En fin de semaine, une pelleteuse creusant une tranchée a heurté les premiers sarcophages. Devant l’église, les arbres ont été coupés et la murette démolie. Cet espace qui n’a jamais été fouillé est une partie de l'ancien cimetière. Les tombes dateraient de l’époque médiévale.
Vendredi, alors qu’elle réalisait une tranchée destinée au réseau d’eaux pluviales, la société Sacer a fait une découverte. En effet, près de la place de l’église, des sarcophages ont été mis à jour. Intrigué, M. Thoraux, chef de chantier, alerta la mairie. S’agissait-il de tombes isolées ou d’un ensemble plus vaste ? La deuxième hypothèse étant la bonne, les services de la Direction Régionale des Affaires Culturelles furent contactés.
En début de semaine, Eric Normand, l’archéologue bien connu, était sur les lieux afin d’établir un pré diagnostic. Relevés et études seront réalisés dans le cadre des « fouilles préventives ».
Avant de poursuivre les travaux dans ce secteur, un inventaire archéologique doit être effectué, des éléments du passé ayant surgi de la nuit où le temps les avait enfermés. La présence de ces sarcophages n’a rien d’étonnant puisqu’ils se trouvent près de l’édifice religieux, ceint autrefois d’un cimetière. Que les Jonzacais du XXIe siècle retrouvent leurs ancêtres de l’époque médiévale était quasi inévitable (bien que les responsables du projet aient quasiment prétendu le contraire l’an dernier, lors de la réunion avec les habitants) !
Pour l’instant, l’aménagement de la place de l’église est donc repoussé. « Nous allons donner priorité aux rues voisines et à la place du marché » souligne J.F. Mougard, secrétaire général de la mairie. Le parking de la rue d’Alvy, riche de trente places, ouvrira à la fin du mois. Même si le calendrier est un peu bouleversé, il serait dommage de ne pas en savoir plus sur le Jonzac d’antan. L’église a été construite sur le Montguimar qui a sans doute des secrets à révéler dont, qui sait, les reliques de Saint Anthème, placées dans l’église primitive de Jonzac et perdues au moment des guerres de religion...
Photo 1 et 2 :En raison des fouilles préventives, l’aménagement de la Place de l’Église est momentanément interrompu.
L'information journalistique en Charente-Maritime : portraits, actualités politiques,
vie culturelle, artistique, patrimoine, histoire, voyages
vendredi 25 janvier 2008
Claude Belot
face à Bernard Lalande :
L'ennui naquit de l'uniformité...
Ceux qui s’attendaient au poids des mots et aux chocs des rivaux sont restés sur leur faim. Le débat organisé par France 3 samedi matin était d’une neutralité telle qu’il n’a convaincu que les supporters des deux camps respectifs. Les autres, qui constituaient la large majorité des téléspectateurs, ont assisté à un échange classique. Quel dommage !
Un face à face télévisé opposant Claude Belot, président du Conseil général, et Bernard Lalande, chef de file du Parti socialiste, était une bonne idée. Après la Vienne, France 3 donnait la parole à ces deux élus samedi matin dans le cadre de son émission “la voix est libre“. Les Saintongeais, nombreux, attendaient ce rendez-vous qu’ils espéraient intéressant et riche en arguments. En effet, lors d’une récente réunion à Rochefort, Bernard Lalande n’avait pas mâché ses mots en critiquant les grands choix départementaux. De son côté, Claude Belot n’entendait pas se laisser “assiéger“ par un élu dont la ville, Montendre, ronronne depuis vingt ans.
On attendait donc un échange pimenté à souhait. Malheureu-sement, il n’en fut rien, chaque intervenant optant pour la prudence et la modération. Bilan, l’ambiance resta feutrée, style réception de l’ambassadeur où l’on savoure des Ferrero Roche d’or en s’envoyant quelques petites vacheries.
Le journaliste, Marc Delannoy, avait pourtant bien commencé en posant une question délicate : Comment l’UMP a-t-elle conservé la majorité en 2004 alors que la gauche était gagnante sur le papier ? En effet, lors de la désignation du président, Claude Belot l’avait emporté d’une seule voix sur son concurrent.
Dans les faits, deux voix ont fait pencher la balance en faveur de Claude Belot, celles de Marc Pellacœur (la Tremblade) et du conseiller général de Cozes, Jean-Paul Berthelot. À l’époque, malgré les pressions reçues, ce dernier, classé divers gauche, avait expliqué qu’il faisait confiance à Claude Belot. Dont acte. Les deux MRG saintongeais, Pierre Jean Daviaud (Saint Aigulin) et Michel Rigou (Mirambeau) adoptèrent l’attitude inverse en rejoignant leur famille d’origine, la gauche.
Avec le recul, on s’aperçoit que Claude Belot a réalisé un joli coup politique, grâce à l’appui de Dominique Bussereau et Jean-Pierre Tallieu. Mais existe-t-il, pour autant, « un secret charentais maritime, vieil héritage du radicalisme passé » ? L’intéressé estime que non : « l’étiquette passe au second rang quand il s’agit de construire l’avenir. Au moment de voter le budget, les élus savent se rassembler et je reçois alors le soutien de 28 voix au lieu de 26 ».
Celle de Bernard Lalande n’en fait manifestement pas partie : « en 2004, la gauche a tout de même réalisé un beau score. Avec les Radicaux et les Verts, le Parti socialiste espère peser dans la balance en mars prochain avec un vrai programme qui constituera une rupture avec le passé » glissa-t-il.
Rupture, vous avez dit rupture ? Claude Belot, qui ne pense avoir démérité, démontra qu’il était avant tout un homme de terrain, soucieux de ses compatriotes.
Une carte postale ?
Les échanges très convenus portèrent notamment sur la réalisation des logements sociaux par opposition aux grands projets départementaux, comme si les uns étaient exclusifs des autres. Selon Bernard Lalande, 3500 demandes seraient insatisfaites : « Le Département préfère soutenir des dossiers tel que l’hippodrome de Châtelaillon pendant que les gens attendent un toit. Ça nous révolte. Par ailleurs, la Charente Maritime occupe, selon le magazine l’Express, la 74ème place au niveau social. Gouverner un département n’a pas de sens si la situation sociale ne s’y améliore pas ». Et de poursuivre : « La Charente Maritime n’est pas une carte postale, avec de beaux paysages au recto et des secteurs en difficulté au verso ».
Voilà qui titilla Claude Belot : « Ces demandes de logements sont situées dans les environs de la Rochelle. L’Office y est contrôlé par la Communauté d’agglomération que préside Maxime Bono. Ça ne bouge pas vite et ce n’est pas de notre faute ». Et d’enchaîner : « La Charente Maritime connaît une croissance démographique importante, elle tire la Région Poitou-Charentes vers le haut et j’en suis fier. Je me bats pour les solidarités géographiques ». Néanmoins, Il ne faut pas tout attendre du ciel : quand les élus locaux sont dynamiques, les résultats suivent ; s’ils dorment sur leurs lauriers ou pire, restent statiques pour démontrer que le Gouvernement en place est inefficace, les communes végètent.
Restant sur ses positions, Bernard Lalande prôna un rapprochement du Conseil général, de la Région et des chambres consulaires. A quand un déjeuner privé avec Claude et Ségolène à l’ombre de la pinède montendraise ? Au Chalet du lac, pourquoi pas ?
Très différents ?
En fait, les deux candidats à la présidence ont une vision différente de la politique. Claude Belot est un homme qui bâtit l’avenir concrètement. Il ne se contente pas de l’imaginer et donne consistance à ses dossiers. En lançant des idées, Bernard Lalande semble avoir une conception plus théorique du futur. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la façon dont ils s’expriment. Claude Belot emploie des mots précis et ciblés. Le vocabulaire de Bernard Lalande est plus abstrait : il est issu de l’humanisme maçonnique et des termes qu’utilise généralement le Parti socialiste.
La rencontre se termina sur les questions d’environnement. Le moment était-il venu de se mettre au vert ? Claude Belot ayant dépassé son temps de parole (pur hasard ?), le mot de la fin revint à Bernard Lalande qui lança quelques salves contre Nicolas Sarkozy. Ensuite, pendant une minute, nous pûmes admirer Marc Delannoy rangeant ses papiers...
Bref, nous avions un président Belot connaissant bien ses dossiers et un opposant socialiste prônant la solidarité sociale et l’équilibre territorial : rien de bien nouveau sous le soleil ! Ceux qui s’attendaient à une nouvelle version d’Alien vs. Predator repasseront !!!
• Serait-ce le souvenir du face à face présidentiel Sarkozy -Royal qui a suscité modération et prudence de la part de Claude Belot et de Bernard Lalande ? Il n’est pas interdit de le penser ! En effet, en haussant le ton, Ségolène Royal a perdu des voix précieuses...
Photo 1 : Claude Belot et Bernard Lalande face à face.
Photo 2 : En 2004, vote à la Rochelle pour élire le président du Conseil Général. Le scrutin qui oppose Bernard Lalande (PS) et Claude Belot (UMP) est serré. Claude Belot l’emporte d’une voix, celle que lui a donné Jean-Paul Berthelot, pourtant classé Divers gauche. Selon l’usage, Claude Belot est retourné dans l’hémicycle le temps des opérations de vote.
Photo 3 : Avant l’ouverture de la séance, de nombreux élus viennent saluer Jean-Paul Berthelot (très courtisé) dont Bernard Lalande qui souhaite, peut-être, le faire changer d’avis... En 2006, Daniel Hillairet a succédé à Jean-Paul Berthelot, décédé d’une inexorable maladie. Lui aussi apporte son soutien à Claude Belot.
Un face à face télévisé opposant Claude Belot, président du Conseil général, et Bernard Lalande, chef de file du Parti socialiste, était une bonne idée. Après la Vienne, France 3 donnait la parole à ces deux élus samedi matin dans le cadre de son émission “la voix est libre“. Les Saintongeais, nombreux, attendaient ce rendez-vous qu’ils espéraient intéressant et riche en arguments. En effet, lors d’une récente réunion à Rochefort, Bernard Lalande n’avait pas mâché ses mots en critiquant les grands choix départementaux. De son côté, Claude Belot n’entendait pas se laisser “assiéger“ par un élu dont la ville, Montendre, ronronne depuis vingt ans.
On attendait donc un échange pimenté à souhait. Malheureu-sement, il n’en fut rien, chaque intervenant optant pour la prudence et la modération. Bilan, l’ambiance resta feutrée, style réception de l’ambassadeur où l’on savoure des Ferrero Roche d’or en s’envoyant quelques petites vacheries.
Le journaliste, Marc Delannoy, avait pourtant bien commencé en posant une question délicate : Comment l’UMP a-t-elle conservé la majorité en 2004 alors que la gauche était gagnante sur le papier ? En effet, lors de la désignation du président, Claude Belot l’avait emporté d’une seule voix sur son concurrent.
Dans les faits, deux voix ont fait pencher la balance en faveur de Claude Belot, celles de Marc Pellacœur (la Tremblade) et du conseiller général de Cozes, Jean-Paul Berthelot. À l’époque, malgré les pressions reçues, ce dernier, classé divers gauche, avait expliqué qu’il faisait confiance à Claude Belot. Dont acte. Les deux MRG saintongeais, Pierre Jean Daviaud (Saint Aigulin) et Michel Rigou (Mirambeau) adoptèrent l’attitude inverse en rejoignant leur famille d’origine, la gauche.
Avec le recul, on s’aperçoit que Claude Belot a réalisé un joli coup politique, grâce à l’appui de Dominique Bussereau et Jean-Pierre Tallieu. Mais existe-t-il, pour autant, « un secret charentais maritime, vieil héritage du radicalisme passé » ? L’intéressé estime que non : « l’étiquette passe au second rang quand il s’agit de construire l’avenir. Au moment de voter le budget, les élus savent se rassembler et je reçois alors le soutien de 28 voix au lieu de 26 ».
Celle de Bernard Lalande n’en fait manifestement pas partie : « en 2004, la gauche a tout de même réalisé un beau score. Avec les Radicaux et les Verts, le Parti socialiste espère peser dans la balance en mars prochain avec un vrai programme qui constituera une rupture avec le passé » glissa-t-il.
Rupture, vous avez dit rupture ? Claude Belot, qui ne pense avoir démérité, démontra qu’il était avant tout un homme de terrain, soucieux de ses compatriotes.
Une carte postale ?
Les échanges très convenus portèrent notamment sur la réalisation des logements sociaux par opposition aux grands projets départementaux, comme si les uns étaient exclusifs des autres. Selon Bernard Lalande, 3500 demandes seraient insatisfaites : « Le Département préfère soutenir des dossiers tel que l’hippodrome de Châtelaillon pendant que les gens attendent un toit. Ça nous révolte. Par ailleurs, la Charente Maritime occupe, selon le magazine l’Express, la 74ème place au niveau social. Gouverner un département n’a pas de sens si la situation sociale ne s’y améliore pas ». Et de poursuivre : « La Charente Maritime n’est pas une carte postale, avec de beaux paysages au recto et des secteurs en difficulté au verso ».
Voilà qui titilla Claude Belot : « Ces demandes de logements sont situées dans les environs de la Rochelle. L’Office y est contrôlé par la Communauté d’agglomération que préside Maxime Bono. Ça ne bouge pas vite et ce n’est pas de notre faute ». Et d’enchaîner : « La Charente Maritime connaît une croissance démographique importante, elle tire la Région Poitou-Charentes vers le haut et j’en suis fier. Je me bats pour les solidarités géographiques ». Néanmoins, Il ne faut pas tout attendre du ciel : quand les élus locaux sont dynamiques, les résultats suivent ; s’ils dorment sur leurs lauriers ou pire, restent statiques pour démontrer que le Gouvernement en place est inefficace, les communes végètent.
Restant sur ses positions, Bernard Lalande prôna un rapprochement du Conseil général, de la Région et des chambres consulaires. A quand un déjeuner privé avec Claude et Ségolène à l’ombre de la pinède montendraise ? Au Chalet du lac, pourquoi pas ?
Très différents ?
En fait, les deux candidats à la présidence ont une vision différente de la politique. Claude Belot est un homme qui bâtit l’avenir concrètement. Il ne se contente pas de l’imaginer et donne consistance à ses dossiers. En lançant des idées, Bernard Lalande semble avoir une conception plus théorique du futur. Pour s’en convaincre, il suffit d’observer la façon dont ils s’expriment. Claude Belot emploie des mots précis et ciblés. Le vocabulaire de Bernard Lalande est plus abstrait : il est issu de l’humanisme maçonnique et des termes qu’utilise généralement le Parti socialiste.
La rencontre se termina sur les questions d’environnement. Le moment était-il venu de se mettre au vert ? Claude Belot ayant dépassé son temps de parole (pur hasard ?), le mot de la fin revint à Bernard Lalande qui lança quelques salves contre Nicolas Sarkozy. Ensuite, pendant une minute, nous pûmes admirer Marc Delannoy rangeant ses papiers...
Bref, nous avions un président Belot connaissant bien ses dossiers et un opposant socialiste prônant la solidarité sociale et l’équilibre territorial : rien de bien nouveau sous le soleil ! Ceux qui s’attendaient à une nouvelle version d’Alien vs. Predator repasseront !!!
• Serait-ce le souvenir du face à face présidentiel Sarkozy -Royal qui a suscité modération et prudence de la part de Claude Belot et de Bernard Lalande ? Il n’est pas interdit de le penser ! En effet, en haussant le ton, Ségolène Royal a perdu des voix précieuses...
Photo 1 : Claude Belot et Bernard Lalande face à face.
Photo 2 : En 2004, vote à la Rochelle pour élire le président du Conseil Général. Le scrutin qui oppose Bernard Lalande (PS) et Claude Belot (UMP) est serré. Claude Belot l’emporte d’une voix, celle que lui a donné Jean-Paul Berthelot, pourtant classé Divers gauche. Selon l’usage, Claude Belot est retourné dans l’hémicycle le temps des opérations de vote.
Photo 3 : Avant l’ouverture de la séance, de nombreux élus viennent saluer Jean-Paul Berthelot (très courtisé) dont Bernard Lalande qui souhaite, peut-être, le faire changer d’avis... En 2006, Daniel Hillairet a succédé à Jean-Paul Berthelot, décédé d’une inexorable maladie. Lui aussi apporte son soutien à Claude Belot.
Gérard Masson, maire adjoint : Après les municipales, les Jeux de Pékin...
Élu en 1995, Gérard Masson est un homme ouvert et sympathique. Proche des autres, le conseil municipal lui a confié les affaires sociales et il encadre le CCAS de Jonzac qui compte quinze membres. Par ailleurs, devenu président national de la Fédération Handisport, il « monte toutes les semaines à Paris », selon l’expression, pour y remplir ses fonctions nationales. Pour la France, il supervise les prochains Jeux paralympiques de Pékin qui se dérouleront en septembre prochain. Cette semaine, celui qui avouait, dans notre dernière édition, « ne pas vouloir être maire de Jonzac en raison d’un emploi du temps chargé » répond à nos questions. Une chose est sûre : il souhaite une seule liste face à Gilles Clavel ! Il confirme également le retour de Jean-Paul Tornier.
