lundi 25 février 2013

Unicognac en Asie,
« le marché où il faut être


Période faste pour les ventes de cognac

Le cognac Jules Gautret, produit par Unicognac, poursuit sur sa lancée. Rencontre avec le directeur général, Michel Villemin, qui envisage une extension de son entreprise située à la sortie de Jonzac, sur la ZI de Saint-Germain de Lusignan.


Le cognac est la liqueur des dieux, dit-on. Ils semblent l’accompagner, en effet, puisque les chiffres réalisés dans ce secteur portent à l’optimisme. Mieux, des niveaux « historiques », entre 21 et 25 millions de caisses, seraient atteints en 2016, selon une étude réalisée par le cabinet conseil Eurogroup. Dans un contexte économique parfois difficile, les deux Charentes tirent leur épingle du jeu ! Le soleil brille sur cette activité qui fait vivre de nombreux exploitants dans la région.

A Jonzac, l’entreprise Unicognac est en pleine ascension. Installée de longue date dans la capitale de la Haute Saintonge, son chiffre d’affaires est de 20,3 millions d’euros. « Nous terminons l’exercice avec une progression de 11,66% » précise Michel Villemin, directeur général. Encore une fois, c’est l’Asie qui apporte de l’oxygène et plus précisément la Chine. Pour pénétrer ce marché, Unicognac a fait appel à la société C and D dont les responsables ont été reçus à la mairie de Jonzac en décembre 2010. « Nos liens se sont renforcés avec l’Empire du Milieu grâce à notre collaboratrice Jian Sun en poste à Shanghai. Elle travaille en étroite relation avec cette société dont le siège social se trouve à Xiamen, ville du Sud Est de la Chine. Avec un CA de cinq milliards d’euros, c’est la première entreprise de la province de Fujian ».

Globalement, le marché asiatique – Chine, Hong Kong, Corée, Japon, Taiwan, Singapour, Macao -  a un fait un bond de 31%. Les résultats sont également bons aux USA (+22,09%) ainsi qu’en France (+23%). « Nous souhaitons poursuivre notre implantation sur le marché asiatique. C’est là où il faut être ! » admet Michel Villemin. Globalement, Unicognac produit 5 millions de bouteilles (cognac, pineau et vins de pays).

Unicognac, une longue histoire !
Stocks insuffisants ?

Si cette croissance est symbole d’expansion, se pose la question des stocks. Permettront-ils de couvrir toute la demande ? Le sujet est d‘autant plus délicat que les eaux de vie vieillissent en chai « plusieurs années, deux au minimum pour le cognac VS, beaucoup plus pour les qualités achetées par les asiatiques ». Il y a donc un roulement. Aujourd’hui, on produit environ 700.000 hectolitres d’alcool pur : « à fin décembre 2013 le total des sorties s'établissait à 513 140 hectolitres d'alcool pur. Le reliquat constitue les stocks ». Au cas où les nouvelles commandes seraient importantes, risquent-ils d’être insuffisants si l’Inde ou le Brésil, pays du Brics (1), augmentent leur consommation ?

Un éventail d'échantillons
Si l'on se fie à l'étude d'Eurogroup, la réponse est clairement non. Dans ces conditions, faudrait-il replanter, c’est-à-dire libérer les droits de plantation ? Les avis divergent.
En effet, en 1992, après l’effondrement du marché japonais, la profession s’est retrouvée dans une phase de surproduction entraînant une baisse des prix et un arrachage massif. A l’époque, le ministre de l’Agriculture et le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, avaient demandé à un ingénieur général de l’Agriculture, M. Zonta, de faire un rapport sur « l’avenir du cognac ». Il avait conclu, sans doute hâtivement, qu’il s’agissait d’un produit « obsolète » et qu’il fallait réduire le vignoble. D’où l’émergence des vins de pays charentais. Dix ans plus tard, la demande américaine d’abord pour des cognacs jeunes qu’on boit le soir dans les discothèques, puis celle des Chinois, amateurs d’eaux de vie vieilles et coûteuses, a renversé le marché.
Toutefois, les viticulteurs savent bien que les arbres ne poussent pas jusqu’au ciel ! Augmenter massivement la production ferait baisser le coût de la matière première, c’est-à-dire du vin. Ce que peuvent souhaiter les négociants, mais sûrement pas eux ! Un équilibre est donc à trouver entre l’offre et la demande dans le cadre d’une discussion interprofessionnelle au sein du BNIC…

Le packaging est différent selon les pays
Sous forme de coopérative

Le principe d’Unicognac, qui fonctionne sous forme de coopérative, est simple : « il s’agit d’écouler la production de nos adhérents, de la mettre en bouteilles et de la commercialiser » explique Michel Villemin. Unicognac achète la quasi-totalité de sa production à la maison-mère, Charentes Alliance, qui regroupe 7000 agriculteurs sur le territoire dont environ 300 viticulteurs en Charente et Charente-Maritime.
Le marché du pineau, quant à lui, subit le contrecoup du cognac. Financièrement, les viticulteurs préfèrent destiner leur récolte à ce produit emblématique que de faire du pineau : « cette attitude peut se comprendre » remarque Michel Villemin. En conséquence, les ventes ont baissé.  le Benelux, le Québec et la France bien sûr restent consommateurs de cet apéritif. Uicognac exporte aussi au Japon, à Taiwan et à Singapour.
En ce qui concerne les vins de pays, Thalassa et Père Fouras, de gros efforts ont été réalisés en matière de vinification. « Ils sont de bonne qualité » assure le directeur d’Unicognac. D’ailleurs, les Chinois en achètent, même s’ils préfèrent le Bordeaux !

En mars prochain, Michel Villemin se rendra en Asie, dont en Chine, une partie du monde qu’il connaît bien. Forte d‘une quarantaine de salariés, Unicognac, unité dynamique de Haute Saintonge, est prête à affronter l’année 2013 ! Une extension des locaux de l’entreprise, située de la ZI de Saint-Germain de Lusignan, est envisagée dans un proche avenir.

1- BRICS est une organisation qui regroupant cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud

• Selon les chiffres du Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC), l'équivalent de 168,5 millions de bouteilles de cognac ont été vendues dans le monde du 1er août 2011 au 31 juillet 2012, soit une progression de 4,3 %. Chiffre d'affaires global de près de 2,4 milliards d'euros, en hausse de 17,3%. Conséquence de cette embellie : les négociants achètent au prix fort la production. Les expéditions de cognac XO (mention indiquant que l'eau-de-vie entrant dans l'assemblage a au moins six ans d'âge) ont progressé en valeur de 22,9 % en un an et celles de VSOP (very superior old plate avec une eau-de-vie d'au moins quatre ans) ont augmenté de 8,6 %. Par contre, les ventes de digestif en Europe ont sérieusement chuté.


Chaque année, Michel Villemin passe environ quatre mois à l’étranger à visiter ses différents clients, de l’Asie aux Etats-Unis.
• En vente

Les anciens bâtiments de l’UCC situés avenue Foch, sur la route d‘Archiac, sont à vendre, bureaux et chais, pour la somme de 500.00 euros. Soit 5000 m2. Cet emplacement, au cœur de Jonzac, pourrait convenir à un projet immobilier par exemple.



 Cognac : Des hauts et parfois des bas…

Depuis des décades, de nombreux pays de par le monde cherchent à exploiter leurs propres vignobles. Pour l’instant, le cognac bénéficie d’une appellation contrôlée. Obtenu ailleurs, cet alcool s’appelle brandy. « Ce ne sont pas les mêmes terroirs et les produits sont inférieurs » remarque Michel Villemin qui souligne au passage la bonne qualité du brandy de Xérès en Espagne.
A l’avenir, la concurrence sera rude, d’autant que les goûts évoluent. S’il faut se réjouir de l’excellent résultat des ventes de cognac, les responsables sont réalistes. Le marché connaît régulièrement des fluctuations !

dimanche 24 février 2013

De la sueur, du sang
et des larmes…


Le 4  janvier 1945, des bombes alliées ont anéanti la ville de Royan. Retour sur un épisode tragique de la Seconde Guerre mondiale. Conférence dimanche 15 mars à 15 h au salon du livre de Chaniers (17)

Au centre d‘une carte postale jaunie, le grand casino de Royan fait rêver ! S’il existait encore, il appartiendrait à n’en pas douter au grand patrimoine national.


