vendredi 29 février 2008

Ils ont du cul !!!

Au Salon de l’Agriculture (Paris jusqu'au 3 mars), ces charmants animaux ont été mis en valeur par leurs propriétaires…

Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France !


Elles sont pas belles, nos tresses !


En premier lieu, on se demande si cette vache est victime de la pelade. Toutefois, un examen minutieux de son arrière train démontre que la coupe des poils a été faite minutieusement. Renseignement pris, le propriétaire a tout simplement trouvé un moyen d’attirer l’attention des visiteurs… Et ça marche !


Ce cheval aurait-il un tapis sur sa croupe ? Eh bien non, ces dessins géométriques ont tout simplement été réalisés à la tondeuse pour donner davantage de relief à la robe de l’équidé. C’est plutôt inattendu. Toute ressemblance avec certaines coiffures actuelles est purement fortuite.

L'église de Sainte-Colombe ouvre ses (nouvelles) portes


Cette église romane possède une nouvelle porte d'entrée taillée dans le chêne par Hervé Charlassier, charpentier renommé. Présentation...



La commune de Sainte-Colombe, dans le canton de Montlieu, possède un bel édifice roman qui surplombe la campagne saintongeaise. Le cimetière entoure encore ce monument, comme au temps d’avant. Les sculptures des chapiteaux racontent des histoires oubliées et le clocher carré a des airs de Toscane. Malheureusement, lors de la tempête de décembre 1999, les vents violents le jetèrent à bas et le conseil municipal se trouva face à une situation d’urgence. Fiers du travail des bâtisseurs, les habitants aiment bien leur église : il fallait donc panser ses blessures !
Pascal Aymé, premier magistrat, s’enquit d’un charpentier. Son choix se porta naturellement sur Hervé Charlassier, de Pommiers Moulons : « le connaissant de renommée, je savais qu’il respectait le patrimoine. Avec mes collègues, nous avons tout de suite eu confiance en lui et en son travail ».
L’équipe se mit au travail, le chantier s’étalant sur plusieurs semaines. « Porter les bois par le mince escalier en colimaçon ne fut pas une mince affaire ! » se souvient Hervé Charlassier.
Aujourd’hui, le clocher a retrouvé son allure d’antan et la charpente sur laquelle repose le toit devrait durer longtemps : « Nous avons employé du chêne et du sapin. Les lattis, quant à eux, sont en châtaignier. L’ensemble est chevillé à l’ancienne ».
La seconde étape a été la porte d’entrée, de grande taille. « Elle était très abîmée. Nous étions placés devant une interrogation : la restaurer ou en commander une autre à l’identique. Finalement, après en avoir discuté avec l’architecte des Bâtiments de France, nous avons opté pour la seconde possibilité. Une rénovation des battants existants aurait coûté trois fois plus cher » remarque le maire. Hervé Charlassier fut une nouvelle fois sollicité, heureux de relever ce défi.
Réalisée dans du chêne du Limousin, la fameuse porte, avec ferrures et clous, pèse 140 kg. En bois massif, la serrure est remarquable et la clé en fer a été spécialement conçue pour ouvrir l’entrée du paradis ! « Le conseil transmet aux générations futures une église en bon état extérieur. La commune a financé intégralement cette dépense, selon sa volonté » déclare Pascal Aymé. Il admet cependant que des aménagements intérieurs seraient les bienvenus. Le faux plafond en plâtre serait à ôter, en particulier. L’ancienne porte, rongée par les temps et les intempéries, pourrait être fixée sur l’un des murs : « Ainsi, les personnes intéressées pourront la découvrir. Elle appartient au passé de la commune ».
Si vous allez faire une balade dans le Sud Saintonge, n’hésitez pas à vous arrêter à Sainte Colombe (non loin de Chepniers) : cet endroit charmant mérite vraiment le détour !


Photo 1 : L’église de Sainte Colombe est dédié à Saint Sylvestre, pape au IVe siècle, dont la fête est le 31 décembre. Elle est placée sous l’invocation de Sainte Colombe, jeune vierge chrétienne, qui endura le martyr à Sens.

Les infos du coin...


• Saintes : Les bloggeurs sous pressions


Depuis la création des blogs, nombreux s’expriment sur internet. Les forums, en particulier, sont l’occasion de dire ce que l’on pense en toute liberté. Toutefois, comme dans la presse traditionnelle, il convient de ne pas être injurieux ou diffamatoire sous peine de poursuites.
À l’occasion des élections, plusieurs blogs ont vu le jour à Saintes avec Lucky, Georgeprofonde, Saintes ma ville, Le groin, Les Jeunes de Saintes, sans oublier les sites officiels des candidats.
Ces derniers temps, des infos concernant la vie ou le passé de personnes se présentant aux scrutins de mars prochain y ont circulé. Ce genre de choses qu’on ne dit pas habituellement tout haut...
L’un des “bruits“ concernait un candidat qui aurait eu des mœurs spéciales. Son nom n’a jamais été cité. Néanmoins, un homme s’est senti visé et a menacé de porter plainte pour diffamation. De ce fait, tout ce qui avait trait avec cette affaire a été supprimé sur le blog en question.
L’autre sujet délicat était lié au père d’un autre candidat, proche des Allemands durant la seconde guerre mondiale. Faire peser des chapes de plomb sur certaines histoires est risqué pour une raison évidente : plus on essaie de dissimiler des éléments et plus la curiosité du public s’accentue. Si le candidat en question, qui n’est aucunement responsable des actes de sa famille dont il ne saurait porter le fardeau, avait expliqué la situation aux journalistes en toute simplicité, l’abcès serait aujourd’hui percé.
Bref, « on ne peut pas tout dire sur les blogs car aujourd’hui, on est carrément harcelé » reconnaît un créateur de site. Qu’il se rassure, les journalistes connaissent aussi ces pressions de la part du monde politique ! Allez, ça ira mieux après les élections… quand les citoyens reprendront goût à l’amour, au printemps et aux petits oiseaux !

• Hôpital de Saintes : Roselyne Bachelot réagit

Julien Marion, directeur de cabinet de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, vient de répondre à Robert Grand, candidat sur Saintes Nord, en date du 25 février, concernant le fonctionnement du centre hospitalier de Saintes. « Madame la Ministre a examiné attentivement les remarques émises, à la suite de quoi elle informera des suites qui leur seront réservées » est-il écrit. Affaire à suivre ?

• Région : Ségo sanctionne J.-François

La prochaine fois, elle sort le fouet ! Parce qu’il ne partage pas ses vues sur la façon de gérer le budget de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal a remplacé Jean-François Fountaine, vice-président chargé des finances par Bernard Grasset, l’actuel maire de Rochefort. En représailles, l’écarté a dit qu’il ne l’emmènerait plus sur son joli catamaran...

• Laurent Pavon rejoint Bernadette Schmitt
Sur le site de Madame le maire de Saintes, on peut lire ce mail : « Je tenais à vous apporter mon soutien à cette élection. En tant que responsable des Jeunes Démocrates 17, j’estime votre candidature plus apte à diriger la ville de Saintes que celle ayant été officialisée par notre mouvement, le Modem. Depuis quelques mois, cette personne n’a su que briser le travail fait par nos militants durant un an. Je ne pouvais donc pas rester sans prendre position. Vous souhaitant une bonne campagne et un résultat positive ». Ça chauffe chez Jean-Philippe Ardouin, apparemment. Cela n’empêche pas Pierre Maudoux de se rapprocher du Modem. Une fusion au second tour de la Municipale ?

• Montendre :
c’est moi le grand et vous les petits !


En période électorale, il est bon d’occuper l’espace, mais aller jusqu’à être surdimensionné par rapport à ses colistiers, même Sarkozy n’avait pas osé ! L’actuel maire de Montendre, Bernard Lalande, s’aime bien, c’est une évidence : il va jusqu’à se mettre deux fois en photo sur l’affiche des Municipales et trois fois sur le tract où il figure recto et verso. Bref, par rapport aux autres, le déséquilibre est manifeste et ne peut qu’attirer l’attention ! On ne voit que lui.
Moins ostentatoire dans l’image est le luxueux journal de campagne de “Montendre demain“, riche de plusieurs pages couleurs où l’ensemble de la liste apparaît en portraits d’identité sur la dernière de couverture...

