vendredi 30 janvier 2015

Frédéric Massé, le meunier du Cluzelet
de Jonzac nous a quittés

C'est avec une profonde émotion que nous avons appris la disparition brutale de Frédéric Massé, meunier du Cluzelet depuis douze ans. Toute la communauté jonzacaise est sous le choc.
Frédéric Massé, qui avait été formé à ce métier par un vieux meunier de Saint-Martial-sur-Né, était unanimement apprécié. Joie de vivre, générosité, qualités professionnelles indéniables : il suffisait de l’écouter pour tout savoir sur la maîtrise des vents et des mécanismes du moulin ainsi que sur la fabrication de la farine vendue sur place. Un bel univers qu'il avait su valoriser aux côtés de la ville de Jonzac qui souhaitait donner un éclairage particulier à cette activité disparue de nos campagnes.
Au revoir, Frédéric Massé, vous resterez dans nos cœurs.

Frédéric Massé, meunier du Cluzelet

Max et Lenny en avant-première
au cinéma le Familia de Jonzac en présence
de Camélia Pand'or et Jisca Kalvanda

Vendredi 6 février à 21 h, projection en avant première, du film « Max et Lenny » en présence des deux comédiennes Camélia Pand'or et Jisca Kalvanda. 

Ce film du réalisateur Fred Nicolas sortira en salle le 18 février. Le Familia de Jonzac est très heureux de vous l'offrir en avant première. Camélia Pand'or, jeune artiste de rap dans la vie, joue le rôle de Lenny dans cette très belle histoire d'amitié entre deux filles et Jisca Kalvanda, le rôle de Max.
Ce film a valu à Jisca le prix d'interprétation féminine au Festival International du Film de Saint Jean de Luz. Les deux jeunes femmes seront là ce soir là pour échanger avec vous !
Peut être connaissez-vous déjà la musique de Camélia Pand'or ? Cette artiste originaire du Val d'Oise, prend le pseudo de Pand'or pour pratiquer le rap. Très attachée aux valeurs du Hip-Hop, cette jeune femme mature, marginale et révoltée vient de sortir un album,écume les scènes de France et de Suisse et fait désormais partie intégrante du paysage Rap français underground.

•  Voici le synospsis de ce film de 1 h 25 co-écrit par Fred Nicolas et François Begaudeau, spécialiste de la jeunesse et réalisateur du film "Entre les murs" : « Lenny est une adolescente sauvage et solitaire d'une cité des quartiers nord de Marseille. C'est par le rap qu'elle exprime les difficultés de son quotidien. C'est aussi par lui qu'elle réussit à s'en évader. Un soir, alors qu'elle répète en cachette dans un chantier à l'abandon, Lenny rencontre Max, une jeune Congolaise sans-papiers qui tombe sous le charme de sa voix et de la puissance de ses mots. »

 Un beau film et de très belles rencontres, notez bien la datedu vendredi 6 février à 21 h au cinéma Le Familia de Jonzac, tarifs habituels du cinéma.

Jonzac : l'Opéra "Don Giovanni"
au cinéma le Familia

Jeudi 5 février à 19 h 30, le Familia vous propose l'opéra "Don Giovanni" de Mozart en différé du Festival de Salzbourg. Don Giovanni est la quintessence du génie mozartien, une sorte d'absolu du genre, où le haut et le bas de la nature humaine se côtoient, où flirtent le tragique et le grotesque, le sublime et le dérisoire, les élans spirituels et les plaisirs de la chair. Le tout coulé dans la plus divine musique jamais écrite. Celle qui fera dire à Richard Wagner que Don Giovanni est « l'opéra des opéras ».
• Entrée : 9,40€, billetterie au Cinéma Le Familia

jeudi 29 janvier 2015

Travaux à l'ancienne Poste de Jonzac
détruite par les flammes en 2012

Rappelez-vous en février 2012, dans la nuit, un incendie d'une rare violence détruisait la Poste qui, ironie du sort, avait fait l'objet d'une restauration. Le lendemain, c'était la consternation, il ne restait plus rien. 
La Poste a alors déménagé vers l'ancienne perception en ce qui concerne les opérations courantes et un local situé à la Grave pour le tri du courrier. 
Cette situation, bien qu'ayant permis de faire face et poursuivre les activités, ne pouvait durer éternellement. C'est pourquoi les Jonzacais ont été heureux de voir, ces jours derniers, une entreprise en train de déblayer le bâtiment détruit par les flammes, dont le piteux état était masqué par des panneaux. Et ils se mettent à rêver d'une Poste flambant neuf au rond-point, comme au temps d'avant...

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a du travail...
Ces photos rappellent l'ampleur du sinistre

• Retour en février 2012 
La Poste entièrement détruite par le feu 
La Poste détruite (photos Nicole Bertin)

Dans la nuit de mercredi à jeudi, un incendie d’une rare violence s’est déclaré dans les locaux de la poste de Jonzac, située près de la place du champ de foire. Vers 4 h 45, la société qui en assure la surveillance a été alertée. Une alarme venait de se déclencher. Au téléphone, il y avait beaucoup de bruit et ce que l’interlocuteur a pris pour une intrusion était en fait des crépitements.
La gendarmerie a aussitôt été prévenue, bientôt suivie par les sapeurs-pompiers. À leur arrivée, ils ont constaté l’ampleur du sinistre et ont alors prévenu les habitants du quartier par sirène et haut-parleur. Comme vous vous en doutez, l’émoi était grand dans le quartier. Le sinistre a détruit l’ensemble des bâtiments qui, ironie du sort, venaient de faire l’objet d’une rénovation, l’accueil en particulier.
Outre les sapeurs-pompiers de Jonzac, des renforts sont venus de Montendre, Archiac, Mirambeau, Royan, Saint-Genis, Matha. Un poste de commandement a été installé sur place du Champ de foire et l’ensemble des moyens a été coordonné par le commandant Verfailli, responsable du Groupement Sud du Service Départemental d’Incendie et Secours.
Afin de pouvoir disposer d’une quantité d’eau suffisante, une moto-pompe a été placée à proximité de l’ancien centre de loisirs, en bordure de Seugne. Pendant des heures, les soldats du feu ont lutté et ce n’est qu’au matin que l’incendie a été maîtrisé. Les véhicules, stationnés derrière les locaux, n'ont pas été épargnés.


Les sapeurs-pompiers sur les lieux. Le Lieutenant Colonel Guittard et le Commandant Verfailli, responsable du Groupement Sud du Service départemental d'incendie et de secours

Une catastrophe 

Pour Richard Grasa, directeur territorial de la Poste, cet incendie est « une catastrophe ». Le bureau de Jonzac avait été inauguré le 18 novembre dernier après cinq semaines de travaux. Aujourd’hui, il est réduit en cendres. Quatre véhicules ont été endommagés et ceux qui ont échappé au pire ont perdu leurs clés, celles-ci se trouvant à l’intérieur des locaux. Un garagiste fait le nécessaire afin de pallier cette délicate situation. Des lettres ont été détruites ainsi que des paquets, documents à livrer, etc. Tri dans la salle municipale Afin de maintenir le service, plusieurs dispositions ont été prises immédiatement. Le tri du courrier a été effectué jeudi matin dans la salle municipale de Jonzac. Au niveau des guichets complètement anéantis, l’utilisation de l’ancienne perception, située près de la Médiathèque, est effective. Les usagers peuvent y déposer leur courrier jusqu’à 14 h 45.
Dominique Busserau, président du Conseil général, Claude Belot, sénateur-maire, Philippe Brugnot, sous-préfet, Jean-Claude Beaulieu, conseiller général, ont rencontré les responsables de la Poste afin de mettre en action les moyens nécessaires au maintien de ce service indispensable à la vie du territoire de la Haute-Saintonge.