Qu’est-il donc arrivé à la perle de l’Atlantique, quatrième ville du département dans les années 20, qui endormait ses nuits dans le jazz et le charleston ? À l’époque, il n’était pas rare d’y croiser des artistes comme Sacha Guitry, Yvonne Printemps et le célèbre photographe Jacques Henri Lartigue : « marée basse, la plage est un immense désert qui s‘étale sans bruit, ni moment, ni couleur jusqu’à l’horizon ». Un univers de légèreté et de bonheur.
Les dieux, dit-on, étaient jaloux de cette ville qui s‘offrait aux plaisirs de la mode. Depuis le XIXe siècle, elle était devenue cité balnéaire et attirait les habitants du département voisin, la Gironde, qui s’y rendaient par bateau.
La Seconde Guerre mondiale a tout balayé comme un château de sable aux fondations incertaines.
Dès juin 1940, les troupes allemandes se sont installées dans Royan. Pour se protéger, elles ont construit les fameux blockhaus, continuité du mur de l’Atlantique, que les baigneurs aperçoivent encore le long de la Grande Côte. Devenus gardiens de l’inutile, ces chiens de garde en béton rappellent le douloureux temps de l’Occupation. En septembre 1944, la poche de Royan abritait quelque 5 000 Allemands commandés par l’amiral Michahelles.

Il faut libérer Royan !

Le général de Gaulle chargea le général de Larminat de cette délicate opération. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Royal Air Force, c’est-à-dire nos alliés anglais, anéantirent la ville le 4 janvier 1945. Des tonnes de bombes tuèrent des civils innocents tandis que les défenses ennemies restèrent intactes. Cette bavure alimenta une violente polémique : « Français, Anglais et Américains se sont accusés mutuellement, personne ne voulant reconnaître officiellement sa responsabilité. Les Royannais estiment que la faute incombe au général de Larminat » remarquent les historiens.


Lors de la libération de Royan, en avril 1945, le cauchemar recommença quand 725 000 litres de napalm furent déversés. Les Américains y utilisaient cette essence gélifiée pour la première fois.
Les survivants de ce bombardement en gardent un souvenir apocalyptique.
Après d’âpres combats, des éléments de la Deuxième Division blindée délivrèrent enfin l’agglomération : « La surface de la ville avait été détruite à 90 % ». D’où ce témoignage qui se passe de commentaires : « Le casino est fendu comme une bonbonnière. Royan a cette liberté des morts. Il y a un bruit de pas sur la route qui sont peut-être de pillards ou de prisonniers évadés. Ou bien des gendarmes qui tapent du pied pour ne pas s’engoncer dans l’absurdité de Royan, pour lutter contre les sottises des ruines ».

Des réfugiés en gare de Saujon
Un tel traumatisme ne s’oublie pas et chaque année, la ville de Royan organise plusieurs cérémonies commémoratives. Témoins de la libération de Royan, les historiens, Yves Delmas, Guy Binot, Samuel Besançon ou August Hampel ont accompli un remarquable travail de mémoire.

  
• La faute à qui ?

S’il est difficile d’accuser une personne en particulier, Guy Binot, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, apporte des éclaircissements.
En fin d’année 1944, les Français demandent un bombardement de la poche de Royan en épargnant les civils. Le 10 décembre, une rencontre a lieu à Cognac entre le général américain Royce et les généraux français Corniglion-Molinier et Larminat. Aucun compte rendu ne relate les propos tenus, si ce n’est que les Américains pensent que les civils royannais seront évacués le 15 décembre. Quelques jours plus tard, Royce demande alors un bombardement. « Town of Royan » : on ne peut être plus explicite. Or, contrairement à ce qui a été avancé, les habitants n’ont pas quitté la ville…

Le 23 décembre, le général Spaatz envoie un télégramme à ses forces. L’attaque est remise à une date ultérieure tandis que le général de Larminat confirme la zone à atteindre qui englobe Royan. Le 4 janvier, la Royal Air Force intervient deux fois à une heure d‘intervalle, lâchant 1 600 tonnes de bombes sur Royan. 500 civils trouvent la mort, autant sont blessés. Le nombre d’Allemands tués est de 45. Restent 1 200 rescapés environ. La ville, quant à elle, est pratiquement détruite. En avril, le napalm anéantit ce qui reste, mais la zone est libérée.


Comme on s’en doute, le bombardement du 4 janvier a suscité de vives réactions, c’est pourquoi les archives militaires ont été interdites pendant trente ans. Le général de Larminat s’est toujours défendu en disant qu’il n’avait jamais demandé le bombardement de Royan. Les alliés, eux, croyaient que la population était à l’abri. Pour Guy Binot, « Larminat s’est peu préoccupé des civils alors que la résistance le renseignait parfaitement ». Par ailleurs, comme le souligne M. Amouroux, de Gaulle voulait une victoire sur le territoire français pour redorer son blason. De tels arguments peuvent sembler discutables aujourd’hui. En 1945, le contexte était bien différent…

Du bombardement de Royan
à l’opération Frankton


Pour sa 5e édition, les samedi 16  mars et dimanche 17  mars prochains, le salon du livre de Chaniers (17) aura pour thème « Les écrivains militaires ». Tout en mettant à l’honneur les auteurs locaux et régionaux, le salon accueillera des écrivains qui ont consacré des ouvrages à des faits historiques, ceux de la Seconde Guerre mondiale en particulier. 

Du lundi 11 mars au dimanche 17 mars, une exposition sur « l’opération Frankton » (opération commando en 1942 dans l’estuaire de la Gironde) se tiendra dans la salle des fêtes. Samedi 16 mars à 15 heures, aura lieu une conférence sur cette fameuse opération commando à la salle municipale.
Le lendemain, dimanche, toujours à 15 h, il sera question du bombardement de la poche de Royan.


• Un circuit de randonnée dans les pas du Commandant Hasler et de Bill William Sparks 

Il y a quelques années, l’Université d’été de Jonzac que présidait Pierre Nivet, avait organisé une série de conférences sur l’opération Frankton, un fait héroïque de la Seconde Guerre mondiale accompli par des soldats de sa Royale Majesté. À bord d’embarcations discrètes, ils firent sauter bateaux et bâtiments allemands qui bloquaient le port de Bordeaux.

Seuls deux survivants parvinrent à s’échapper, le Commandant Hasler et le marin Bill William Sparks. Afin de ne pas se faire repérer, ils empruntèrent de petites routes jusqu’à Ruffec en Charente. Ils furent hébergés durant une nuit chez un résistant au village de Saint-Preuil.

Ce circuit est devenu un sentier de randonnée renommé que sillonnent des marcheurs tout au long de l’année. Les Britanniques, qui n’hésitent à pas faire le déplacement, y viennent nombreux. En effet, si tous nos amis anglais (ou presque) connaissent cet épisode glorieux du passé, il n’en est pas de même des Français qui l’ignorent le plus souvent ! Pour réparer cet oubli, l’association Frankton Souvenir, que préside François Boisnier, a été créée en 2000.

Cérémonie dans les années 2000 en présence de William Sparks, seul survivant de l’opération. Il est aujourd'hui disparu.
 

Pour le 60e anniversaire de ce raid, une manifestation particulière avait été organisée avec, pour invité d’honneur, William Sparks, seul survivant de l’opération. Venu d’Angleterre apporter son témoignage, il avait dévoilé une plaque au village de chez Nâpres en Charente.
Le parcours va de Saint-Genès de Blaye en Gironde jusqu’à Ruffec. Il existe trois itinéraires, sud, centre et nord.

Un groupe d'élèves sur le parcours Frankton
Parmi les participants, Françoise Landreau, professeur d’anglais au CES de Jonzac, et une douzaine d’élèves avaient répondu présent. En matinée, ils avaient accompli le tronçon Léoville/Saint-Germain de Vibrac. Durant l’année scolaire, l’enseignante avait longuement expliqué aux collégiens ce qu’était l’opération Frankton, s’appuyant sur l’étude de deux livres consacrés à cet exploit (non traduits en français) et la projection d’un film réalisé dans les années cinquante. L’action à Bordeaux y est bien détaillée. Par contre, la fuite des rescapés par les Charentes aurait été occultée…
Pour les remercier de leur intérêt et du travail accompli, W. Sparks, âgé de 82 ans, avait enregistré un message sur magnétophone à leur intention. Déclaration que les intéressés écoutèrent avec beaucoup d’émotion. Quand elle devient palpable, l’histoire prend alors tout son sens…

• L’opération Frankton s’est déroulée durant la Seconde Guerre mondiale en décembre 1942.
Il s’agissait, pour un commando anglais, de détruire des bateaux allemands basés à Bordeaux Bassens. Dix hommes en kayaks, des embarcations baptisées « coques de noix », accomplirent cette délicate et dangereuse mission. Si elle fut un succès, elle entraîna la mort de plusieurs soldats. Seuls deux d’entre eux survécurent. Venant de Gironde, les « cockleshell heroes » traversèrent les terres de Saintonge avant de rejoindre la Charente.
 