Homère Fonteneau : "Les S.S et leurs chiens diaboliques hantent encore mes nuits"

En avril prochain, les anciens prisonniers, internés et victimes de guerre célébreront la journée de la déportation et la libération des camps de la mort. «Je ne pourrai décrire l’émotion qui m’envahit quand je me trouvai devant la preuve évidente de la brutalité des nazis et de leur mépris profond de tout sentiment humanitaire. Je suis sûr que jamais je n’ai ressenti une telle stupeur» déclara le général Eisenhower en entrant pour la première fois dans un camp de concentration, en avril 1945. 
Un habitant de Baignes, Homère Fonteneau, a bien connu l'univers concentrationnaire. Sur le bras gauche, il porte le numéro que les S.S. lui ont tatoué à Auschwitch. Il a survécu par «chance» avoue-t-il. Poignant, son récit est bien plus qu’un témoignage historique et qu’une douloureuse aventure humaine. Il rappelle aux jeunes générations que la tolérance, le respect et la compréhension sont des valeurs à ne jamais oublier pour construire une société capable de chasser «les vieux démons»...
                                           

Dans son village charentais, au milieu d'une campagne verte et tranquille, Homère Fonteneau ne pouvait imaginer les atrocités qu’il allait connaître à l’âge de vingt ans. Parmi les plus dramatiques de l’histoire humaine.
ll est né après la première guerre mondiale, en 1922, dans une famille d’agriculteurs. Enfant, il a entendu parler de Verdun et du triste sort des Poilus. « France et Allemagne ont payé un lourd tribut. Tout nouveau conflit semble aberrant » pense-t-on à l’époque. C’est mal connaître les hommes et cet acharnement qu’ils déploient pour dominer le monde. Une seconde guerre, opposant les ennemis d’hier, éclate. Outre Rhin, l’ordre S.S., qui ne comprenait au départ qu’une poignée de gardes du corps autour d’Hitler, s’est transformé en une organisation puissante réunissant sous un même uniforme et une même foi plusieurs millions d’hommes. Les historiens admettent qu’il constituait alors le système policier le plus efficace qu’on n’ait jamais connu. Homère ignorait qu’il le subirait et serait le témoin de ses “agissements”. Quand il creusait des sillons avec sa charrue, il était loin d'imaginer que là-bas, il y avait des hommes qui croyaient, dans leur orgueil immense, appartenir à une race supérieure...
Bien sûr, il a vu arriver les Allemands dans sa commune. Depuis l’occupation, ils sont en pays conquis, donnant des ordres, imposant leur volonté. Ils ont entreposé leur matériel sous les halles de Baignes tandis que leurs chevaux sont dans les fermes, là où il y a de la place. La cohabitation n’en reste pas moins difficile.
Le 15 juin 1943, Homère reçoit un courrier officiel : il est requis pour le S.T.O, le service du travail obligatoire en Allemagne. Il pourrait se cacher comme d’autres le font. Mais, après mûre réflexion, il choisit de répondre à l’appel : « Comme j’étais mineur, je ne voulais pas qu’on s’en prenne à mes parents. Je craignais des représailles. Depuis 1942, les réfractaires étaient devenus la cible de la police, de la milice et de la gestapo » explique-t-il. Avec huit camarades, il se rend à la gare d’Angoulême. A cet instant, s’il avait pu lire dans une boule de cristal, il aurait sans doute fait demi-tour...

«Vous entrez par la porte et vous sortirez par la cheminée»...


Le train met une nuit entière pour rejoindre Poitiers. Pourquoi ? La raison est simple : les occupants tirent en plusieurs occasions le signal d’alarme et le convoi s’immobilise à chaque fois. Certains en profitent pour s’éclipser, espérant trouver refuge dans une ferme hospitalière. Une autre journée est nécessaire pour atteindre la capitale. A leur arrivée, les passagers sont accueillis froidement. Les Allemands sont en colère et rétorquent : « vous êtes en retard, vous paierez pour les coupables ». Ils désignent alors vingt neuf otages, dont Homère. Stupéfaction.
Ils sont conduits au bureau de la Gestapo où ils reçoivent, comme entrée en matière, vingt-cinq coups de bâton. On les enferme ensuite au fort de Romainville. Le 25 juin 1943, en gare de Compeigne, ils partent à destination de l’Allemagne (aucun lieu n’est précisé). Alors qu’ils devaient être de simples “S.T.O”, voilà Homère et ses amis dans un groupe de déportés, traités comme ceux que pourchasse le régime fasciste : Juifs, résistants, communistes, Espagnols hostiles à Franco, tziganes, francs-maçons et toute personne ne correspondant pas à leurs idéaux.
Ils sont placés dans des wagons à bestiaux datant de 1914-1918. Ils y sont entassés au nombre de cinquante alors que l’espace est prévu pour quarante. Une seule fenêtre, minuscule, apporte de la lumière. « Nous nous sommes retrouvés avec toutes sortes d’individus, des repris de justice, des délinquants » se souvient-il.
Quelques-uns tentent de s’échapper en découpant la paroi. Juste avant la frontière, le train s’arrête. Les militaires crient et font descendre les prisonniers à coups de crosse. Ils leur demandent de se déshabiller. Les malheureux se retrouvent dans le plus simple appareil. « Ils nous ont poussés dans un autre wagon. Nous étions une centaine : inutile de vous dire que ce n’était pas large. Nous n’avons jamais revu nos effets personnels, ni la valise que nous avions emportée ». A leur arrivée en gare de Weimar, de jeunes soldats allemands les huent et leur jettent des pierres : « on leur avait dit que nous étions de dangereux terroristes ! ».
Ils sont conduits vers un camp entouré de fils barbelés électrifiés. Il s‘agit de Buchenwald, de pénible mémoire. « Ce nom veut dire forêt de hêtres, c’est poétique. En ce qui nous concernait, c’était une autre réalité ! Tout de suite, nous avons été frappés en découvrant l’allure des occupants, visages maigres, regard absent. Nous étions le premier convoi de Français, série 14000 ».
Les "requis" charentais comprennent vite qu’il se passe des choses terribles à l’intérieur. D’ailleurs, les gardiens de blocs, appelés kapos, sont explicites : « vous entrez par la porte et vous sortirez par la cheminée »... 
« En France, personne n’avait entendu parler de camps d’extermination, de fours crématoires. Les radios, les journaux n’en avaient jamais fait état. Les prisonniers qui écrivaient non plus. Dans leur cas, c’était normal puisque les courriers étaient lus avant envoi. Ils ne pouvaient pas s’exprimer librement » remarque Homère. Il est conduit dans un local où il est « tondu et désinfecté dans un bassin qui contient un liquide acidifié ». Il reçoit une chemise, une veste et un pantalon de toile rayée bleu et blanc, un béret, des sabots et une bande d’étoffe, portant le numéro 14357, qu’il doit coudre sur ses vêtements : « j’ai soudain réalisé que je n’avais plus de nom, que j’étais devenu un numéro ».
Il dort dans une baraque disposant d’une porte à chaque extrémité, sans fenêtre, sans eau courante et chauffage. Les lits ont trois étages, la paillasse est faite de copeaux de bois. Ils sont gardés par des surveillants qui sont, en général, d’anciens prisonniers politiques. Leur nombre étant devenu insuffisant, les S.S. ont recruté parmi les anciens criminels : « ceux-là étaient de vrais tortionnaires. Ils portaient un triangle vert distinctif. Ils avaient le droit de vie ou de mort sur les prisonniers ».
Le lever a lieu à 5 heures. Après une toilette au robinet dans la cour et un soi-disant café, vient l’appel. « Nous étions debout, torse nu, quelle que soit la saison ». Cet “exercice” dure une bonne heure : « les numéros étaient prononcés en allemand. Nous avons rapidement compris que pour survivre, nous devions apprendre à le reconnaître quand il était dit »
Le soir, la séance recommence et ainsi de suite. Les groupes sont affectés à des tâches diverses : « nous faisions des terrassements, nos creusions des fossés qu’une autre équipe venait combler. Nous déplacions des tas de terre, transportions des pierres. Bref, un travail inutile. Le seul but recherché était de nous affaiblir. Au bout de deux mois, nous ne pesions plus que 35 à 40 kg. En plus, il y avait des chiens diaboliques qui nous lacéraient les jambes ».
Un matin, on demande des menuisiers. Homère saute sur l’occasion. Déçu, il s’aperçoit que c’est une duperie : il est chargé de tirer des troncs d’arbres à l’aide de chaînes vers une scierie, avec des Russes et des Polonais. Autour de lui, tout est brutalité, désolation. Chaque jour, il côtoie la mort : « je me souviens que les pendaisons avaient lieu le dimanche après-midi. Comment oublier cela ? »...