Les véhicules stationnés à l'arrière n'ont pas été épargnés
Dominique Bussereau sur les lieux
En attendant, la vie continue malgré cette terrible épreuve pour l’équipe. Jeudi matin, deux salariés n’ont pas hésité à prendre leurs voitures personnelles pour récupérer, à Mirambeau, le courrier à distribuer.
Quant à l’origine du sinistre, on s’interroge bien sûr. Ce n’est pas un acte de vandalisme. Y a-t-il eu un court-circuit ? Le chauffage central, auquel s’ajoutaient des climatisations réversibles, peut-il avoir eu un problème ? Un appareil électrique d'appoint était-il resté allumé ? Autant de questions sur lesquelles plancheront les experts. Pour l’instant, le préjudice n‘est pas chiffré, mais il est très important.

Tri dans la salle des fêtes

mercredi 28 janvier 2015

Marie-Hélène César,
présidente de l'Atelier Bégonia d'Or,
est la Rochefortaise de l'Année 2014

La Jeune Chambre Economique Locale (JCEL) de Rochefort a célébré la présidente de l'atelier Bégonia d'Or, Marie-Hélène César, mardi 27 janvier. Elle est devenue le 29ème Rochefortais de l'année récompensé par ce mouvement de jeunes citoyens entreprenants rochefortais. 
Le trophée a été remis à Marie-Hélène César par Brigitte Bouillonnec et Dimitri Buisson, respectivement présidente 2015 et directeur de commission au sein de la JCEL de Rochefort, avec la complicité de Jean-Louis Frot.
Parmi une liste de dix candidats, constituée à l'aide d'une consultation des membres et partenaires de la JCEL de Rochefort, ainsi que des commerçants de la ville en décembre, l'atelier Bégonia d'Or a été identifié comme un acteur majeur sur le territoire, par sa visibilité nationale dans un secteur d'excellence et son rôle patrimonial qui fait rayonner la cité rochefortaise.
La cérémonie s'est déroulée dans les locaux de Stelia Aerospace (ex Sogerma). La JCEL de Rochefort était ainsi accueillie par son directeur Guy Curcio qui n'est autre que le Rochefortais de l'année 2013.

Marie-Hélène César, Présidente, et Sylvie Deschamps, Directrice, de l'Atelier Bégonia d'Or
(photo Cédric Roirand)
Dimitri Buisson, directeur commission RA 2014 et Brigitte Bouillonnec, Présidente 2015 JCE Rochefort, et Marie-Hélène César, Sylvie Deschamps et deux salariés de l'Atelier Bégonia d'Or (photo Cédric Roirand)


Réflexions après l'élection
de Syriza en Grèce

La victoire de Syriza en Gréce et peut être, demain, celle de Podemos en Espagne sanctionne l'effondrement du modèle social européen né aprés la guerre sous les coups de boutoir de ce que l'on nomme le marché mondialisé.
Dans les années 50, les pays européens, ruinés par un épouvantable conflit, ont tenté de reconstruire autour d'un modèle social solidaire, l'Etat jouant le rôle d'architecte, de chef d'orchestre et de banquier. La caricature de ce modèle est certainement incarnée par la France.
L'Etat, maître d'ouvrage et souvent maitre d'œuvre, est devenu doucement obèse. Il est vrai qu'en 1981, François Mitterrand l'a gavé de nationalisations de telle sorte qu'il est devenu entrepreneur puis banquier en faillite, renfloué par le contribuable. Pendant ce temps-là, le monde anglo-saxon inventait la"globalisation" qui allait devenir la mondialisation en déménageant en Asie les ateliers du monde et leurs emplois, pour ne conserver à New York et à Londres que "l'industrie finançière".
Et l'industrie finançière s'est mise à l'oeuvre, ressemblant sous ses apparences savantes et sérieuses à un casino. On croyait être à Wall Street, on jouait à Las Vegas.
Les Grecs, conseillés par Goldman Sachs, grand maître de l'industrie finançière, se sont épris de ce jeu-là qui faisait la vie facile jusqu'au jour où ils ont fait sauter la banque ! L'Irlande, le Portugal, l'Espagne, l'Islande se sont trouvés dans cette situation ; la France et l'Italie pas très loin...
Mais les spécialistes du bonneteau sont restés à leur place et pour empêcher les banques d'etre emportées dans la tourmente avec les épargnants pris en otage, les Etats ont racheté la dette.
La Gréce doit 45 milliards d'euros à la France ! Pour permettre aux débiteurs de rembourser, on leur a ordonné de réduire leurs dépenses, pas l'inutile ou le superflu, mais vraiment ce qui fait le cœur d'un Etat, l'éducation, la santé, les retraites, le montant des salaires...
Le peuple Grec, étranglé, en a eu marre. Il vient de décider qu'il ne paye plus ! Les contribuables européens n'auront qu'à se débrouiller à sa place. C'est facile à dire dans un moment de colère. C'est un peu plus difficile à réaliser. Mélanchon triomphe.. Selon lui, la résistance économique de l'Amérique du Sud à l'impérialisme américain vient de traverser l'Atlantique. Mais quant on voit dans quel état son ami Chavez a mis le peuple vénézuelien, on peut penser que sa comparaison n'est pas la meilleure.
La question pour l'Europe, c'est de définir l'objet même d'un système économique, l'objet même du fonctionnement du marché. On apprend dans les livres que c'est la satisfaction du consommateur, mais depuis toujours Hermès a été le Dieu des commerçants et des voleurs car le but du jeu reste de s'approprier la richesse. C'est dans les gênes de l'humanité. On a pu tuer des millions de personnes pour fabriquer la société des égaux, ça n'a jamais marché. C'est simplement une utopie sanglante.
Le mieux que l'on peut faire, ce sont les Etats régulateurs dans des sociétés policées.
La réaction grecque nous ramène à cette nécessité alors que nous vivons une économie du chaos vantée par des savants dont le point commun est l'erreur commune. Il faut donc beaucoup d'humilité pour aborder l'avenir.

Xavier de Roux

mardi 27 janvier 2015

Comment rester Charlie
dans un monde où les fanatismes religieux
semblent incontrôlables ?
Les Saintongeais témoignent

Après les attentats de Charlie hebdo et de l'épicerie cacher qui ont fait 17 morts, la France est sous le choc et se pose aujourd'hui, pour le gouvernement en particulier, la question des mesures à prendre pour faire face à l'intégrisme religieux. Nous avons été nombreux à nous rassembler dans la rue pour rendre hommage aux disparus et défendre la liberté d'expression. Cette belle unité qui, espérons-le, durera plus longtemps que l'espace d'un matin, apparaît dans les témoignages publiés ci-dessous, ainsi que des interrogations sur l'avenir... 

 • Béatrice, psychologue

Ce qui domine, depuis les attentats, c’est le sentiment de vivre des événements historiques d’une rare gravité. Il y a d’abord eu la consternation, la stupeur. Ces images terrifiantes qui reviennent en boucle sur les écrans. Une sorte d'excitation anxieuse aussi de suivre tout en direct. A un moment je me suis dite « arrête de regarder, c'est une fascination malsaine ». Impression d'être en guerre contre des fous et encore, ce n'est pas gentil pour les fous ! On a vraiment ressenti l'effroi chez tous et les rassemblements dans toute la France le confirment. On est triste de penser qu'il faut de tels carnages pour rassembler enfin une classe politique en déroute…

Dessin de Florent Poussard
• Claude, médecin 

Les manifestations d’hommage aux 17 victimes du terrorisme se sont déroulées partout en France dans le cadre d’une dignité impressionnante. Cette attitude a réuni des femmes, des hommes et des enfants de toutes origines, de toutes religions ou sans religion et de toutes sensibilités politiques. Les parlementaires semblent prêts à se rapprocher pour voter des textes afin d’assurer la sécurité que tous les citoyens sont en droit d’exiger. Il faut les mettre en application rapidement avant que les inévitables conflits pré-électoraux ne reprennent. Mais parallèlement à la maîtrise de la sécurité, il existe un sujet que je crois obligatoire d’évoquer, le risque pour certains enfants même très jeunes de s’égarer dans des attitudes particulièrement dangereuses. Nous connaissons mal une jeunesse qui évolue très vite. Essayons de la comprendre, écoutons-la, apprenons à lui parler et mettons à sa disposition les outils nécessaires pour le dialogue. Créons un modèle d’éducation citoyenne condamnant les fondamentalismes religieux et politiques en expliquant pourquoi c’est inacceptable dans une nation qui s’est dotée de principes républicains. Il faut le dire et le redire. Donnons la possibilité à ces enfants, tout au long de leurs études, de participer avec eux à la préparation de leur avenir, en évitant de reproduire les modèles précédents. Recherchons ensemble les moyens d’assurer la paix et la solidarité. Utopique? Non, incontournable si on veut que le monde continue à être vivable.