Gérard Masson, nous sommes à l’heure des bilans puisque les élections auront lieu en mars prochain. Quels ont été, pour vous, les grands moments de ce deuxième mandat ?
Pour moi, il s’agit du centre de loisirs et de la halte garderie. S’y ajoute, au Mail de Seugne, le point Accueil jeunesse qui fonctionne bien. Chaque été, des jeunes viennent à Jonzac pratiquer des sports qui leur plaisent. Durant deux mois complets, Ping Évasion propose des stages de tennis de table par exemple. Les ados ont également accès aux activités que propose la Ville, sous l’égide du centre de loisirs.
Par ailleurs, la municipalité a élaboré le parcours de Jonzac aventure qui attire de nombreux enfants, ravis de trouver de nouvelles sensations.
À la mairie, vous êtes chargé des affaires sociales. La pauvreté s’est étendue dans la région ?
Oui, je le pense, et j’admets humblement qu’il est difficile de régler toutes les situations. Que faire face aux problèmes de drogue et à la précarité des familles ? Nous n’avons pas de baguette magique et souvent, je le regrette ! Nous traitons chaque cas dans l’immédiateté et non sur le long terme. Notre rôle se cantonne à aider financièrement les personnes se trouvant dans une impasse. Elles sortent la tête hors de l’eau, et après ? Dans bien des cas, j’aimerais que la collectivité puisse s’investir davantage. Il faudrait que les structures en place, étoffées par des professionnels, puissent intervenir en amont.
Au Centre communal d’action sociale, nous recevons de plus en plus de jeunes. Ils ont des logements de misère qui sont inchauffables, avec des propriétaires qui sont parfois « indélicats ». Au bout d’un moment, ils ne peuvent plus payer leur électricité, ni leurs charges. Tous les lundis matin, par exemple, je reçois les personnes qui ont des impayés chez EDF. En cas de coupure de courant, elles demandent notre intervention.
Tous les maires que j’ai eus comme “patrons“ ont montré leur solidarité. Jonzac est une ville qui a des moyens, il est vrai. Sans doute faudrait-il apprendre à responsabiliser les gens. Quand ils travaillent, leur situation s’améliore. D’où la nécessité pour les jeunes, en particulier, de suivre des formations. Aujourd’hui, on supprime peu à peu tous les petits boulots. Ainsi, sur l’autoroute, les salariés des péages ont été remplacés par des automates. Personnellement, je suis inquiet pour les personnes vulnérables : quels seront leurs lendemains ? Le RMI ne fait pas tout. Il vaudrait mieux conserver des emplois qui, économiquement, ne sont pas rentables, mais qui permettraient à des personnes sans qualification d’avoir une activité. En ce sens, la ville de Jonzac poursuit une politique sociale en proposant des emplois à des personnes qui étaient sur le bord du chemin.
Parallèlement, Jonzac réalise des logements sociaux...
Oui, il y a un programme sur la résidence Philippe. C’est bien qu’une ville propose des logements sociaux, mais il ne faut pas négliger le locatif privé. Sans doute faudrait-il aider les propriétaires à mettre leurs logements aux normes en leur donnant des moyens. Des solutions doivent être trouvées, c’est à nous d’y réfléchir ensemble.
La prochaine municipalité ne pourrait-elle pas constituer une sorte de commando, terme cher à Claude Belot, qui aiderait les personnes en difficulté en recherchant des solutions adaptées ?
Oui, c’est une bonne idée, il faut aller de l’avant. Toutefois, comme je le disais plus haut, il faudrait être averti rapidement de la dégradation des situations pour intervenir rapidement et non quand c’est déjà trop tard... Il faut également tenir compte du fait que les personnes en difficulté gardent souvent le silence pour une question de dignité.
Le volet éducation est aussi à prendre en compte. Beaucoup de jeunes ont eu des parcours chaotiques : ils ont été rejetés à l’école, ballottés par la vie et sont incapables de faire face. Je pense souvent à Emmanuel, un sans domicile fixe que tous les Jonzacais connaissent. Que pourrions-nous faire pour le tirer de là ? Pour moi, c’est une véritable préoccupation...
Venons-en maintenant aux élections municipales. Je suppose que vous êtes partant !
Oui. La liste avance, tout le monde en parle ! Elle sera présentée prochainement et elle devrait effectivement compter Jean-Paul Tornier. Autour d’une équipe de base qui gravitera autour de Christiane Proux, Pierre Jean Ravet, s’ajouteront de nouveaux venus dont Jean-Charles Chapuzet.
Se présenter aux municipales n’est pas simple parce que les gens doivent être disponibles. C’est surtout vrai pour les femmes qui ont à gérer leurs activités professionnelles, municipales et leur foyer. Aux affaires sociales, je n’ai pas besoin d’être 24 h sur 24 h à Jonzac. Par contre, mon portable reste toujours ouvert et je suis accessible.
Qui conduira la liste ? Vous n’allez pas tarder à le savoir officiellement. Que Claude Belot veuille se représenter au Département est naturel. Qu’il soit maire, président du Conseil général ou sénateur me va très bien ! Ses nombreuses fonctions sont précieuses pour nous. C’est un homme d’expérience et de terrain.
Cette année, Claude Belot aura dépassé la barre des 70 ans. Pensez-vous que l’âge soit à prendre en compte dans une élection ?
Je vais être franc : votre question m’embarrasse ! Quand j’avais 50 ans, je me disais : quand partiront-ils, les septuagénaires ?... Maintenant, je m’en approche et je réalise que je ne me trouve pas vieux ! Cette semaine, le magazine l’Express présente un élu qui a été maire durant 63 ans. Par ailleurs, je pense que les candidats au poste de maire ne se bousculent pas au portillon car c’est une grande responsabilité. Prendre une carte de visite de maire actuellement, c’est avoir à traiter et à régler de nombreuses situations...
Quels sont les domaines qu’il faudrait améliorer dans Jonzac ?
Jean-Claude Texier l’a dit la semaine dernière. En centre ville, il y a des améliorations à apporter dont les trottoirs. Au cinéma, également, les spectateurs n’ont pas très chaud... L’élu doit être proche des citoyens, d’abord pour être bien informé, ensuite pour intervenir rapidement. D’où l’importance de commissions efficaces qui attirent l’attention du maire. D’une façon générale, et nous sommes tous d’accord sur ce point, Jonzac est pleine expansion. Durant le prochain mandat, il faudra continuer les grands projets tout en résolvant les problèmes du quotidien.
Pour conclure, il est difficile de ne pas parler de vos activités au sein de la Fédération Handisport qui prépare les jeux paralympiques de Pékin en septembre prochain...
Je préside cette fédération depuis huit mois, tout en étant rattaché à la présidence d’EDF. C’est une grande Fédération qui compte 150 emplois stables. Nous participons à deux jeux, hiver et été. Gérer à la fois le handicap et le sport est une chance car nous aidons les personnes à s’intégrer dans la société. Il faut savoir que pour un handicapé, le sport est une nécessité. Travailler dans ce domaine est pour moi un bonheur ! Les ministres successifs et l’État soutiennent nos actions et je les en remercie.
Actuellement, nous nous préparons pour les Jeux paralympiques de Pékin qui auront lieu à partir du 6 septembre, après ceux d’août. 140 pays seront présents.
En me rendant sur place, j’ai constaté que les Chinois ont totalement intégré le handicap. J’apprécie particulièrement leur ministre du handicap, Den Pofang, fils de Deng Xiao Ping. Défenestré pendant la Révolu-tion, il est devenu tétraplégique et a suivi une rééducation à Paris. Chaque fois que nous allons à Pékin pour les aider dans l’organisation - nous n’avons pas grand-chose à leur apprendre, d’ailleurs ! - la France est toujours bien accueillie. Les Jeux Olympiques et Paralympiques seront de qualité, c’est une évidence. Concrètement, nous partirons vers les 4 ou 5 septembre et resterons trois semaines. La délégation tricolore sera d’environ 200 personnes.
Des jeux que la Haute-Saintonge relatera avec beaucoup de plaisir, d’autant qu’avec un président Handi-sport jonzacais, nous devrions avoir de nombreuses informations en ligne !
Photo 1 : Jeudi 31 janvier, Gérard Masson recevra les insignes d’officier de la Légion d’honneur que lui remettra André Auberger, président du Comité paralympique et sportif français en présence de Roselyne Bachelot Narquin, ministre de la Santé.
Photo 2 : Gérard Masson et son épouse Christiane.
Gérard Saliba : le canton de Royan sera-t-il rattaché à Saintes ?
Lundi, Gérard Saliba, Président du tribunal de Commerce de Saintes, a évoqué la réforme de la carte judiciaire et témoigné sa solidarité aux juridictions voisines supprimées, en l’occurrence Marennes et Rochefort, après les fermetures de Saint-Jean d’Angély et de Jonzac, voici quelques années.
Généralement, les rentrées judiciaires se déroulent dans un calme olympien.
Cette année, les oreilles de Rachida Dati ont sifflé et pour cause, la suppression de deux tribunaux de commerce dans le département est douloureusement ressentie.
Si l’esprit de la réforme en lui-même ne fait pas l’objet de critique, la forme l’est davantage, bon nombre de magistrats, avocats et juges consulaires ayant préféré une plus large consultation. Bien que le Tribunal de Commerce de Saintes ait sauvé sa tête - ce qui n’était pas évident dans la ville où vécut le docteur Guillotin - l’humeur est terne.
Lors de l’audience solennelle de rentrée, Gérard Saliba a témoigné sa sympathie aux tribunaux voisins qui fermeront leurs portes dans un proche avenir : « Les réformes en cours, dont nous verrons les incidences, n’ont été ni souhaitées, ni revendiquées par nous ». Pire, avec ses collègues, il était en total désaccord avec la conférence générale des Tribunaux de Commerce qui proposait le maintien d’un seul tribunal par département. Dans le cas de la Charente-Maritime, territoire tout en longueur, on se demande bien quel emplacement, de l’Aunis ou de la Saintonge, aurait été retenu ? Les Saintais avaient lancé une idée intéressante, celle de créer un Tribunal de Saintonge avec la région de Cognac. En effet, les deux agglomérations ont des points communs (artisanat, économie). Cette proposition fut écartée et la fermeture des tribunaux de commerce de Marennes et de Rochefort confirmée : « Ils ont été rayés de la carte, purement et simplement. Nous saurons leur faire une place dans ce tribunal s’ils le souhaitent. Quant aux personnels de ces juridictions, leur avenir est extrêmement incertain » souligna le Président.
Enfin, il reste une interrogation en ce qui concerne le rattachement du canton de Royan au T.C. de Saintes : « nous attendons les décrets de la réforme. Seule la jalousie de certains esprits ou la méconnaissance du terrain peuvent permettre de souhaiter un rapprochement avec le canton à la Rochelle ». Voilà qui a le mérite d’être clair !
Création d’entreprises en hausse
Suivit le bilan de l’année écoulée. Les immatriculations de sociétés commerciales sont en hausse (347 en 2003, 497 en 2007). Selon les chiffres déposés au greffe, on remarque une majorité d’entreprises réalisant un CA se situant entre 1.500.000 euros et 7.500.000 euros. Les délais d’immatriculation devraient être écourtés en 2008 grâce à l’informatique. Les prêts consentis aux entreprises atteignent 1.186.836.160 euros. Les impayés, quant à eux, sont « relativement stables depuis trois ans ».
Les « défaillances », quant à elles, ont progressé de 11%. Curieusement, les cas difficiles sont apparus durant le dernier trimestre 2007, 250 emplois étant menacés dans la région. Durant cette période, le T.C. a ouvert 191 procédures (contre 153 à la Rochelle). Ces mesures, qui permettent à l’entreprise de se mettre en redressement judiciaire (l’employeur en difficulté doit saisir le T.C. avant que la situation n’empire) sont nécessaires au maintien de la main d’œuvre : « ainsi, 75 employés du secteur ont pu percevoir leur salaire, payé en 72 heures par les Assedic ». Si Gérard Saliba approuve la loi sur la sauvegarde des entreprises « qui permet d’anticiper le traitement des difficultés », il se demande pourquoi elle va être remise en chantier...
Il laissa la parole à M. May, vice procureur, puis à Me Payet, successeur de Me Chaullet. Le Barreau est inquiet des conséquences de la nouvelle carte judiciaire qui pénalise les jeunes avocats venant de s’installer. Le tour de France du Ministre de la Justice fut qualifié de destructeur : « cette réforme, faite sans dialogue, a été imposée en dépit du bon sens ». Sentiment que partage Gérard Saliba : « nous qui sommes des chefs d’entreprises, connaissons la versatilité de certains marchés et comprenons les préoccupations du monde judiciaire. Nous adressons à l’ensemble du Barreau un message de solidarité quant à son angoisse sur l’avenir ».
On vous l’avait bien dit : ce n’était pas l’euphorie au palais de justice...
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Un nouveau juge consulaire
Jean-Pierre Isidore succède à Jean-Jacques Carré, directeur de la Semis, parti pour la Rochelle. Il dirige les établissements Isidore, groupe qui chapeaute une quinzaine de sociétés dans le département, en Gironde et en Charente. Le nombre de salariés est de 150 pour un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros.
Durant les deux prochaines années, P.J. Isidore participera aux audiences de contentieux général, tout en suivant une formation à l’École nationale de la Magistrature pour devenir juge commissaire.
• Vœu pieu ?
Le Tribunal de Commerce a signé avec le Barreau de Saintes une convention afin d’améliorer la mise en état des dossiers et d’instaurer un meilleur dialogue. Or, elle serait restée un vœu pieu « car il n’a jamais été fait recours au juge rapporteur ». Gérard Saliba souhaite que 2008 soit l’année d’un approfondissement et d’un enrichissement des relations.
• Pas de verre de l’amitié
Habituellement, il est offert à l’issue des deux audiences solennelles dans la salle des pas perdus. Cette année, il n’a pas eu lieu en raison de la situation. Ce qui fit dire à Gérard Saliba : « je vous invite à nous retrouver à l’occasion de l’achèvement des travaux de notre salle d’audience, courant 2008 ». Rendez-vous est pris !
Photo 1 : Gérard Saliba et les juges consulaires. Le Président a remercié l’équipe du greffe, M. et Mme Binnié, le vice procureur M. May, le Barreau et son nouveau bâtonnier, Me Payet, et tous ceux qui, de près ou de loin, sont en contact avec le T.C. Ont été réélus : MM. Caillet, Drevet, Evrard, Faurio et Marsaudon.
Photo 2 : Beaucoup de personnes sont venus écouter les propos de Gérard Saliba.
Généralement, les rentrées judiciaires se déroulent dans un calme olympien.
Cette année, les oreilles de Rachida Dati ont sifflé et pour cause, la suppression de deux tribunaux de commerce dans le département est douloureusement ressentie.
Si l’esprit de la réforme en lui-même ne fait pas l’objet de critique, la forme l’est davantage, bon nombre de magistrats, avocats et juges consulaires ayant préféré une plus large consultation. Bien que le Tribunal de Commerce de Saintes ait sauvé sa tête - ce qui n’était pas évident dans la ville où vécut le docteur Guillotin - l’humeur est terne.
Lors de l’audience solennelle de rentrée, Gérard Saliba a témoigné sa sympathie aux tribunaux voisins qui fermeront leurs portes dans un proche avenir : « Les réformes en cours, dont nous verrons les incidences, n’ont été ni souhaitées, ni revendiquées par nous ». Pire, avec ses collègues, il était en total désaccord avec la conférence générale des Tribunaux de Commerce qui proposait le maintien d’un seul tribunal par département. Dans le cas de la Charente-Maritime, territoire tout en longueur, on se demande bien quel emplacement, de l’Aunis ou de la Saintonge, aurait été retenu ? Les Saintais avaient lancé une idée intéressante, celle de créer un Tribunal de Saintonge avec la région de Cognac. En effet, les deux agglomérations ont des points communs (artisanat, économie). Cette proposition fut écartée et la fermeture des tribunaux de commerce de Marennes et de Rochefort confirmée : « Ils ont été rayés de la carte, purement et simplement. Nous saurons leur faire une place dans ce tribunal s’ils le souhaitent. Quant aux personnels de ces juridictions, leur avenir est extrêmement incertain » souligna le Président.
Enfin, il reste une interrogation en ce qui concerne le rattachement du canton de Royan au T.C. de Saintes : « nous attendons les décrets de la réforme. Seule la jalousie de certains esprits ou la méconnaissance du terrain peuvent permettre de souhaiter un rapprochement avec le canton à la Rochelle ». Voilà qui a le mérite d’être clair !
Création d’entreprises en hausse
Suivit le bilan de l’année écoulée. Les immatriculations de sociétés commerciales sont en hausse (347 en 2003, 497 en 2007). Selon les chiffres déposés au greffe, on remarque une majorité d’entreprises réalisant un CA se situant entre 1.500.000 euros et 7.500.000 euros. Les délais d’immatriculation devraient être écourtés en 2008 grâce à l’informatique. Les prêts consentis aux entreprises atteignent 1.186.836.160 euros. Les impayés, quant à eux, sont « relativement stables depuis trois ans ».