Auschwitz dépasse l’entendement

A l’automne 43, la plupart de ses camarades partent à Dora creuser des tunnels pour installer une usine souterraine. Godet de Montendre et Guibert de Saintes y périront. Homère Fonteneau reste à Buchenwald, ne comprenant pas pourquoi le sort s’acharne ainsi. Il a peur des coups, de la maladie, de la fin qui peut surgir à n’importe quel moment. « Nous étions dans le plus grand dénuement, complètement abandonnés et sous-alimentés. Nous recevions une tisane le matin, un litre de soupe dans une boîte de conserve à midi et, le soir, du pain noir avec une rondelle de saucisson ».
Les cheminées des cinq fours crématoires fonctionnent de jour comme de nuit. Il règne dans l’air une odeur nauséabonde de chair brûlée, calcinée : « Nous étions sans illusions. Sur les 29 Charentais partis d’Angoulême, seuls neuf sont revenus ».
Un jour, l’autorité leur permet d’envoyer une carte à leur famille. Là encore, la tâche est méchamment compliquée : le texte doit être écrit en langue allemande et personne ne dispose de crayon puisque c’est un objet interdit dans le camp. « Pour la traduction, nous avons sollicité les Lorrains et les Alsaciens. Nous n’avions droit qu’à des formules du style “je suis bien portant, je vais bien”. Je vous laisse le soin d’apprécier ! De plus, il fallait payer l’affranchissement et nous n’avions pas d’argent. Alors, nous avons fait du troc. Certains ont vendu leur ration de pain »...
Homère est bientôt transféré en Pologne avec 250 compagnons. Le voyage dure cinq jours. Ils reçoivent en tout et pour tout un pain d‘un kilo. On les oblige à s’allonger sur le plancher du wagon avec l’interdiction de se lever. Le terme du parcours est la gare de Lubin, à la frontière russe. Les sentinelles les font descendre. Certains, ankylosés, ne peuvent plus bouger. Ils ont les côtes brisées à coups de bottes par les soldats. D’autres sont morts. Les survivants se rendent à pied au camp de Maïdanek, situé à 5 km. Il est vide : « la vision était insupportable, il y avait là des monceaux de corps entassés. Nous avons appris que c’étaient des Juifs et des paysans polonais qui avaient été exterminés ». Ils sont chargés de remettre en marche l’usine à bois. Il règne un froid glacial : - 27 degrés.

Au bout de six mois, les détenus entendent des grondements inhabituels : les forces russes approchent. Le camp est alors vidé de ses occupants. En juillet 44, les colonnes se mettent en marche en direction de l’Ouest. « Nous sommes allés à Auschwitz où nous attendait le comble de l’horreur, nous qui avions déjà tellement souffert. Auschwitz dépassait l’entendement. Personne, dans les jeunes générations, ne peut imaginer ce que se déroulait dans ce camp. Tous les Juifs y étaient transférés dans le but d’y être tués collectivement ». Homère est tatoué au bras gauche et porte désormais le numéro 190782 : « c’était le seul camp où le numéro était inscrit de façon indélébile ». Il loge au bloc 18 où il partage la vie de Juifs Hongrois : « j’y étais le seul Français. Impossible de communiquer. La déprime m’a gagné rapidement. Je pensais qu’il n’y avait plus d’espoir, que j’étais perdu ».

Fort heureusement, peut-on écrire, les Russes gagnent du terrain et obligent les Allemands à quitter les lieux : « le camp a été évacué le 15 janvier 1945. Il neigeait, nous étions en sabots de bois ou en vieux souliers. Nous avions reçu deux boules de pain et une couverture. Les soldats et leurs chiens sont montés dans des camions suiveurs. Avec leurs mitraillettes, ils tiraient sur les traînards. Nous avons été bien peu à atteindre le camp de Mauthausen ».
Ils y débarquent le 26 janvier par une température polaire. Le calvaire continue. « Durant deux jours, on nous a fait coucher nus dans une baraque dont les fenêtres étaient ouvertes, en attendant que nos vêtements soient lavés. Nous étions dans un état de saleté inimaginable, il y avait des poux partout. De plus, nous souffrions de dysenterie ».
Le groupe travaille à Melck dans une usine d’armement : « nous devions creuser la roche au marteau piqueur, c’était épuisant. Les galeries forées sans précaution s’effondraient, ensevelissant les ouvriers qu’on ramenait le soir à l’épaule. A cela, s’ajoutaient des punitions comme traîner une lourde chaîne durant un après-midi devant nos maîtres qui ricanaient ».
Sa nouvelle étape est Ebensee en Autriche où il est chargé de creuser un tunnel : « c’était vraiment terrible. Comme nous étions en surnombre, il n’y avait plus de nourriture... si ce n’est l’herbe qui poussait au pied des miradors ».

Une libération sans joie

En mai 1945, survient enfin la libération du camp par les Américains, mais elle s’effectue sans joie : « les plus faibles étaient morts, c’était un spectacle dantesque. Les survivants resteront à jamais marqués par ce qu’ils venaient d’endurer ».
Homère rentre chez lui à la grande surprise de sa famille qui le croit mort depuis 44. En effet, sa carte d’identité, confisquée lors de son arrestation, est apparue en gros plan dans un film (tourné par les Russes) largement diffusé dans l’hexagone : conclusion, ses proches ne pensaient plus le revoir (cette séquence sera ensuite intégrée dans le film d’Alain Resnais, Nuit et Brouillard).
La région de Baignes est en fête, c’est un miracle ! Il se refait une santé et la vie reprend son cours. Il épouse une amie d’enfance, Yvonne, qui lui donne deux enfants. 
Néanmoins, le passé est encore présent dans sa mémoire, même si l’eau a coulé sous les ponts : « on me demande souvent comment j’ai pu survivre à de telles épreuves. D’une part, j’ai eu de la chance, c’est évident. D’autre part, l’endurance acquise dans le labeur des champs m’a permis de faire face, durant les fameuses marches de la mort en particulier. Je ne suis pas tombé malade, à part une otite qui m’a fait très mal, mais qui s’est percée. Le fait d’être un petit mangeur m’a aidé également. J’ai mieux résisté aux privations que ceux qui se nourrissaient beaucoup habituellement ».
Enfin, il y a cette générosité qui lie les êtres dans des situations extrêmes : « dans l’un des camps, j’ai rencontré celui qui est devenu mon frère, Robert Brosse. Nous nous sommes soutenus, entraidés et raisonnés mutuellement pour éviter de commettre des actes qui nous auraient coûté la vie. Je voudrais rajouter que la foi m’a toujours habité et que l’expérience m’a appris à ne plus juger les autres sur leurs apparences. Avec nous, il y avait un ancien bagnard qui avait passé quinze ans à Cayenne. Il s’appelait Raymond Paolo. Je lui dois beaucoup. Je ne sais pas ce qu’il est devenu. Peut-être le reverrai-je un jour pour le remercier ? ».

Tous les ans en juin, il retrouve ses amis rescapés, comme lui, autour d’un déjeuner : Fernand Rousseau habite la Vienne, Paul Bolteau Archiac, André Bertandeau Pérignac, Paul Roussillon Echillat. Robert, lui, est décédé. « Quand je suis revenu au pays, j’ai été deux ans sans oser parler des camps de la mort. Depuis, j’ai compris que nous devions apporter notre témoignage, c’est pourquoi j’anime des conférences auprès des jeunes, collégiens et lycéens. Je participe à diverses manifestations et fais partie de la vie associative de ma région ».