• Katia, enseignante 

Que de fierté devant cette intelligence collective venue crier au, avec et dans le monde, son refus de la haine, son unité dans la diversité ! Que de fierté encore de voir une telle mobilisation pour mettre la France, notre France en avant, la France qu'on aime parce qu'ouverte, parce que défendant ses idéaux de liberté, de laïcité, de mixité, de fraternité qui fondent notre République ! De la fierté, mais aussi de l'émotion, beaucoup d'émotion, de voir défiler côte à côte des gens si différents mais si forts, si dignes, tous unis, tous citoyens, tous Charlie !


• Christian, militaire retraité 

L'action terroriste - je ne parle pas de celle, car c'en est une autre, relative au cartel de la drogue en Amérique du Sud - a connu une recrudescence depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale avec la création d'Israël et le partage de la Palestine. Le phénomène religieux, vieux de vingt siècles entre les nations du Moyen Orient, a cristallisé tout cela. Les acteurs "terroristes" sont généralement connus et vite identifiés. Pour un spécialiste de la matière comme je le fus, parler d'action terroriste est aussi banal que pour un médecin légiste de découper des cadavres.
 Surveiller et contrôler une salle de jeux telle que celle de Divonne-les-Bains dans les années 80, remplie de 1200 clients comme Shapour Bakhtiar ou Afes El Assad et 220 employés de jeux, fait vite monter l'adrénaline lors d'un coup de téléphone anonyme.
Un routier qui percute dix voitures sur une autoroute par temps de brouillard faisant 20 morts est un terroriste de la route. Il y a 50 ans, on dénombrait 18.000 tués sur les routes et aujourd'hui 4000 ou 5000. Un car dans un ravin faisant 20 morts, on en parle une heure et on passe à autre chose. Banalisation de l'événement.
La différence dans le traitement de l’information, c'est la médiatisation, la caméra, le journaliste, la prise de vue en direct d'un évènement aussi spectaculaire que pouvaient l'être les reportages en direct du Dakar en 1980. La différence entre ces évènements, c'est la fièvre, l'excitation, le stress que créent les uns et pas les autres.
L'action terroriste connaîtra encore des heures de gloire sous nos latitudes. Il faudra que nos enfants, faute d'avoir traité le mal à la racine (études géopolitiques, radicalisation des lois, hommes politiques prosélytes, frileux, démagogiques, opportunistes, impérialistes, bref...), apprennent à vivre avec. Nos parents ont connu leur guerre, ils connaîtront la leur sauf que ce ne sera plus la même ! Ils s'adapteront, c'est le propre de l'homme.

• Jo, coordonatrice d’expositions 

Après beaucoup d’hésitation, d’humilité, je vais essayer de résumer mon sentiment, car il n'y a pas une vérité, mais des vérités, d’où la difficulté de solutions. Ce sont toujours les innocents qui paient le plus lourd tribut. Ce n’est que répétition depuis que le monde est monde. C'était inéluctable et je suis même étonnée que cela arrive maintenant. La Terre est dans un bouleversement humain, planétaire. Une impression de fin de société. Nous avons fabriqué ces bombes humaines. Colonialisme, esclavage, déportation des peuples. Cette génération de personnes déplacées a été coupée de ses racines, de sa façon de vivre. Nous avons engendré des peurs. Dès lors perdus, en quête d'identité, de valeurs fortes, ces fils de déracinés ne sont pas difficiles à convaincre, même si ces idéaux ne sont faits que de haine et de violence. Il y a du sang sur la Terre. Que faire ? Trop d'informations négatives tuent la réflexion et engendrent la peur avec un grand P. Nous sommes en réaction d'émotion et non de réflexion, parce qu’acculés. Nous sommes allés trop loin. Une phrase de Paulo Coelho dans son livre "Le Zahir" me vient à l’esprit : « L'histoire changera quand nous pourrons utiliser l'énergie de l'amour comme nous utilisons l'énergie du vent, des marées, de l'atome ». Nous sommes un grand tout, particules de vie sur terre...


• Françoise, présidente de festival artistique et littéraire 

Il y eut d’abord un inimaginable massacre ! Des journalistes sont abattus à bout portant. Ces hommes et femmes savaient, avec leurs dessins désopilants, rire et faire rire. Mais le rire est l’ennemi de tous les totalitarismes et de tous ceux dont le cerveau est submergé par l’endoctrinement. Presqu’en même temps, un homme seul prenait en otage des adultes et des jeunes enfants sous le seul prétexte qu’ils étaient Juifs ! Quatre d’entre eux sont morts. Il y eut ensuite une traque, qu’aucun film de cinéma ne pouvait égaler, avec des policiers hors normes, par leur courage et leur technicité, face à des jeunes passés hors du champ de l’humanité. Ils voulaient mourir en martyre, espérant ainsi la reconnaissance d’un Dieu tragique. Ces forces de l’ordre républicain ont aussi perdu des leurs durant ces évènements. Tout à chacun avait le droit d’être terrorisé, de rester calfeutré, de se répandre avec de fumeux et dangereux amalgames.
Pourtant, cette France, baignée dans un pessimisme chronique, doutant de ses valeurs et de ses richesses, a réagi d’exceptionnelle manière. J’ai été émue aux larmes par ces millions de Français qui ont dit non et qui ont placé la fraternité au cœur de leur vie. J’ai vu la reconnaissance mondiale des valeurs de la France. J’ai reçu comme un cadeau les citations des textes de Voltaire et d’Apollinaire. En ce dimanche 11 janvier 2015, l’intelligence était partout, la laïcité triomphait. Je suis fière d’être française !


• Marie, responsable d‘une boutique de prêt-à-porter 

Je suis effarée par la violence de ces assassinats et bouleversée par les témoignages recueillis. La communion de tous ces gens réunis autour de ce drame est d’une grande beauté et m’a profondément émue.

• Jean-Paul, ingénieur retraité 

Les historiens nous l'avaient rappelé, les années «en 15» ont très souvent marqué l'histoire. En sera-t-il de même pour ce 11 janvier 2015 ? Ce magnifique élan mondial de fraternité, de tolérance, cette soif universelle de démocratie vraie, de liberté d'expression, de liberté tout court, ce grand mouvement citoyen planétaire infléchira-t-il durablement le cours de l'histoire humaine ? Verrons-nous enfin triompher la victoire sur l'obscurantisme meurtrier, le fanatisme borné, l'intolérance inculte, le racisme crétin et autres plaies et tares éternelles qui ont toujours entretenu le malheur de l'humanité ? L'Homme, illuminé par la Raison deviendra-t-il enfin cet «Homo Sapiens Sapiens» qu'il prétend être ? La distance est encore trop courte pour en juger. Mais, dès à présent, ne pas répondre à ce questionnement, n'est-ce point y répondre ?