Cette aventure est très connue outre-Manche. Elle explique la venue, dans les années 2000, de Mark Bentinck. Cet ancien major dans la Royal Navy avait tenu à rendre hommage à ses compatriotes en marchant dans leurs pas. Foulant pour la première fois le sol français, il avait été séduit par les paysages et surtout par le soleil qui avait accompagné les différentes étapes de son périple. Après Blaye, Saint-Ciers, Donnezac, il était arrivé à Villexavier où Pierre Nivet, toujours fidèle au poste, l’attendait. Pour lui, cette marche était symbole de courage et de volonté : « Je pense aux soldats qui n‘ont pas hésité à donner leur vie pour remplir leur objectif. Certains se sont noyés, d’autres ont été arrêtés. Seuls deux ont pu s’échapper et raconter ce qu’ils avaient vécu ». Et d’ajouter : « sur ce parcours, l’ambiance est agréable. Même si je marche seul, des personnes viennent à ma rencontre et font un bout de chemin avec moi. Des membres de l’association Frankton Gironde m’ont rendu visite. À Barbezieux, j’ai rencontré un ancien parachutiste, M. Boisnier, qui a balisé le parcours ».

Que ce chemin de randonnée Frankton  soit emprunté tant par les Anglais que par les Français, que des manifestations communes y soient organisées sont les buts recherchés par les responsables.

• Précision

Le fameux GR Frankton,  prévu dans les années 2000, est toujours sans solution. Le trajet original de 160 km (de St-Genès de Blaye à Ruffec) est impossible à mettre en place car la nature a changé et il faut souvent improviser sur les trois départements concernés, Gironde, Charente Maritime et Charente. Pensez aux parcelles privées ! Le budget nécessaire est conséquent car il s’agit d’un GR à vocation historique et au balisage particulier. L’ancien président de Frankton Souvenir a baissé les bras et la Fédération de randonnée pédestre avec lui. Douze ans après, nous en sommes là !
A la dernière assemblée générale de l‘association, le sujet a été évoqué. Le randonneur et adhérent que je suis déplore cette situation, mais espère encore le voir balisé entièrement sur tout le trajet de repli d’Hasler et Sparks. Je conduis en été des randonnées sur le trajet Pointe de Grave - Soulac où j’explique devant les monuments Frankton l’épopée héroïque de ces jeunes Anglais qui ont laissé leur vie pour la plupart.

Michel Agasse, 17500 Saint-Martial de Vitaterne, adhérent depuis 2000.

François Dagnaud
Un ex Jonzacais maire
du XIXe arrondissement de Paris


François, troisième garçon de la fratrie Dagnaud, porte loin les couleurs de la Haute-Saintonge puisqu’il a été élu maire du XIXe arrondissement de Paris le 4 février dernier. La nouvelle a fait bougrement plaisir à ses parents, bien connus à Jonzac. En effet, son père Raoul a été directeur technique de l’aéroclub durant plusieurs décennies.


Le plus amusant, c’est que François Dagnaud a vécu sa première élection municipale à Jonzac : « C’était en 1983, j’étais étudiant à Bordeaux. J’ai appris que René Marty avait des difficultés à composer sa liste. J’ai donc participé à la campagne, je figurais en 7e ou 8e position. Je me souviens avoir rédigé un article ‘‘avoir vingt ans à Jonzac’’. L’expérience a été sympathique même si nous n’avons pas obtenu un score mirobolant ».

 Il part alors pour Paris. En 1989, il se présente dans le IIe arrondissement où sa liste s’incline. En 1995, il devient conseiller de Paris dans le XIXe arrondissement : « A 33 ans, j’étais le benjamin ! ». En 1997, il est nommé premier adjoint au maire. En 2001, Bertrand Delanoë lui confie une délégation importante qui comprend les ressources humaines et les relations avec les maires des arrondissements. Il faut également mettre en place les 35 heures. En 2008, il a une double délégation : l’organisation du conseil de Paris, la propreté et le traitement des déchets. Ce dernier sujet le passionne puisqu’il est également président du Syctom (syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères de l’agglomération parisienne) qui fédère 84 communes. « C’est un enjeu passionnant » estime-t-il.

Et puis, cerise sur le gâteau en 2013, il a été désigné par ses pairs maire du XIXe arrondissement après la démission du sénateur maire Roger Madec.
Dans la perspective des municipales de 2014, Anne Hidalgo (qui pourrait succéder à Bertrand Delanoë) a demandé à François Dagnaud de présider le conseil stratégique de sa campagne. Depuis 2007, il est le suppléant du député Jean-Christophe Cambadélis. « La vie politique est exigeante, je la vis à 200 %. Elle requiert beaucoup d’énergie » avoue-t-il.
Bien qu’éloigné de la Charente-Maritime, cet homme de gauche garde la Saintonge dans son cœur : « Dès que j’en ai l’occasion, je viens en famille rendre visite à mes parents. Ici, sont mes vraies racines ! ».

Animateur
auprès des personnes âgées :
Une formation à découvrir


Beaucoup de métiers restent à inventer, dit-on. Parmi les formations innovantes, l’animation en gérontologie est proposée par la Maison Familiale et Rurale de Chevanceaux (17). La nouvelle session se trouvait dernièrement dans les studios de Radio Cadence Musique à Cercoux. 


Ils sont sept à composer cette nouvelle session. Sept à venir d’horizons différents dans le cadre d’une reconversion. Encadrés par Isabelle Paquereau, ils étaient invités vendredi matin à s’exprimer devant les auditeurs de RCM. Un véritable exercice de style pour ces stagiaires qui n’ont pas forcément l’habitude de la communication. Et par la même occasion, ils ont accepté de répondre à nos questions !
Créée en 2009, cette formation de 14 mois est validée par une certification professionnelle. En mai prochain, le jury, présidé par le docteur Moreau, médecin coordinateur, interrogera chacun d’entre eux sur ses motivations et la volonté qui l’a poussé à choisir cette filière. Car l’animation auprès des personnes âgées est récente et le Pôle emploi « l’a longtemps ignorée ».
L’allongement de la vie fait que de nombreux papis et mamies viennent vivre en Ehpad ou en maisons de retraite. Les journées peuvent y être longues, d’autant que certains occupants, en raison de leurs pathologies, manquent de mobilité.
Le rôle de l’animateur est alors de s’insérer dans le projet d’établissement en proposant des activités tant à l’intérieur qu’au dehors, en fonction de leurs goûts et de leur état de santé. Dans ces milieux qui semblent tristes quand on y pénètre, « il y a beaucoup de travail à faire » estiment les professionnels. Actuellement, ce sont généralement des intervenants extérieurs qui se chargent de donner un peu de gaieté aux anciens.


Des parcours différents 

« Nous sommes à la quatrième promotion » indique Isabelle Paquereau. Devant les micros de RCM, tous regardent leurs notes car ils seront appelés à exprimer leurs sentiments, à dire pourquoi ils ont opté pour un autre plan de carrière.

• Dominique a 54 ans, elle travaillait dans la restauration avant de pointer au chômage. Aujourd’hui, elle est employée à l’Ehpad de Bourg Nouveau, à Jonzac. Cette formation est faite en partenariat avec son employeur : « notre rôle n’est pas celui des aides-soignantes. Nous sommes là pour distraire les personnes âgées, les comprendre, les écouter, leur inspirer confiance ». 

Christelle habite Saint-André de Cubzac. À 42 ans, elle a un parcours diversifié dont un emploi d‘ambulancière. Licenciée pour raison de santé, elle cherche une voie nouvelle en faisant une remise à niveau : « il s’agit de développer des liens, de redonner espoir à des pensionnaires qui peuvent souffrir de la solitude ».

• Alexia est la plus jeune. Elle vit à Saint-Bonnet sur Gironde, « il y a six que j’ai quitté l’école » dit-elle. Elle a travaillé au centre de loisirs de Jonzac et lors d’un remplacement à la MFR, elle a eu connaissance de cette filière.

• Domiciliée à Saint-Jean-d’Angély, Nicole a 55 ans. Licenciée du Centre Leclerc de Rochefort pour raison de santé, elle est agent de service dans une maison de retraite : « j’ai fait de nombreuses démarches avant de découvrir cette opportunité. Je souhaite offrir une meilleure qualité de vie à nos aînés ». 

Bernadette est dans le bain puisqu’elle est au service d’un Ehpad depuis un certain nombre d’années. Cette formation lui ouvre de nouvelles perspectives. Seule difficulté, la distance à parcourir entre Villedoux et à Chevanceaux !

Aline est aussi éloignée. Elle vient de l’Île d’Oléron. Après un burn out, elle a choisi une autre direction (elle s’occupait d’adultes handicapés).

• Enfin, seul homme parmi ces dames, Pierre-Jacques est agent hospitalier à Jonzac. Il y a longtemps que cette reconversion lui courait dans la tête. Il a découvert la filière par hasard. « Personnellement, j’aime la musique, la peinture, le théâtre ; j’ai des engagements dans la vie associative et publique. J’ai envie de me rendre utile. Les personnes âgées ont besoin de s‘évader de leur quotidien. Les malades d’Alzheimer méritent toute notre attention » explique-t-il.