Face à l’actualité, Homère reste vigilant : « souvent la nuit, je revois les S.S. et leurs chiens qui viennent hanter mes rêves. J’ai peur que les souffrances que nous avons endurées partent dans l’oubli. Chaque jour, dans les médias, il est question de nouvelles tensions, d’oppositions, de violences. Les gouvernements ne savent pas tirer les leçons de l’histoire. Ils persistent à croire que la suprématie des armes est capable de résoudre l’ensemble des problèmes. C’est faux ». Et de conclure : « mon expérience concentrationnaire m’a beaucoup appris sur les hommes et sur le monde. Ce fut, en quelque sorte, mon université »...

Une page d'histoire :

• Pour mieux comprendre les motivations des S.S.

Ce passage, extrait d’un discours que prononça Himmler (bras droit d’Hitler) à Bad Schaden, explique parfaitement ce qui se passa dans les camps de concentration :
« Les ennemis de la doctrine nationale-socialiste et de l’Allemagne que nous avons depuis toujours se dressent contre nous dans le monde entier. Les juifs sont les premiers. Or, il existe des gens qui prétendent que nous n’aurions jamais dû empoigner les juifs de cette façon. A ceci, Messieurs, je puis faire l’objection suivante : on sait pourtant qu’en 1917-1918, nous ne nous sommes pas occupés d’antisémitisme, personne ne peut nous le reprocher. Malgré cela, le juif a combattu l’Allemagne d’alors de toutes ses forces, et a tout fait pour lui faire perdre la guerre. Il s’est montré tel qu’aujourd’hui. Chaque mouvement, qui avait pour but de désorganiser l‘Allemagne afin de nous enlever la victoire, était dirigé par un juif, qu’il s’agisse des démocrates ou des spartakistes ou des “Arbeiter-und-Soldatenräte”. En second lieu, je cite les francs-maçons. Il y a des gens qui disent : mon Dieu, la franc-maçonnerie est pourtant une organisation inoffensive qu’on aurait pas eu besoin de dissoudre. La franc-maçonnerie était une organisation juive qui recrutait avec des moyens apparemment inoffensifs des sots et crédules Aryens. En vérité, les francs-maçons servaient un but politique supérieur : ce sont eux qui projetèrent, exécutèrent et prédirent les événements du mois de novembre 1918. Exactement comme les juifs et les communistes. Il en est de même pour les états démocratiques et ploutocratiques. Tous nous haïssent. Ils haïssaient déjà l’Allemagne à cette époque et aujourd’hui encore. Aux ennemis cités ci-dessus : judaïsme, franc-maçonnerie, bolchevisme, démocratie, ploutocratie, je puis tranquillement ajouter les églises qui se mêlent de politique. D’un côté, le protestantisme qui forme en Angleterre une véritable église d’état. De l’autre côté, le catholicisme avec ses idées propres, ses projets et ses dispositifs de puissance. Donc où que nous allions, en France, en Norvège, au Danemark ou en Russie, tout juif, tout franc-maçon, communiste, bolchevique ou marxiste est notre ennemi naturel »...
Sans vouloir lui trouver de circonstances atténuantes, il est à noter qu’en tenant de tels propos, Himmler obéissait aveuglément à Adolf Hitler puisqu’en mai 1940, ses déclarations étaient bien différentes : « il faut s’opposer résolument à la destruction physique d’un peuple, méthode bolchevique, impraticable et parfaitement contraire au génie germanique » disait-il. Jeune fonctionnaire, Eichmann lui avait conseillé de donner aux juifs un territoire « et le problème sera réglé ». Dans un premier temps, il avait pensé à une ville polonaise au sud-ouest de Lublin, puis l’Allemagne demanda à la France de lui céder Madagascar « pour y installer quatre ou cinq millions de Juifs ». Hitler aurait d’abord approuvé ce plan, puis il aurait changé radicalement d’avis, demandant à Himmler « d’exterminer tous les Juifs »...


• Au sujet des « conceptions philosophiques » des S.S.

Le principe fondamental de sélection, selon l’expression d’Himmler, était sang et élite. Les S.S. devaient être l’incarnation vivante de la doctrine nazie, de la supériorité du sang nordique, la réalisation de la conception nazie de la race des seigneurs. Pour employer les paroles mêmes d’Himmler, les S.S. devaient être « l’ordre militaire national-socialiste de l’homme du Nord. En conséquence, seul le sang parfait, le sang que l’histoire a prouvé être important et créateur et le fondement de tout état et de toute activité militaire, c’est à dire le sang nordique, doit être pris en considération. Je me suis dit que si je réussissais à sélectionner pour cette organisation autant d’individus que possible dont la majorité possédât ce sang, en leur enseignant la discipline militaire et, en temps utile, la valeur de ce sang et de toute l’idéologie qui en découle, il serait véritablement possible de créer une organisation d’élite pouvant faire face à toute éventualité ».

• Le recrutement des candidats

« Ils sont soigneusement examinés et contrôlés. Sur cent hommes, nous ne pouvons en utiliser en moyenne que dix ou quinze, pas plus. Nous leur demandons le dossier politique de leurs parents, frères et sœurs, leur arbre généalogique depuis 1750 et naturellement, nous exigeons un examen physique et leur dossier de la jeunesse hitlérienne. D’autre part, nous demandons un dossier sur leur hérédité prouvant qu'il n’y a pas eu de maladie héréditaire chez les parents et dans leur famille » (extrait du livre de Christian Bernadac, l’ordre S.S.).

Photo 1 : Homère Fonteneau, alors jeune homme

Photo d'archives 2 : Cette photo prise dans un camp de femmes à la libération, se passe de commentaires sur les méthodes des S.S.

Photo d'archives 3 : Homère Fonteneau a écrit un livre, Le long chemin.

Photo d'archives 4 : L'univers concentrationnaire.

Photos d'archives 5 et 6 : C’est à partir du 20 novembre 1945, à Nuremberg, que s’est réuni le Haut Tribunal international présidé par un anglais Lord Justice Lawrence. Vingt et un officiers allemands y sont jugés pour crime contre la paix, plan concerté ou complot, crimes de guerre ou crimes contre l’humanité : Ribbentrop, Goering, Keitel, Jodl, Seyss-Inquart, Kalternbrunner, Rosenberg, Sauckel, Frick, Streicher et Franck sont condamnés à la pendaison. Hess, Raeder et Funck écopent de la prison perpétuelle, Speer et von Schirach à 20 ans d’emprisonnement, von Neurath à 15 ans et Doenitz à 10 ans. Schacht, von Papen et Fritzsche sont acquittés. Goering s’empoisonne dans sa cellule.

vendredi 22 février 2008

Belot/Clavel : Les deux têtes de liste aux municipales


Liste d’union pour l’expansion de Jonzac conduite par Claude Belot  

1 - Claude Belot, 71 ans, actuel président du Conseil Général
2 - Christel Brière, comptable. 42 ans, conseillère sortante.
3 - Jean-Claude Texier, 72 ans, maire sortant. Retraité expert-comptable.
4 - Madeleine Perrin, retraitée, secrétaire de Mairie à Jonzac. 64 ans.
5 - Christian Balout, chef d’entreprise, 65 ans. Adjoint sortant.
6 - Maïté Auboin-Hannoyer, secrétaire retraitée d'Unicognac. 61 ans, conseillère sortante.
7 - Pierre-Jean Ravet, paysagiste, adjoint sortant. 61 ans.
8 - Marie-Josée Chevrier, salariée au lycée agricole le Renaudin, 50 ans, conseillère sortante.
9 - Jean-Charles Chapuzet, journaliste, écrivain, 31 ans.
10 - Annick Thibault, salariée à la Maison de l’Emploi. Conseillère sortante, 45 ans.
11 - Christophe Cabri, cadre commercial au Groupe Sud-Ouest, 38 ans.
12 - Hélène Dubus, épouse Héraud, administratrice de société, 37 ans. Conseiller sortant.
13 - Pierre-Jacques Rambeaud, hospitalier, 44 ans . Ex communiste (ouverture !)
14 - Barbara Lachamp, commerçante (tissus) à Jonzac, 33 ans.
15 - Jean-Claude Arrivé, ex cadre bancaire, historien, 64 ans.
16 - Nathalie Daeschler, épouse de Me Daeschler, notaire à la SCP Chenu.
17 - Alain Héraud. préparateur en pharmacie à l’hôpital, conseiller sortant.
18 - Marie-Christine Nougues, épouse du dr Jean-Claude Nougues.
19 - Didier Chaullet, avocat à Jonzac, 49 ans, conseiller sortant.
20 - Josette Bouraud, impliquée dans la vie culturelle (Eurochestries).
21 - Bernard Verhoest, conseiller sortant, retraité, 71 ans.
22 - Marie-Lyne Ranoux, fonctionnaire, 47 ans. Nouvellement arrivée à Jonzac.
23 - Alain Piteau, peintre à Jonzac. Conseiller sortant, 45 ans.
24 - Denise Genard, conseillère sortante, 70 ans.
25 - Jacques Viaud, adjoint aux travaux sortant
26 - Jeanne Journoleau. 70 ans, conseillère sortante.
27 - Jean-Claude Beaulieu. 63 ans, député.