• Catherine, fonctionnaire 

Depuis quelques jours, je suis moi aussi complètement atterrée par l'horreur de ces deux attentats presque concomitants ; J’ai eu beaucoup de mal à m'éloigner des medias qui ont relayé 24 h/24 ces terribles nouvelles, tellement énormes par leur atrocité, ces images de guerre, comme si inconsciemment j'attendais une annonce indiquant que tout cela n'était qu'une énorme blague. Je me sens encore plus inquiète avec nos trois petits enfants juifs qui n'ont rien demandé à personne... Le danger vient du sectarisme religieux, quelle que soit la religion ; on se croirait revenu aux guerres de religion du christianisme du XVIe siècle alors qu'on est au XXIe siècle. C'est terrible, on n'a pas évolué, on a même régressé.
La marée humaine dans les rues de France pour manifester son soutien à la liberté d'expression, à la préservation de la République, au refus de l'obscurantisme, c'était magnifique, extraordinaire ; cette communion de gens de tous âges, de toutes couleurs politiques, de toutes conditions sociales, pour une fois unis pour une idée, et non pas contre quelque chose, c'était formidable, très émouvant, très fort. La présence de dirigeants du monde entier aux côtés du Président de la République rendait encore plus puissante cette image, même si parmi eux se trouvaient des dictateurs réprimant très durement les journalistes dans leur pays... Les vieux anars, anti militaristes, anti système, anti tout, de Charlie Hebdo ont dû bien rigoler de tout cela, surtout quand les manifestants acclamaient les forces de l'ordre.
Mais hélàs, dés aujourd'hui, on en revient à la dure réalité : nos démocraties sont touchées par l'islamisme radical, dont la menace existe partout, sans qu'on sache jamais où elle va frapper, comment, et quand ; c'est là qu'est sa force, semer la terreur partout, en s'appuyant sur des petites têtes, des pieds nickelés, suffisamment idiots (ils ne savaient pas où exactement se trouvait Charlie et laissaient traîner leurs cartes d'identité...) et non éduqués pour être mieux endoctrinés et subir du bourrage de crâne.
La réponse à tout cela, ça risque malheureusement d'être la montée du racisme, et du Front national, tout signe extérieur musulman risquant d'être pris aveuglément pour cible. Les grandes failles de notre système éducatif apparaissent car tous ces jeunes partant pour le djihad sont quasiment illettrés, exclus du système, et deviennent des délinquants. L'éducation est la base de la lutte contre le fanatisme et pour la liberté. Il va falloir accepter des atteintes à notre liberté pour pouvoir être mieux protégés ; on ne peut pas en même temps crier au scandale face aux caméras dans les villes, au contrôle dans les aéroports, au fichage de nos données... et réclamer plus de sécurité partout, même si on ne pourra jamais empêcher qu'il y ait d'autres attentats encore plus meurtriers. Il faut essayer de vivre comme avant, de ne pas céder à la panique, ni à la terreur car ça ferait bien trop plaisir à ces fous de Dieu, mais voilà, rien ne sera plus comme avant...


•  Rémi, animateur culturel et sportif 

Ayant un intérêt personnel dans le fonctionnement des forces de l'ordre, j'ai suivi le travail du GIGN et du RAID ainsi que les autres unités jusqu'au dénouement. Derrière l'attaque du Charlie Hebdo, les terroristes ont attaqué un symbole de la démocratie et l'élan de solidarité via les manifestations et la réaction en grande partie des acteurs de la scène politique française alimente ma fierté d'être français. En revanche, je reste déçu des médias qui ne communiquent pas à égalité sur les personnes victimes des attentats. Faisant preuve d'empathie, je suis autant Frédéric que Policier ou Charlie. Face à la détresse des familles, je pense naïvement que chaque victime a droit au même moment de reconnaissance, qu'elle soit policier, gendarme, agent de maintenance, journaliste, dessinateur reconnu...
De la naïveté, je pense au contraire qu'il faut arrêter d'en faire preuve en soutenant nos forces de l'ordre et notre armée qui, chaque jour, travaille à combattre le terrorisme pour nous protéger et conserver notre mode de vie. Pour finir, il reste un gros travail d'éducation à réaliser pour éviter les amalgames et proposer un avenir aux jeunes qui ne croient plus en l'avenir et finissent par se rattacher à n'importe quelle groupe sectaire.
En tant que humble citoyen français, j'aimerais dédier ce petit mot à Frédéric Boisseau, première victime des attentats visant le journal Charlie hebdo.


• Manuel, commercial 

 Charlie et son drôle de drame… Folie humaine, barbarie religieuse, attentat meurtrier, mort de la liberté. Des mots juste posés les uns à côté des autres pour désigner cette tragédie. Trois êtres humains qui en tuent dix sept et en font déplacer des millions, juste des actes qui s’enchaînent les uns à la suite des autres.Tout cela pour revendiquer la folie religieuse...
Une marche silencieuse, des chefs d’états qui se réunissent, le tout pour finir par une cérémonie dans une synagogue. Au même moment, au Nigeria, une fillette de 10 ans se fait exploser : 19 morts et rien. Pas de marche, pas de chefs d’états, le vide. Je suis un être libre dans un pays qui ne comprend rien à la liberté, dirigé par quelqu‘un qui profite d’un acte de barbarie pour remonter sa cote de popularité alors qu’il laisse des gens mourir de froid durant l’hiver. Il me semble que la détresse d’autrui est utilisée à des fins bien peu louables. Aux familles Kouachi et Coulibaly, je présente toutes mes condoléances : vous n’êtes que des parents qui ont perdu des fils : une pensée doit vous être adressée ; vous n’êtes pas responsables du destin qu’ont choisi vos fils. Non, je ne suis ni journaliste, ni policier, ni Charlie : juste un être humain qui essaie d’être équitable.


• Armelle, correspondante de presse 

Je suis très peinée par ce qui vient de se produire pour plusieurs raisons. La première : le symbole attaqué par cet acte sans nom… la liberté d’expression. Attenter à la vie d’autrui simplement parce que cette personne a usé de son droit de liberté de parole est un acte abject et gratuit. La seconde : les personnalités disparues ont toujours fait partie de mon environnement, que ce soit Cabu, Charb ou Wolinski entre autres. Leurs dessins satiriques étaient une petite bulle de vérité et l’expression de ce que pensaient beaucoup de gens sans jamais oser le dire. Leur univers était unique. Je pense aussi bien évidemment à tous les autres, anonymes, qui ont été tués lors de ces attentats. Mais, même si je me sens Charlie pour ces raisons, je suis dépitée par les diverses récupérations politiques qui ont été faites lors de ces attentats. Il me semble que le seul combat à mener reste la liberté d’expression et rien que cela. Trop de blablas inutiles, trop de medias qui parlent pour, finalement, ne rien dire si ce n’est entretenir un climat malsain. Je ne suis pas sûre que les personnes disparues apprécient, de là où elles sont, ce qu’elles voient ou entendent…
La population s’est mobilisée pour défendre les droits de la République et dénoncer des actes sans nom, c’est bien. Mais est-elle prête à en faire autant pour défendre les droits des sans-abris par exemple ? Pourtant, il me semble que ce combat est tout aussi important pour défendre l’un des fondamentaux de la République. Oui, je suis Charlie, mais pour la libre expression et pour dénoncer un acte barbare et gratuit, sans aucune autre pensée que celles-ci…


• Jacques, cadre retraité 

 Je suis athée (et d’esprit laïque). Je n’aimais pas Charlie Hebdo. Je me découvre en entrant dans une église car je respecte la croyance des autres bien que ne pouvant pas la comprendre. Je hais les fanatismes. Je trouve horrible que l’on puisse tuer autrui pour l’empêcher de manifester son opinion. Je suis profondément attaché à l’idéal républicain et à la liberté d’expression. Je suis, de ce fait, très affecté de la disparition d’hommes de qualité, même si leurs opinions et leurs manières d’être n’étaient pas les miennes.
Reste le futur. Ces trois attentats rappellent, ce que tout le monde sait, que des armes circulent dans tout le pays, détenues par de simples voyous ou par des ennemis de la République dans des zones de non-droit, situation qui ne peut aller qu’en s’aggravant. La réaction (saine) du Gouvernement est de nous défendre préventivement contre d’autres attentats. C’est utile et c’est bien le moins. L’analyse voudrait que l’on passe de la défensive à l’offensive. Quand et comment ? Nous n’en savons pas assez pour émettre une opinion …

• Tous les dessins qui accompagnent les commentaires sont présentés au Cloître des Carmes de Jonzac jusqu'au 9 février à l'initiative de l'association Humour et Vigne. Exposition ouverte l'après-midi, entrée libre.