Les « défaillances », quant à elles, ont progressé de 11%. Curieusement, les cas difficiles sont apparus durant le dernier trimestre 2007, 250 emplois étant menacés dans la région. Durant cette période, le T.C. a ouvert 191 procédures (contre 153 à la Rochelle). Ces mesures, qui permettent à l’entreprise de se mettre en redressement judiciaire (l’employeur en difficulté doit saisir le T.C. avant que la situation n’empire) sont nécessaires au maintien de la main d’œuvre : « ainsi, 75 employés du secteur ont pu percevoir leur salaire, payé en 72 heures par les Assedic ». Si Gérard Saliba approuve la loi sur la sauvegarde des entreprises « qui permet d’anticiper le traitement des difficultés », il se demande pourquoi elle va être remise en chantier...
Il laissa la parole à M. May, vice procureur, puis à Me Payet, successeur de Me Chaullet. Le Barreau est inquiet des conséquences de la nouvelle carte judiciaire qui pénalise les jeunes avocats venant de s’installer. Le tour de France du Ministre de la Justice fut qualifié de destructeur : « cette réforme, faite sans dialogue, a été imposée en dépit du bon sens ». Sentiment que partage Gérard Saliba : « nous qui sommes des chefs d’entreprises, connaissons la versatilité de certains marchés et comprenons les préoccupations du monde judiciaire. Nous adressons à l’ensemble du Barreau un message de solidarité quant à son angoisse sur l’avenir ».
On vous l’avait bien dit : ce n’était pas l’euphorie au palais de justice...
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Un nouveau juge consulaire
Jean-Pierre Isidore succède à Jean-Jacques Carré, directeur de la Semis, parti pour la Rochelle. Il dirige les établissements Isidore, groupe qui chapeaute une quinzaine de sociétés dans le département, en Gironde et en Charente. Le nombre de salariés est de 150 pour un chiffre d’affaires de 75 millions d’euros.
Durant les deux prochaines années, P.J. Isidore participera aux audiences de contentieux général, tout en suivant une formation à l’École nationale de la Magistrature pour devenir juge commissaire.
• Vœu pieu ?
Le Tribunal de Commerce a signé avec le Barreau de Saintes une convention afin d’améliorer la mise en état des dossiers et d’instaurer un meilleur dialogue. Or, elle serait restée un vœu pieu « car il n’a jamais été fait recours au juge rapporteur ». Gérard Saliba souhaite que 2008 soit l’année d’un approfondissement et d’un enrichissement des relations.
• Pas de verre de l’amitié
Habituellement, il est offert à l’issue des deux audiences solennelles dans la salle des pas perdus. Cette année, il n’a pas eu lieu en raison de la situation. Ce qui fit dire à Gérard Saliba : « je vous invite à nous retrouver à l’occasion de l’achèvement des travaux de notre salle d’audience, courant 2008 ». Rendez-vous est pris !
Photo 1 : Gérard Saliba et les juges consulaires. Le Président a remercié l’équipe du greffe, M. et Mme Binnié, le vice procureur M. May, le Barreau et son nouveau bâtonnier, Me Payet, et tous ceux qui, de près ou de loin, sont en contact avec le T.C. Ont été réélus : MM. Caillet, Drevet, Evrard, Faurio et Marsaudon.
Photo 2 : Beaucoup de personnes sont venus écouter les propos de Gérard Saliba.
La renaissance radicale ?
Au début du XXe siècle, le Parti Républicain Radical et le parti Radical Socialiste ont fusionné pour donner naissance au vaste mouvement radical qui compte de très nombreuses figures dans l’histoire de France, dont le charentais Émile Combes, le vendéen Georges Clémenceau, le lyonnais Édouard Herriot et, plus près de nous, Mendès France. Ce parti s’est scindé lors de la création de l’union de la Gauche. D’un côté, on a alors trouvé ceux qui ont rejoint le parti socialiste de François Mitterrand, appelés Mouvement des Radicaux de Gauche, puis Parti des Radicaux de gauche. De l’autre, sont restés les fidèles au siège de la rue de Valois, appelés les Radicaux valoisiens. Xavier de Roux, maire de Chaniers, conseiller général de Saintes Est, a choisi de faire renaître à Saintes une véritable mouvance radicale. Il répond à nos questions.
Vendredi dernier, vous avez relancé, si l’on peut dire, le Parti républicain radical et radical socialiste en Charente-Maritime. Est-ce une fronde par rapport à l’UMP ?
Non, pas du tout ! Le parti républicain radical et radical socialiste est le plus vieux parti de France puisqu’il en est à sa 104ème année. Il a toujours existé et a connu beaucoup de vicissitudes. Il a nourri de nombreuses idées républicaines, s’est parfois divisé, mais aujourd’hui, il semble être terriblement moderne. Le parti radical, c’est d’abord un parti de civilisation. Or, la politique, depuis la chute du mur de Berlin, s’est accrochée aux seules branches bien fragiles du libéralisme économique. Le président Sarkozy lui-même reconnaît que les seules valeurs de l’argent sont insuffisantes : quand on parle de politique, on parle d’abord de l’homme par rapport aux autres. C’est depuis toujours le message humaniste du radicalisme.
Réunir les partis radicaux, PRG et parti Valoisien, divisés depuis le programme commun de 1971, n’est pas chose évidente...
Le but de l’humanisme radical, c’est évidemment de ne faire qu’un. Le temps et les causes de la division sont lointaines. En 1971, le choix proposé par l’Union de la gauche de François Mitterrand était celui du collectivisme avec Georges Marchais. Une partie du Mouvement radical s’est embarquée dans cette galère qui a échoué en 1989 avec la chute du mur de Berlin et la quasi-disparition du Parti communiste. Nous sommes dans une autre époque. Jean-Louis Borloo, actuel président du Parti radical, a compris l’importance des relations entre l’homme et son environnement. Il occupe d’ailleurs cette responsabilité au Gouvernement. C’est à cette réflexion qu’appelle aujourd’hui le Parti radical, que beaucoup souhaitent réunifié.
À Saintes, avez-vous fait un appel du pied à Philippe Callaud, PRG ?
Nous sommes en pleine période électorale et il ne faut pas confondre réunification et débauchage, me semble-t-il.
Philippe Callaud a été traité par le Parti socialiste de Saintes de la manière dont les Socialistes traitent les Radicaux en Charente-Maritime. C’est-à-dire qu’ils les prennent pour des forces d’appui dont on tond la laine.
Il suffit de regarder ce qui se passe à la Rochelle, la laine est bien tondue ! Je suis persuadé qu’après les Municipales, un rapprochement à Saintes avec Philippe Callaud et ses amis est non seulement possible, mais souhaitable.
Pensez-vous peser dans la balance des Municipales et des Cantonales ?
La composante radicale de Charente-Maritime a toujours pesé dans les élections locales. Certes, Claude Belot n’est plus inscrit au Parti radical, mais il en a été membre durant des années. Je sais bien qu’il est profondément ancré dans cette tendance. D’autres élus, comme Jean-Pierre Tallieu, sont également très proches. Des individualités fortes pèsent évidemment depuis longtemps dans l’histoire de la Charente Maritime et dans la façon dont elle est menée.
Photo 1 : Xavier de Roux
Vendredi dernier, vous avez relancé, si l’on peut dire, le Parti républicain radical et radical socialiste en Charente-Maritime. Est-ce une fronde par rapport à l’UMP ?
Non, pas du tout ! Le parti républicain radical et radical socialiste est le plus vieux parti de France puisqu’il en est à sa 104ème année. Il a toujours existé et a connu beaucoup de vicissitudes. Il a nourri de nombreuses idées républicaines, s’est parfois divisé, mais aujourd’hui, il semble être terriblement moderne. Le parti radical, c’est d’abord un parti de civilisation. Or, la politique, depuis la chute du mur de Berlin, s’est accrochée aux seules branches bien fragiles du libéralisme économique. Le président Sarkozy lui-même reconnaît que les seules valeurs de l’argent sont insuffisantes : quand on parle de politique, on parle d’abord de l’homme par rapport aux autres. C’est depuis toujours le message humaniste du radicalisme.
Réunir les partis radicaux, PRG et parti Valoisien, divisés depuis le programme commun de 1971, n’est pas chose évidente...
Le but de l’humanisme radical, c’est évidemment de ne faire qu’un. Le temps et les causes de la division sont lointaines. En 1971, le choix proposé par l’Union de la gauche de François Mitterrand était celui du collectivisme avec Georges Marchais. Une partie du Mouvement radical s’est embarquée dans cette galère qui a échoué en 1989 avec la chute du mur de Berlin et la quasi-disparition du Parti communiste. Nous sommes dans une autre époque. Jean-Louis Borloo, actuel président du Parti radical, a compris l’importance des relations entre l’homme et son environnement. Il occupe d’ailleurs cette responsabilité au Gouvernement. C’est à cette réflexion qu’appelle aujourd’hui le Parti radical, que beaucoup souhaitent réunifié.
À Saintes, avez-vous fait un appel du pied à Philippe Callaud, PRG ?
Nous sommes en pleine période électorale et il ne faut pas confondre réunification et débauchage, me semble-t-il.
Philippe Callaud a été traité par le Parti socialiste de Saintes de la manière dont les Socialistes traitent les Radicaux en Charente-Maritime. C’est-à-dire qu’ils les prennent pour des forces d’appui dont on tond la laine.
Il suffit de regarder ce qui se passe à la Rochelle, la laine est bien tondue ! Je suis persuadé qu’après les Municipales, un rapprochement à Saintes avec Philippe Callaud et ses amis est non seulement possible, mais souhaitable.
Pensez-vous peser dans la balance des Municipales et des Cantonales ?
La composante radicale de Charente-Maritime a toujours pesé dans les élections locales. Certes, Claude Belot n’est plus inscrit au Parti radical, mais il en a été membre durant des années. Je sais bien qu’il est profondément ancré dans cette tendance. D’autres élus, comme Jean-Pierre Tallieu, sont également très proches. Des individualités fortes pèsent évidemment depuis longtemps dans l’histoire de la Charente Maritime et dans la façon dont elle est menée.
Photo 1 : Xavier de Roux
vendredi 18 janvier 2008
L'origine de la Charente-Maritime : Une date à retenir 1694...
À Saint-Palais de Phiolin, Giancarlo et Renata Vedana, propriétaires de la Bribaudonnière, ont reçu l’historien Jean Glénisson. Pour ces Italiens qui adorent la France, le sujet de la conférence était une aubaine : leur invité a expliqué l’origine, la naissance en quelque sorte, du département où ils ont acheté une ravissante maison transformée en galerie d’art et chambres d’hôtes...
Tout le monde ou presque connaît la Charente-Maritime qui est devenue, selon nos politiciens préférés, l’un des premiers départements touristiques français. Pendant les vacances, l’île de Ré attire tous les parisiens de la “création“ et ne pas y faire escale - au moins quelques jours - relève du manque de stratégie. Mieux, aller faire un petit tour en bateau de côté de fort Boyard fait encore plus chic dans les dîners ! Bref, la terre des mouettes a du charme, mais avant d’avoir ses frontières actuelles (définies par la Constituante, après la Révolution), elle fut d’abord un vaste territoire qui s’étendait jusqu’à la Charente.
Lors de sa conférence, Jean Glénisson a remonté le temps, conduisant le public dans un siècle qui lui est cher, le XVIIe. Pour une meilleure compréhension, il expliqua la situation du moment ainsi que les désignations employées. Il est vrai que les termes ont changé ! Les généralités regroupaient des “élections“ (de la superficie d’un arrondissement environ). Elles ne possédaient pas d’assemblée délibérante contrairement aux pays d’état, c’est-à-dire aux provinces. Les pays conquis, quant à eux, étaient administrés sous des formes variées.
En ce qui nous concerne, les « généralités » ne comptaient pas moins de dix-huit intendants. Résultant des pouvoirs éloignés, une certaine complexité régnait alors : l’élection de la Rochelle dépendait d’un haut fonctionnaire de la généralité de Poitiers, celle de Saint-Jean d’Angély de Limoges, Saintes, Cognac et Marennes de Bordeaux. On imagine les retards qui découlaient de cette répartition administrative...
Rochefort, ville nouvelle !
Charles Colbert du Terron, intendant de la Marine, fut confronté à cette difficulté. Pour conduire à bien la création du port de Rochefort (où il avait besoin de matériaux), il négocia et dut faire preuve de diplomatie envers ses différents « interlocuteurs » en poste dans les généralités lointaines de Bordeaux, Limoges et Poitiers. Cousin du grand Colbert qui avait la courtoisie d’offrir des postes importants à sa parenté, il était respecté et pour cause, il avait l’oreille du Ministre des Finances ! Cette “alliance“ explique sans doute pourquoi il ne rencontra aucun obstacle majeur.
Sur place, le chantier était colossal. En 1666, des milliers d’hommes arrivèrent sur ce site vierge. Les terres avaient été confisquées à un hobereau local protestant qui avait abattu des arbres sans en aviser les autorités. La volonté de Louis XIV et Colbert était de réaliser un arsenal maritime comparable à ceux de Toulon et de Brest, avec la construction de vaisseaux le long de la Charente. La Charente, en effet, constituait une protection contre les incursions de la flotte anglaise puisque son embouchure pouvait être facilement gardée par des forts, pensait-on. En arrière, une ville aux rues droites vit le jour, chaque arrivant recevant 200 m2 de terrain pour installer son habitation.
« Charles Colbert du Terron s’est trouvé dans l’obligation de construire une ville nouvelle avec, entre autres, un arsenal, une corderie, et de la peupler. C’était une œuvre de grande ampleur » remarque Jean Glénisson. Malgré des difficultés compréhensibles (zones humides, terres meubles, manque de moyens), le projet se concrétisa et l’agglomération connut une rapide expansion. Non loin, la Rochelle était une cité prospère et ses activités “diverses“. Pour mémoire, rappelons que la première expédition négrière française, officiellement reconnue, a eu lieu en 1643 : elle concernait le bateau l’Espérance de la Rochelle. La traite des Noirs avait été autorisée un an plus tôt par Louis XIII. La liberté de commerce avec les îles fut accordée en 1670 par Colbert.
Cet essor entraîna une nouvelle organisation, la nécessité de composer une unité territoriale s’imposant. En 1694, un édit, signé à Versailles par le Roi Louis XIV, établit la généralité de la Rochelle à laquelle furent rattachés les secteurs de Rochefort, Saint-Jean d’Angély, Saintes, Jonzac, Cognac, Barbezieux et Marennes.
Cette décision n’était pas désintéressée. En effet, elle allait simplifier la collecte des impôts qui posait problème (à cette époque, l’argent était transporté sur des charrettes qu’encadraient des gardes. Plus la distance était grande, plus le risque était réel).
L’Aunis et la Saintonge se trouvaient ainsi réunies : « on croit, souvent à tort, que ces deux provinces étaient sœurs. Longtemps, la Saintonge a vogué au gré des fantasmes des gouvernements, placée sous la responsabilité de Bordeaux ou Limoges tandis que l’Aunis formait la neuvième élection de la généralité du Poitou » précise l’historien.
De ce regroupement cohérent, le monarque espérait une amélioration dont allait bénéficier la Rochelle. Pour lui, c’était une façon de réhabiliter cette place protestante qui avait tenu tête à Louis XIII et Richelieu en 1628. Assiégée puis soumise, elle avait été privée de son corps municipal pour dépendre du pouvoir central. Lui rendre son autonomie était un signe favorable...
Michel Bégon : il a donné son nom au bégonia
En 1688, Michel Bégon fut le premier intendant de la généralité de la Rochelle. Jean Glénisson s’attarda sur la personnalité de cet honnête homme. À ce jour, seul un petit volume le concernant est paru chez Flammarion (dans les années 1930), en l’attente d’un ouvrage conséquent qui devrait être publié prochainement, sous la direction de M. Barbiche (un habitué de l’Université d’Été de Jonzac).
Michel Bégon était aussi un cousin de Colbert. Né à Blois, il avait occupé différents postes (Orléans, Toulon, Marseille, Le Havre) avant d’être nommé intendant de la Marine de Rochefort. Bien que rigoureux dans son travail, cet homme intelligent entretint des rapports tendus avec Seignelay, ministre de la Marine, ainsi qu’avec Pontchartrain, son successeur. Michel Bégon fit beaucoup pour Rochefort et il géra le rude hiver de 1709 en particulier. Ses obsèques furent grandioses. En souvenir, la ville donna son nom à une fleur, dont le fameux bégonia.