Il est à noter que Gérard Masson, adjoint aux affaires sociales, Louis Chalié, adjoint aux affaires culturelles, Chriastiane Proux, adjointe à l'éducation et Marie-Jo Morandière ne se représentent pas.

Liste de gauche “Vivre à Jonzac” conduite par Gilles Clavel


1 - Gilles Clavel, 56 ans, médecin généraliste
2 - Sylvie Ruiz, 52 ans, commerçante ;
3 - Emmanuel Arcobelli, 38 ans, assistant parlementaire
4 - Monique Doucet, 65 ans, retraité des finances ;
5 - Jack Ros, 66 ans, retraité directeur régional de la protection judiciaire de la jeunesse
6 - Sylviane Brageot, 44 ans, infirmière ;
7 - Michel Busch, 59 ans, retraité cadre hospitalier ;
8 - Bonnie Biasini, 51 ans, secrétaire administrative scolaire et universitaire, lycée de Jonzac ;
9 - Serge Villier, 46 ans, mécanicien ;
10 - Dominique Guignard, 44 ans, infirmière ;
11 - Bernard Landreau, 59 ans, retraité, directeur d’école primaire ;
12 - Élisabeth Perrier, 54 ans, pharmacienne ;
13 - Didier Guilloton, 38 ans, infirmier, président du hand-ball jonzacais ;
14 - Arlette Chevallier, 62 ans, professeur de yoga ;
15 - Christian Bourmaud, 51 ans, directeur d’école primaire ;
16 - Isabelle Clavel, 26 ans, assistante parlementaire, doctorante en histoire ;
17 - Tony Gattison, 45 ans, infirmier, animateur sportif ;
18 - Marianick Germain, 61 ans, retraitée infirmière ;
19 - Alain Desvaux, 56 ans, retraité de la SNCF ;
20 - Danièle Lebreton, 53 ans, professeur des écoles ;
21 - Jean-Pierre Dureau, 66 ans, retraité de la Poste ;
22 - Roberte Merle, 67 ans, retraité, professeur de physique-chimie ;
23 - Patrick Senelier, 54 ans, sans profession ;
24 - Corinne Tournemeule, 46 ans, élève infirmière ;
25 - Michel Cavailles, 86 ans, déporté, résistant, officier de la Légion d’Honneur ;
26 - Suzanne Klein-Marin, 78 ans, retraitée Air France ;
27 - Claude Benayoun, 67 ans, médecin psychiatre.

La gauche monte à l'assaut du Conseil Général

Dernièrement, Jean Noël Parola et Gilles Clavel, respectivement candidats sur les cantons de Gémozac et de Jonzac, animaient une réunion en présence de Bernard Lalande, candidat à la présidence du Conseil général face à l’UMP.


Tous trois ont dressé un bilan des actions entreprises par la gauche. L’objectif n’est pas un secret, il est de remporter les prochaines élections et de mettre un terme à la gouvernance de Claude Belot, élu pour la première fois à ce poste en 1994. Auparavant, cette fonction était remplie par François Blaizot (CDS) et il faut remonter en 1982 pour trouver un socialiste, Philippe Marchand. Le défi est à relever puisque voici trois ans, l’UMP ne l’a emporté que d’une seule voix, celle de Jean-Paul Berthelot.
Cette fois-ci, la gauche - PS et PRG - est mobilisée. Elle présente un programme complet, soit cent mesures à mettre en œuvre. « L’enjeu est de créer de vrais emplois de type actif » souligna Bernard Lalande qui souhaite dynamiser le secteur économique. Et de citer la Vendée en exemple, département qui s’est doté d’un beau réseau de PME-PMI.
« Nous ne ferons pas de clientélisme local pour nous faire élire » enchaîna Gilles Clavel qui affrontera Claude Belot sur les communes du canton de Jonzac.
Les principaux thèmes développés gravitèrent autour du social (santé, logement), l’éducation, le transport, l’agriculture, l’environnement, les nouvelles technologies, la culture et le sport.

Dans le domaine de l’emploi, 5000 jeunes de moins de 26 ans sont sans travail ; dans celui de l’environnement, des retards s’accumulent tandis que « les impôts départementaux ont augmenté de 20 % en six ans ». « La solidarité doit être pratiquée dans tous les domaines » remarqua Jean Noël Parola qui parla longuement des soins de santé. Il aurait également pu détailler les préoccupations qui touchent l’hôpital de Saintes, mais nous étions à Jonzac !
D’une manière générale, la gauche estime insuffisant le bilan de ces six dernières années. Les candidats sont décidés à ne pas jouer les « cantonniers habituels » où ils se transforment en « tirelire des élus », mais à imaginer la Charente-Maritime de demain, dont le budget est le plus important de la Région Poitou-Charentes. Ce détail a son importance...


Photo 1 : Réunion à gauche en présence de Mme Maux, MM. Parola, Clavel, Lalande et Lachaise.

Photo 2 : Jean-Noël Parola dirige le service d’hygiène hospitalière du nouvel hôpital de Saintes. Conseiller municipal de Tesson, il se présente aux élections cantonales de Gémozac (face à Loïc Girard) avec, pour suppléante, Geneviève Maux, conseillère municipale de Gémozac. Gilles Clavel, quant à lui, a pour suppléante Sylvie Ruiz, commerçante à Jonzac.

Photo d’archives : Avocat de profession, Philippe Marchand fut président du Conseil Général de la Charente-Maritime de 1982 à 1985 et député de la circonscription de Jonzac du 19 mars 1978 au 28 janvier 1991. Il remplaça Pierre Joxe au ministère de l’Intérieur quand ce dernier devint ministre de la Défense dans le gouvernement Michel Rocard. Sur cette photo, il anime une réunion à Montendre en présence de Bernard Lalande aux côtés de Pierre Fretel.

Mickaël Plaine : Les raisons de son engagement à 26 ans

Il y a quelques années, les parents de Mickaël Plaine ont acheté le château de Croix-Gente qui accueillait, dans le passé, les jeunes en formation agricole. La famille, qui a des projets, restaure actuellement les pavillons “vacances“ abandonnés depuis vingt ans. Mickaël, quant à lui, est étudiant à Bordeaux et prépare un master en comptabilité. Candidat sur la liste Envie de Montende conduite par Francis Motard, il répond à nos questions.


Mickael Plaine, quelles sont les raisons de votre engagement sur la liste Envie de Montendre ?

J’ai tout simplement envie de m’engager pour la collectivité. Pour moi, cette notion d’engagement est importante.
Dans une petite ville comme Montendre, l’action et l’implication des élus sont nécessaires afin de tisser des liens et créer un espace convivial pour tous. Quand Francis Motard et Claude Augier m’ont demandé de les rejoindre, j’ai répondu positivement car je souhaite apporter ma pierre à l’édifice.
Participer au projet porté par la liste Envie de Montendre est passionnant.

Venant de Haute-Savoie, votre famille s’est installée au domaine de Croix-Gente. Quels sont ses projets quant à ce lieu emblématique ?