Comme le dit très bien la légende, en France, il y a des sujets que les patrons de presse préfèrent éviter s'ils veulent que leurs journaux paraissent. Ainsi le syndicat CGT du livre...

L’actualité régionale vue par Demoiselle FM
Nous sommes Charlie par Arnaud Develde


Janvier commençait un peu mollement, comme il convient au sortir de deux semaines de boustifailles, de paquets à défaire et à la veille des soldes.
L’auteur de ces lignes s’apprêtait à vous livrer quelque papier sur la ZAD d’Echillais, près de Rochefort, cette Zone à Défendre, installée par quelques jeunes libertaires opposés à la construction d’un incinérateur, soutenus par des centaines de citoyens.
Puis il y eut « ça ». Un déferlement de violence dans le XIème arrondissement de Paris, ce 7 janvier, en fin de matinée, au siège de « Charlie Hebdo ». 12 morts, selon le terrible inventaire du procureur général de Paris au soir du drame, et 11 blessés aussi, à des degrés divers. Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, des noms qui ont bercé la jeunesse de nombre d’entre nous. D’après les premiers éléments, ceux qui ont tiré voulaient venger Allah. Et ils l’ont fait avec une froide précision de professionnels. 

Peu à peu, dans cette funeste journée, un sentiment en a saisi plus d’un. Celui d’assister, en France, en 2015, à une sorte de « 11 novembre intime » pour paraphraser le billet de Daniel Schneidermann sur le site « arrêt sur images ». Le sentiment de vivre un cauchemar et que finalement on allait se réveiller. Mais non, on restait englué dans cette horreur, commise au cœur de notre pays.
 Si l’innommable a une vertu au pays de Voltaire, c’est de souder aussitôt le peuple. À la colère, s’est rapidement substituée une fierté dans le cœur des journalistes, ces types si détestés qu’ils figuraient parmi les plus impopulaires métiers de l’hexagone.
Car voilà que se dressaient des milliers de citoyens, à Saintes, à La Rochelle, à Rochefort, à Royan, à Paris, Nantes, Bordeaux… stylos en main, les brandissant à côté de nos cartes de presse.
 Car, vous savez quoi, messieurs les terroristes qui confisquez une religion d’amour pour vos sanguinaires valeurs ? Il se peut que vous ayez déjà perdu. Nous ne sommes pas un peuple à cesser de rire sur injonction. Parce que le rire est cette ultime politesse de l’humanité. Surtout quand ce rire porte sur nous-mêmes, et « Charlie Hebdo » excellait en la matière, quitte à outrager.


Vous pensiez avoir abattu le droit de penser, il se peut au contraire que vous l’ayez raffermi. Au prix de la mort de douze âmes innocentes et de la blessure de 65 millions de Français dont des millions de vrais musulmans. À l’heure où votre serviteur écrit ces lignes, la plaie est encore béante et la douleur vive. Mais l’espoir, soulevé par l’immense solidarité de tous, compense la peine. La colère aurait pu se libérer sous le clavier. C’est le mépris qui l’emporte. Nous ne saurions nous taire. Nous sommes Charlie, nous sommes tous Charlie.

 Arnaud Develde, journaliste



Evènement : Michel Dalberto et Dan Zhu
en concert à l'Abbaye aux Dames de Saintes

Jeudi 12 Février à l'abbatiale de Saintes à 20 h 30
Si Michel Dalberto (piano) est bien connu du public français, on sait moins que Dan Zhu est l’un des plus brillants violonistes chinois actuels. Ils interprèteront les deux sonates pour piano et violon probablement les plus célèbres du répertoire, bien que d’époques très différentes !

 Ludwig van Beethoven, 9ème sonate opus 47 « à Kreutzer », 
César Franck, sonate en la majeur
Tarifs : de 8 à 22 €.
Contact : 05 46 97 48 48


Dan Zhu et Michel Dalberto

Elections départementales :
Les petites nouvelles de Saintonge

• Jonzac : Claude Belot touché par la grâce 

Lu dans Sud-Ouest, cette interview de Marie-Laure Gobin qui recueille les propos du maire de Jonzac, Claude Belot, au sujet des attentats contre Charlie hebdo : « moi, je veux beaucoup plus de presse achetée que de presse muselée » dit-il.
Comme Saint-Paul sur le chemin de Damas, Claude Belot semble avoir été touché par la grâce lui qui, en mars dernier, veillait à ce que tous les Canard Enchainé mentionnant la société faisant des audits pour la Communauté de Communes de Haute Saintonge et employant son fils disparaissent des kiosques. Remarquez, les exemplaires de ce journal se sont vendus vitesse Grand V sur la région de Jonzac ce jour-là ! Conséquence, ceux qui voulaient se le procurer ont dû faire des kilomètres. A sa décharge, les faits se déroulaient au moment des Municipales et sans doute craignait-il pour sa réélection, ce en quoi il avait tort !
Jonzac est tout de même une ville étonnante où il se produit des miracles : quand on a de l’eau thermale et une source fournissant prochainement de l’eau minérale naturelle en bouteilles, tous les espoirs sont permis dans ce domaine. La preuve…
Désormais, la presse peut écrire tranquille, Claude Belot ne fera rien pour entraver sa liberté d’expression.


• Montendre : Yves Poujade totalement blanchi 

Le Conseil d'État vient de rejeter la requête faite par les membres de l'opposition municipale de Montendre à l'encontre d'Yves Poujade, troisième adjoint au maire, et de son fils Ludovic, maire délégué de la commune associée de Vallet.
Estimant que les responsabilités d’Yves Poujade à tête de l’établissement public des Deux Monts étaient incompatibles avec ses fonctions électives, Marie Gruel, Christian Hamelin, Roseline Lathiere-Joly, François-Xavier Caillet et Janique Criard-Heraud demandaient l'annulation de l'élection du père ainsi que de son fils pour de raisons similaires. Cette décision met fin à une affaire qui a fait du bruit dans la cité des pins et assombri, il faut bien l’avouer, la fin de carrière d’Yves Poujade qui vient de prendre sa retraite.
Marie Gruel, qui était jusque là soutenue par l’UMP, en paie les pois cassés puisque Claude Belot, président de la CDC de Haute Saintonge, et Dominique Bussereau, patron UMP du département, n’ont pas souhaité, pour ces raisons, qu’elle se présente aux élections départementales sur le nouveau canton des Trois Monts aux côtés de Francis Savin. Ce qui pourrait entraîner un désengagement pur et simple de l’actuelle opposition à Bernard Lalande, maire et sénateur socialiste de Montendre, aux prochaines municipales.
Quand le gâteau territorial est bien partagé entre l’UMP et le PS, il doit apparemment le rester !

Yves Poujade lors de son départ à la retraite aux côtés de la représentante de l'ARS,  
Bernard Lalande, Francis Savin et du sous-préfet de Jonzac Frédéric Poisot
• Saintes : Les Radicaux de gauche lassés des « pratiques » socialistes 

Déjà échaudés par les Sénatoriales où leur candidate, Marie Lise Fleuret Pagnoux a baissé pavillon, les Radicaux de gauche ont décidé de se présenter à Saintes avec les Verts aux élections départementales. Lors d’une précédente élection, Philippe Callaud avait réalisé un score non négligeable, ce qui a donné envie à Renée Lauribe Benchimol de s’unir avec Stéphane Trifiletti. « Aujourd’hui, le Centre est la seule alternative face à la montée du Front National, l’UMP et le PS ne faisant plus rêver les électeurs » soulignent les responsables saintais PRG. Election à suivre !