Les cours, d’une durée de 830 heures, se déroulent à Chevanceaux, dans locaux de la MFR. Les frais d’inscription approchent les 10 000 euros. « Il existe de nombreuses possibilités : formation continue des entreprises, aide de la Région, du Pôle emploi. Chaque cas est particulier » souligne Isabelle Paquereau. Au sein de leurs familles, certains ont dû faire des concessions pour concrétiser leur projet. Pour la majorité d’entre eux, reprendre le chemin de l’école les a peu inquiétés. Les uns avaient peur de ne pas réussir. D’autres, déjà dans la vie active, ne se voyaient pas en étudiant.


La suite a démontré le contraire. Le groupe est soudé, s’enrichissant de ses différences. Leur nom de baptême « Les Chambouletout » démontre, précisément, que la démarche n’est pas évidente. Ils veulent se surpasser pour eux-mêmes et leur entourage. C’est ça leur challenge ! Nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance !

René Caillié, une vie pour Tombouctou, la ville mythique du Mali

Explorateur, René Caillié a été le premier Européen à revenir vivant de Tombouctou, la ville mythique du Mali. Il est ainsi entré dans la légende. Au péril de sa vie, il a traversé le désert et la Méditerranée pour rejoindre la France et apporter son témoignage devant les membres de la Société de Géographie. Dernièrement à l’Abbaye aux Dames de Saintes, Alain Quella-Villéger, universitaire et membre de l’Académie de Saintonge, a conté la vie étonnante de cet homme qui s'était installé en Charente-Maritime… 


Alors que le Président de la République, François Hollande, a été accueilli comme « un sauveur » par les habitants de Tombouctou, évoquer la mémoire de René Caillié est un retour aux sources ! Alain Quella-Villéger lui a consacré deux ouvrages. L’écrivain a délaissé l’exubérant Pierre Loti pour s’intéresser à cet homme simple et discret, extraordinairement volontaire, que Jules Verne a qualifié de « plus intrépide voyageur des temps modernes ».
 En fait, rien ne prédestinait René Caillié à entrer dans le livre des records. Son histoire est particulièrement attachante parce qu’elle est exemplaire. Sa réussite, René Caillié ne la doit qu’à sa volonté, sa force de conviction et à ses qualités d’adaptation.

Un père bagnard : quelle galère… 

Il naît en 1799 à Mauzé-sur-le-Mignon dans un milieu modeste. Accusé de vol, son père boulanger est condamné au bagne de Rochefort (à la suite d’un jugement bâclé). René Caillié a sept ans quand il meurt et 11 ans quand sa mère est mise en terre. Longtemps, il cachera ses origines et dira qu’il est orphelin. Il changera également plusieurs fois l’orthographe de son nom de famille qui oscillera en Caillié et Caillé.
Dans ce contexte difficile, une chose semble évidente : l’adolescent veut écrire sa propre histoire et se débarrasser des fers qui ont enchaîné le créateur de ses jours.
 Il quitte Mauzé à l’âge de 16 ans. « Ce n’est pas par hasard. Sur la route des diligences La Rochelle-Paris, Mauzé est proche des ports ». Il n’a pas un sou. Après avoir appris le métier de cordonnier, il préfère prendre la mer.
En 1816, il embarque sur le « Loire » où il est domestique. Cette frégate fait partie d’une expédition qui part pour le Sénégal reprendre le comptoir de Saint-Louis. La Méduse, qui connaîtra un destin funeste sur le banc d’Arguin, en fait partie. Fort heureusement, René Caillié n’est pas à son bord et il découvre l’Afrique. Il y fait ses premières rencontres : « j’ai la conviction qu’il était brillant. Son intelligence était supérieure à la moyenne. Il était observateur et apprenait les langues avec une grande facilité » estime Alain Quella-Villéger. La navigation lui plaît et il se rend aux Antilles. Durant une période, il se livre au commerce avec une maison spécialisée dans l’import/export. De son passage à Lorient, on sait bien peu de choses : « il y a un grand blanc que ne comblent pas les archives, détruites durant la Seconde Guerre mondiale ».

René Caillié : L'enfant de Mauzé prendra sa revanche sur la vie en étant le premier à entrer dans Tombouctou
En 1824, endurci, il repart pour la troisième fois en Afrique. A-t-il un projet d’exploration ? On l’ignore car il existe peu de témoignages à son sujet. Pour se faire accepter dans cette partie du monde, il est conscient que la religion est importante. Il fait alors un stage d’apprentissage du Coran au sud de la Mauritanie. Il en profite pour aller à la rencontre des peuples qu’il croise sur son chemin. Personne ne le juge. Il est anonyme, presque transparent et cette situation lui convient…

Une récompense de 10.000 francs or 

Pourquoi reste-t-il au Sénégal ? En 1825, il apprend que l’éminente Société de Géographie offre la somme de 10 000 francs or au premier Européen qui entrera dans Tombouctou, interdite aux chrétiens. En effet, cette ville du désert apparaît comme un Eldorado aux yeux des Occidentaux qui voudraient bien commercer avec elle.

Au XIXe siècle, la richesse passée de Tombouctou fait encore rêver les Occidentaux
Les objectifs poursuivis à cette époque n’ont pas réellement changé. De nos jours, le sous-sol du Mali, riche en pétrole, gaz, or et uranium, intéresse fort Français et Anglais ! René Caillié veut relever le défi. En effet, du XIIIe au XVIe siècles, Tombouctou était la ville des échanges commerciaux et le point stratégique par lequel transitaient les caravanes. Mieux, la vie intellectuelle y était remarquable, réunissant de nombreux savants venus de tout le Maghreb et d’Espagne. Des échanges avaient lieu avec les grandes universités étrangères, Le Caire ou Damas. À une époque, on comptait près de 20 000 étudiants pour une population de 80 000 habitants, dit-on ! Les manuscrits s’y comptaient par milliers (ceux que les phalanges islamistes ont voulu détruire récemment).


René Caillié n’ignore pas l’aura qui entoure la cité des sables : il l’imagine prospère. Il n’est pas le seul à vouloir tenter sa chance. Les Britanniques sont sur les rangs et se transforment en chasseurs de prime. « L’argent n’est pas le motif premier que poursuit Caillié » estime Alain Quella-Villéger. Il s’agit d’une sorte de "challenge".
 Pour s’y rendre, il a besoin d‘argent. Il contacte des responsables français qui l’éconduisent. Pourquoi l’aideraient-il ? Il s’adresse alors aux Anglais en Sierra Leone. Ceux-ci se montrent plus compréhensifs. Quand il se sent prêt, il lève le camp en 1827 et organise son voyage au fur et à mesure.
Le meilleur moyen pour se déplacer est de se joindre aux caravanes. Il raconte « qu’il a été enlevé par les troupes de Napoléon en Égypte, qu’il a vécu en France pour revenir en Afrique avec un marchand. Il veut retourner où il vivait enfant ». Et il ajoute qu’il est un bon musulman.
Son périple dure un an jusqu’en 1828. Parti de Boké en Guinée, il passe par la Côte d’Ivoire avant d’atteindre Tombouctou où il entre vêtu en mendiant. Pour lui, c’est la déception. La ville tombe en ruine et n’a rien à voir avec la fameuse perle du désert. Il apprend que l’Anglais Gordon Laing l’y a précédé, peu de temps avant d’être assassiné.
Conscient des dangers qui le guettent, René Caillié ne s’attarde pas à Tombouctou et repart avec une grande caravane de sel : « il prend le taxi qui passe en quelque sorte. Il doit maintenant revenir en France »… 