Quand il achète un site historique, le nouveau propriétaire s’intéresse forcément à ceux qui l’ont succédé.
Nous nous sommes donc plongés dans l’histoire de ce site pour en connaître le passé. Il s’agit d’un ancien relais de chasse édifié en 1863 par un certain Jean-Baptiste Gaillard. Nous étions très curieux et le sommes toujours !
La propriété a été léguée à l’Église dans les années 30, puis des associations en ont pris les rênes, dont l’UDAF, Union Départementale des Associa-tions Familiales. On ne peut donc pas arriver ici en faisant n’importe quel projet. Au contraire, on se doit d’avoir une continuité pour que ce site soit préservé, tout en trouvant une nouvelle personnalité propre à son époque.
Dans un premier temps, nous envisageons de rénover tous les pavillons et de les proposer à la location. En mauvais état, ils n’étaient pas utilisés depuis une vingtaine d’années.
L’été, l’UDAF les louait à des familles à faibles revenus. Manquant de capitaux, cette structure a abandonné peu à peu cette prestation.
Conséquence, les pavillons sont restés fermés. Nous avons dû tout refaire, de la toiture à la maçonnerie parce que les murs étaient fissurés, sans oublier l’intérieur, électricité, eau, etc. L’ensemble sera terminé mi 2009, les locataires ciblés sont des retraités valides.
En ce qui concerne le château, nous sommes dans une phase de réflexion. Il est en mauvais état également.
L’intérieur date d’une soixantaine d’années, les tapisseries, les tuyaux en plomb, le réseau électrique.
Des travaux seront entrepris dès que les pavillons seront restaurés.

Quand votre famille a-t-elle acheté le domaine ?

Voici quatre ans. Précédemment, nous habitions donc en Haute-Savoie et depuis toujours, mon père souhaitait concrétiser un grand projet de rénovation. Ici, il est gâté ! L’achat de la propriété mérite d’être conté. Dans la revue “Belles Demeures“, nous sommes tombés sur une annonce passée par une agence immobilière de Royan.
Tout de suite, le descriptif a attiré notre attention, il correspondait exactement à ce que mon père recherchait depuis longtemps, c’est-à-dire une maison, un petit étang et des pavillons.
Nous avons eu un coup de cœur et sommes partis dans la nuit pour arriver le lendemain à Croix-Gente où nous avions rendez-vous avec le vendeur. Nous avons été conquis et la transaction s’est faite rapidement, après avoir réuni les capitaux. Le précédent acquéreur était un Anglais qui n’avait pas réussi à obtenir son prêt.

Mickaël Plaine, vous êtes étudiant et vous vivez aujourd’hui votre première expérience de politique locale. Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet de la liste de Francis Motard ?

Sa diversité et les compétences des uns et des autres. C’est une liste hétérogène qui, en même temps, est complémentaire et présente de nombreux points de synergie. Appartenir à cette liste est une occasion de s’enrichir sur un plan humain.
Quant aux projets, j’habite Montendre depuis seulement quatre ans. Dans un premier temps, il était difficile de se positionner pour l’une ou l’autre liste.
En effet, pour se faire son propre jugement, il faut avoir une expérience de vécu dans une ville. Par rapport aux avis de la population, j’ai constaté que les grands projets de Montendre avaient été réalisés avant les années "Bernard Lalande". D’un point de vue objectif, il ne me semble pas que le maire sortant ait réellement conduit et concrétisé de grands projets pour Montendre, malgré des effets d’annonce. C’est pourquoi, pour moi, la liste Envie de Montendre s’inscrit dans la ligne du renouveau pour Montendre.

Les Montendrais sont-ils différents des Savoyards ?

Les Saintongeais sont plus ouverts et plus bavards que les Savoyards qui n’en restent pas moins chaleureux. Cependant, il est plus difficile d’obtenir la confiance des Savoyads.
Avec les Montendrais, on lie facilement connaissance et l’on peut avoir très rapidement de longues conversations. Cette élection est pour moi l’occasion d’aller à leur rencontre.
Participer à un projet électoral est une expérience personnelle intéressante. Je peux également apporter mes connaissances au point de vue informatique et rendre service. Les projets doivent correspondre aux espérances des habitants, d’où l’importance d’un échange constructif. Être à la portée de la population est essentiel pour une équipe municipale.

Quand vous vous êtes arrivé, quelle idée aviez-vous de Montendre ?

Une idée assez proche de celle de la ville où j’habitais en Haute Savoie. J’y ai vécu vingt-deux ans. Nous avions un maire emblématique et une équipe municipale un peu fantôme. C’était la même chose à Montendre : j’y ai vu un maire certainement compétent entouré de conseillers plutôt méconnus. C’est la première impression que j’ai eue.
Par la suite, les premières impressions sont confirmées ou infirmées...

D’une façon générale, qu’attend de la politique un jeune homme de 26 ans dans un pays qu’on dit “morose” ?

En regardant les informations, on peut effectivement avoir de nombreux motifs d’insatisfaction en ce qui concerne l’économie et le social. Cependant, j’ai envie d’être optimiste pour l’avenir parce que je sens une évolution au point de vue individuel. De plus en plus de personnes veulent faire bouger les choses collectivement. Chacun essaie d’être un moteur de cette évolution pour apporter des améliorations dans le quotidien.
Aux municipales, la multitude de listes dans les grandes villes démontre ce désir de s’impliquer dans la vie locale. Nous avons envie de faire bouger les choses et de nous insérer dans des projets. Malgré tous les cloisonnements, les gens ont besoin de communiquer. On s’en rend compte avec les portables, les blogs, internet.
Les Français se désintéressent de la politique quand elle ne les concerne pas. À partir du moment où ils veulent du changement ou que leurs intérêts sont menacés, ils réagissent en demandant des avancées au niveau économique, environnemental, social, associatif. La politique, c’est faire l’arbitrage entre ces différents enjeux.
Il ne faut pas attendre que les gens viennent à nous, il faut aller à eux ! C’est notre objectif pour les Montendrais si nous sommes élus en mars prochain.

Dis-le-moi dans l'oreille :

• Projet Perce-Neige

« A une époque, la mairie de Montendre avait laissé entendre que la fondation de Lino Ventura était intéressée par le château de Croix-Gente. Malheureusement, ce projet est tombé à l’eau, de même que la Maison de Champlain, le fameux grand projet de la mairie de Montendre, qui devait être effective en 2005, près du lac de Montendre » soulignent Francis Motard et Claude Augier.

• L’histoire de Croix-Gente

Ce relais de chasse a été réalisé dans la seconde moitié du XIXe siècle par un homme d’affaires, Jean-Baptiste Gaillard, au milieu des landes de Montendre. Il est situé non loin de la chapelle où sont organisés des pèlerinages. Il s’agit d’une architecture néo-gothique et, du toit du bâtiment, on peut apercevoir la Gironde. En 1885, M. Gaillard légua ce domaine à Henri Mullon qui le transmit à son tour à Mme Giraud. À la mort de son époux, en 1937, elle le donna à l’Église. En 1964, le château et les annexes devinrent propriété de l’UDAF. Le domaine a été racheté par la famille Plaine en 2004 (après avoir appartenu à un Anglais durant un an).

Photo 1 : Mickaël Plaine, Francis Motard et Claude Augier.

Photo 2 : Le château de Croix-Gente vu du ciel.

Les têtes de liste face aux commerçants et aux chefs d'entreprises

Lundi soir, c’était le grand oral pour Pierre Maudoux, Bernadette Schmitt, Jean Rouger, Philippe Callaud, Jean Philippe Ardouin et Daniel Métraud. Invités par le club Pays Santon Entreprises que préside Benoît Huger, les six têtes de liste aux municipales étaient invitées à répondre à des questions concernant la vie économique et commerciale de la cité. Cette initiative intéressante a permis de se faire une idée sur les projets des candidats.

Alors que Jonzac vient à peine de sortir de ses turbulences, il est des villes où les candidats sont en phase active. Ainsi, les citoyens peuvent se faire une opinion objective sur les projets des uns et des autres.
À Saintes, avec six listes en lice, les citoyens sont gâtés et ils ont bien failli en compter sept. En effet, faute d’avoir pu trouver le nombre de colistiers suffisants, Jean-Claude Landreau ne participe pas à cette course qui se promet d’être animée...
Saintes est une ville active où le chômage est l’un des plus faibles du département (9 %). Que fera la prochaine municipalité pour promouvoir l’économie et le commerce ? Quelle sera sa position quant aux nouvelles zones industrielles et l’extension des grandes surfaces ? Que fera-t-elle pour animer le centre ville ? Sera-t-elle favorable à l’ouverture des magasins le dimanche ? Voilà bien les questions que se posent chefs d’entreprises, artisans et commerçants.
Lundi, salle Saintonge, le club Pays Santon Entreprises, que préside Benoît Huger, avait invité les têtes de liste à s’exprimer. Réunies dans la salle Saintonge, elles ont exposé leurs points de vue respectifs.