• Sur le canton de Thénac

Sont annoncées les candidatures d’Alexandre Grenot et Sylvie Mercier pour l’UMP ; de Bernard Chateaugiron, maire de Varzay et de Margarita Sola pour le PS ; de Michel Pelletier, maire de Rétaud en binôme avec Isabelle Mayard de Corme Royal (centre gauche).

• Sur le canton de Chaniers

Fabrice Barusseau, Corinne Grégoire, Jean-Luc Marchais et Lucette Gervier porteront les couleurs du PS face à la liste conduite par René Escloupier soutenue par l’UMP (après les remous engendrés par la candidature de Jean-Michel Méchain, lequel a décidé de ne pas se présenter).

• Canton de Saint-Genis/Pons/Mirambeau : Jacky Quesson en binôme avec Marie-Christine Bureau 

Aux élections départementales de mars prochain, Jacky Quesson, conseiller sortant du canton de Saint-Genis (majorité départementale) se présente en binôme avec Marie-Christine Bureau, conseillère générale sortante de Pons. La nouvelle circonscription électorale compte 39 communes, 12 sur l’ancien canton de Pons, une sur le canton de Gémozac, 12 sur l’ancien canton de Saint-Genis-de-Saintonge et 14 sur celui de Mirambeau. Bilan des courses, l’ancien conseiller général de Mirambeau, Bernard Louis Joseph ne sera que suppléant de Jacky Quesson. La suppléante de Marie-Christine Bureau est Béatrice Daurie, adjointe au maire de Saint-Fort-sur-Gironde.
A gauche, la pontoise PRG Katia Puaud et Farouk Dermoz de Mirambeau sont sur la ligne de départ avec le soutien du parti socialiste. Ils devraient présenter leur liste prochainement.

•  Jonzac/Archiac : 

A droite, la candidature aux élections départementales de Jean-Claude Beaulieu et de Chantal Guimberteau, tous deux conseillers généraux sortants de Jonzac et d’Archiac, est connue. A gauche, Jacques Ros, chef de file de l’opposition, portera les couleurs du parti socialiste.

M. et Mme Beaulieu aux côtés de Jacques Ros
• Elections départementales sur le canton de Matha 

Corinne Imbert, actuelle conseillère générale du canton de Matha et Jean-Marie Roustit, conseiller général du canton de Boulay, se présentent en binôme sur le nouveau canton de Matha. Leurs remplaçants sont Stéphane Chedouteaud, fonctionnaire territorial, conseiller municipal d’Aulnay et conseiller communautaire de la Communauté de Communes des Vals de Saintonge et Marie-Pascale Soulard, chef d’entreprise à Poursay-Garnaud, résidant à Varaize.  



• Les candidats du Front National se révèlent : 

On en sait un peu plus sur les binômes que présentera le Front National en mars prochain. Qui sont-ils ? Sur Jonzac, il s’agit de Claudine Lembert et Bernard Roy ; sur les Trois Monts de Pascale Ceyrat et Xavier Cappelaere ; sur Pons/Mirambeau/Saint Genis d’Anne Chomel et Yannick Gammelin ; sur la Saintonge estuaire de Josiane Moussit et Didier Roesberg ; sur Chaniers/Burie de Sylviane Joly et Claude Davy ; sur Saintes de Séverine Sanchez et Nicolas Le Dain.

•  Jonzac : Les dessinateurs rendent hommage à Charlie 

Un gros coup de chapeau aux responsables de l’association Humour et Vigne que président Nol. Ils ont organisé, en deux temps trois coups de crayon, une belle exposition au cloître des Carmes, en hommage aux dessinateurs de Charlie Hebdo. A voir sans modération jusqu’au 9 février de 15 h à 19 heures.

Vœux de la communauté de communes
et de la sous-préfecture :
Où Claude Belot parle d’avenir,
où le sous-préfet fait un clin d’œil au patois

Décidément, Claude Belot a le ressort Banania ! A un âge plus que respectable, il parle toujours et encore de projets, ce qui ne simplifiera pas la vie de ses successeurs, lesquels auront bien du mal à trouver un nouveau filon dans le domaine des innovations. A moins qu’ils ne vivent sur les acquis et les réalisations de leur prédécesseur, ce qui peut être une solution.

Aux Antilles pour la traditionnelle cérémonie des vœux vendredi dernier, Claude Belot, entourée de Béatrice Abollivier, préfet, Dominique Bussereau, président du Conseil général, Frédéric Poisot, sous-préfet, Bernard Lalande, sénateur et des conseillers généraux, a présenté ses vœux aux élus du Parlement de Haute Saintonge. 


Après avoir évoqué la douloureuse période que la France a connue avec les attentats, il insista sur l’esprit d’union : « avec nos 131 communes, nous savons ce que c’est ». Et de rappeler les valeurs fondatrices de la République : « la liberté d’expression ne peut entraîner la liberté de tuer ». 
Bien que réunis dans un même élan, les Français ont commencé l’année 2015 dans la morosité. « En Haute Saintonge, nous avons toujours essayé de relever le défi en réalisant la station thermale, puis le complexe aquatique des Antilles et au printemps prochain, le futur palais des congrès » (avec un retard sur le calendrier). Les réponses aux appels d’offres sont en cours d’examen. Dans le même secteur, sera réalisé l’Ehpad de l’hôpital.
S’y ajoutent le projet d’embouteillage de l’eau thermale de Jonzac, le futur labyrinthe de Montendre (mais qui donc incarneront le Minotaure, Ariane et Thésée ?), une pépinière d’entreprises au Pôle mécanique de la Genétouze dédiée aux véhicules du futur et une autre à Pons, des aménagements à Port Maubert ainsi qu’à Montlieu (liés aux bois).
« Notre objectif est de faire vivre le territoire » déclara le président de la CDCHS qui se projette en décembre 2015 avec les élections régionales. « Dans quelques mois, nous serons Aquitains. Il faut se préparer à cette échéance en constituant des ensembles avec le Nord Gironde et la région de Barbezieux en Charente. Des partenariats organisés auront capacité à porter de grands projets ». Pour le soutenir dans ses ambitions, il compte sur « Dominique, de l’Olympe » et les deux sénateurs Bernard Lalande et Daniel Laurent. Les redécoupages et les changements ne l’empêchent pas de rester « départementaliste » à une époque où il est question précisément de supprimer les départements. 


L’union fait la force

Le président du Conseil général ne pouvait qu’acquiescer, conscient que le Département subit des coupes budgétaires conséquentes. Il se réjouit, lui aussi, d’appartenir à cette vaste région Aquitaine pour laquelle il s’est largement mobilisé avec les élus de Charente Maritime : «  Elle sera aussi grande que l’Autriche, comptera près de six millions d’habitants et s’étendra de la Vendée à l’Espagne ». Un sacré territoire au sein duquel la Haute Saintonge, dont le mont le plus élevé est le col de la Jard, risque de se sentir petite : « c’est pourquoi il faut qu’on existe. Les collectivités ont un rôle à jouer, elles doivent être dynamiques, entreprenantes. Claude Belot saura se faire entendre auprès des responsables de la nouvelle Région. Nous avons tout à y gagner et certains territoires du Sud Saintonge appartiennent déjà à la seconde ceinture de l’agglomération bordelaise. Les Aquitains ont l’habitude de travailler avec nous. Eux ont Bordeaux, un port au fond de l'estuaire, nous La Rochelle en pleine mer. Il y a des choses formidables à bâtir ensemble » estime Dominique Bussereau.