La rencontre s’acheva sur les caractéristiques de la généralité de la Rochelle, dressées par Michel Bégon à la demande de Louis XIV. On y apprend que l’air était sain ! Le commerce gravitait autour du sel, des eaux de vie (on ne dit pas encore « cognac ») et des chevaux. S’y ajoutaient les perles de Saint-Savinien, aussi belles que celles de l’Orient, trouvées « dans de grosses moules » (des anodontes sans doute). Les ports travaillaient avec Saint-Domingue, les îles, le Sénégal, le Canada, le Portugal, les Açores. Les gens de Saintes et de la Rochelle étaient « assez polis » tandis que ceux de la côte « n’avaient société qu’avec eux » ! Les paysans de Haute-Saintonge sont cités, mais Jean Glénisson reste perplexe : il ignore si la Haute-Saintonge de cette époque correspond à l’actuelle CDCHS, d’autant qu’une basse Saintonge est également mentionnée. Le territoire comptait 360.000 âmes et 730 paroisses. Les impôts étaient insupportables, d’où des collectes laborieuses (la révolte approchait à grands pas)...
Après la Révolution, en 1790, l’Assemblée Constituante définit les contours des nouveaux départements, dont ceux de la Charente Inférieure (elle deviendra Maritime en 1941). Nous avons échappé au quadrillage du territoire qui avait été envisagé, sans tenir compte du passé des provinces et de leurs traditions !
Une évidence s’impose dès lors : le département a été taillé dans la généralité de la Rochelle. L’Aunis, dit-on, fut assez mécontente de son mariage forcé avec la Saintonge : son économie était bien plus forte que celle de sa voisine ! Ses doléances ne furent pas entendues. Cognac et Barbezieux, quant à elles, rejoignirent la Charente.
Depuis, les frontières sont restées identiques, « Pourquoi ne pas créer un comité pour une Haute-Saintonge indépendante ? » proposa Jean Glénisson en guise de conclusion.
Ainsi, nous pourrions offrir une suite à l’histoire !!!
Photo 1 : Un public nombreux est venu assister à la conférence de Jean Glénisson
Photo 2 : Jean Glénisson pense que l’essor du port de Rochefort est à l’origine de la création de la généralité de la Rochelle.
Photo 3 :Le département de la Charente-Maritime a été taillé dans la généralité de La Rochelle, qui englobait plusieurs “élections“ dont Jonzac qui dépendait de Saintes.
Photo 4 et 5 : Après la conférence et selon la tradition, M. et Mme Vedana avaient organisé un dîner composé de spécialités Italiennes. C’était délicieux, comme à l’habitude, et pour cause, Reneta appartient à l’Académie italienne de cuisine. Avec ce cordon bleu aidé de sa sœur Anna, les convives ont trinqué à la santé de Jean Glénisson dont la connaissance est limpide.
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Curiosités.... un bébé a deux têtes
Comme le célèbre M. de Peiresc, Michel Bégon possédait une belle collection. Elle comprenait des antiquités (pièces gravées, médailles, bronzes, etc), des recueils d’estampes, des portraits, des tableaux dont des œuvres de Raphaël, Rubens et Le Brun. De nombreux éléments se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale, à Paris. Toutefois, on ignore ce que sont devenus les tableaux des célèbres maîtres...
Il avait également un cabinet de curiosités qui abritait des objets inattendus, dont une momie de crocodile, la reproduction en cire d’un bébé né avec deux têtes (à Surgères), sans oublier un diadème en porc-épic qui arrivait tout droit de la Nouvelle France. Au total, il possédait des milliers de pièces qui furent vendues en juin 1710, après son décès.
• L’enceinte de Rochefort n’est pas l’œuvre de Vauban, mais de Nicolas de Clerveille. Vauban, ingénieur général des fortifications, n’y est pas intervenu pour une raison simple : Rochefort dépendait de la Marine et de Colbert, alors que lui-même était sous les ordres de Louvois, secrétaire d’état à la Guerre. « Vauban est venu deux fois à Rochefort. Il y a critiqué la ceinture de fortifications, mais cela ne relevait pas de sa compétence. Elles ont peut-être été réalisées a minima pour que la Guerre ne s’en empare pas » estime Martine Acerra, professeur à l’Université de Nantes et spécialiste du XVIIe.
• Michel Bégon a été le premier intendant de la généralité de la Rochelle. Nommés par le gouvernement, les intendants - comme les préfets actuels - pouvaient à tout moment être révoqués, contrairement aux autres fonctionnaires, propriétaires de leurs charges.
Tout le monde ou presque connaît la Charente-Maritime qui est devenue, selon nos politiciens préférés, l’un des premiers départements touristiques français. Pendant les vacances, l’île de Ré attire tous les parisiens de la “création“ et ne pas y faire escale - au moins quelques jours - relève du manque de stratégie. Mieux, aller faire un petit tour en bateau de côté de fort Boyard fait encore plus chic dans les dîners ! Bref, la terre des mouettes a du charme, mais avant d’avoir ses frontières actuelles (définies par la Constituante, après la Révolution), elle fut d’abord un vaste territoire qui s’étendait jusqu’à la Charente.
Lors de sa conférence, Jean Glénisson a remonté le temps, conduisant le public dans un siècle qui lui est cher, le XVIIe. Pour une meilleure compréhension, il expliqua la situation du moment ainsi que les désignations employées. Il est vrai que les termes ont changé ! Les généralités regroupaient des “élections“ (de la superficie d’un arrondissement environ). Elles ne possédaient pas d’assemblée délibérante contrairement aux pays d’état, c’est-à-dire aux provinces. Les pays conquis, quant à eux, étaient administrés sous des formes variées.
En ce qui nous concerne, les « généralités » ne comptaient pas moins de dix-huit intendants. Résultant des pouvoirs éloignés, une certaine complexité régnait alors : l’élection de la Rochelle dépendait d’un haut fonctionnaire de la généralité de Poitiers, celle de Saint-Jean d’Angély de Limoges, Saintes, Cognac et Marennes de Bordeaux. On imagine les retards qui découlaient de cette répartition administrative...
Rochefort, ville nouvelle !
Charles Colbert du Terron, intendant de la Marine, fut confronté à cette difficulté. Pour conduire à bien la création du port de Rochefort (où il avait besoin de matériaux), il négocia et dut faire preuve de diplomatie envers ses différents « interlocuteurs » en poste dans les généralités lointaines de Bordeaux, Limoges et Poitiers. Cousin du grand Colbert qui avait la courtoisie d’offrir des postes importants à sa parenté, il était respecté et pour cause, il avait l’oreille du Ministre des Finances ! Cette “alliance“ explique sans doute pourquoi il ne rencontra aucun obstacle majeur.
Sur place, le chantier était colossal. En 1666, des milliers d’hommes arrivèrent sur ce site vierge. Les terres avaient été confisquées à un hobereau local protestant qui avait abattu des arbres sans en aviser les autorités. La volonté de Louis XIV et Colbert était de réaliser un arsenal maritime comparable à ceux de Toulon et de Brest, avec la construction de vaisseaux le long de la Charente. La Charente, en effet, constituait une protection contre les incursions de la flotte anglaise puisque son embouchure pouvait être facilement gardée par des forts, pensait-on. En arrière, une ville aux rues droites vit le jour, chaque arrivant recevant 200 m2 de terrain pour installer son habitation.
« Charles Colbert du Terron s’est trouvé dans l’obligation de construire une ville nouvelle avec, entre autres, un arsenal, une corderie, et de la peupler. C’était une œuvre de grande ampleur » remarque Jean Glénisson. Malgré des difficultés compréhensibles (zones humides, terres meubles, manque de moyens), le projet se concrétisa et l’agglomération connut une rapide expansion. Non loin, la Rochelle était une cité prospère et ses activités “diverses“. Pour mémoire, rappelons que la première expédition négrière française, officiellement reconnue, a eu lieu en 1643 : elle concernait le bateau l’Espérance de la Rochelle. La traite des Noirs avait été autorisée un an plus tôt par Louis XIII. La liberté de commerce avec les îles fut accordée en 1670 par Colbert.
Cet essor entraîna une nouvelle organisation, la nécessité de composer une unité territoriale s’imposant. En 1694, un édit, signé à Versailles par le Roi Louis XIV, établit la généralité de la Rochelle à laquelle furent rattachés les secteurs de Rochefort, Saint-Jean d’Angély, Saintes, Jonzac, Cognac, Barbezieux et Marennes.
Cette décision n’était pas désintéressée. En effet, elle allait simplifier la collecte des impôts qui posait problème (à cette époque, l’argent était transporté sur des charrettes qu’encadraient des gardes. Plus la distance était grande, plus le risque était réel).
L’Aunis et la Saintonge se trouvaient ainsi réunies : « on croit, souvent à tort, que ces deux provinces étaient sœurs. Longtemps, la Saintonge a vogué au gré des fantasmes des gouvernements, placée sous la responsabilité de Bordeaux ou Limoges tandis que l’Aunis formait la neuvième élection de la généralité du Poitou » précise l’historien.
De ce regroupement cohérent, le monarque espérait une amélioration dont allait bénéficier la Rochelle. Pour lui, c’était une façon de réhabiliter cette place protestante qui avait tenu tête à Louis XIII et Richelieu en 1628. Assiégée puis soumise, elle avait été privée de son corps municipal pour dépendre du pouvoir central. Lui rendre son autonomie était un signe favorable...
Michel Bégon : il a donné son nom au bégonia
En 1688, Michel Bégon fut le premier intendant de la généralité de la Rochelle. Jean Glénisson s’attarda sur la personnalité de cet honnête homme. À ce jour, seul un petit volume le concernant est paru chez Flammarion (dans les années 1930), en l’attente d’un ouvrage conséquent qui devrait être publié prochainement, sous la direction de M. Barbiche (un habitué de l’Université d’Été de Jonzac).
Michel Bégon était aussi un cousin de Colbert. Né à Blois, il avait occupé différents postes (Orléans, Toulon, Marseille, Le Havre) avant d’être nommé intendant de la Marine de Rochefort. Bien que rigoureux dans son travail, cet homme intelligent entretint des rapports tendus avec Seignelay, ministre de la Marine, ainsi qu’avec Pontchartrain, son successeur. Michel Bégon fit beaucoup pour Rochefort et il géra le rude hiver de 1709 en particulier. Ses obsèques furent grandioses. En souvenir, la ville donna son nom à une fleur, dont le fameux bégonia.
La rencontre s’acheva sur les caractéristiques de la généralité de la Rochelle, dressées par Michel Bégon à la demande de Louis XIV. On y apprend que l’air était sain ! Le commerce gravitait autour du sel, des eaux de vie (on ne dit pas encore « cognac ») et des chevaux. S’y ajoutaient les perles de Saint-Savinien, aussi belles que celles de l’Orient, trouvées « dans de grosses moules » (des anodontes sans doute). Les ports travaillaient avec Saint-Domingue, les îles, le Sénégal, le Canada, le Portugal, les Açores. Les gens de Saintes et de la Rochelle étaient « assez polis » tandis que ceux de la côte « n’avaient société qu’avec eux » ! Les paysans de Haute-Saintonge sont cités, mais Jean Glénisson reste perplexe : il ignore si la Haute-Saintonge de cette époque correspond à l’actuelle CDCHS, d’autant qu’une basse Saintonge est également mentionnée. Le territoire comptait 360.000 âmes et 730 paroisses. Les impôts étaient insupportables, d’où des collectes laborieuses (la révolte approchait à grands pas)...
Après la Révolution, en 1790, l’Assemblée Constituante définit les contours des nouveaux départements, dont ceux de la Charente Inférieure (elle deviendra Maritime en 1941). Nous avons échappé au quadrillage du territoire qui avait été envisagé, sans tenir compte du passé des provinces et de leurs traditions !
Une évidence s’impose dès lors : le département a été taillé dans la généralité de la Rochelle. L’Aunis, dit-on, fut assez mécontente de son mariage forcé avec la Saintonge : son économie était bien plus forte que celle de sa voisine ! Ses doléances ne furent pas entendues. Cognac et Barbezieux, quant à elles, rejoignirent la Charente.
Depuis, les frontières sont restées identiques, « Pourquoi ne pas créer un comité pour une Haute-Saintonge indépendante ? » proposa Jean Glénisson en guise de conclusion.
Ainsi, nous pourrions offrir une suite à l’histoire !!!
Photo 1 : Un public nombreux est venu assister à la conférence de Jean Glénisson
Photo 2 : Jean Glénisson pense que l’essor du port de Rochefort est à l’origine de la création de la généralité de la Rochelle.
Photo 3 :Le département de la Charente-Maritime a été taillé dans la généralité de La Rochelle, qui englobait plusieurs “élections“ dont Jonzac qui dépendait de Saintes.
Photo 4 et 5 : Après la conférence et selon la tradition, M. et Mme Vedana avaient organisé un dîner composé de spécialités Italiennes. C’était délicieux, comme à l’habitude, et pour cause, Reneta appartient à l’Académie italienne de cuisine. Avec ce cordon bleu aidé de sa sœur Anna, les convives ont trinqué à la santé de Jean Glénisson dont la connaissance est limpide.
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Curiosités.... un bébé a deux têtes
Comme le célèbre M. de Peiresc, Michel Bégon possédait une belle collection. Elle comprenait des antiquités (pièces gravées, médailles, bronzes, etc), des recueils d’estampes, des portraits, des tableaux dont des œuvres de Raphaël, Rubens et Le Brun. De nombreux éléments se trouvent aujourd’hui à la Bibliothèque Nationale, à Paris. Toutefois, on ignore ce que sont devenus les tableaux des célèbres maîtres...
Il avait également un cabinet de curiosités qui abritait des objets inattendus, dont une momie de crocodile, la reproduction en cire d’un bébé né avec deux têtes (à Surgères), sans oublier un diadème en porc-épic qui arrivait tout droit de la Nouvelle France. Au total, il possédait des milliers de pièces qui furent vendues en juin 1710, après son décès.
• L’enceinte de Rochefort n’est pas l’œuvre de Vauban, mais de Nicolas de Clerveille. Vauban, ingénieur général des fortifications, n’y est pas intervenu pour une raison simple : Rochefort dépendait de la Marine et de Colbert, alors que lui-même était sous les ordres de Louvois, secrétaire d’état à la Guerre. « Vauban est venu deux fois à Rochefort. Il y a critiqué la ceinture de fortifications, mais cela ne relevait pas de sa compétence. Elles ont peut-être été réalisées a minima pour que la Guerre ne s’en empare pas » estime Martine Acerra, professeur à l’Université de Nantes et spécialiste du XVIIe.
• Michel Bégon a été le premier intendant de la généralité de la Rochelle. Nommés par le gouvernement, les intendants - comme les préfets actuels - pouvaient à tout moment être révoqués, contrairement aux autres fonctionnaires, propriétaires de leurs charges.
Divorcer devant notaire : Les avocats s'inquiètent...
Cette année, l’audience solennelle de rentrée du Tribunal de Grande Instance a été largement boudée, par l’ensemble du Barreau en particulier. Me Payet, nouveau bâtonnier, en a expliqué les raisons...
Si la Garde des Sceaux avait été présente lundi dernier à Saintes, un flot de questions l’auraient submergée. Dans différents communiqués, les syndicats de magistrats, les fonctionnaires et les avocats expriment leurs préoccupations face aux bouleversements qui touchent leurs professions respectives.
Saintes a été épargnée par la réforme de la carte judiciaire puisque le Tribunal reste intact. Néanmoins, en vertu d’une loi de 2006 votée à l’initiative de Pascal Clément, alors ministre de la Justice, le pôle de l’instruction, installé à la suite de la commission d’Outreau, s’en va au chef-lieu du département. En Charente-Maritime, c’est la Rochelle. « Cette disposition ne représente que 3 % des affaires pénales traitées à Saintes » tempèrent les observateurs. Toutefois, la nouvelle n’est pas accueillie de gaîté de cœur.
L’autre sujet de mécontentement concerne la « déjudiciarisation » du divorce par consentement mutuel. Cette formule permettrait aux époux de se séparer par un simple acte devant notaire. Ce projet inquiète vivement les avocats. En effet, sur quelque 3000 jugements rendus à Saintes, plus de 600 sont liés aux divorces. Dès lors, le Tribunal pourrait se concentrer sur d’autres litiges, mais la réduction des jugements rendus risque de faire disparaître des postes de magistrats et diminuera l’activité des cabinets d’avocats.
Par ailleurs, les syndicats FO, CFTC et la CGC ont signé avec le MEDEF un accord permettant la rupture du contrat de travail si les deux parties, employeur et salarié, le souhaitent. Les avocats craignent, là encore, de perdre des affaires qui, jusqu’alors, étaient confiées au Conseil des Prud’hommes .
Des réponses adaptées aux délits
C’est dans ce contexte particulier que la présidente, Catherine Jean-Pierre Cleva, seule à la tribune, prit la parole : « cette audience est perturbée par un mouvement de protestation décidé par les fonctionnaires et les magistrats qui s’interrogent face à l’évolution de l’institution judiciaire » précisa-t-elle avant de présenter le bilan 2007. Dans leurs fauteuils capitonnés, les personnalités prirent acte...
En ce qui concerne l’activité civile, les affaires nouvelles sont de 3024 (+ 1,37 %). Les décisions rendues sont inférieures à 2006 (-4,54 %). La durée de traitement est d’environ sept mois.