Reconnu par les Français, contesté par les Anglais 

La traversée Sud/Nord du désert est très éprouvante. De plus, pour être crédible, il doit s’adapter en fonction des circonstances. Tant mieux pour lui, il est "caméléon" ! À l’Ambassade de France à Tanger, il entre en contact avec Jacques-Denis Delaporte. Le diplomate, homme perspicace et cultivé, réfléchit à la manière de l’exfiltrer.
Déguisé en imam algérien, René Caillié finit par rejoindre Toulon où il subit la quarantaine. Désormais, il n’a qu’un but : se rendre à Paris auprès de la Société de Géographie. Reprenant son identité, il sait que la partie sera difficile. Il n’est pas scientifique, n’a aucune relation et son milieu social ne plaide pas en sa faveur.
Les documents dont il dispose sont rares : en effet, il ne devait pas attirer l’attention sous peine d’être traité d’espion. Certains responsables lui font confiance. Le président Jomard, égyptologue renommé, croit en lui. René Caillié est invité à décrire son périple devant un jury d’experts. La présentation de Tombouctou déçoit l’assemblée. « Caillié se bat pour convaincre son auditoire même s'il casse la machine à rêves. Il a rapporté de nombreuses informations sur les ethnies, la végétation, les langues, les itinéraires à emprunter. Il a fait des croquis, dont celui de la ville et la maison dans laquelle il était hébergé à Tombouctou. Il est également soucieux de la condition des femmes. Dans son ouvrage, il ne parle pas d’Afrique, mais des Afriques » déclare Alain Quella-Villéger. Bien sûr, les Anglais sont furieux qu’on leur ait coupé l’herbe sous le pied. N’oublions pas qu’ils ont aidé Caillié en Sierra Leone ! Ils tentent de discréditer l’explorateur français qui se défend ardemment contre leurs attaques.
En 1830, il publie enfin le Journal d’un voyage à Tombouctou et à Djenné, dans l’Afrique centrale, précédé d’observations faites chez les Maures Braknas, les Nalous et autres peuples pendant les années 1824, 1825, 1826, 1827, 1828. Le concours d’Edme François Jomard lui assure une grande renommée.
La voilà sa revanche sur la vie, cette aventure courageuse, cette entrée dans la cour des grands. Il n’est plus « le pauvre drôle de Mauzé, fils de bagnard », mais un homme qui a réussi là où tant d’autres ont échoué…

 En 1832, René Caillié quitte Paris pour Beurlay, en Charente Inférieure, où il achète une grande demeure entourée de terres. En 1836, il s’installe avec sa femme et ses enfants à Champagne (l’actuelle Gripperie Saint-Symphorien). « Ce choix peut surprendre en ce sens où la propriété se trouve au milieu des marais. Caillié n’était pas en excellente santé, il aurait pu choisir un autre lieu » estime Alain Quella-Villéger. Il devient maire de la commune avant de démissionner.

Sa vie s’arrête en 1838, à l’âge de 39 ans. Il est inhumé à Pont l’Abbé d’Arnoult. « Il rêvait de retourner en Afrique. Ce n‘était plus possible dans les conditions qu’il avait connues précédemment ». Ainsi disparut, un peu tristement, celui dont le nom est associé pour toujours à la cité aux 333 saints.

Félix Dubois, grand reporter et explorateur de Panama à Tamanrasset, a immortalisé Tombouctou après René Caillié...
• Mauzé sur le Mignon, la ville natale de René Caillié, l’a tiré de l’oubli. Elle organise chaque année une grande fête en son honneur avec prix aux meilleurs récits de voyages et attribution d’une bourse de l’aventure. La ville de Saintes est également jumelée à Tombouctou.

 • Les impressions de René Caillié sur Tombouctou (extraits)

« Je m’étais fait de la grandeur et de la richesse de cette ville une tout autre idée : elle n’offre, au premier aspect, qu’un amas de maisons en terre, mal construites ; dans toutes les directions, on ne voit que des plaines immenses de sable mouvant, d’un blanc tirant sur le jaune, et de la plus grande aridité. La ville de Tombouctou forme une espèce de triangle ; les maisons sont grandes, peu élevées et n’ont qu’un rez-de-chaussée ; dans quelques-unes on a élevé un cabinet au-dessus de la porte d’entrée. Elles sont construites en briques de forme ronde, roulées dans les mains et séchées au soleil ; les murs ressemblent à la hauteur près à ceux de Djenné. Les rues de Tombouctou sont propres et assez larges pour y laisser passer trois cavaliers de front ; en dedans et en dehors, on voit beaucoup de cases en paille, de forme presque ronde, comme celles des Foulahs pasteurs ; elles servent de logement aux pauvres et aux esclaves qui vendent des marchandises pour le compte de leurs maîtres. Tombouctou renferme sept mosquées, dont deux grandes, qui sont surmontées chacune d’une tour en brique, dans laquelle on monte par un escalier intérieur. Cette ville mystérieuse qui, depuis des siècles, occupait les savants, et sur la population de laquelle on se formait des idées si exagérées, comme sur sa civilisation et son commerce avec tout l’intérieur du Soudan, est située dans une immense plaine de sable blanc et mouvant, sur lequel il ne croît que de frêles arbrisseaux rabougris ».

Nol au Mali :
La culture en réponse à la guerre


Comment réagir à l’atrocité de la guerre ? Lors d’un récent séjour au Mali, Nol, président de l’association jonzacaise Humour et Vigne, a établi un partenariat avec les artistes du Centre culturel de Bamako. 

Pour les fêtes de Noël, quand la froidure s’installe, Nol rêve de soleil. Quelle bonne idée que d’aller au Mali chez son fils Nels et sa belle-fille Rokia, les heureux parents du petit Daoud ! Quand Nol a pris son billet d’avion, il ignorait que la France y interviendrait militairement.  « Autrefois, Nels vendait des bijoux en argent réalisés par les Touaregs. Depuis, il s’est installé à Bamako où il a créé une petite entreprise. Il se plaît beaucoup dans ce pays » déclare-t-il.
Cet artiste, que les Jonzacais connaissent bien puisqu’il préside aux destinées d’Humour et Vigne, ne s’attendait pas à ce que son voyage d’agrément se transforme en aventure et finalement en témoignage.

 De notre envoyé spécial au Mali ! 

« Dans le Nord, c’est la famine, il n’y a plus de touristes. Ils risquent à tout moment un enlèvement. Plus de 40.000 réfugiés sont arrivés à Bamako pour se soustraire à la Charia, la loi islamique. Ils ne pouvaient plus faire de musique, danser, boire du thé devant leurs portes. Certains ont eu les pieds et les mains coupés ; les femmes ont été flagellées parce qu’elles n’étaient pas habillées correctement ou qu’elles étaient maquillées » explique Nol, peu habitué à un pareil traitement.
Il y a bientôt un an, des membres d’Aqmi (al-Qaida au Maghreb islamique) et des touaregs se sont unis pour s’emparer des trois villes du Nord : Goa, Tombouctou et Kidal. L’armée malienne s’est inclinée devant ces mercenaires armés par les arsenaux lybiens (eux-mêmes alimentés par des livraisons faites par la France à la Lybie pour combattre le régime de Kadhafi).
Preneurs d’otages et trafiquants en tous genres, ces guerriers constituaient une menace pour l’unité du Mali, d’autant que le sous-sol de cette terre africaine, riche en pétrole, gaz, uranium et or, intéresse les grandes puissances.

Craignant que la rébellion ne s’étende, le président Hollande est entré en guerre, « la France étant l’alliée historique du Mali ». Laissées par ses grands alliés de l’Otan, les troupes tricolores ont été rejointes par des soldats tchadiens et d’autres unités venant de pays limitrophes. Gao et Tombouctou ont finalement été libérées du joug des islamistes. « Des forces spéciales, avions de chasse, hélicoptères ont été déployés pour reprendre le contrôle de la zone. Les populations concernées disent : merci la France ! Nos drapeaux sont aussi nombreux que ceux des Maliens. La joie exprimée est touchante. J’ai vu des femmes jeter leurs voiles, elles respiraient ! ». Toutefois, Nol craint pour les lendemains : « les Français libèrent et les Maliens prennent position. Il pourrait y avoir des règlements de compte entre habitants comme chez nous à la Libération ». Et d’ajouter « Le Mali a beaucoup souffert. Prenons l’exemple des Dogons. Ces combats ont fait fuir les étrangers et actuellement, ce peuple meurt de faim. Cette guerre laissera des traces. Tant que les Français seront sur place pour assurer la sécurité, il n’y aura pas de problème. Après leur départ, la suite risque d’être compliquée »… 

Dans les rues de Bamako
 

Une exposition au centre culturel de Bamako 

A Bamako, Nol a tissé des liens avec le centre culturel Médina qui souffre, période oblige, d’importantes restrictions budgétaires. « J’ai expliqué l’action que nous conduisons à Jonzac dans le cadre d’Humour et Vigne en exposant des artistes du monde entier sur le thème de l’humour et de la vigne. Avec des dessinateurs de presse, des graphistes et des étudiants maliens, nous avons élaboré un projet commun. Certains m’ont expliqué qu’il était difficile, par les temps qui courent, de publier des caricatures. L’un d’eux avait même reçu des menaces ».


Comment se défendre contre la guerre et l’intolérance ? Nol estime que la culture apporte la meilleure réponse : « Nous avons opté pour une œuvre collective parce que le dessin est plus parlant que les mots. Ils aiment bien ajouter des bulles à leurs croquis. J’ai eu un certain mal à leur faire admettre que la plus grande force d’un dessin, c’est précisément quand il est épuré ! ». Les travaux ont été présentés officiellement au public. Un succès.

