalité ?

J’avertis tout de suite le lecteur que je ne suis pas optimiste du tout quand au déroulement des opérations qui se sont déclenchées puisque nous sommes en guerre comme l'aiment à clamer bien fort quelques fanfarons irresponsables.

Il faut changer de société, de modes de vie et installer une nouvelle gouvernance.

Mais des individus sans chef, ni chemin à suivre ne sont que troupeaux désemparés.

La classe politique française dans sa quasi-totalité, tellement imbue de ses privilèges, n’a pas été capable de prévoir. Or, gouverner, c’est prévoir !

Je ne suis qu’un citoyen. Je ne fais pas de politique. Je ne suis pas médecin, ni épidémiologiste et je ne ferai aucun commentaire sur ce sujet.

Cependant, quand un pays comme le nôtre n’est pas capable de trouver des masques, des gants pour protéger sa population, quand un pays comme le nôtre supprime des lits, des hôpitaux, décourage le personnel soignant, met leur vie en danger et également la nôtre, quel en est le profit ? Nous sommes près de 70 000 000 d’habitants sur cette petite langue de terre. Serions-nous trop nombreux ?

Je ne suis pas un complotiste cherchant l’occasion de briller, mais ce que je vois et ressens depuis près d’un mois, dans mon environnement immédiat, me désespère de la nature humaine.

Je reste chez moi, je regarde grandir les arbres et regarde la télé d’état qui cherche à me rassurer et à m’effrayer et se substitue à d’éminents professeurs pour apporter leurs vérités non vérifiées et faisandées car dictées par plus haut.

Est-ce cela être journaliste ? Occuper le terrain en racontant n’importe quoi ? Faire du vide avec des creux de silence dans lesquels on pourrait y engouffrer toute la terreur du monde ?

Cet avant propos est nécessaire pour comprendre qu’il y a un temps pour chaque chose, et une chose pour chaque temps.

Il y a une épidémie actuellement et nous sommes tous terrorisés. Je ne gagne pas au loto depuis très longtemps, mais je ne veux pas gagner au corono !

J’ai des amis en maison de retraite, des vieilles personnes isolées chez elles, des amis plus jeunes qui me disent leur impuissance à l’exception du téléphone et pour certains de l’internet où circulent d’ailleurs de sales affaires. Une nouveauté actuellement, c’est la profusion de sites qui vantent les mérites des gants ou des masques pour se protéger.

Comme j’ai du temps, comme vous qui me lisez, je réponds qu’ils ne sont que des charognards qui veulent s’engraisser sur la détresse des gens et qu’ils ressortiraient encore plus grands s’ils faisaient don de leurs stocks aux hôpitaux. Une amie aide-soignante qui passe au domicile de ses patients craint pour sa vie à chaque visite. Elle n’a ni gants, ni masques. Et si elle ne vient pas, qui fera ces gestes essentiels pour que la vie continue ? Dans d’autres civilisations que la nôtre, le village entier prend soin de ses aînés. Et nous ?

Que fait le gouvernement Macron et consort pour que depuis plus d’un mois, on ne puisse pas trouver de gants et de masques ?

Les comptes devront se régler dès la fin de cet épisode qui risque de durer tout l’été.

 L’état de confinement est bien pratique pour faire passer à coup d’ordonnances des réformes qui auraient mobilisé des milliers de Français dans les rues. Ces Français vont travailler plus longtemps, être payés chichement pour que l’économie ne s’éteigne pas. La belle affaire ! Et ces publicités télévisées pour des voitures que personne ne peut acheter ? Et ces artisans, commerçants, auto-entrepreneurs en détresse absolue ?

Oh oh ! il y a quelqu’un quelque part pour s’occuper des vrais problèmes du quotidien, de notre quotidien ?

Je suis en colère. Une colère froide, raisonnée, mais une colère tout de même.

La priorité, c’est de doter les travailleurs qui font tourner la boutique France de suffisamment d’armures pour les protéger.

Sommes-nous un pays du tiers-monde qui n’a pas les moyens d’acheter et de faire fabriquer ces gants et ces masques ?

Et quand un professeur émérite semble avoir trouvé une parade médicale par médicaments interposés, pourquoi les médias contrôlés en font des gorges chaudes et tournent tout cela en ridicule ? Sont-ils médecin ? Quelques-uns aiment les plateaux télé : eh bien, qu’ils donnent donc un coup de main !

Je pense qu’il faudra créer une Convention nationale où tous ces sujets seront exposés clairement.

Un changement radical serait-il nécessaire ? 1789 en a donné le premier exemple ! Et si on parlait des doléances de 2019 qui ne furent que poudre aux yeux et l’occasion, en région, de parader ? Sans autre effet pour le Président que de montrer sa prétendue proximité avec la populace ?

Je sais que par ces lignes, je m’expose à une censure qui viendra sûrement de très haut. Je ne suis pourtant qu’un petit citoyen qui a quelques lettres certes mais qui aime son pays, sa province.

Pourquoi depuis près d’un mois, plus de 50 articles postés sur mes trois pages Facebook ont-ils été supprimés d’office et sans explications ? De sombres besogneux, dans l’ombre, font régler l’ordre. Méfiez-vous de tout.

Restez tapis chez vous, ne sortez pas, mais réfléchissez au monde que vous voulez. Les livres sont là pour vous y aider. Internet regorge aussi de pistes formidables pour vous suggérer un nouveau mode de vie.

Mais ne soyons pas naïfs : c’est l’argent qui nous a amené à tout cela. Un argent sans âme et une fuite sans fin qu’actuellement on ne peut que constater.

La nature devient moins polluée et les animaux des campagnes se demandent bien ce qui se passe.

Avons-nous perdu tout sens commun ? Et vos enfants, quel monde voulez-vous leur laisser ? Vous n’êtes pas éternels. Le capitalisme outrancier dévaste tout. On en viendrait presque (j’écris bien « presque ») à regretter le capitalisme paternaliste du XIXème siècle qui prenait tout de même soin (un peu seulement et à cause des mouvements sociaux) de ses ouvriers car leur force de travail faisait leur richesse.

Nous avons passé ce stade pour le bien de nos ancêtres. A présent, on se lance dans des opérations financières sans limites, basées sur du vent, sans aucune accroche réelle avec notre quotidien.

Aujourd’hui, dimanche 29 mars 2020, je demande que le personnel médical et para-médical soit protégé. Que cette pandémie soit refoulée et que tous les citoyens aient confiance en leur destin commun, en leur avenir car il est de leur devoir d’effectuer cette transmission indissociable de notre appartenance à la planète Terre. Et enfin, je veux prouver mon humanité, celle qui me différencie des barbares et autres prédateurs qui font passer le fictif prioritairement aux vraies valeurs telles que la bienveillance et l’amour ».


• Extrait du « Discours à la jeunesse » de Jean Jaurès

« Le courage c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin.

Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel ; c’est d’agir et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense  réserve à notre effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense.  

Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
                                                             
Je ne plierai pas.
Je ne m’en irai pas en silence.
Je ne me soumettrai pas.
Je ne me retournerai pas.
Je ne me conformerai pas.
Je ne me coucherai pas.
Je ne me tairai pas.

Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire : c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant ».

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