Les domaines artistiques sont multiples. Héritier d’une tradition familiale, Daniel Pirrotta a choisi la peinture. En expansion, son univers pictural abrite des couleurs qui s’étirent et se combinent pour constituer une palette empreinte de subtilité. Il nous propose de le suivre sur le chemin qu’il s’est tracé au rythme des inspirations…
Rendez-vous à l’atelier-galerie de l’Abbaye, rue de l’Arc de Triomphe. Une artère où se devine, à l’horizon, l’un des monuments emblématiques de Saintes, l’arc de Germanicus érigé au premier siècle de notre ère. En s’installant rive droite, Daniel Pirrotta participe à la renaissance du quartier. La venue d’artistes et d’artisans est toujours un bon signe ! Pour révéler « la substantifique moelle » en effet , les lieux doivent être propices à la création. En dans l’ancienne Mediolanum, règne une ambiance qui conjugue passé et présent.
Après avoir vécu dans la région parisienne et à Bordeaux, c’est en Charente-Maritime que Daniel Pirrotta a posé ses valises. La peinture, il la fréquente depuis son plus jeune âge. L’entendre parler de sa famille sicilienne est un plaisir : le grand-père, un dessinateur extraordinaire, ses oncles pareillement. Autodidactes bien sûr. Ils manient tous les supports, l’huile, le fusain, voire le stylo à bille. Il se souvient de Giuseppe le prenant sur ses genoux et lui expliquant une toile prête à éclore. Copiste de génie, il était aussi à l’aise dans les reproductions de tableaux anciens que des médaillons immortalisant les beautés du cinéma, Sophia Loren ou Marilyn Monroe. Talent, quand tu nous tiens !
C’est dans cette ambiance que Daniel Pirrotta fait ses débuts en croquant ses héros préférés de B.D. Entré dans la vie professionnelle, il n’abandonne pas sa passion : « en parallèle, j’ai toujours peint ». Son premier tableau date de 1984. Heureux père de famille, il compose alors des scènes de la vie familiale, colorées, baignées par le soleil ou les ambiances feutrées. « A cette époque, je suis figuratif ». Ces décors ont une belle vertu, celle de dégager de la joie !
En lui-même, Daniel Pirrotta sait qu’il ne s’arrêtera pas là : « j’ai fini par trouver mes personnages un peu simples. Je voulais montrer ce que j’avais en moi, la part de mystère, de spiritualité ».
Sa confrontation avec la peinture abstraite contemporaine a lieu en 2000 à la galerie du Domaine perdu en Dordogne (quel joli nom !). « A en suivi une profonde remise en question sur l’orientation que je voulais donner à mon travail ». Des rencontres déterminantes avec les peintres abstraits, Michèle Destarac et Antoni Ros Blasco, lui permettent d’entrevoir des perspectives. « Je me documente, je lis beaucoup pour comprendre ce que j’attends de la peinture contemporaine car il s'agit alors pour moi de réapprendre à peindre autrement, de développer un langage abstrait qui m'est propre ».
Il se lance, fait ses preuves, intègre le groupe abstraction lyrique du Salon Comparaisons, puis celui des Réalités Nouvelles. A Pessac en Gironde, il prend un vaste atelier pour réaliser des grands formats. En changeant de dimension, l’espace s’aère et s’étend comme les branches d’un arbre qui va chercher la lumière. En son sein, les couleurs se propagent et s’expriment.
Il vogue au gré de son pinceau, aborde des rivages inconnus, les explore, les teinte de bleu, rouge, jaune, vert, gris, noir ou mauve, gerbes qui s’élancent en conquérantes pour enfin se lover dans le berceau originel de la toile. Ainsi, chaque composition est une porte ouverte sur l’intériorité dévoilée.
Bientôt, Daniel Pirrotta se sent à nouveau attiré par le large : « l’abstraction pure me semblait répétitive, figée dans des moyens d'expression inchangés depuis 60 ans. Or, l'art est en mouvement et le rôle des artistes est précisément de le faire bouger. Cela implique pour eux de porter un regard sincère sur ce qu'ils produisent et de se remettre en question s'ils ne sont pas satisfaits, même si les commentaires du public ou des galeries sont positifs ». Introspection et le voici reparti vers ces terrae incognitae qui l’ont toujours fasciné : « ce que recherche un peintre, c’est l’authenticité, sa vérité intérieure ». En l'attente, il dessine.
En 2019, il change d’air et rejoint la Saintonge. A Saintes, il ouvre une galerie, mais la crise sanitaire complique les choses. Au printemps 2021, il reprend la peinture à l’huile et les grands formats : « moins abstrait qu’auparavant, mon travail s'insère dans un univers singulier, une synthèse personnelle entre abstraction et figuration ». En juillet dernier, le public est invité à une première exposition. Cet « imaginarium », vous êtes invités à le découvrir au 66 de la rue de l’Arc de Triomphe et à échanger avec Daniel Pirrotta qui souhaite, à l'avenir, accueillir d’autres artistes (sculpteurs, etc) à ses côtés.
Chaque tableau est une sphère qui varie selon l’émotion qu’elle suscite. Si l’esprit domine la matière, il est fort probable qu’elle lui échappe pour ouvrir cette formidable fenêtre qu’est la liberté de penser et d’interpréter. A chacun ses jardins secrets !
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Mind flowers (huile sur toile) |
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Dark Dance (huile sur toile) |
• Atelier galerie de l'Abbaye 66 rue de l'Arc de Triomphe 17100 Saintes
Daniel Pirrotta - mail : contact@danielpirrotta.com - www.danielpirrotta.com