Le nouveau préfet Frédéric Poisot dressa, quant à lui, le bilan des actions engagées dont la mobilisation des forces vives, la formation des jeunes, l’emploi, l’économie, l’action sociale, la prévention, la mise en réseau des synergies et la sécurité. Il félicita les gendarmes pour leur réactivité. Arrivant de la région parisienne, le représentant de l’Etat découvre depuis plusieurs mois les communes de la circonscription : « je suis à la 35eme » avoue-t-il. A Jonzac, il travaille « dans la main » avec son voisin d’en face, c’est-à-dire le maire de Jonzac. « Pour ce qui est de l’avenir, il ne s’agit pas de le prévoir, mais de le rendre visible » dit-il en citant Saint-Exupéry. Et de conclure par une note locale, appréciée des patoisants présents : « je vous souhaite une bonne année » dans la langue du terroir, s’inspirant du Tintin en saintongeais traduit par Maryse Guédeau, que lui a offert Dominique Bussereau. 

Autrefois, cette cérémonie des vœux se déroulait dans les salons de la sous-préfecture dont les planchers historiques croulaient sous l’affluence. L’auditorium des Antilles est beaucoup plus vaste et comme il y a de la condensation, le public peut y recevoir en bénédiction des gouttes d’eau sur la tête. C’est mieux qu’un pigeon, François Hollande en sait quelque chose !


• Apprendre à vivre avec la menace terroriste : Le président du Conseil général rendit hommage aux victimes de attentats de janvier. « Les foyers d’affrontements sont nombreux, Palestine, Israël, Lybie, Syrie, Irak. Il va falloir apprendre à vivre avec cette menace terroriste. Le pire à craindre serait un attentat dans un petit village à la sortie d’une école. Nous devons être très attentifs » souligna Dominique Bussereau qui salua le travail des forces de sécurité et l’esprit fraternel ayant uni les Français lors des grands rassemblements.

• Claude Belot : « La France représente moins de 1% de la population mondiale et pourtant, elle a obtenu deux prix Nobel et dans le domaine de la recherche, elle a participé à la réalisation du petit robot qui a été envoyé sur Mars ».

• Moment drôle avec Dominique Bussereau qui a pris Nathalie Debien, secrétaire générale de la sous-préfecture, pour l’épouse du sous-préfet de Jonzac. A sa décharge, cette dernière, qui appartient désormais au who’s who jonzacais, ne lui avait pas été présentée. « Elles sont toutes les deux charmantes » dit-il, sous le regard amusé de Frédéric Poisot. 

Béatrice Abollivier et Nathalie Debien
• Frédéric Poisoit a souligné limportance de la sous-préfecture de Jonzac « une personne toutes les trois minutes », en remerciant les agents.

Frédéric Poisot remercia Claude Belot pour la rapidité des travaux, suite à la fuite d’eau du chauffage urbain qui a failli transformer la sous-préfecture en grand canal vénitien ! D’où la fermeture des bureaux durant plusieurs jours.

• Casse automobile et eau minérale naturelle : La casse automobile sauvage qui se trouvait sur le périmètre de protection de la source de l’eau minérale naturelle de Jonzac a été déménagée. Une bonne chose pour les bois qui l’abritaient, d’autant que la loi prévoit une dépollution des sols une fois les carcasses de voitures enlevées.

Montendre/Affaire Poujade :
« Les juges ont refusé de répondre
à la question posée » déplore l’opposition

Face à la récente décision du Conseil d’Etat qui n’a pas donné suite à la procédure faite par l’opposition contre Yves Poujade, l’un des adjoints de Bernard Lalande au conseil municipal de Montendre, Marie Gruel, Christian Hamelin, Roseline Lathière Joly, François Xavier Caillet et Janique Criard Héraut viennent de publier un communiqué où ils expliquent leurs positions.
« Les juges ont refusé de répondre à notre question en renvoyant les deux parties dos à dos » estiment-ils.

                 
Elections de mars 2014, On reconnait Bernard Lalande aux côtés de Marie Gruel. 
Les relations sont un peu tendues...
 

Elections départementales :
Partenariat entre les Verts
et Radicaux de gauche

Dans le cadre des élections départementales 2015, en Saintonge, Europe Écologie Les Verts et le Parti Radical de Gauche viennent de conclure un partenariat. 

• Communiqué : Cet accord va permettre de construire ensemble les orientations que souhaitent porter les Ecologistes et le PRG lors du prochain mandat départemental. Conscients de la profondeur de la crise dans notre pays et de la nécessité d’impulser des dynamiques de proximité, nos formations vont travailler sur des perspectives nouvelles résolument ouvertes sur la société civile et associative. Nous savons que ces élections auront lieu dans un climat politique et géopolitique tendu, où la gauche au pouvoir déçoit quelquefois en se tournant vers le social libéralisme, où la droite durcit toujours plus sa ligne politique technocratique et financière. Dans ce contexte, notre partenariat citoyen au service de la population est indispensable, car cette liste de Rassemblement propose une alternative laïque, écologiste, républicaine et citoyenne. Dans les différents groupes de travail mis en place, entre les écologistes et le PRG, nous insisteront particulièrement pour promouvoir de nouvelles politiques départementales : des Solidarités renouvelées, la Transition écologique du département, l'Égalité des territoires, et l'Implication citoyenne... Ces principes nécessiteront de vrais changements en termes de gouvernance, d’éthique et une plus grande cohérence des politiques entre les différentes échelles d’organisations et de décisions politiques. Nous conjuguons nos forces pour construire un avenir meilleur pour tous les concitoyens de nos territoires.

Saintes : Bras de fer entre le Tribunal
de Commerce et Christiane Taubira

Les juges consulaires menacent de faire grève 
à nouveau, voire de démissionner 

Les juges consulaires sont en colère. Depuis des années, les gouvernements successifs cherchent à introduire des magistrats dans les tribunaux de commerce où la justice est rendue par des bénévoles depuis des décennies. Autrement dit, les chefs d'entreprises en difficulté, artisans ou commerçants sont jugés par leurs pairs. Ce qui, manifestement, n'est pas du goût de la Chancellerie. 


Le tribunal de commerce de Saintes présidera Roland Tevels
A chaque rentrée judiciaire, les tribunaux de commerce sont mécontents. Et pour cause, les ministres de la justice, quelles que soient leurs sensibilités, estiment que la justice commerciale devrait être rendue par des magistrats professionnels. Et non par des hommes et des femmes qui, certes, ont reçu des formations en devenant juges consulaires, mais ne sont pas issus de la docte école de la Magistrature.
En fin d'année, le projet de loi Macron a fait monter le ton d'un cran et partout en France, la levée de boucliers a été réelle. Et pour cause, Christiane Taubira n'avait pu confirmer que les dispositions relatives à la spécialisation des juridictions commerciales et l'instauration de chambres commerciales mixtes dans chaque cour d'appel seraient retirées du texte.
Les juges consulaires avaient alors réagi en suspendant purement et simplement leur activité juridictionnelle à compter du 8 décembre. Le message était clair : « Passer en force une réforme inadaptée est inacceptable. La volonté d'introduire de l'échevinage, c'est-à-dire nommer des juges professionnels au sein des tribunaux de commerce, et créer des juridictions spécialisées pour traiter les plus grosses affaires lorsque le nombre de salariés et le chiffre d'affaires de l'entreprise en difficulté sont supérieurs à certains seuils, demeure dans l'esprit de la ministre » expliquaient les responsables.
Pour l’instant, cette disposition ne concernerait que les Cours d’appel. Selon de récentes déclarations (et face à l'agitation), la Garde des Sceaux portera elle-même cette réforme début 2015 dans un projet de loi baptisé « la Justice du XXIe siècle ». Le texte précisera le nouveau statut des juges consulaires, des administrateurs et mandataires de justice, tout en annonçant la création de juridictions spécialisées pour les dossiers les plus sensibles. La mixité des juges devrait entraîner la mobilisation de quelque 300 magistrats, une mesure jugée coûteuse.