Pierre Maudoux : Un manager du centre ville



Le premier à ouvrir le ban était Pierre Maudoux (Saintes en mouvement). Il réalisa bien vite qu’il devrait s’exprimer sans micro, la technologie ayant décidé de rester muette. Par contre, lui ne le fut pas et c’est un Pierre Maudoux en forme que nous avons écouté, dans un style agréable et concret. « Ce soir, il nous bluffe » reconnaissait un participant attentif à ses propos. L’homme discret du passé, au physique de troubadour occitan, a laissé la place à un battant !
Pierre Maudoux n’y est pas allé par quatre chemins : les problèmes de l’entreprise, il les connaît puisqu’il possède un cabinet dentaire à Saintes où il exerce depuis quinze ans. Qui pourrait avoir une dent contre lui ? Par le passé, il a siégé au Conseil de développement : « Je suis passé dans le camp politique pour y défendre les intérêts économiques » explique-t-il. Il est favorable à l’élaboration d’une charte de territoire et de développement « objectif qui n’était pas la priorité de Bernadette Schmitt ».
Saintes doit afficher une image dynamique pour attirer des entreprises innovantes. Pour y parvenir, la création d’un observatoire et d’une base de données du foncier d’entreprises est nécessaire : « ces mesures devraient déjà être opérationnelles » lança-t-il.
En ce début de XXIème siècle, « la prochaine municipalité saintaise devra anticiper en adoptant une position volontariste forte en partenariat avec les acteurs locaux ». Parmi les prestations énoncées, il préconise des liens plus étroits entre chaque PME et la Communauté de communes grâce à « un interlocuteur chargé du développement économique, clairement désigné », une réelle synergie entre les chefs d’entreprises, la mairie, la CCI ainsi que le développement de nouvelles zones d’activités en élargissant les réserves foncières : « pour nous, ce seront des opérations blanches. Il n’est pas question de s’enrichir sur le dos des industriels ». Il souhaite faire de Saintes une ville pilote en ce qui concerne le développement durable, rendre la CDC plus efficace avec la création d’une Communauté d’agglomération (ayant échoué avec Gémozac au début du mandat de Bernadette Schmitt). « Notre politique devra être plus agressive pour tirer notre épingle du jeu » dit-il.
Quant à l’animation du centre ville, elle sera confiée à un manager issu du milieu privé qui travaillera avec les associations de commerçants.
Au sujet de la taxe professionnelle, Pierre Maudoux ne veut pas être suicidaire : « Nous devons stabiliser la pression fiscale et non pas l’augmenter ». Et de conclure en citant l’exemple vendéen dont la réussite inspire de nombreux hommes politiques, de gauche comme de droite.

Bernadette Schmitt : L’argent de la taxe professionnelle unique sert à financer le personnel scolaire



La seconde invitée était Bernadette Schmitt. Elle était accompagnée de son futur adjoint au développement économique, Philippe Saincraize, un pro de la banque à la chevelure argentée.
Lors de ce premier mandat, l’action de la mairie avait été de rendre vivant le centre ville : « la rue Victor Hugo a bien changé » remarqua-t-elle. De nombreux bâtiments ont été rénovés, la ville est belle et propre avec un mobilier urbain esthétique : « le touriste est aussi un client pour les commerces ».
L’autre objectif ciblé concerne l’achat de réserves foncières pour accueillir des entreprises.
À ce jour, la Champagne Saint-Georges est pleine, « signe de vitalité ». Au nord, cette zone peut être agrandie grâce à des terrains agricoles en cours d’acquisition ainsi qu’une partie de la ferme située au giratoire : « c’est le seul moyen pour accéder à ces parcelles ».
Aux Charriers, 20 ha de terres ont été achetés route de Chermignac, face aux tours de l’Océane. Le PLU est en cours de révision afin de classer ces secteurs en zone artisanale. À Diconche, un second rond-point est prévu, là où se trouvait autrefois l’avion, la rocade devant passer entre les deux.
Philippe Saincaize embraya sur l’animation en centre ville à confier à un manager (décidément, le terme est à la mode) avec création d’un « office du commerce » qui pourrait être situé rive droite. La plus grande galerie marchande à ciel ouvert étant le centre ville, « il doit être dynamique, tout en conservant une périphérie forte ». La signalétique sera améliorée. Une collaboration étroite entre les différents acteurs - mairie, office de tourisme, CCI, associations - sera recherchée. Il est à noter que le fameux manager, qui aura de nombreuses cordes à son arc, ne se substituera pas aux responsables de la CCI !
Le but recherché est de promouvoir le territoire de Saintes avec la CDC et le Pays de Saintonge Romane. Saintes doit également exporter son image en participant à des salons ou par le biais de vidéos (comme celle qui précédait les jeux Intervilles), des rallyes d’entreprises, etc.
En ce qui concerne les zones artisanales et industrielles, il souligna un point important : la taxe professionnelle unique (TPU), collectée par les communes, est versée directement à la Communauté de Commu-nes du pays santon. Elle destine cette somme au personnel des écoles (puisque c’est l’une de ses compétences). Tous les mois, elle établit 474 fiches de paie : « L’argent de la TPU est donc affecté à un secteur non économique. Cette mesure a été prise par l’équipe qui a précédé celle de B. Schmitt. Si nous n’avons pas constitué de réserves foncières, c’est pour cette raison, par manque de moyens » précisa Philippe Saincraize. Il détailla ensuite les aides auxquelles peuvent prétendre les entreprises, dont l’AFR (aides d’état à finalité régionale). Saintes en bénéficie jusqu’en 2013. Il s’agit de primes à l’investissement, au fonctionnement et à la création d’emplois : « Je m’étonne que la CDC n’ait pas prêté attention à ces dispositions qui sont des atouts majeurs ».
Il déclara aux décideurs présents que la mairie est toujours ouverte à ceux qui, de passage dans la cité, souhaitent rencontrer un élu : « si vous avez des clients qui veulent visiter Saintes et dialoguer avec nous, nous serons à leur disposition. La convivialité d’une ville est importante pour une personne de l’extérieur ».
S’il ne fut pas question de l’extension des grandes surfaces (le débat n’a pas eu lieu au niveau national), l’ouverture des magasins le dimanche, thème cher à Gérard Desrente, partagea les deux orateurs : Bernadette Schmitt est contre « pour des raisons familiales », Philippe Saincraize est pour « faire des courses le dimanche, quand on a un moment libre, est agréable ».

Jean Rouger : créer une agora en centre ville



Tête de liste de la gauche plurielle, Jean Rouger se trouvait aux côtés de Pierre Dietz, Thierry Leblan et Frédéric Mahaud. Contrairement aux deux premiers intervenants, entrés directement dans les détails, le responsable socialiste fit un discours de politique générale, très humaniste en vérité, rappelant qu’une ville se gère dans son ensemble. Il fut également question d’écologie et de développement durable : « la façon dont nous vivions autrefois appartient malheureusement au passé ». Eh oui, fini le pétrole à gogo, les usines crachant des flots de fumées polluantes, les cours d’eau souillés. Nul ne se plaindra de l’actuelle prise de conscience.
L’équipe de Jean Rouger a bien sûr des projets, « mais il est difficile de faire une prévision sur six ans vu que nous ignorons de façon précise la situation de la ville de Saintes ». Le conseil travaillera dans l’union, tant avec les chefs d’entreprises qu’avec les commerçants et les habitants. Il en sera de même avec la Communauté de Communes : « nous n’agirons pas séparément ».
Pierre Dietz aura la charge du commerce et de l’industrie. Ses efforts seront axés sur une dynamisation du centre ville « avec un dialogue ouvert avec la mairie », une meilleure signalétique et plan de circulation : « notre proposition réside dans la simplicité et l’égalité ». Une nouvelle charte commerciale sera mise en place.
À Saintes, l’emploi se répartit de la façon suivante : 50 % dans les services, 35 % dans le commerce et 15 % dans l’industrie. Le but recherché est d’attirer des entreprises sur le territoire, dans les nouvelles technologies par exemple, allant de pair avec des créations de postes.
Quant à l’extension des gran-des surfaces, Thierry Leblan estime qu’il est bon de les réguler : « la loi de la jungle est inacceptable ». La CDEC (commission départementale des équipements commerciaux) évite déjà les dérives. Par ailleurs, une loi nouvelle permet à la mairie d’exercer un droit de préemption sur les fonds de commerce et les baux commerciaux.
Parmi les projets prévus en centre ville, une agora (principale place publique dans la Grèce antique) est à l’ordre du jour. La circulation serait alors alternée. Animations et nocturnes sont inscrites sur les tablettes.
Le stationnement, quant à lui, reste figé : « avec B. Schmitt, nous en avons pris pour trente ans ». L’idée globale est de vivifier tant le centre ville que la périphérie et, pour y parvenir, il serait bon que les interlocuteurs parlent d’une même voix. Sur ce point, selon le président du club Pays Santon Entre-prises, une charte commune devrait être élaborée entre les différentes associations (commerçants, industriels, artisans, etc).