Côté pénal, le nombre de procédures nouvelles est en augmentation (18566). 1434 personnes ont été mises en examen et 35 étaient incarcérées à la fin décembre. Le nombre de jugements prononcés s’élève à 1446, tandis que la Cour d’Assises a jugé 21 affaires. La déception est grande avec le déplacement, en mars 2008, du pôle de l’instruction à la Rochelle alors que Saintes a toujours eu une activité soutenue. En fait, 2007 a été une année difficile en raison des lois nouvelles, d’un mouvement de grève du Barreau et de la vacance de postes au greffe. Point positif, l’arrivée de nouvelles technologies devrait faciliter les conditions de travail.
Pour sa part, Fabienne Atzori, procureur, souligna le taux encourageant de réponses apportées en matière pénale. Des stages sont proposés aux auteurs de violences conjugales ainsi qu’aux automobilistes afin de les sensibiliser à la sécurité routière.
D’autres volets - chasse, hygiène et sécurité au travail - viendront s’ajouter : « le parquet apporte des réponses adaptées à chacun des délits ».
Revenant au délicat sujet de la réforme, elle rappela la nécessité d’une réorganisation judiciaire dans un discours clair et argumenté.
« À Saintes, nous collaborerons avec les magistrats du pôle de la Rochelle avec les meilleures dispositions d’esprit » dit-elle. Bref, si chacun fait preuve de bonne volonté, la période transitoire se déroulera dans de bonnes conditions.
Seul dans le box - les avocats se trouvaient au fond de la salle - Me Payet fit part, quant à lui, des craintes actuelles : « la modernisation ne serait-elle qu’une illusion ? Quelle logique guide les décisions prises ? Avons-nous été consultés ? Les réformes ont été faites sans concertation. La Ministre a décidé seule. Pourquoi priver Saintes, première juridiction du département avec sa cour d’assises et sa maison d’arrêt, du pôle de l’instruction ? Saintes ferait-elle les frais d’accords politiques ? » s’interrogea-t-il. À cela, s’ajoute le divorce devant notaire : « en défendant les citoyens, les avocats ont une mission de service public et ils subissent de graves attaques. À croire qu’on veut réduire le budget de la justice ! » conclut le bâtonnier, porte-parole « d’une profession en plein désarroi ».
Des applaudissements suivirent son intervention. Cette année, le vin d’honneur a été supprimé. Le moral manquait, tout simplement...
Photo 1 et 2: Une audience boudée par les magistrats et les avocats… qui sont restés debout, à l’arrière.
Photo 3 : À droite, Fabienne Atzori, procureur.
Photo 4 : Parmi les personnalités, deux responsables de la Cour d’Appel de Poitiers, Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes, Bernadette Schimtt, maire, Catherine Quéré, député, Isabelle Duhamel-Costes, sous préfet de Jonzac, Xavier de Roux, conseiller général, les autorités militaires etc. À noter la présence de Me Payet dans le box des accusés...
Si la Garde des Sceaux avait été présente lundi dernier à Saintes, un flot de questions l’auraient submergée. Dans différents communiqués, les syndicats de magistrats, les fonctionnaires et les avocats expriment leurs préoccupations face aux bouleversements qui touchent leurs professions respectives.
Saintes a été épargnée par la réforme de la carte judiciaire puisque le Tribunal reste intact. Néanmoins, en vertu d’une loi de 2006 votée à l’initiative de Pascal Clément, alors ministre de la Justice, le pôle de l’instruction, installé à la suite de la commission d’Outreau, s’en va au chef-lieu du département. En Charente-Maritime, c’est la Rochelle. « Cette disposition ne représente que 3 % des affaires pénales traitées à Saintes » tempèrent les observateurs. Toutefois, la nouvelle n’est pas accueillie de gaîté de cœur.
L’autre sujet de mécontentement concerne la « déjudiciarisation » du divorce par consentement mutuel. Cette formule permettrait aux époux de se séparer par un simple acte devant notaire. Ce projet inquiète vivement les avocats. En effet, sur quelque 3000 jugements rendus à Saintes, plus de 600 sont liés aux divorces. Dès lors, le Tribunal pourrait se concentrer sur d’autres litiges, mais la réduction des jugements rendus risque de faire disparaître des postes de magistrats et diminuera l’activité des cabinets d’avocats.
Par ailleurs, les syndicats FO, CFTC et la CGC ont signé avec le MEDEF un accord permettant la rupture du contrat de travail si les deux parties, employeur et salarié, le souhaitent. Les avocats craignent, là encore, de perdre des affaires qui, jusqu’alors, étaient confiées au Conseil des Prud’hommes .
Des réponses adaptées aux délits
C’est dans ce contexte particulier que la présidente, Catherine Jean-Pierre Cleva, seule à la tribune, prit la parole : « cette audience est perturbée par un mouvement de protestation décidé par les fonctionnaires et les magistrats qui s’interrogent face à l’évolution de l’institution judiciaire » précisa-t-elle avant de présenter le bilan 2007. Dans leurs fauteuils capitonnés, les personnalités prirent acte...
En ce qui concerne l’activité civile, les affaires nouvelles sont de 3024 (+ 1,37 %). Les décisions rendues sont inférieures à 2006 (-4,54 %). La durée de traitement est d’environ sept mois.
Côté pénal, le nombre de procédures nouvelles est en augmentation (18566). 1434 personnes ont été mises en examen et 35 étaient incarcérées à la fin décembre. Le nombre de jugements prononcés s’élève à 1446, tandis que la Cour d’Assises a jugé 21 affaires. La déception est grande avec le déplacement, en mars 2008, du pôle de l’instruction à la Rochelle alors que Saintes a toujours eu une activité soutenue. En fait, 2007 a été une année difficile en raison des lois nouvelles, d’un mouvement de grève du Barreau et de la vacance de postes au greffe. Point positif, l’arrivée de nouvelles technologies devrait faciliter les conditions de travail.
Pour sa part, Fabienne Atzori, procureur, souligna le taux encourageant de réponses apportées en matière pénale. Des stages sont proposés aux auteurs de violences conjugales ainsi qu’aux automobilistes afin de les sensibiliser à la sécurité routière.
D’autres volets - chasse, hygiène et sécurité au travail - viendront s’ajouter : « le parquet apporte des réponses adaptées à chacun des délits ».
Revenant au délicat sujet de la réforme, elle rappela la nécessité d’une réorganisation judiciaire dans un discours clair et argumenté.
« À Saintes, nous collaborerons avec les magistrats du pôle de la Rochelle avec les meilleures dispositions d’esprit » dit-elle. Bref, si chacun fait preuve de bonne volonté, la période transitoire se déroulera dans de bonnes conditions.
Seul dans le box - les avocats se trouvaient au fond de la salle - Me Payet fit part, quant à lui, des craintes actuelles : « la modernisation ne serait-elle qu’une illusion ? Quelle logique guide les décisions prises ? Avons-nous été consultés ? Les réformes ont été faites sans concertation. La Ministre a décidé seule. Pourquoi priver Saintes, première juridiction du département avec sa cour d’assises et sa maison d’arrêt, du pôle de l’instruction ? Saintes ferait-elle les frais d’accords politiques ? » s’interrogea-t-il. À cela, s’ajoute le divorce devant notaire : « en défendant les citoyens, les avocats ont une mission de service public et ils subissent de graves attaques. À croire qu’on veut réduire le budget de la justice ! » conclut le bâtonnier, porte-parole « d’une profession en plein désarroi ».
Des applaudissements suivirent son intervention. Cette année, le vin d’honneur a été supprimé. Le moral manquait, tout simplement...
Photo 1 et 2: Une audience boudée par les magistrats et les avocats… qui sont restés debout, à l’arrière.
Photo 3 : À droite, Fabienne Atzori, procureur.
Photo 4 : Parmi les personnalités, deux responsables de la Cour d’Appel de Poitiers, Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes, Bernadette Schimtt, maire, Catherine Quéré, député, Isabelle Duhamel-Costes, sous préfet de Jonzac, Xavier de Roux, conseiller général, les autorités militaires etc. À noter la présence de Me Payet dans le box des accusés...
Jean-Claude Texier, maire de Jonzac : « Si Claude Belot conduit la liste, c'est qu'il veut être maire »...
Élu maire en 2001, Jean-Claude Texier tient les rênes de la ville de Jonzac avec souplesse. Certes, la partie n’est pas facile car il ne saurait travailler sans l’ancien premier magistrat, Claude Belot, dont la présence se devine aisément en filigrane. Pourtant, dans les milieux bien informés, on dit que Jean-Claude Texier lui a souvent tenu tête, cédant rarement du terrain sur les questions qui lui tenaient à cœur. On pensait cet homme, agréable et discret, incapable de résister à la forte personnalité de Cl. Belot. Eh bien non ! « Il ne faut pas se fier à l’eau qui dort » assurent les observateurs ! Les deux hommes ont appris à composer et c’est sans doute un respect mutuel qui leur a permis de terminer ce premier mandat sans étincelle officielle (ce qui n’a pas été le cas avec d’autres adjoints). Aujourd’hui, à quelques semaines des élections municipales, la rumeur va bon train. On va jusqu’à parler de deux formations issues du conseil sortant. Le bon sens voudrait que la droite ne fasse qu’une seule liste face à celle du socialiste Gilles Clavel. Soumis au cumul des mandats, Claude Belot est une nouvelle fois confronté au délicat problème du choix. En effet, il ne peut assurer conjointement les fonctions de maire, président du Conseil général et sénateur.Il aimerait retrouver la mairie de Jonzac - ce n’est pas un secret - mais dans ce cas, il devra abandonner la présidence du Département si l’UMP en garde les rênes. À moins qu’il ne passe le flambeau à celui qui s’impose logiquement, Dominique Bussereau, actuel secrétaire d’État aux Transports. En 2001, le fait que Claude Belot ait cédé sa place de maire à Jean-Claude Texier avait entraîné un mécontentement de la part de son électorat. S’estimant quelque peu trahi, le manque de clarté ayant entouré la campagne avait alors été dénoncé. En mars prochain, Claude Belot devrait adopter une attitude sans ambiguïté : ainsi, il évitera d’apporter de l’eau au moulin de son adversaire de gauche. Cette semaine, nous avons rencontré Jean-Claude Texier, maire de Jonzac, qui devrait être présent aux municipales. Nous abordons avec lui de nombreuses questions d’actualité dont la démission de Valérie Delcroix, maire adjointe, partie vers d’autres cieux. Plus bleus, disent les mauvaises langues...
Jean-Claude Texier, votre premier mandat s’achèvera dans quelques semaines. Quels ont été les grands moments des sept années qui viennent de s’écouler ?
Il y en a de nombreux ! Ces grands moments sont liés aux réalisations qui ont été faites : construction du centre de loisirs, de la halte-garderie, réfection des places du Château et de la République, marché couvert, aménagement des moulins de chez Bret et du Cluzelet. À ces importants chantiers, se sont ajoutés des travaux de valorisation et d’entretien. Notons également la réalisation des forages d’eau potable, situés aux Prés de Beaulieu et à Beaulieu. Ils sont dotés d’une station de déferrisation qui alimente à 50 % l’eau de la ville.
Où en sont les travaux d’embellissement des secteurs de l’église et du marché ?
Le parking de la rue d’Alvy, situé en contre bas de la place du Marché, sera terminé fin février. Les entreprises ont repris leur travail, lundi dernier. Suivront la place de l’Église et les alentours du marché. Les différentes étapes de rénovation tiennent compte du quotidien des riverains. Lors de la réunion où ce grand chantier, qui durera un an environ, a été présenté, une personne avait demandé comment les cortèges pourraient accéder à l’église si ses abords étaient inaccessibles. Que la population se rassure : lors d’un enterrement par exemple, les travaux seront arrêtés et un passage sera aménagé.
Après les désagréments que provoquent généralement les travaux, ce périmètre sera très agréable pour les riverains et les promeneurs.
Quels sont, à votre avis, les points forts de la ville de Jonzac ?
C’est une ville en pleine expansion depuis l’ouverture des Antilles et du casino, sans oublier les thermes dont le nombre de curistes est en constante progression. Ces trois sites reçoivent de nombreux visiteurs et on s’aperçoit, par exemple, que les curistes fréquentent régulièrement le casino. Jonzac tire son épingle du jeu et elle est dynamique. Personnellement, depuis que je suis entré au conseil municipal, en 1977, j’ai vu cette ville grandir et se modifier au fil des années avec la concrétisation de grandes structures.
Nous avons fait des efforts dans de nombreux domaines. En ce qui concerne l’environnement, nous avons essayé de rendre la ville plus agréable depuis quelques années en embellissant les quartiers par des jardinières et en privilégiant les espaces verts. Pour les fêtes de Noël, nous avons fait un gros effort en ce qui concerne les illuminations.
Auparavant, nous avions des guirlandes lumineuses installées par nos services. Ils mettaient un temps fou et nous n’étions pas sûrs du résultat ! Maintenant, nous avons un contrat avec une maison spécialiste des luminaires, avec renouvellement d’une partie des éléments tous les trois ans. La mairie a également investi. Ainsi, nous avons pu décorer la ville plus largement que les années précédentes en incluant l’avenue des Poilus, la rue Alsace Lorraine, la rue Charles de Gaulle. L’an prochain, nous espérons faire encore mieux !
Toute ville sympathique attire une population nouvelle, comme en témoignent les nombreux lotissements...
Effectivement, de nombreuses personnes choisissent de s’installer à Jonzac. En premier lieu, la ville a réalisé le lotissement de Baie Saint Paul. Si la commercialisation de la première tranche a quelque peu traîné, la seconde a très vite trouvé des acquéreurs. Au dessus, nous avons acheté le terrain de M. Grelety qui s’étend jusqu’au Moulin de Trompe l’amour et, sur la droite, celui de la famille Jean qui va nous permettre d’agrandir.
Il y a aussi le lotissement qui se trouve derrière Mignonneau, soit une quarantaine de maisons. Un autre va se faire à la Garenne ainsi qu’un hôtel et une résidence hôtelière le long de la rocade, en remontant vers Leader Price. Le promoteur est M. Jamain. Un autre projet, porté par M. Puaud, est programmé aux Antilles où il a acheté des terrains. Ces constructions vont accroître la capacité d’hébergement sur la ville.
En ce qui concerne le lotissement qui est placé près du château de la Dixmerie, sur la route de Champagnac, il relève de la Semdas. Ces terrains s’insèrent dans la ZAC élaborée par la Communauté de Communes de Haute-Saintonge.
La population de Jonzac a vraisemblablement augmenté...
Nous n’avons pas encore les résultats du recensement, malheureusement. La population peut être estimée à 4500 habitants environ.
Nous venons de parler des points forts. Quels sont les points faibles de Jonzac, ceux qui peuvent être améliorés ?
En toute franchise, tout est perfectible ! Je pense qu’une prise en compte de la globalité du centre ville serait intéressante pour les habitants et les nombreux touristes qui visitent la région. Toutefois, la réfection des façades n’est pas de notre ressort, mais de celui des propriétaires. A ce sujet, des subventions peuvent être obtenues. Les habitants intéressés peuvent contacter la mairie.
Rue des Carmes, la maison Giraud va être rénovée. J’ai signé l’achat des parcelles lundi dernier. Cette vaste demeure sera divisée en appartements. L’originalité du projet réside en la formule proposée : le promoteur aménagera les appartements de standing, neuf au total, en fonction des souhaits exprimés par les propriétaires. Un ascenseur sera installé.
Parallèlement, Jonzac poursuit sa politique de logements sociaux ?
La résidence Philippe est concernée. L’office des HLM y rénove actuellement deux blocs. Plus haut, d’anciens blocs seront détruits et à leur place, seront construites des maisons particulières proposées en accession à la propriété ou en location.
Que deviennent les travaux de la rocade qui ira de la route de Montendre au casino ?
Le commissaire enquêteur vient de terminer l’enquête publi-que. Lorsqu’il aura rendu ses conclusions, le tracé final sera déterminé. Suivra l’acquisition des parcelles.
Les démarches risquent de prendre du temps puisque certains habitants ont hostiles à ce projet. Ensuite, la concrétisation de cette voie, qui conduira aux Antilles, devrait aller assez vite. Je ne peux pas vous en dire plus puisque c’est le Conseil général qui supervise ces travaux. Il vaut mieux poser la question à Claude Belot.
Il faudra tenir compte de la protection des chauve-souris selon les dispositions européennes !
Oui, les chauve souris seront prises en compte puisque leur environnement est concerné. Il faut savoir qu’au départ, elles se trouvaient dans les carrières à l’entrée des thermes. Quand la station a été faite, elles ont changé de cavités. Dans le cadre de Natura 2000, un point général les concernant avait été dressé à l’époque où Bernard Pouget était sous-préfet. Depuis, nous n’avons pas eu de nouvelle réunion.
Petit retour en arrière. En 2001, Claude Belot, atteint par le cumul des mandats, a abandonné son poste de maire pour devenir simple conseiller municipal. Pensiez-vous devenir maire de Jonzac un jour ?
