Paroisse de Montendre : la communauté dit au revoir au père Albert Yon

Dimanche 22 septembre, le Père Albert Yon a dit au revoir aux paroissiens de Montendre, le père Bergson Julien étant appelé à lui succéder. Une bonne occasion de rappeler ce qu'a été l'engagement d'Albert, comme on l'appelle amicalement. Une verre de l'amitié a été servi à l'issue de la messe où lui ont été témoignées sympathie et reconnaissance.

De gauche à droite : les pères Lucas, Albert et l'abbé Bergson Julien (© Bernard Boucherie)

Une vie bien remplie :

« Père Albert Yon, vous êtes né à Mortagne sur Gironde le 17 août 1935 dans une famille d’agriculteurs établie de longue date dans la région de l’estuaire. Aîné d’une fratrie de cinq enfants, vous fréquentez l’école primaire du village. Quand vous avez une douzaine d’années, vos parents Alice et René suivent les recommandations du curé de la paroisse qui leur conseille d’envoyer « le petit Albert, dont les résultats scolaires sont honorables, au Petit Séminaire de Saintes ». A cette époque et vous l’avouez avec franchise, on ne vous demande pas votre avis ! Ce n’est que plus tard, lorsque vous fréquentez le Grand Séminaire de la Rochelle, que la voie de la prêtrise vous apparaît comme étant le choix de votre existence. Cette vocation, vous la devez à votre grand-père maternel Fernand qui, pourtant, n’était pas pratiquant : un jour où souffrant d’être séparé de vos proches, vous ne vouliez pas rejoindre le Séminaire, votre aïeul vous a rappelé qu’ayant commencé vos études, votre devoir était de les accomplir pleinement. Fernand a joué un rôle important dans votre vocation et vous lui vouez affection et admiration. Vous avez d’ailleurs exprimé le vœu d’être enterré aux côtés de cet aïeul qui a tant compté pour vous, homme sincère et authentique, un pilier sur lequel s’appuyer quand le doute, sentiment bien légitime, vous a envahi.
En 1956, vous effectuez votre service militaire qui vous conduit en Allemagne, puis en Algérie. A votre retour en 1958, vous terminez vos études de séminariste à Bordeaux.

Vous êtes ordonné prêtre le 2 avril 1960 en la cathédrale de Saintes. Vous êtes nommé vicaire à Saint-Jean d’Angély où vous restez trois ans. Vous rejoignez ensuite l’équipe rurale de Brizambourg, assurant en même temps les fonctions d’aumônier diocésain du Mouvement Chrétien dans le Monde Rural (CMR). Soucieux de participer à la vie de la collectivité, vous assumez des diverses activités, conduite du car scolaire, vendanges, etc.

C’est en 1975 qu’avec Bernard Tourneur et Pierre Bigot, vous arrivez à Jonzac. Vous y suivez une formation d’infirmier en psychiatrie qui vous conduit à travailler pendant 16 ans au Domaine des Fossés à Saint-Martial de Vitaterne. Parallèlement, vous appartenez à l’association Tiers Monde, créée par Jean-Pierre Mariau, qui a établi un partenariat avec le village de la Toden au Burkina Faso.
Vous êtes nommé au Niger en 1991 où l’Eglise vous charge de relancer les mouvements de jeunes réunissant Chrétiens et Musulmans : « Je ne me suis jamais senti en danger. Quand il fallait se rendre à Agadès, dans le Nord, nous étions accompagnés par des militaires. Globalement, la situation y était stable, c’est pourquoi nous avons réussi des actions de rapprochement entre les communautés. De nos jours, ce serait bien différent. J’en profite pour attirer l’attention sur ce prêtre italien qui a été enlevé en septembre 2017 et dont on est toujours sans nouvelles ».

Vous rentrez en France en avril 1998. Vous rejoignez la paroisse du Château d’Oléron où vous restez 20 ans, participant aux activités de la commune et la vie associative. En septembre 2017, vous êtes nommé à Montendre aux côtés du père Morandeau qui est également chargé de Montlieu et Montguyon. Un territoire bien vaste ! Toujours présent et de bonne humeur malgré le poids des ans, vous assurez les messes, enterrements, mariages, baptêmes. Vous garderez un bon souvenir de Montendre où vous avez rencontré une équipe paroissiale active avec laquelle vous avez établi des liens étroits.

Aujourd’hui, 22 septembre, la communauté chrétienne vous rend hommage. Merci pour votre implication, votre générosité, votre humanité et votre bienveillance. Une page se tourne. Dans quelques jours, vous serez nouveau résidant de la maison diocésaine à Saintes où un studio vous est destiné. « A 84 ans, je suis fatigué et j’aspire à me poser et me reposer » dites-vous. Et d’ajouter : « si je suis en forme, je pourrais remplacer des prêtres du département qui auront besoin de moi ». Vous réalisez ainsi cette belle citation de Mère Teresa : “Donne tes mains pour servir et ton cœur pour aimer ” ».

Repas de l'amitié à Croix-Gente (© Bernard Boucherie)