La culture en réponse à la guerre...
Nol a tissé un partenariat avec le centre culturel Médina
« J’avais apporté du matériel. Cette main tendue est symbole d’espoir. J’ai contacté la Bibliothèque Nationale pour lui demander si elle pouvait leur envoyer des livres. Ils auraient également besoin d’ordinateurs. L’échange que j’ai eu est enrichissant. En concrétisant avec eux cette exposition, ils ont senti qu’ils n’étaient pas seuls, qu’on s’intéressait à leurs talents respectifs. Malgré leur misère, ils font preuve d’initiative ». 

Une œuvre collective en hommage à la paix
Nol garde de ce séjour un excellent souvenir. De retour en Haute-Saintonge, il pense à l’avenir de sa propre association Humour et Vigne : « Nous allons faire un récapitulatif de nos dix biennales qui s’étalent sur vingt ans. Que de grands artistes invités ! Les expos itinérantes marchent bien et elles ont drainé en 2012 quelque 10.000 visiteurs. En juin prochain, nous serons en Belgique ».
Outre le Mali, un nouveau partenariat s’est créé avec la Chine. En août, Nol est d’ailleurs invité au festival de la bande dessinée de Guiyang. Il sera alors bien loin de Bamako…

• Moussa ag Assarid : Un touareg à Cozes ! 

Le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), composé de Touaregs, qui a pris le contrôle des villes de Kidal et de Léré, se dit prêt à négocier avec les autorités à Bamako. Son porte-parole en France, Moussa ag Assarid, n’est pas inconnu des Saintongeais puisqu’il a résidé un certain temps en Saintonge, du côté de Talmont. Il y a quelques années, il a participé au festival Plein Sud de Cozes où il présentait son ouvrage « Y'a pas d'embouteillage dans le désert ».
Il vit actuellement à Angers. Selon lui, « Le MNLA est un mouvement dont sont issues toutes les communautés de l’Azawad. Nous voulons que les régions du Nord Mali soient développées ». La paix durable au Mali dépendra sans doute du terrain d’entente qui sera trouvé entre le gouvernement et les Touaregs.
Pour l’instant, les autorités maliennes et françaises ont rejeté la revendication du MNLA de créer un état indépendant de l’Azawad (territoire du Nord presque entièrement désertique recouvrant des zones saharienne et sahélienne) au nom de l’unité territoriale du Mali.


• La menace des ceintures d’explosifs  

Depuis la visite de François Hollande au Mali, époque où l’on pensait que ce conflit serait de courte durée, la guerre a pris un nouveau tournant. Dans le Nord, l’armée malienne doit faire face à un ennemi bien équipé en armements divers et variés, la principale menace étant les engins explosifs artisanaux (ceintures).
Les forces françaises s’inquiètent de la découverte d’IED (Improvised Explosive Device) comme c'était le cas en Afghanistan. La mise en place de systèmes télécommandés avec des téléphones portables constitue une véritable menace pour la population...

Combien de temps cette guerre durera-t-elle ?...

Français et fiers de l’être !


Début février, Jean-Philippe Aurignac, sous-préfet de Jonzac, a présidé la cérémonie d’accueil dans la nationalité française de dix nouveaux citoyens. 

 

Cet acte solennel, toujours émouvant, a consacré un long parcours au terme duquel chaque nouveau Français a fait le choix d’adopter « les principes essentiels qui régissent la vie familiale en France, pays d’accueil ». 

Le discours d'accueil de Philippe Aurignac
Ces personnes natives d’Afrique, du Liban, de Madagascar ou d’Ukraine, Jean-Philippe Aurignac les a reçues lors d’une sympathique manifestation organisée dans les salons de la sous-préfecture. Elles ont fondé un foyer le plus souvent et choisi de s’installer en Haute Saintonge. C’est avec plaisir que la communauté les accueille : « Celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit » écrivait Saint-Exupéry.

Une sympathique manifestation dans les salons de la sous-préfecture
 En vrai pédagogue (n’oublions pas qu’il a enseigné à Sciences Po Bordeaux), le sous-préfet a rappelé ce qu’étaient les valeurs de la République. Il avait devant lui les enfants du cours moyen 2e année de l’école André Malraux.

  
Bien qu’un peu émus, les élèves, attentifs, ont répondu à ses questions. La France ne commence pas à Clovis. C’est une vieille nation née d’un brassage de populations. Liberté, égalité, fraternité constituent les fondements de la République. En son sein, chaque citoyen a des droits, mais également des devoirs. Le libre exercice des cultes y est permis.

Les élèves dirigés par Yvon Chevalier
Ce bel exposé d’instruction civique se termina par la Marseillaise chantée par la chorale sous le regard attendri de l’assistance, de l’inspectrice et des enseignants.
Suivit une dégustation de spécialités venant des quatre coins du monde et préparées par nos nouvelles compatriotes. Une agréable façon de voyager tous ensemble !

Philippe Aurignac et les élèves de l'école primaire
Ont été naturalisés : Mina Arnaud (Maroc) de Saint-Martin de Coux, Karima Bonet (Maroc) de Sousmoulins, Iryna Bruneteau (Ukraine) de Germignac, Rose Caduceau (Cameroun) de Saint-Hilaire du Bois, Mouhamed Gning (Sénégal) de Montendre, Charbel Khoury (Liban) de Jonzac, Hafida Lecocq (Maroc) de Jonzac, Camille Publie (Sénégal) d’Ozillac, Suzanne Villelégier (Madagascar) de Saint-Dizant du Gua et Samir Zaroual (Algérie) de Corignac.

La photo "souvenir" !

Témoignages 


• Rose Caduceau : la France, c’est ma terre d’accueil

C’est en 2006 que Rose Caduceau a rencontré son mari. « Native du Cameroun, j’ai découvert la France voici une dizaine d’années. Le pays m’a plu, j’y suis donc restée. Avant la Charente-Maritime, je vivais à Bordeaux. J’ai rencontré son mari par le biais d’une agence matrimoniale. Nous avons vécu ensemble avant de nous marier en 2007 à Bussac-Forêt. Depuis, nous nous sommes installés à Saint-Hilaire du Bois. Nous avons un enfant. En fait, nous en avons trois, car nous en avions chacun un avant de nous rencontrer ! Nous sommes une famille recomposée. Mon mari est agent à la centrale de Braud Saint-Louis et moi, je travaille comme assistante de vie à domicile. J’apporte un brin de soleil aux personnes âgées ».
Rose est fière de devenir française : « Je suis émue en pensant à la cérémonie de vendredi ». Mais que pense-t-elle des Saintongeais ? Elle estime qu’ils sont plus réservés que les Bordelais qui lui semblent plus accueillants. D’une nature ouverte, Rose s’intéresse à l’actualité : « j’aime la lecture, la presse ». Quant au climat pluvieux de Saintonge, elle fait avec : « le soleil du Cameroun ne me manque pas trop. On finit par se faire aux quatre saisons » avoue-t-elle en riant.

• Hafida Lecocq : du Maroc à Jonzac 

 D’origine marocaine, Hafida est née à Benslimane : « avec mon mari, nous nous sommes rencontrés sur internet le 14 février, le jour de la Saint-Valentin. Je vivais au Maroc, lui en France. Nous avons commencé à correspondre, échangé des photos, écrit des messages. En avril, il est venu me voir et nous avons poursuivi cette relation. L’ambassade a donné son accord pour que nous puissions nous marier. Notre union a eu lieu au Maroc et notre mariage a été reconnu en France. Nous habitons à Jonzac depuis 2007. La première fois que je suis venue en France, ma mère m’accompagnait. Je ne voulais pas y venir toute seule. Elle est retournée au Maroc avant de revenir ici pour organiser la fête de mariage. J’ai fait la connaissance avec ma belle-famille, les frères et les sœurs de mon époux, ses cousins et neveux. C’est une grande famille. J’ai moi-même des frères et des sœurs. Je travaille aux Antilles de Jonzac comme agent d’entretien. Devenir française est pour un beau moment : mon mari est français et je suis comme mon mari ! J’aime la ville de Jonzac, c’est tranquille. Je vivais autrefois dans une petite ville comme celle-ci. J’ai des voisins sympas. Les Jonzacais sont des gens bien. J’espère qu’un jour, je pourrai reprendre mon ancien métier, j‘étais coiffeuse »

• Irina Bruneteau : de l’Ukraine à Germignac 

Irina est ukrainienne. Elle a rencontré son époux il y a six ans. « J’ai eu beaucoup de chance. Mon mari, qui est agriculteur, est un homme gentil, agréable ». Elle a quitté son pays en sachant qu’une nouvelle vie s’ouvrait devant elle. Elle a laissé dans sa terre natale ses enfants et ses deux petits-enfants : « je suis deux fois grand-mère ! » dit-elle avec plaisir.
Aujourd’hui, Irina travaille pour la mairie de Germignac. Elle est heureuse de devenir française : « je ne veux pas être une étrangère aux yeux de mon entourage et de mes amis. Je me sens bien ici avec ma famille ». 