Sincèrement, non ! Ceci dit, un hasard de circonstances a fait que je le suis devenu et c’est pour moi une expérience très intéressante à vivre. On ap-prend vite avec, à ses côtés, une équipe très efficace, services financiers, techniques, direction générale des services. Cependant, je ne me fais pas à la lenteur du système administratif. Si les entreprises étaient soumises aux mêmes pesanteurs, elles auraient rendu leur tablier depuis longtemps. Si les mairies disposaient d’un carnet de chèques avec des vérifications fréquentes de la perception, nous irions dix fois plus vite. À une époque où l’on parle de moderniser l’état, je pense qu’il y a là une piste à explorer. En ce qui concerne mes rapports avec Isabelle Duhamel Costes, sous-préfet, ils sont excellents. Dès qu’un dossier lui est transmis, ses services vérifient et attirent notre attention si quelque chose ne va pas. J’avais aussi de bons rapports avec Bernard Pouget et Danièle Mailhé.
L’une de vos adjointes, Valérie Delcroix, vous a envoyé une lettre de démission. Allez-vous l’accepter ?
Valérie Delcroix a quitté Jonzac et, de ce fait, j’accepte sa démission. Qu’allons-nous faire ? Il y a deux solutions. Soit le conseil continue à travailler tel qu’il est, soit elle est remplacée par le suivant sur la liste, jusqu’aux prochaines élections. Nous allons étudier la question qui sera abordée lors du prochain conseil municipal. Le départ de Valérie Delcroix ne m’a pas surpris. Ces temps derniers, nous la voyions rarement. Je pense qu’elle a rencontré des problèmes personnels et sa position, en tant qu’attachée parlementaire de Claude Belot, n’était peut-être pas facile. Elle se trouve en congé parental jusqu’en juin prochain. Que fera-t-elle après ? Je l’ignore.
Le départ de cette jeune femme, docteur en géographie, restera-t-il comme une blessure au sein du conseil municipal ?
Non, chacun est libre de ses actes. Toutefois, je pense qu’elle aurait pu m’informer de ses intentions, ainsi que ses collègues conseillers municipaux. J’aurais apprécié une plus grande clarté.
Venons-en à vous. Pourriez-vous être candidat aux prochaines municipales ?
Je pourrais l’être, effectivement !
On parle de deux listes de droite ?
Deux listes de droite serait ridicule. En se faisant concurrence, elles favoriseraient l’élection de la gauche conduite par le docteur Clavel. Il faut un consensus. J’ai entendu parler du retour de Jean-Paul Tornier. Pour l’instant, je ne l’ai pas rencontré.
Claude Belot sera-t-il tête de liste ?
Je pense qu’il le sera. Cependant, il a le problème du cumul des mandats. S’il n’est plus président du Conseil général, il souhaitera reprendre la mairie de Jonzac. C’est une évidence et je suis surpris qu’on pose encore la question à ce sujet ! Pour l’instant, nous ne savons pas ce que seront les résultats des Cantonales, seules des estimations peuvent être faites. Néanmoins, comme je le disais plus haut, s’il choisit de conduire la liste aux Munici-pales, c’est qu’il souhaite reprendre les rênes de la ville. Il ne peut pas y avoir d’ambiguïté à ce sujet. Il sera également candidat aux Sénatoriales de septembre. Là encore, quels seront les résultats ?
La présidence de la Communauté de Communes est également très importante pour Claude Belot...
Oui. À ce moment-là , il devra être désigné par le conseil municipal.
Dans le cas de figure où Claude Belot conserverait la présidence du Conseil général, comme en 2001, pourriez-vous briguer un second mandat de maire ?
Pourquoi pas ? Tout est discutable et sera discuté...
Photo 1 : Jean-Claude Texier aux côtés de Christiane Proux et Gérard Masson, lors des vœux à la sous-préfecture en 2007.
Photo 2 : Jean-Claude Texier et son épouse, lors du concert organisé par les Restos du cœur à Jonzac, en présence de la femme de Coluche.
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Le grand retour de Jean-Paul Tornier !
Ex premier adjoint de Claude Belot, cet ancien vétérinaire n’avait pas souhaité se représenter en 2001. Or, en 2008, il a revu ses positions et devrait figurer sur la liste de Claude Belot aux municipales aux côtés de Gérard Masson (actuel adjoint aux affaires sociales), Pierre-Jean Ravet (environnement), Christiane Proux (affaires scolaires), Louis Chalié (culture), etc. Il pourrait même la conduire, dit-on. Affaire à suivre...
Jean-Claude Texier, votre premier mandat s’achèvera dans quelques semaines. Quels ont été les grands moments des sept années qui viennent de s’écouler ?
Il y en a de nombreux ! Ces grands moments sont liés aux réalisations qui ont été faites : construction du centre de loisirs, de la halte-garderie, réfection des places du Château et de la République, marché couvert, aménagement des moulins de chez Bret et du Cluzelet. À ces importants chantiers, se sont ajoutés des travaux de valorisation et d’entretien. Notons également la réalisation des forages d’eau potable, situés aux Prés de Beaulieu et à Beaulieu. Ils sont dotés d’une station de déferrisation qui alimente à 50 % l’eau de la ville.
Où en sont les travaux d’embellissement des secteurs de l’église et du marché ?
Le parking de la rue d’Alvy, situé en contre bas de la place du Marché, sera terminé fin février. Les entreprises ont repris leur travail, lundi dernier. Suivront la place de l’Église et les alentours du marché. Les différentes étapes de rénovation tiennent compte du quotidien des riverains. Lors de la réunion où ce grand chantier, qui durera un an environ, a été présenté, une personne avait demandé comment les cortèges pourraient accéder à l’église si ses abords étaient inaccessibles. Que la population se rassure : lors d’un enterrement par exemple, les travaux seront arrêtés et un passage sera aménagé.
Après les désagréments que provoquent généralement les travaux, ce périmètre sera très agréable pour les riverains et les promeneurs.
Quels sont, à votre avis, les points forts de la ville de Jonzac ?
C’est une ville en pleine expansion depuis l’ouverture des Antilles et du casino, sans oublier les thermes dont le nombre de curistes est en constante progression. Ces trois sites reçoivent de nombreux visiteurs et on s’aperçoit, par exemple, que les curistes fréquentent régulièrement le casino. Jonzac tire son épingle du jeu et elle est dynamique. Personnellement, depuis que je suis entré au conseil municipal, en 1977, j’ai vu cette ville grandir et se modifier au fil des années avec la concrétisation de grandes structures.
Nous avons fait des efforts dans de nombreux domaines. En ce qui concerne l’environnement, nous avons essayé de rendre la ville plus agréable depuis quelques années en embellissant les quartiers par des jardinières et en privilégiant les espaces verts. Pour les fêtes de Noël, nous avons fait un gros effort en ce qui concerne les illuminations.
Auparavant, nous avions des guirlandes lumineuses installées par nos services. Ils mettaient un temps fou et nous n’étions pas sûrs du résultat ! Maintenant, nous avons un contrat avec une maison spécialiste des luminaires, avec renouvellement d’une partie des éléments tous les trois ans. La mairie a également investi. Ainsi, nous avons pu décorer la ville plus largement que les années précédentes en incluant l’avenue des Poilus, la rue Alsace Lorraine, la rue Charles de Gaulle. L’an prochain, nous espérons faire encore mieux !
Toute ville sympathique attire une population nouvelle, comme en témoignent les nombreux lotissements...
Effectivement, de nombreuses personnes choisissent de s’installer à Jonzac. En premier lieu, la ville a réalisé le lotissement de Baie Saint Paul. Si la commercialisation de la première tranche a quelque peu traîné, la seconde a très vite trouvé des acquéreurs. Au dessus, nous avons acheté le terrain de M. Grelety qui s’étend jusqu’au Moulin de Trompe l’amour et, sur la droite, celui de la famille Jean qui va nous permettre d’agrandir.
Il y a aussi le lotissement qui se trouve derrière Mignonneau, soit une quarantaine de maisons. Un autre va se faire à la Garenne ainsi qu’un hôtel et une résidence hôtelière le long de la rocade, en remontant vers Leader Price. Le promoteur est M. Jamain. Un autre projet, porté par M. Puaud, est programmé aux Antilles où il a acheté des terrains. Ces constructions vont accroître la capacité d’hébergement sur la ville.
En ce qui concerne le lotissement qui est placé près du château de la Dixmerie, sur la route de Champagnac, il relève de la Semdas. Ces terrains s’insèrent dans la ZAC élaborée par la Communauté de Communes de Haute-Saintonge.
La population de Jonzac a vraisemblablement augmenté...
Nous n’avons pas encore les résultats du recensement, malheureusement. La population peut être estimée à 4500 habitants environ.
Nous venons de parler des points forts. Quels sont les points faibles de Jonzac, ceux qui peuvent être améliorés ?
En toute franchise, tout est perfectible ! Je pense qu’une prise en compte de la globalité du centre ville serait intéressante pour les habitants et les nombreux touristes qui visitent la région. Toutefois, la réfection des façades n’est pas de notre ressort, mais de celui des propriétaires. A ce sujet, des subventions peuvent être obtenues. Les habitants intéressés peuvent contacter la mairie.
Rue des Carmes, la maison Giraud va être rénovée. J’ai signé l’achat des parcelles lundi dernier. Cette vaste demeure sera divisée en appartements. L’originalité du projet réside en la formule proposée : le promoteur aménagera les appartements de standing, neuf au total, en fonction des souhaits exprimés par les propriétaires. Un ascenseur sera installé.
Parallèlement, Jonzac poursuit sa politique de logements sociaux ?
La résidence Philippe est concernée. L’office des HLM y rénove actuellement deux blocs. Plus haut, d’anciens blocs seront détruits et à leur place, seront construites des maisons particulières proposées en accession à la propriété ou en location.
Que deviennent les travaux de la rocade qui ira de la route de Montendre au casino ?
Le commissaire enquêteur vient de terminer l’enquête publi-que. Lorsqu’il aura rendu ses conclusions, le tracé final sera déterminé. Suivra l’acquisition des parcelles.
Les démarches risquent de prendre du temps puisque certains habitants ont hostiles à ce projet. Ensuite, la concrétisation de cette voie, qui conduira aux Antilles, devrait aller assez vite. Je ne peux pas vous en dire plus puisque c’est le Conseil général qui supervise ces travaux. Il vaut mieux poser la question à Claude Belot.
Il faudra tenir compte de la protection des chauve-souris selon les dispositions européennes !
Oui, les chauve souris seront prises en compte puisque leur environnement est concerné. Il faut savoir qu’au départ, elles se trouvaient dans les carrières à l’entrée des thermes. Quand la station a été faite, elles ont changé de cavités. Dans le cadre de Natura 2000, un point général les concernant avait été dressé à l’époque où Bernard Pouget était sous-préfet. Depuis, nous n’avons pas eu de nouvelle réunion.
Petit retour en arrière. En 2001, Claude Belot, atteint par le cumul des mandats, a abandonné son poste de maire pour devenir simple conseiller municipal. Pensiez-vous devenir maire de Jonzac un jour ?
Sincèrement, non ! Ceci dit, un hasard de circonstances a fait que je le suis devenu et c’est pour moi une expérience très intéressante à vivre. On ap-prend vite avec, à ses côtés, une équipe très efficace, services financiers, techniques, direction générale des services. Cependant, je ne me fais pas à la lenteur du système administratif. Si les entreprises étaient soumises aux mêmes pesanteurs, elles auraient rendu leur tablier depuis longtemps. Si les mairies disposaient d’un carnet de chèques avec des vérifications fréquentes de la perception, nous irions dix fois plus vite. À une époque où l’on parle de moderniser l’état, je pense qu’il y a là une piste à explorer. En ce qui concerne mes rapports avec Isabelle Duhamel Costes, sous-préfet, ils sont excellents. Dès qu’un dossier lui est transmis, ses services vérifient et attirent notre attention si quelque chose ne va pas. J’avais aussi de bons rapports avec Bernard Pouget et Danièle Mailhé.
L’une de vos adjointes, Valérie Delcroix, vous a envoyé une lettre de démission. Allez-vous l’accepter ?
Valérie Delcroix a quitté Jonzac et, de ce fait, j’accepte sa démission. Qu’allons-nous faire ? Il y a deux solutions. Soit le conseil continue à travailler tel qu’il est, soit elle est remplacée par le suivant sur la liste, jusqu’aux prochaines élections. Nous allons étudier la question qui sera abordée lors du prochain conseil municipal. Le départ de Valérie Delcroix ne m’a pas surpris. Ces temps derniers, nous la voyions rarement. Je pense qu’elle a rencontré des problèmes personnels et sa position, en tant qu’attachée parlementaire de Claude Belot, n’était peut-être pas facile. Elle se trouve en congé parental jusqu’en juin prochain. Que fera-t-elle après ? Je l’ignore.
Le départ de cette jeune femme, docteur en géographie, restera-t-il comme une blessure au sein du conseil municipal ?
Non, chacun est libre de ses actes. Toutefois, je pense qu’elle aurait pu m’informer de ses intentions, ainsi que ses collègues conseillers municipaux. J’aurais apprécié une plus grande clarté.
Venons-en à vous. Pourriez-vous être candidat aux prochaines municipales ?
Je pourrais l’être, effectivement !
On parle de deux listes de droite ?
Deux listes de droite serait ridicule. En se faisant concurrence, elles favoriseraient l’élection de la gauche conduite par le docteur Clavel. Il faut un consensus. J’ai entendu parler du retour de Jean-Paul Tornier. Pour l’instant, je ne l’ai pas rencontré.
Claude Belot sera-t-il tête de liste ?
Je pense qu’il le sera. Cependant, il a le problème du cumul des mandats. S’il n’est plus président du Conseil général, il souhaitera reprendre la mairie de Jonzac. C’est une évidence et je suis surpris qu’on pose encore la question à ce sujet ! Pour l’instant, nous ne savons pas ce que seront les résultats des Cantonales, seules des estimations peuvent être faites. Néanmoins, comme je le disais plus haut, s’il choisit de conduire la liste aux Munici-pales, c’est qu’il souhaite reprendre les rênes de la ville. Il ne peut pas y avoir d’ambiguïté à ce sujet. Il sera également candidat aux Sénatoriales de septembre. Là encore, quels seront les résultats ?
La présidence de la Communauté de Communes est également très importante pour Claude Belot...
Oui. À ce moment-là , il devra être désigné par le conseil municipal.
Dans le cas de figure où Claude Belot conserverait la présidence du Conseil général, comme en 2001, pourriez-vous briguer un second mandat de maire ?
Pourquoi pas ? Tout est discutable et sera discuté...
Photo 1 : Jean-Claude Texier aux côtés de Christiane Proux et Gérard Masson, lors des vœux à la sous-préfecture en 2007.
Photo 2 : Jean-Claude Texier et son épouse, lors du concert organisé par les Restos du cœur à Jonzac, en présence de la femme de Coluche.
Dis-le-moi dans l'oreille...
• Le grand retour de Jean-Paul Tornier !
Ex premier adjoint de Claude Belot, cet ancien vétérinaire n’avait pas souhaité se représenter en 2001. Or, en 2008, il a revu ses positions et devrait figurer sur la liste de Claude Belot aux municipales aux côtés de Gérard Masson (actuel adjoint aux affaires sociales), Pierre-Jean Ravet (environnement), Christiane Proux (affaires scolaires), Louis Chalié (culture), etc. Il pourrait même la conduire, dit-on. Affaire à suivre...
Saintes Nord : Thierry Faure se retire, Robert Grand respire !
Alors qu’il se croyait seul candidat UMP sur le canton de Saintes Nord contre le socialiste sortant, Christophe Dourthe, Robert Grand a appris, lors de la cérémonie des vœux organisée à la mairie de Saintes, que Thierry Faure, actuel maire adjoint, était également sur la ligne de départ. Il est vrai que ce dernier ne figure pas sur la liste de Bernadette Schmitt aux Municipales (avec qui il a pourtant déjeuné récemment) et une place de conseiller général lui aurait convenu tout à fait.
Robert Grand, syndicaliste bien connu de la MSA, a réagi en déclarant : « tout le monde a le droit de se présenter mais, dans le cas présent, il est de bon de faire un historique. Les militants UMP m’ont désigné très démocratiquement. Je suis arrivé en tête avec 55 voix devant Catherine Bongard, 45 voix, Thierry Faure 33 voix, suivi de M. Dohollou. Aussitôt, Thierry Faure a contesté la régularité des opérations, ce que j’ai trouvé scandaleux. Catherine Bongard, quant à elle, n’a rien trouvé à redire et m’a assuré de son soutien. J’en aurais fait autant si elle était arrivée en tête. On appelle ça la discipline républicaine. Par la suite et malgré ses protestations, Thierry Faure n’a même pas eu le courage d’aller voir D. Quentin ou D. Bussereau. Que veut-il faire, à quel jeu joue-t-il ? De toutes les manières, il aura à répondre de ses actes après les élections. Sa candidature ne peut être qu‘individuelle compte-tenu que j’ai reçu le soutien de l’UMP de Chte-Mme, de Xavier de Roux, Claude Belot, Dominique Bussereau et du ministre Jean-Louis Borloo. Ma candidature a été parfaitement validée ».