Il ne pouvait ne pas être question de cette "affaire" lors de l'audience de rentrée du Tribunal de Commerce de Saintes réuni sous la présidence de Roland Tevels.
Roland Caillet, vice-président chargé des procédures collectives, n'y alla pas par quatre chemins : « le projet de loi déstructure toutes les professions réglementées et en particulier celles qui touchent de près les tribunaux de commerce, les administrateurs et mandataires judiciaires. Nous ne pouvons pas mesurer les répercussions d'un tel changement sur le fonctionnement de notre institution et le suivi des dossiers. Nous comprenons que chaque profession a la nécessité de devoir se réformer pour améliorer son service, mais casser brutalement nos structures nous inquiète ».

 Roland Tevels : « Christiane Taubira veut des fonctionnaires partout » 

Le président Tevels abonda dans son sens : « L'année 2014 a été marquée par un climat d'incertitude qui n'a pas permis de remplir notre mission dans des conditions sereines. Le chaud et le froid ont été soufflés sur l'avenir de notre institution ». Réunis en février 2014, l'ensemble des tribunaux de commerce a voté une motion où ils regrettent la défiance envers l'institution séculaire, inacceptable et injustifiée. Ils refusent également l'échevinage au niveau des Cours d'appel qui n'apporte pas la "preuve de son utilité". « Nous avons cessé nos activités le 8 décembre. Le 11 décembre, la conférence des juges consulaires a demandé une suspension de ce mouvement en raison de la réduction des dispositions relatives aux tribunaux de commerce dans le projet de loi remis au conseil des ministres. Un nouveau projet de loi a été initié par la Chancellerie. Nous sommes dans l'attente des futures discussions ». 
Les choses n'avançant guère, les présidents se sont réunis à nouveau le 8 janvier dernier pour définir leur position (approuvée par 121 responsables). Y sont mentionnés le refus de l'échevinage au niveau des Cours d'appel, tout échevinage sous quelque forme que ce soit ainsi que l'opposition à une spécialisation automatique des dossiers de procédures collectives. « Notre mouvement peut reprendre à tout moment, seule reste à fixer la date. Ce sera le dernier et il ne pourra s'interrompre qu'après avoir obtenu satisfaction. Si le blocage est trop long, nous démissionnerons tous. Il y a une volonté politique de supprimer les tribunaux de commerce dans leur forme actuelle. Mme Taubira veut des fonctionnaires partout. Elle ne peut écheviner par manque de moyens. Elle l'a dit : écoutez, on est désolés, on voudrait bien vous remplacer mais on n'a pas un sou. On verra plus tard ». Evidemment, cette "sortie" a été largement reprise par les médias. Et Roland Tevels d'ajouter : « ce qui est remis en cause, c'est l'idée même du bénévolat. L'exemple donné par la classe politique indique clairement que ce don de soi, cette notion d'altruisme est une attitude qu'elle ne peut intégrer dans son mode de fonctionnement. Pourtant ce pays ne serait pas ce qu'il est sans la générosité de millions de bénévoles ».
Autrement dit, le torchon brûle entre les tribunaux de commerce et Christiane Taubira. L'avenir nous dira si un dialogue constructif pourra s'instaurer. Si les tribunaux venaient à faire grève, ce serait évidemment une catastrophe, et pour les entreprises en difficulté, et pour l'ambiance qui deviendra rapidement délétère…


Philippe Coindeau, procureur, souligna les importants changements qui touchent notre environnement. « Le monde est en mutation, les tragiques événements que nous venons de vivre le montrent. On ne peut construite le monde d'aujourd'hui avec les outils d'hier. Les juridictions consulaires sont sans cesse remises en cause. Il est important de stabiliser les institutions avec des lois pérennes qui éviteront des crises tous le six mois ». Les regards des participants se tournèrent vers les parlementaires, Catherine Quéré en particulier. Elle a compris le message ! Philippe Henri Lafont, bâtonnier, rappela que les avocats combattaient, eux aussi, la loi Macron qui cherche à démanteler certaines professions pour y substituer la loi du marché : « seule une profession organisée est en mesure d'assurer les missions de service public et défendre les droits des citoyens. Je ne suis pas sûr que la loi du plus fort permette de défendre les plus faibles ».


• Cellule de prévention contre le suicide : deux reportages télévisés en préparation  
Créée par Marc Binnié, greffier, et des professionnels de santé (Les passagers du temps sous la responsabilité de Jean-Luc Douillard et Nathalie Delabarre), elle apporte un soutien psychologique aux entrepreneurs en souffrance. Une première en France qui a fait boule de neige puisque l'initiative a été reprise par d'autres tribunaux (des conventions pourraient être signées avec Amarok, observatoire de santé morale des entrepreneurs, et l'association 60.000 rebonds). France 5 va d'ailleurs consacrer un reportage à ce dispositif ainsi que France 2 dans son émission Envoyé Spécial. Le principe est simple : tout dépôt de bilan engendre un traumastime et peut entraîner un suicide par manque de dialogue. Par l'écoute, le groupe lui vient alors en aide ainsi qu'à ses proches.
Cette année, l'association est devenue APESA 17. Outre les membres fondateurs, elle regroupe la CCI, la Chambre des métiers, l'Union patronale et le Barreau de Saintes, avec le soutien de l'ARS et de la Région Poitou-Charentes. Entre décembre 2013 et fin 2014, 90 personnes y ont été accueillies, soit 25% du nombre de procédures. L'administration de cette cellule est assurée gratuitement par le greffe.

 • L'activité du Tribunal :
Dominique Amblard, responsable de la chambre des contentieux : On note 286 affaires nouvelles, soit une hausse de 4% par rapport à 2O13 et 271 affaires traitées, soit une baisse de 10,86%. Les redressements judiciaires ont progressé de 37%, les liquidations ont baissé de 3%. Le stock des affaires en cours a augmenté. L'audience publique se tient les 1er et 3e jeudis du mois.
Selon Roland Caillet, vice-président, 2014 a été marquée par une hausse de 15,69% du nombre d'ouvertures de procédures et de 72% du nombre d'ouvertures de sauvegarde. Prévention des difficultés des entreprises (Janik Martin) : hausse de 13,41% du nombre de convocations.

• Roland Tevels préoccupé : « Si nous sommes appelés à suspendre nos activités, cela retombera sur le TGI qui se trouvera contraint de prendre le relais. Cette perspective inquiète le président Brossard et je le comprends. Nous lui demandons de nous excuser et de ne pas nous en tenir grief. Nous devons sauver notre institution ». Stéphane Brossard est compréhensif : « nous avons connu la même chose l'an dernier quand il a été question de supprimer le TGI de Saintes pour un tribunal départemental ».

• Les juridictions commerciales ont totalisé plus de 67000 procédures collectives en 2013. Les greffiers des tribunaux de commerce sont solidaires de l'action des juges consulaires. Pour eux, cette loi fait planer des risques sur l'emploi dans les greffes. La France compte 3200 juges consulaires bénévoles, tous issus du monde de l'entreprise ou du commerce.

• Gérard Saliba, ancien président du Tribunal de Commerce, recevra prochainement la médaille du Mérite. Les préparatifs vont bon train.

• Les Tribunaux de Commerce et de Grande Instance ont toujours joué la carte culturelle. Ainsi, ont été exposées dans la salle des pas perdus les photos de Jean Lacourieux-Bory illustrant le très beau livre "Petit Patron" et, actuellement, les clichés d'une dizaine de photographes sur le thème : "le palais de justice sous toutes les coutures" à l'occasion de ses 150 ans. Des remerciements ont été adressés à Marc Binnié et Jacky Astuto pour l'organisation. Entrée libre.


• Le portail des juges, outil informatique performant, permet aux professionnels de travailler à leur domicile en ayant accès directement aux documents.