 • Camille Sophie Publie : Du Sénégal à Ozillac

Camille Sophie Publie est née au Sénégal. Elle a rencontré son futur mari alors qu’il était en vacances dans son pays. C’était à Saly en 2006. « Nous avons sympathisé. J’ai alors quitté ma famille pour le rejoindre et nous nous sommes mariés ». Ils vivent à Ozillac (la belle-mère de Camille Sophie n’est autre que le premier magistrat de la commune). Tandis que son époux est magasinier à Charentes-Alliance, elle travaille au domaine du Closne pendant l’été. Ils ont un petit garçon Maxime. « Etre naturalisée française représente beaucoup pour moi. J’aurai les mêmes droits que mon mari et mon enfant, c’est important d’appartenir à la même nation ». Camille Sophie avoue tout de même que le climat lui a posé problème : « quand on arrive d’un pays chaud, on a tout le temps froid ». Mais on finit par s’habituer. Et puis, tous les ans, elle retourne dans son pays natal…

• Suzanne se sent bien en Haute Saintonge ! 

Originaire de Madagasar, Suzanne Villelégier a rencontré son futur époux en 2003 un dimanche à la plage : « Le week-end, nous allons nous baigner. Ce jour-là, j’étais avec ma sœur. Jacques était là. Nous avons discuté, il m’a posé des questions personnelles. A cette époque, je travaillais au Bureau auxiliaire maritime de Madagascar ». Le couple tombe amoureux. Jacques repart en France.
L’année suivante, il revient à Madagascar et revoit Suzanne. Il passe des vacances avec sa famille. « On s’est mariés le 30 décembre 2006. Maintenant, nous habitons à Saint-Dizant du Gua ». Si son époux est retraité, elle aime l’activité et travaille actuellement dans les vignes. « J’adore la France. Madagascar ne me manque pas. Je suis contente de vivre avec Jacques parce que toute sa famille m’accepte. On s’entend bien. J’apprécie la nature, faire mon jardin. J’aide mon mari chaque fois que je le peux ; j’aime me rendre utile ! ».

vendredi 8 février 2013

Saint-Georges de Didonne :
2013 sera riche en débats


Vendredi 8 février à 19 h, le conseil municipal procédera à l'élection du nouveau maire, Jean-Marc Bouffard - dont la liste a été élue dès le premier tour dimanche dernier - et ses huit adjoints.

• Françoise Brouard, ancien maire, communique : 

 J’ai eu le grand honneur d’être votre Maire pendant trois ans et je remercie les Saint-Georgeais qui m’ont fait confiance dimanche dernier. J’ai servi notre commune de tout mon cœur et j’ai la sincère conviction d’avoir fait de mon mieux pour améliorer tout ce qui pouvait l’être dans le temps qui m’était donné. Afin d’accélérer le développement de notre cité et d’assurer le bien-être de tous ses habitants, je me suis totalement investie dans la gestion de nombreux et souvent complexes dossiers. 

L’urgence à résoudre certains problèmes prioritaires et à pérenniser un fonctionnement satisfaisant pour tous les services municipaux, après les disfonctionnements de l’année 2009, m’ont accaparée durant ces trois années. En dépit de la stratégie d’obstruction et de désinformation de l’opposition municipale, 2013 sera une année d’éclosions qui verra se concrétiser les projets que nous avons préparés, parmi lesquels : la révision du PLU afin de concilier développement et maintien d’une qualité de vie reconnue ; l’audit général de la voirie afin d’équilibrer les investissements entre le front de mer et les autres quartiers de la commune ; la garantie d’une plage propre grâce à la rénovation du réseau d’eaux pluviales. 

J’ai la conviction que le bilan de mon action sera reconnu par toutes et tous comme positif et que les projets lancés permettront de dynamiser notre ville. Le nouveau Maire, élu par la majorité d’entre vous, va prendre ses fonctions jusqu’en mars 2014, échéance nationale des prochaines élections municipales. L’année 2013 sera donc une année électorale riche en débats qui nous permettront de nous retrouver encore plus nombreux aux urnes dans un an afin de choisir une équipe municipale pour les six années suivantes. 

Nous partageons toutes et tous l’amour de Saint-Georges-de-Didonne. Je reste au service de notre commune et je vous remercie encore de votre confiance qui a été mon plus précieux soutien.

dimanche 3 février 2013

Saint Georges de Didonne :
La liste Bouffard élue
dès le premier tour


Dimanche 3 février. Cette élection municipale n'a pas mobilisé les électeurs qui ne sont que 52% à avoir participé au scrutin.
La liste du maire sortant, Françoise Brouard, s'est inclinée devant celle de Jean-Marc Bouffard, son principal opposant depuis des mois.
Jean-Marc Bouffard arrive donc en tête avec 53,64% des suffrages contre 35,51% à Françoise Brouard. La liste de Danièle Coudert ne recueille que 10,89% des voix.
Le nombre de conseillers de Jean-Marc Bouffard devrait être de 23, Mme Brouard 5 et 1 sur la liste Coudert.
La victoire, dès le premier tour, de Jean-Marc Bouffard porte un coup à Dominique Bussereau, président du Conseil général et ancien maire de Saint-Georges de Didonne. Jean-Marc Bouffard, qui deviendra maire dans un proche avenir, aura donc un an pour convaincre les habitants de la station balnéaire en attendant les prochaines Municipales...

de 2014.

samedi 2 février 2013

Problèmes
à l'aéro-club de Jonzac


Libre expression

Le rêve brisé d’Icare

De tout temps, l’homme a rêvé d’être un oiseau. La mythologie, l’histoire, la petite histoire, les contes regorgent de dragons ailés, de chevaux volants, de dieux et demi-dieux pourvus d’ailes. Chacun de nous a imaginé un jour  être un oiseau pour survoler mers et terres tel Nils Holgerson sur le dos de son oie sauvage.
Au fil du temps et du progrès, l’avion devint le substitut de ces ailes magiques en permettant aux hommes de réduire les distances, d’échanger des nouvelles, des informations et d’accéder à des cultures différentes. Que n’a-t-on traité de fous les « faucheurs de marguerites » qui, sur de drôles de machines lourdes et toutes plus farfelues les unes que les autres, ont risqué leur vie pour pouvoir, rien qu’un instant, voir le monde d’en haut ! Sait-on vraiment ce que l’on doit aux Latécoère, Wright, Clément Ader, Roland Garros et Saint-Exupéry ? Le rapprochement entre les peuples tout simplement.
Dans la deuxième partie du XXème siècle, la société des loisirs a vu son expansion et l’ultra léger motorisé se développer. Voler était enfin à la portée de tous. La démocratisation des loisirs et des sports fit que chacun, d’où qu’il vienne, se réalise dans la pratique d’une activité.
Le paramoteur en est une. Personnellement, je ne connaissais pas cette activité il y a encore quelques années. Comme beaucoup de personnes de ma génération, j’ai toujours eu une grande attirance pour l’aviation et son histoire, mais les conditions financières nécessaires à la pratique ont mis un frein à ce rêve de gosse. C’est grâce à mes enfants et à mon mari que j’ai rencontré le paramoteur, les enfants ayant offert à leur père pour Noël une journée découverte. Il en est revenu complètement conquis et informé que ce sport se pratiquait à six kilomètres de notre domicile sur l’aérodrome de Jonzac.
Nous y avons rencontré un groupe de personnes calmes, respectueuses des autres, de leur environnement et vivant leur passion tout en sachant appréhender les risques, se conformant aux règles de l’aviation civile. Les diplômes théoriques et pratiques sont exigeants et l’enseignement dispensé à Jonzac est reconnu pour ses qualités au-delà des frontières du département.

Le groupe d’hommes et de femmes appelés les « grat’ciel » ne ressemble en rien à la description faite d’eux dans les journaux. A la lecture de ceux-ci, il semblerait qu’une « horde », telle celle d’Attila, se serait abattue sur la petite ville de Jonzac pour piller et ruiner celle-ci. J’y ai rencontré des professeurs, des ouvriers, des artisans, des médecins urgentistes, des infirmiers, des retraités qui ne figurent pas au fichier du grand banditisme.