Nous venons d'apprendre que Thierry Faure a décidé de laisser purement et simplement tomber ses ambitions. On dit même qu'il va soutenir Robert Grand.
C'est pas beau la fraternité ?...
samedi 12 janvier 2008
Sarkozy : Bruni soit qui mal y pense
Sarkozy arrive devant le pupitre. Dans la salle, un journaliste se met à fredonner «t’aurais voulu être un artiste pour aller faire ton numéro», chanson qu’interprétait remarquablement Nicole Croisille.
Ce matin-là, s’agit-il d’un numéro devant la presse, réunie au grand complet, ou d’un exercice de style ? Le Président répond avec spontanéité et rétorque sèchement à ceux qui lui cherchent des poux sur la tête.
En dehors du décorum et du jeu toujours habile des questions et des réponses qui constituent l'horizon de ce spectacle largement médiatisé, les sujets de fond sont partiellement abordés. Ils font des ronds dans l’eau pour se noyer dans les généralités. La France est fauchée en raison des 35 heures qui ont entraîné une baisse de la productivité : nous allons essayer d’y remédier ; les patrons ne paient pas suffisamment leurs salariés : c’est à eux qu’il faut s’en prendre ; la baisse du pouvoir d'achat est réelle et le prix de l'essence est insensé : ce n'est pas la faute du Gouvernement ; les temps difficiles sont inévitables : soyez patients et travailler plus, mes frères. En voilà bien une idée : si, justement, nous n’avions plus envie de trimer pour nous adonner à une adorable volupté ? Pourquoi toujours associer la notion de bonheur au profit ? N’est-il pas plus agréable de buller sur la plage ou d’admirer un coucher de soleil sur l’estuaire de la Gironde ?
En 2007, Sarkozy portait l'espoir. Aujourd'hui, une certaine méfiance s’est installée. Les résultats de ses ministres seront évalués. Et les siens, qui le jugera sinon l’électorat ?
Nicolas Sarkozy a du courage, on ne peut pas lui enlever cette vertu. Toutefois, sa manière de s'afficher dans les lieux chocs avec des dessous chics devient source d’irritation. Les attaques dont il fait l’objet découlent de son attitude : dans sa dernière édition, le Canard Enchaîné a publié qu'il percevait encore son salaire de Ministre de l'Intérieur jusqu’en janvier 2008. En fait, soulignent les observateurs, « il perçoit bien moins que les grands patrons de l'industrie ».
Quant à ses histoires d'amour, elles alimentent les magazines people qui se frottent les mains et voyagent d’Egypte en Jordanie. Les Etats-Unis ne devraient pas tarder. Toutefois, épouser une femme rencontrée il y a quelques semaines chez Jacques Séguela, le roi de la communication - celui qui lave plus blanc - sent le coup de pub à plein nez à défaut du coup de foudre. Si le Président s’emballe toujours avec la même rapidité, l’actualité de son quinquennat sera riche et variée !
Les Français sont-ils prêts pour un "remake" du sacre de Napoléon et de Joséphine ? On peut en douter. Pendant ce temps-là, Cécilia s’affole devant un livre qui dévoile ses intimités. Les formes sans la forme. La vie privée de l'ex couple élyséen est ainsi mise à nu et ce n’est pas dans Playboy !
Mais que sont devenues les pietàs qui, de leur piédestal, pâlissaient de leurs prudes ardeurs ?...
Photo fiction : Le sacre de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni par l'artiste Jean Lou Dinand, musée de Jonzac.
Valérie Delcroix avoue : “Je gênais”
Depuis plusieurs mois, son absence était remarquée. Valérie Delcroix, adjointe chargée des foires et marchés, n’assistait plus aux séances de conseil et encore moins aux réunions internes. Où était-elle partie et surtout pourquoi ? Ces questions revenaient régulièrement. Installée en Inde, à Pondichéry, elle explique pourquoi elle vient de donner sa démission au maire, Jean-Claude Texier, qui l’a d’ailleurs acceptée. Pour elle, le rôle d’élu a été à la fois formidable... et difficile.
« En 2001, je me suis lancée avec enthousiasme et passion dans cette nouvelle fonction de conseillère municipale et d'adjointe, mais aussi avec beaucoup trop de naïveté et de crédulité ! Il m'a fallu prendre du recul pour réfléchir et finalement, j'ai décidé de tourner la page. Ce mandat restera une expérience fondamentale dans ma vie : j'ai pu m'investir, par exemple, tout au début avec les commerçants sédentaires et non sédentaires, ou dans les missions auxquelles j'ai pu participer au sein de l'Office départemental des HLM. Ce sont ces côtés-là, certaines rencontres aussi, que je veux retenir de mon mandant. Le reste, je préfère l'oublier ! » souligne-t-elle, et d’ajouter au sujet des événements dont elle a eu à souffrir : « Je souhaite les laisser derrière moi. J'aime Jonzac et j'ai été très frustrée de ne pouvoir participer activement à la vie jonzacaise politique et associative. Mais voilà, ma présence n'était pas souhaitée. Je gênais, j'ai été blessée et je me suis retirée. Maintenant, lorsque je regarde en arrière, je sais que de toutes les façons, je n'étais pas faite pour ces joutes ou elles n'étaient pas faites pour moi. A vous de choisir ! J'espère simplement que les prochaines jeunes candidates qui vont arriver avec la même énergie, la même envie de travailler que celles que j'avais, sauront éviter les écueils et seront véritablement soutenues, pour participer à la croissance et au développement de Jonzac. En ce qui me concerne, l'amertume appartient au passé !».
Pour être clair, certaines frustrations tiennent au fait que cette jeune femme, docteur en géographie, n’a pu s’investir pleinement dans certaines activités. Elle aurait fait une excellente présidente de l’Université d’Eté, par exemple. Il faut souvent du courage pour faire passer ses idées...
Dans sa nouvelle vie, désormais très privée, Valérie Delcroix reste une femme avec des idéaux, des valeurs et des engagements sur le terrain.
On devrait la revoir en Charente-Maritime pour les grandes vacances. En tout cas, elle sera absente des municipales de mars prochain qui verront s'affronter deux listes (Belot, Clavel), peut-être trois... Sans doute les suivra-t-elle sur internet !
Photo : Valérie Delcroix et son jeune fils Lorenzo. L'ancienne adjointe adresse ses voeux de bonne année aux amis qu'elle a laissés à Jonzac.
« En 2001, je me suis lancée avec enthousiasme et passion dans cette nouvelle fonction de conseillère municipale et d'adjointe, mais aussi avec beaucoup trop de naïveté et de crédulité ! Il m'a fallu prendre du recul pour réfléchir et finalement, j'ai décidé de tourner la page. Ce mandat restera une expérience fondamentale dans ma vie : j'ai pu m'investir, par exemple, tout au début avec les commerçants sédentaires et non sédentaires, ou dans les missions auxquelles j'ai pu participer au sein de l'Office départemental des HLM. Ce sont ces côtés-là, certaines rencontres aussi, que je veux retenir de mon mandant. Le reste, je préfère l'oublier ! » souligne-t-elle, et d’ajouter au sujet des événements dont elle a eu à souffrir : « Je souhaite les laisser derrière moi. J'aime Jonzac et j'ai été très frustrée de ne pouvoir participer activement à la vie jonzacaise politique et associative. Mais voilà, ma présence n'était pas souhaitée. Je gênais, j'ai été blessée et je me suis retirée. Maintenant, lorsque je regarde en arrière, je sais que de toutes les façons, je n'étais pas faite pour ces joutes ou elles n'étaient pas faites pour moi. A vous de choisir ! J'espère simplement que les prochaines jeunes candidates qui vont arriver avec la même énergie, la même envie de travailler que celles que j'avais, sauront éviter les écueils et seront véritablement soutenues, pour participer à la croissance et au développement de Jonzac. En ce qui me concerne, l'amertume appartient au passé !».
Pour être clair, certaines frustrations tiennent au fait que cette jeune femme, docteur en géographie, n’a pu s’investir pleinement dans certaines activités. Elle aurait fait une excellente présidente de l’Université d’Eté, par exemple. Il faut souvent du courage pour faire passer ses idées...
Dans sa nouvelle vie, désormais très privée, Valérie Delcroix reste une femme avec des idéaux, des valeurs et des engagements sur le terrain.
On devrait la revoir en Charente-Maritime pour les grandes vacances. En tout cas, elle sera absente des municipales de mars prochain qui verront s'affronter deux listes (Belot, Clavel), peut-être trois... Sans doute les suivra-t-elle sur internet !
Photo : Valérie Delcroix et son jeune fils Lorenzo. L'ancienne adjointe adresse ses voeux de bonne année aux amis qu'elle a laissés à Jonzac.
vendredi 11 janvier 2008
La Terre : asile d'aliens nés !
Quand les monstres de l’espace se rencontrent sur Terre, attention à ne pas finir en chair à pâté !
Cette semaine, le Familia de Jonzac proposait la nouvelle édition d’Alien contre Predator dont la particularité est d’opposer les plus deux célèbres créatures du cinéma. La première fois, elles se retrouvaient sous la banquise pour un étrange rituel. Cette fois-ci, elles sont encore sur notre bonne vielle planète !
En entrant dans la salle obscure, une évidence s’impose : le romantisme ne fera pas partie du scénario. Une fois bien arrimé au fauteuil, vous n’avez plus qu’à attendre l’issue fatale et dans ce domaine, vous n’êtes pas déçus. Certes, dimanche dernier, la projection fut interrompue dans les premières minutes pour une cause indéterminée. Jour, nuit, jour, nuit... Vous imaginez l’émoi des spectateurs coupés en pleine action ! Sans doute faut-il y voir le souci du responsable d’ajouter à l’ambiance un suspense croissant !
Les spectateurs n’en avaient guère besoin, le réalisateur n’ayant pas fait dans la dentelle. Les premières images font déjà deux victimes, succombant à une invasion d’aliens nés qui s’en vont folâtrer dans la nature pour s’y reproduire en anéantissant la race existante. La scène étonnante où l’abdomen du malheureux humain, ayant été choisi pour matrice, explose pour donner vie à une bestiole horrible, est connue. On voit alors surgir une sorte de homard caparaçonné avec une grande queue virevoltante.
L’humanité va-t-elle succomber à cette invasion ? Quelques terriens font de la résistance, mais il y a surtout le chasseur de primes intergalactique qui court à leur trousse. S’il a l’avantage d’être invisible, il n’est pas trop futé et met bien du temps à éradiquer ses ennemis (remarquez, s’il allait plus vite, le film serait déjà terminé !)...
Pourquoi allez voir un truc pareil quand, dans l’autre salle, vole Bee Movie, la petite abeille ? direz-vous. Effectivement... Sachez qu’il y a tout de même une morale : la petite fille qui a vu son père tué par un alien n’est pas totalement traumatisée ; sa mère, militaire experte, sait conduire un hélicoptère et sauve le groupe en errance ; le livreur de pizza, qui voit sa copine immolée s’arme de courage et le repris de justice se comporte en héros. Contrairement aux militaires qui liquident tout le monde en lançant une bombe nucléaire sur le secteur ! Le sheriff, quant à lui, meurt sous l’effet des radiations. Dommage, il était plutôt mignon.
Seul événement notoire de ce vaste déploiement, un pistolet extraterrestre, récupéré dans la mêlée, intéresse la CIA.
Bref, pour se résumer, pendant plus d’une heure, les habitants se font bouffer et le summum est atteint dans la maternité où les aliens s’en prennent aux bébés et délivrent leur semence aux malheureuses femmes sur le point d’accoucher. On en frissonne encore : âmes sensibles, femmes enceintes et enfants, abstenez-vous d’un tel spectacle. En 2004, la première édition n’était pas grandiose, celle-ci l’est encore moins...
Tiens, vous reprendrez bien un petit chocolat ?
Cette semaine, le Familia de Jonzac proposait la nouvelle édition d’Alien contre Predator dont la particularité est d’opposer les plus deux célèbres créatures du cinéma. La première fois, elles se retrouvaient sous la banquise pour un étrange rituel. Cette fois-ci, elles sont encore sur notre bonne vielle planète !
En entrant dans la salle obscure, une évidence s’impose : le romantisme ne fera pas partie du scénario. Une fois bien arrimé au fauteuil, vous n’avez plus qu’à attendre l’issue fatale et dans ce domaine, vous n’êtes pas déçus. Certes, dimanche dernier, la projection fut interrompue dans les premières minutes pour une cause indéterminée. Jour, nuit, jour, nuit... Vous imaginez l’émoi des spectateurs coupés en pleine action ! Sans doute faut-il y voir le souci du responsable d’ajouter à l’ambiance un suspense croissant !
Les spectateurs n’en avaient guère besoin, le réalisateur n’ayant pas fait dans la dentelle. Les premières images font déjà deux victimes, succombant à une invasion d’aliens nés qui s’en vont folâtrer dans la nature pour s’y reproduire en anéantissant la race existante. La scène étonnante où l’abdomen du malheureux humain, ayant été choisi pour matrice, explose pour donner vie à une bestiole horrible, est connue. On voit alors surgir une sorte de homard caparaçonné avec une grande queue virevoltante.
L’humanité va-t-elle succomber à cette invasion ? Quelques terriens font de la résistance, mais il y a surtout le chasseur de primes intergalactique qui court à leur trousse. S’il a l’avantage d’être invisible, il n’est pas trop futé et met bien du temps à éradiquer ses ennemis (remarquez, s’il allait plus vite, le film serait déjà terminé !)...
Pourquoi allez voir un truc pareil quand, dans l’autre salle, vole Bee Movie, la petite abeille ? direz-vous. Effectivement... Sachez qu’il y a tout de même une morale : la petite fille qui a vu son père tué par un alien n’est pas totalement traumatisée ; sa mère, militaire experte, sait conduire un hélicoptère et sauve le groupe en errance ; le livreur de pizza, qui voit sa copine immolée s’arme de courage et le repris de justice se comporte en héros. Contrairement aux militaires qui liquident tout le monde en lançant une bombe nucléaire sur le secteur ! Le sheriff, quant à lui, meurt sous l’effet des radiations. Dommage, il était plutôt mignon.
Seul événement notoire de ce vaste déploiement, un pistolet extraterrestre, récupéré dans la mêlée, intéresse la CIA.
Bref, pour se résumer, pendant plus d’une heure, les habitants se font bouffer et le summum est atteint dans la maternité où les aliens s’en prennent aux bébés et délivrent leur semence aux malheureuses femmes sur le point d’accoucher. On en frissonne encore : âmes sensibles, femmes enceintes et enfants, abstenez-vous d’un tel spectacle. En 2004, la première édition n’était pas grandiose, celle-ci l’est encore moins...
Tiens, vous reprendrez bien un petit chocolat ?
Quand les Gallo-Romains vendangeaient la Saintonge
Le premier tome de l’Histoire de l’Aunis et de la Saintonge, qui traite de la préhistoire et de l’Antiquité dans le département, révèle une source d’informations dont l’une attire forcément l’attention. Aux premiers siècles de notre ère, la vigne occupait une place privilégiée dans le paysage. Notre tradition viticole n’est donc que l’héritage du passé !
Quand Jean Glénisson et ses amis ont choisi de publier l’histoire de l’Aunis et de la Saintonge, ils se sont lancés dans une belle aventure... et une vaste entreprise. Entre les premiers hommes de chez Pinaud et la construction des Antilles de Jonzac, des centaines et des centaines d’années les contemplent, en effet !
Minutieusement composé en fonction de ses “qualités“, chaque groupe de chercheurs a été chargé de travailler sur une époque déterminée. Après le célèbre Massiou dont les six volumes, édités entre 1836 et 1840, relatent les riches heures du département, cette nouvelle édition tombe à point : elle délivre une information objective à laquelle s’ajoutent évolutions et nouvelles découvertes. Une réactualisation nécessaire, en quelque sorte !
Il y a quelque temps, nous avons salué le tome III - époque allant de 1480 à 1610 - dont l’originalité chronologique est d’avoir précédé “ses frères aînés“. Que voulez-vous, Marc Seguin, spécialiste des XVe et XVIe siècles, a la plume alerte et c’est l’un des historiens les plus rigoureux quant à la date de remise des manuscrits. Sa ponctualité explique cette publication rapide, ô combien précieuse puisque son livre fait désormais référence.
Lundi dernier, Geste Éditions a repris le cours normal des événements en présentant le numéro un de cette fresque charentaise maritime. Son titre : Des origines à la fin du VIe siècle après J.C.
Pour conduire à bien cette œuvre de 340 pages, Louis Maurin, professeur d’université et ancien conservateur du Musée archéologique de Sain-tes, s’est entouré des meilleurs spécialistes, José Gomez de Sotto, directeur de recherche au CNRS, André Debénath, professeur émérite de préhistoire, Luc Laporte (néolithique), Grégor Marchand (mésolithique) et enfin Jean-François Tournepi-che, conservateur du Patrimoine à Angoulême.
