Marie Dominique Montel, Alain Michaud et Sébastien Cassen |
Rapport d’Alain Michaud :
« C'est, dans toute l'acception du terme, un film choc que nous avons primé à l'unanimité. Film choc par ses images et par son contenu aussi spectaculaire qu'émouvant, par la personnalité du père Jacquinot, de la même trempe que l'abbé Pierre ou mère Térésa. Et il faut rendre grandement hommage à Sébastien Cassen et à une poignée d'intellectuels, notamment chinois, de l'avoir tiré en grande partie de l'oubli.
Le père Robert Jacquinot de Besanges est né chez nous à Saintes en 1878. L'un des rares noms propres cités dans la Convention de Genève, il fut l'un de ses inspirateurs pour ce qui est de la protection des populations civiles en temps de guerre. Ce jésuite, professeur d'anglais, de littérature, polyglotte, fin diplomate, amputé d'un bras, s'est signalé en Chine par d'importantes œuvres humanitaires.
Pendant la guerre sino-japonaise, il a surtout, au milieu de difficultés sans nombre, réussi le tour de force d'imposer aux dirigeants nationalistes et communistes, dans Shanghaï envahi par les Rouges, bombardé en 1937, éventré, incendié, et au milieu des pires atrocités - le film est d'ailleurs parfois difficile à soutenir - la première zone neutre de réfugiés de l'histoire, dite zone Jacquinot.
Il est mort en 1946 à Berlin aux prises à nouveau avec la question des sans-abris.
Le réalisateur signe ici un film remarquable, une enquête prenante conduite par de jeunes intellectuels chinois pour tenter de retrouver les traces du père Jacquinot en particulier dans les rues du Shanghai d'aujourd'hui où la révolution culturelle et la modernité ont effacé jusqu'à son souvenir.
Ce reportage est un émouvant carnet de route sur les traces oubliées de celui qu'on a surnommé le Samaritain oublié de Shanghai ».
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