Mais que se passe-t-il donc ? Il semblerait que nos hommes volants ont vu fondre leurs ailes, tel Icare, au contact de l’astre du jour et leur beau rêve se briser. J’aimerais pouvoir vous dire d’aller les regarder, au moins une fois, sur le terrain de Jonzac. Vous pourriez voir ces grands oiseaux colorés au-dessus de notre belle campagne saintongeaise. J’aimerais pouvoir vous dire d’aller consulter le registre des incidents du club de l’aérodrome où vous pourriez constater par vous-même qu’aucun incident n’est à déplorer. Mais vous ne pourrez pas !
Il n’y aura plus de belles voiles au-dessus des Antilles, il n’y aura plus de couleur dans le ciel jonzacais. Interdiction est désormais faite à nos paramotoristes de voler de la part de la DGAC (à la demande du premier magistrat de Jonzac). Nous n’avons pas vu d’enquêteurs, nous n’avons pas vu de constat d’incident, nous n’avons pas vu de rapport d’enquête, ni de plaintes de la part des riverains et autres utilisateurs. Nous ne pouvons que nous interroger sur les dessous et les méandres des prises de décisions. Nous ne pouvons que supputer. L’aérodrome de Jonzac est-il si stratégique qu’il pourrait devenir un aéroport international ? Est-il prévu, dans les années à venir, une augmentation record du nombre d’habitants ? Vu le dernier recensement, les chiffres démontrent plutôt le contraire.

Les paramotoristes n’ont pas d’exigences particulières. Ils voulaient seulement dialoguer, échanger et voler. Ils n’en auront pas eu le loisir. Quelqu’un s’est autoproclamé Roi Soleil et a brûlé leurs ailes. Ah, pouvoir quand tu nous tiens ! La décision est tombée comme un couperet, leurs ailes sont à terre. Moi, je ne retiens qu’une chose, ce sont les étoiles dans les yeux de mon petit-fils quand il regarde voler son « papé » suspendu à sa grande voile bleue...

Patricia Dussauld, paramotoriste de cœur

Pascal Fouché : L’histoire
d’un Saintongeais amoureux
de la Crète


Ou comment un Charentais de cœur s’est épris de l’île du Minotaure… 

Il y a ceux qui voudraient prendre le large et gambergent tout au long de leur vie. D’autres, au contraire, osent tourner la page et partent vivre de nouvelles aventures. Bien accrochés à leur rocher, les casaniers jugent hasardeuses de telles expériences alors que les esprits ouverts entonnent le chant des sirènes. Il ne faut jamais laisser les rêves en partance, dit-on ! 


Né à Dompierre-sur-Charente, près de Saintes, Pascal Fouché a grandi dans une famille de viticulteurs. C’est au collège de Burie qu’il a rencontré Pierre Lacasta, célèbre pour ses périples en 2CV à travers l’Orient. Ce passionné lui a-t-il ouvert la voie ? Il n’est pas interdit de le penser. « J’ai retrouvé mon professeur lors d’une bourse aux véhicules anciens à Cognac. J’ai aperçu son livre et réalisé que je le connaissais. J’ai eu plaisir à le retrouver ».

Après s’être longtemps cherché en exerçant des petits boulots, Pascal Fouché est entré dans l’armée de terre. Il a ensuite travaillé au Tchad pour une compagnie pétrolière avant de rejoindre sagement l’immobilier dans la région cognaçaise. Une situation satisfaisante, mais pas vraiment épanouissante. Quand le déclic a-t-il eu lieu ? « C’était en 2006. Avec ma compagne, nous sommes partis en Crète quelques semaines. A cette époque, je trouvais que la vie en France devenait difficile. Dès que nous sommes rentrés, nous avons élaboré un projet ».


Pascal Fouché, qui a succombé aux charmes de l’île grecque,  se dit qu’il y ferait bien carrière dans le tourisme. Fonçant, il vend sa maison, somme qui constitue une mise de départ, et s’installe en Crète où il envisage d’organiser des séjours. Il y gagne en beauté du paysage et douceur climatique. Par contre, il "rame" pendant deux ans ! D’une part, il ne parle pas grec (il traite en anglais), d’autre part, il doit se faire accepter par les autochtones. « Au départ, nous avons demandé les conseils de professionnels du tourisme. Rapidement, nous avons constaté qu’ils n’appréciaient guère qu’on vienne marcher sur leurs platebandes ».

En conséquence, le couple crée sa propre agence à Slili. Il la baptise « La Crète autrement » : « j’ai commencé à apprendre la langue du pays et les lettres grecques. Maintenant, je maîtrise !». Il faut dire que la personnalité des Crétois n’est pas pour lui déplaire : « ce sont des gens qui ont des valeurs, ils sont authentiques ». Et ils pratiquent le fameux régime crétois qui leur permet de rester en forme en consommant jusqu’à dix à douze fruits et légumes par jour. Avec nos 5 ou 6, on peut toujours les envier ! L’huile d’olive, produite sur place, est sur toutes les tables et que dire du poisson ramené quotidiennement dans les filets ! « La Crète est une île extraordinaire ! Elle est entourée de mystères. En entrant en éruption, le volcan de Santorin aurait fait disparaître la fameuse culture minoenne au IIe millénaire avant notre ère. Il y aurait eu trois tsunamis successifs, dit-on ».
 Quand on évoque cette région du monde en effet, c’est toute la culture antique du bassin méditerranéen qui apparaît : la formidable histoire de la Grèce avec ses philosophes, Socrate, Platon, Aristote, le roi Agamemnon, la belle Hélène, Achille, Athènes, le colosse de Rhodes, les Cyclades, Virgile, Ulysse, l’Iliade et l’Odyssée. La liste est longue et pleine de promesses.


Randonnée, plongée, découverte historique… 

La Crète étant diverse, Pascal Fouché a compris qu’il ne la proposerait pas comme une carte postale. Il a donc inventé des voyages à la carte en fonction du goût de ses clients : « nous avons une offre qui va de la plongée à la randonnée et l’escalade, du raid 4 x 4 au circuit proposé aux motards. Il s’agit d’un beau périple de 1400 km. Ce que nous recherchons avant tout, ce sont les escapades à thèmes. Les gens veulent rapporter des souvenirs concrets de leurs vacances. Il y a une sortie destinée aux artistes qui peuvent s’initier à la peinture et au dessin avec les conseils d‘un professionnel. J’évite Cnossos, ville pourtant très fréquentée, qui a été restaurée de manière peu orthodoxe par l’archéologue anglais Arthur Evans ».
S’y ajoutent des séminaires payés par les entreprises. Elles trouvent en cette Crète immuable un merveilleux endroit pour parler de management à leurs cadres ! Récemment, Pascal Fouché a même accueilli des joueurs de pétanque : « les Crétois ne connaissent pas ce sport et ils étaient très intéressés ». Voilà qui les changeait des jeux à gratter qu’ils apprécient particulièrement.

De là à parler de la crise grecque, il n’y a qu’un pas : « il faut savoir que la Crète est plus riche que le reste de la Grèce. L’arrivée de l’euro a plongé le pays dans une crise grave. De 800 euros, les pensions sont passées à 490. Actuellement, le pays est trop pauvre pour frapper une nouvelle monnaie. Il est évident que les choses évolueront un jour ou l’autre. Là-bas, la coutume est de cacher ce que l’on gagne réellement ! Le prix des maisons y est abordable et de nombreux Français s’y installent. La sélection se fait sur un critère simple : il faut disposer de 15000 euros sur un compte ». 

 

Vous l’avez compris, Pascal Fouché a craqué pour la Crète qu’il souhaite faire découvrir à travers des vacances personnalisées. « Notre société est implantée à Chérac, ce qui nous permet d’être en contact avec la clientèle française. Habitant une grande partie de l’année en Crète, nous connaissons bien le terrain. Nous avons galéré, mais nous sommes parvenus à créer notre propre affaire. Nous venons toujours chercher nos clients à l’aéroport ». Agréable quand on débarque sur une "terra incognita" célèbre pour sa mythologie !
La Crète serait le lieu où Zeus, le roi des dieux, serait né. Il y aurait aimé la belle Europe, liaison qui donna naissance à Minos, le roi légendaire. De là à parler du Minotaure, du fameux labyrinthe, de Thésée et d‘Ariane, il n’y a qu’un pas à franchir. Suivez le fil…

• Un peu d’histoire : La Crète est le berceau de la civilisation minoenne qui domina la Méditerranée orientale avant de s'effacer devant l'essor de la Grèce dans l’Antiquité. Par la suite, elle devint possession romaine et de l’Empire d’Orient après partage. Elle fut alors byzantine, passa sous la domination arabe et de la République de Venise qui l’appelait « l’île de Candie ». Devenue turque, elle fut rattachée à la Grèce en 1913.


 • Cnossos, sans doute la capitale de la Crète antique, aurait abrité le palais du roi Minos. Le site, restauré par Arthur Evans, reçoit un demi-million de visiteurs par an. En juillet dernier, un projet de restructuration a été annoncé par les autorités archéologiques grecques. En effet, le goût de l’archéologue britannnique ne semble pas coïncider avec la réalité historique…

• Les radars automatiques : La Crète faisant partie de la Communauté européenne, des radars automatiques y ont été installés quand Nicolas Sarkozy présidait l’Union. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que plus aucun ne fonctionne. Quant au tri sélectif, il serait très approximatif ! C’est comme ça en Méditerranée…