Tour à tour, les historiens présents ont présenté les chapitres qu’ils ont traités. « Il est difficile de faire l’histoire d’un département » a rappelé Jean Glénisson. Et pour cause, à leur création, après la Révolution, aucun n’a été calqué sur une ancienne province et encore avons-nous échappé à un quadrillage qui aurait fait ressembler la France à un échiquier ! En 1791, l’Assemblée a évité de donner une existence durable aux provinces. En fusionnant l’Aunis et la Saintonge, la situation devenait forcément ambiguë ! De nos jours, bien que le temps se soit écoulé, cette notion de deux territoires distincts, réunis au sein d’une même entité, est encore perceptible. On voit rarement les Rochelais s’attarder à Montguyon !
Des Santons à l’arc romain de Germanicus
Quelle longue histoire que celle de notre département dont les frontières ont été totalement imposées ! Quand nos ancêtres foulaient la terre de Saintes, toundra où vivaient mammouths et rennes, ils étaient loin d’imaginer les jeux du cirque et plus tard, un curieux engin appelé guillotine... du nom de son concepteur, le docteur Guillotin.
Les témoignages quant à la préhistoire sont moins présents en Charente-Maritime qu’en Cha-rente, plus riche en cavités.
Outre la rareté des abris, les transgressions marines ont recouvert de nombreux habitats. Néanmoins, certains sites sont intéressants : Saint-Por-chaire, Taillebourg, chez Pinaud à Jonzac et bien sûr la région de Sainte Césaire où évoluaient des Néandertaliens, il y a trente-cinq millions d’années. Inauguré en 2005, le Paléosite, dont Pierrette est devenue l’égérie, éclaire judicieusement cette période auprès du grand public.
Les Néandertaliens ont fait un bout de chemin avec les Homo sapiens. Cette grande découverte, issue des travaux conduits par Bernard Vander-meersche, fut une véritable révolution dans le monde scientifique. Chaque année, les Entretiens de St Césaire attirent d’éminentes personnalités au-tour de l’emblématique Yves Coppens, dont Élisabeth Dayles en octobre dernier. Avec Jean-Noël Vignal, de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale, elle a participé à la reconstitution du visage de Pierrette (et du roi égyptien Toutankhamon).
« Certains sites préhistoriques ont été fouillés trop tôt et très mal. De nombreuses collections ont été éparpillées ou ont disparu » constate André Debénath qui connaît bien la question.
Les chantiers actuels, menés en différents lieux, permettent d’avancer pas à pas. Grâce aux photos aériennes de Jacques Dassié, des sites ont pu être identifiés.
Dans les chapitres suivants, les Santons éveillent forcément l’attention. Seraient-ils les premiers Celtes de Saintonge ? Leur histoire est liée à celle des Helvètes qui, venant de Suisse, convoitaient leur territoire au premier siècle avant J.C. En les refoulant, César empêcha la réalisation de ce projet ambitieux (il faut relire la guerre des Gaules !).
« Des découvertes archéologiques pourraient conforter l’hypothèse de l’origine orientale de Santons ou, tout au moins, celle de liens étroits entre la Saintonge et la Celtique d’Europe centrale » remarque José Gomez de Soto. Le trésor de Courcoury (près du tumulus), riche en monnaies diverses venant de Bavière et de Bohême, est une piste à étudier.
En ce qui concerne l’Antiquité, des découvertes récentes ont eu lieu et les articles publiés affichent une “belle fraîcheur“. Louis Maurin s’en réjouit. À l’époque romaine, La Saintonge dépendait de Saintes ainsi qu’une partie de la Gironde.
Durant l’été 2006, les traces d’un camp romain ont été repérées au Nord ouest de Saintes, près de la porte Saint Rémi : faut-il y voir une première installation ? Au 1er siècle, Saintes (Mediolanum santonum), capitale d’une grande province gallo-romaine, avait l’avantage d’être au terme d’une voie transversale importante, partant de Lyon pour aller jusqu’à la côte atlantique. Résidence de notables, la cité était prestigieuse !
Dans la région, outre des villas, les fouilles ont mis à jour des établissements viticoles. « Cette présence ruine une théorie selon laquelle le gouvernement impérial aurait protégé les intérêts de Bordeaux en évitant d’étendre les vignobles aux pays situés au nord de la Gironde » précise Louis Maurin. L’Aunis, la Saintonge et la Charente saintongeaise occupent la première place dans l’archéologie de la viticulture sous le haut Empire ! Si l’on ignore quels étaient les cépages cultivés, le vin, de moyenne qualité, se gardait et se bonifiait avec le temps. Des installations sophistiquées ont été trouvées près de Royan : « des chaudières y chauffaient le jus de raisin concentré, l’élévation du degré alcoolique garantissant une meilleure conservation ».
L’autre point fort concerne l’industrie de la laine, les fournisseurs locaux étant regroupés en corporation. Cette activité devait occuper bon nombre de paysans vivant dans les campagnes. Des vêtements étaient réalisés et le manteau de laine, appelé cucullus, avait une version locale baptisée « cucullus santonicus » (manteau saintongeais).
Au fil des pages, le lecteur partage une mine de renseignements et d’informations. Les pages sont joliment illustrées : comment ne pas s’attarder sur l’arc romain de Germanicus qui faisait autrefois partie du pont franchissant la Charente ? S’il avait été conservé et restauré (il a été démoli au XIXe siècle), cet édifice serait l’une des merveilles du Poitou-Charentes. D’ailleurs, à bien y réfléchir, le vrai grand projet de Saintes ne serait-il pas de recréer un pont piétonnier en replaçant l’arc au milieu, comme l’avaient pensé les architectes antiques ? Bernadette Schmitt, actuel maire, avait lancé cette idée, mais en laissant l’arc sur la place Bassompierre. Elle reçut alors une opposition farouche qui la fit reculer. À la veille des élections municipales, tout porte à croire que le sujet reviendra dans les conversations...
Félicitations aux auteurs de cet ouvrage détaillé et à Olivier Barreau, responsable de Geste Éditions. En cette période de fêtes, ce livre constitue un cadeau intéressant : joindre l’agréable à l’histoire, quelle merveilleuse alchimie !
Dis le moi dans l'oreille...
• Dans le domaine de la prospection aérienne chère à Jacques Dassié, la localisation de la cité antique du Fâ, près de l’estuaire de la Gironde a été utile pour la connaissance (serait-ce le fameux portus Santonum ?).
Photo 1 : Les arènes reconstituées, superbe édifice qui attirait forcément l’attention des voyageurs, de même que les arcades de l’aqueduc qui s’élevaient jusqu’à 29 mètres de hauteur sur une longueur de 400 mètres (pour se faire une idée, imaginez le pont du Gard !). Dommage que ces édifices grandioses aient subi les outrages du temps...
Photo 2 : « La première édition d’une histoire régionale remonte au XVIe siècle par la congrégation des Bénédictins de Sainte Maure. Ils avaient une attache très particulière avec Jonzac puisque les seigneurs de cette ville ont prêté serment, jusqu’à la Révolution, à l’abbé de Saint Germain des Prés dont ils dépendaient » rappelle Jean Glénisson qu’on reconnaît aux côtés de MM. Maurin, Gomez de Sotto, Laporte, Debénath, Laporte et Barreau.
Photo 3 : L’époque où l’arc de Germinacus trônait au milieu du pont romain, sous l’empereur Tibère (dessin Van der Hem).
Photo 4 : Croquis réalisé au XIXème siècle avec l'arc romain. Malheureusement, ce projet n'a pas abouti et l'ancien pont a été détruit. L'arc a été installé sur la rive où il se trouve encore.
Quand Jean Glénisson et ses amis ont choisi de publier l’histoire de l’Aunis et de la Saintonge, ils se sont lancés dans une belle aventure... et une vaste entreprise. Entre les premiers hommes de chez Pinaud et la construction des Antilles de Jonzac, des centaines et des centaines d’années les contemplent, en effet !
Minutieusement composé en fonction de ses “qualités“, chaque groupe de chercheurs a été chargé de travailler sur une époque déterminée. Après le célèbre Massiou dont les six volumes, édités entre 1836 et 1840, relatent les riches heures du département, cette nouvelle édition tombe à point : elle délivre une information objective à laquelle s’ajoutent évolutions et nouvelles découvertes. Une réactualisation nécessaire, en quelque sorte !
Il y a quelque temps, nous avons salué le tome III - époque allant de 1480 à 1610 - dont l’originalité chronologique est d’avoir précédé “ses frères aînés“. Que voulez-vous, Marc Seguin, spécialiste des XVe et XVIe siècles, a la plume alerte et c’est l’un des historiens les plus rigoureux quant à la date de remise des manuscrits. Sa ponctualité explique cette publication rapide, ô combien précieuse puisque son livre fait désormais référence.
Lundi dernier, Geste Éditions a repris le cours normal des événements en présentant le numéro un de cette fresque charentaise maritime. Son titre : Des origines à la fin du VIe siècle après J.C.
Pour conduire à bien cette œuvre de 340 pages, Louis Maurin, professeur d’université et ancien conservateur du Musée archéologique de Sain-tes, s’est entouré des meilleurs spécialistes, José Gomez de Sotto, directeur de recherche au CNRS, André Debénath, professeur émérite de préhistoire, Luc Laporte (néolithique), Grégor Marchand (mésolithique) et enfin Jean-François Tournepi-che, conservateur du Patrimoine à Angoulême.
Tour à tour, les historiens présents ont présenté les chapitres qu’ils ont traités. « Il est difficile de faire l’histoire d’un département » a rappelé Jean Glénisson. Et pour cause, à leur création, après la Révolution, aucun n’a été calqué sur une ancienne province et encore avons-nous échappé à un quadrillage qui aurait fait ressembler la France à un échiquier ! En 1791, l’Assemblée a évité de donner une existence durable aux provinces. En fusionnant l’Aunis et la Saintonge, la situation devenait forcément ambiguë ! De nos jours, bien que le temps se soit écoulé, cette notion de deux territoires distincts, réunis au sein d’une même entité, est encore perceptible. On voit rarement les Rochelais s’attarder à Montguyon !
Des Santons à l’arc romain de Germanicus
Quelle longue histoire que celle de notre département dont les frontières ont été totalement imposées ! Quand nos ancêtres foulaient la terre de Saintes, toundra où vivaient mammouths et rennes, ils étaient loin d’imaginer les jeux du cirque et plus tard, un curieux engin appelé guillotine... du nom de son concepteur, le docteur Guillotin.
Les témoignages quant à la préhistoire sont moins présents en Charente-Maritime qu’en Cha-rente, plus riche en cavités.
Outre la rareté des abris, les transgressions marines ont recouvert de nombreux habitats. Néanmoins, certains sites sont intéressants : Saint-Por-chaire, Taillebourg, chez Pinaud à Jonzac et bien sûr la région de Sainte Césaire où évoluaient des Néandertaliens, il y a trente-cinq millions d’années. Inauguré en 2005, le Paléosite, dont Pierrette est devenue l’égérie, éclaire judicieusement cette période auprès du grand public.
Les Néandertaliens ont fait un bout de chemin avec les Homo sapiens. Cette grande découverte, issue des travaux conduits par Bernard Vander-meersche, fut une véritable révolution dans le monde scientifique. Chaque année, les Entretiens de St Césaire attirent d’éminentes personnalités au-tour de l’emblématique Yves Coppens, dont Élisabeth Dayles en octobre dernier. Avec Jean-Noël Vignal, de l’Institut de Recherche Criminelle de la Gendarmerie Nationale, elle a participé à la reconstitution du visage de Pierrette (et du roi égyptien Toutankhamon).
« Certains sites préhistoriques ont été fouillés trop tôt et très mal. De nombreuses collections ont été éparpillées ou ont disparu » constate André Debénath qui connaît bien la question.
Les chantiers actuels, menés en différents lieux, permettent d’avancer pas à pas. Grâce aux photos aériennes de Jacques Dassié, des sites ont pu être identifiés.
Dans les chapitres suivants, les Santons éveillent forcément l’attention. Seraient-ils les premiers Celtes de Saintonge ? Leur histoire est liée à celle des Helvètes qui, venant de Suisse, convoitaient leur territoire au premier siècle avant J.C. En les refoulant, César empêcha la réalisation de ce projet ambitieux (il faut relire la guerre des Gaules !).
« Des découvertes archéologiques pourraient conforter l’hypothèse de l’origine orientale de Santons ou, tout au moins, celle de liens étroits entre la Saintonge et la Celtique d’Europe centrale » remarque José Gomez de Soto. Le trésor de Courcoury (près du tumulus), riche en monnaies diverses venant de Bavière et de Bohême, est une piste à étudier.
En ce qui concerne l’Antiquité, des découvertes récentes ont eu lieu et les articles publiés affichent une “belle fraîcheur“. Louis Maurin s’en réjouit. À l’époque romaine, La Saintonge dépendait de Saintes ainsi qu’une partie de la Gironde.
Durant l’été 2006, les traces d’un camp romain ont été repérées au Nord ouest de Saintes, près de la porte Saint Rémi : faut-il y voir une première installation ? Au 1er siècle, Saintes (Mediolanum santonum), capitale d’une grande province gallo-romaine, avait l’avantage d’être au terme d’une voie transversale importante, partant de Lyon pour aller jusqu’à la côte atlantique. Résidence de notables, la cité était prestigieuse !
Dans la région, outre des villas, les fouilles ont mis à jour des établissements viticoles. « Cette présence ruine une théorie selon laquelle le gouvernement impérial aurait protégé les intérêts de Bordeaux en évitant d’étendre les vignobles aux pays situés au nord de la Gironde » précise Louis Maurin. L’Aunis, la Saintonge et la Charente saintongeaise occupent la première place dans l’archéologie de la viticulture sous le haut Empire ! Si l’on ignore quels étaient les cépages cultivés, le vin, de moyenne qualité, se gardait et se bonifiait avec le temps. Des installations sophistiquées ont été trouvées près de Royan : « des chaudières y chauffaient le jus de raisin concentré, l’élévation du degré alcoolique garantissant une meilleure conservation ».
L’autre point fort concerne l’industrie de la laine, les fournisseurs locaux étant regroupés en corporation. Cette activité devait occuper bon nombre de paysans vivant dans les campagnes. Des vêtements étaient réalisés et le manteau de laine, appelé cucullus, avait une version locale baptisée « cucullus santonicus » (manteau saintongeais).
Au fil des pages, le lecteur partage une mine de renseignements et d’informations. Les pages sont joliment illustrées : comment ne pas s’attarder sur l’arc romain de Germanicus qui faisait autrefois partie du pont franchissant la Charente ? S’il avait été conservé et restauré (il a été démoli au XIXe siècle), cet édifice serait l’une des merveilles du Poitou-Charentes. D’ailleurs, à bien y réfléchir, le vrai grand projet de Saintes ne serait-il pas de recréer un pont piétonnier en replaçant l’arc au milieu, comme l’avaient pensé les architectes antiques ? Bernadette Schmitt, actuel maire, avait lancé cette idée, mais en laissant l’arc sur la place Bassompierre. Elle reçut alors une opposition farouche qui la fit reculer. À la veille des élections municipales, tout porte à croire que le sujet reviendra dans les conversations...
Félicitations aux auteurs de cet ouvrage détaillé et à Olivier Barreau, responsable de Geste Éditions. En cette période de fêtes, ce livre constitue un cadeau intéressant : joindre l’agréable à l’histoire, quelle merveilleuse alchimie !
Dis le moi dans l'oreille...
• Dans le domaine de la prospection aérienne chère à Jacques Dassié, la localisation de la cité antique du Fâ, près de l’estuaire de la Gironde a été utile pour la connaissance (serait-ce le fameux portus Santonum ?).
Photo 1 : Les arènes reconstituées, superbe édifice qui attirait forcément l’attention des voyageurs, de même que les arcades de l’aqueduc qui s’élevaient jusqu’à 29 mètres de hauteur sur une longueur de 400 mètres (pour se faire une idée, imaginez le pont du Gard !). Dommage que ces édifices grandioses aient subi les outrages du temps...
Photo 2 : « La première édition d’une histoire régionale remonte au XVIe siècle par la congrégation des Bénédictins de Sainte Maure. Ils avaient une attache très particulière avec Jonzac puisque les seigneurs de cette ville ont prêté serment, jusqu’à la Révolution, à l’abbé de Saint Germain des Prés dont ils dépendaient » rappelle Jean Glénisson qu’on reconnaît aux côtés de MM. Maurin, Gomez de Sotto, Laporte, Debénath, Laporte et Barreau.
Photo 3 : L’époque où l’arc de Germinacus trônait au milieu du pont romain, sous l’empereur Tibère (dessin Van der Hem).
Photo 4 : Croquis réalisé au XIXème siècle avec l'arc romain. Malheureusement, ce projet n'a pas abouti et l'ancien pont a été détruit. L'arc a été installé sur la rive où il se trouve encore.
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