Philippe Callaud : Un service de développement économique



Venant de quitter une réunion organisée à Bellevue, Philippe Callaud, candidat radical, salua l’heureuse initiative de Pays Santon Entreprises. Dans une intervention précise et ciblée, il présenta les premières mesures à prendre : « nous devons rapidement valoriser le centre ville en partenariat avec les associations sur le modèle de Vitrines de Saintes ». À l’époque de Michel Baron, cette formule était simple : les commerçants et la mairie mettaient la main à la poche à égal montant pour mener à bien des projets. Bernadette Schmitt a mis fin à ce fonctionnement.
Du côté des zones artisanales et industrielles, constituer de nouvelles réserves foncières est nécessaire : « de 2001 à 2008, aucune démarche dans ce sens n’a été faite ». Une action doit être engagée puisque l’arrivée de nouvelles entreprises génère des emplois.
Sur le développement des grandes surfaces, il reste prudent : « nous ne mettrons pas en péril les commerces du centre ville ». Une concertation doit donc avoir lieu avant toute implantation ou extension.
Sur la liste de Philippe Callaud, Joël Joanny sera en contact avec les investisseurs : « un service de développement économique est à créer en partenariat avec le Pays et la CDC ». En ce qui concerne les ZI, celle des Grandes Bauches (vers la Coop Atlantique) connaît un arrêt sur image en raison de la future RCEA Saintes-Cognac.
Pour aider les chefs d’entreprises à s’installer, Philippe Callaud suggère quatre grands axes : des accès routiers et ferroviaires pratiques, l’aménagement des zones comme un quartier de la ville, un bon agencement et enfin, la ville dans son ensemble doit être dotée de structures intéressantes qui correspondent à ce qu’attendent les familles.
« Actuellement, il devient urgent de poursuivre l’aménagement des zones qui ne dépendant pas de la CDC. Nous avons perdu du temps. Durant ce mandat, rien n’a été fait, c’est pitoyable. De nouvelles missions doivent être définies » déclara Philippe Callaud.
Il connaît les difficultés des chefs d’entreprise puisqu’il dirige un cabinet d’avocat : « j’ai les mêmes problèmes que vous, on parle le même langage ». La liste qu’il conduit est variée avec des personnes venant d’horizons différents : « elle vous ressemble » dit-il à l’assistance. Quant à l’ouverture des commerces le dimanche ; « je suis un radical, un homme de dialogue. Si des salariés veulent travailler et qu’ils ont un accord avec leur employeur, pourquoi pas ? Par contre, je suis opposé aux décisions imposées par une loi. Une loi, ça me file de l’urticaire ! Pensez aux trente-cinq heures alors que nous n’avions rien demandé »...
Bref, Philippe Callaud garde la tête froide et ne promet « ni tramway, ni salle de spectacle de 1500 places » à ses électeurs.
La soirée se poursuivit avec les interventions de Jean Philippe Ardouin (Modem) et celle de Daniel Métraud (Gauche alternative) qui veut faire de Saintes une technopôle du futur (écologie et du développement durable). La cité santone serait alors pionnière en matière d’économie énergétique et d’écologie. Cette perspective est séduisante. Toutefois, la question est de savoir comment et avec quels financements ce candidat compte réaliser un aussi vaste projet...
En conclusion, ces débats furent instructifs. Ils seraient à renouveler en abordant d’autres sujets tels que la santé, l’écologie précisément, l’urbanisme, le patrimoine...




Photo 1 : Pierre Maudoux a réussi là où la liste Landreau a échoué (il en a été écarté au départ). La roulette saintaise, ça marche (surtout pour un dentiste) !

Photo 2 : Aux côtés de Bernadette Schmitt, Philippe Saincaize possède une forte personnalité. Le futur maire de Saintes dans six ans ?

Photo 3 : On reconnaît Thierry Leblan, Jean Rouger, Pierre Dietz et Frédéric Mahaud. En ce qui concerne l’ouverture des commerces le dimanche, Jean Rouger vous donne rendez-vous au marché où sont présents de nombreux producteurs !

Photo 4 : Philippe Callaud : il joue son va-tout avec cette élection. Son indépendance par rapport au socialiste Jean Rouger est révélatrice de l’actuel climat saintais et de l’évolution du centre gauche.

Photo 5 : Au premier rang on reconnaît Benoît Huger, président de Pays Santon Entreprises, aux côtés de Gérard Desrente, très préoccupé par l’ouverture des commerces le dimanche.

Photo 6 : Un public attentif.

Jonzac inaugure ses Archives

Installée dans les locaux de l’ancienne Sagesse, l’annexe des Archives départementales, petite sœur de la maison mère rochelaise, vient d’être inaugurée en présence de nombreuses personnalités dont Martine de Boisdeffre, directrice des Archives de France et Benoît Jullien, directeur des Archives départementales de Charente-Maritime.


Après la visite des locaux dont l’agencement est original et fonctionnel, les personnalités réunies ont exprimé leur satisfaction face à cette réalisation qui constitue « un instrument de recherche accessible ». Désormais, les Saintongeais disposent d’un outil moderne - les documents sont numérisés - et d’un lieu privilégié où pourront être effectués des versements par les collectivités et les particuliers. Ils n’auront donc plus besoin de se rendre à la Rochelle.
Martine de Boisdeffre, entourée de Jean Glénisson, Benoît Jullien, Claude Belot et Jacques Reiller, rappela que la profession d’archiviste est en pleine évolution. L’idée qu’on se fait de l’historien travaillant au milieu de rayonnages poussiéreux est totalement obsolète ! Les nouvelles technologies sont passées par là, mais il est certain - et Marc Seguin ne nous contredira pas - que pour lire la difficile écriture du XVIe, il vaut mieux avoir une formation personnelle. « Les archives sont un trésor à partager » dit-elle avec enthousiasme. La mémoire s’y transmet au fil des écrits, cartes et ouvrages.
Pour sa part, Benoît Jullien porte un œil attentif à ce « satellite haut jonzacais » que dirige Hélène Taillemite.
Par cette réalisation, Claude Belot, président du Conseil Général, démontre sa volonté de doter Jonzac des meilleurs vecteurs de transmission de la connaissance. Cet aménagement démontre également « l’excellent partenariat qui existe entre l’État et les communes » souligna le préfet Jacques Reiller.


Cette rencontre s’acheva par le verre de l’amitié où l’on changea de registre en parlant des élections municipales. Des élections qui, elle aussi, deviendront des archives quand le temps se sera écoulé...



Présentation de l’annexe

Elle comprend trois niveaux qui accueillent trois magasins de conservation, des espaces ouverts au public (22 places dont 10 pour consulter les fonds d’archives numérisés), une salle de conférences, un hall d’exposition, des espaces de travail, une salle de tri, différents bureaux. Coût des travaux 3000.000 euros TTC (Conseil général, État). La salle de lecture est ouverte tous les après-midi de 13 h 30 à 17 h. À ce jour, plusieurs dépôts ont eu lieu : 25 mètres linéaires provenant des communes du sud Saintonge, comptes d’une propriété agricole, registre de pharmacie du XIXe siècle, don de la famille Ollivier (plusieurs générations d’architectes jonzacais), en attendant le versement des archives de la mairie de Jonzac.

Photo 1 : Inauguration en présence de Benoît Jullien, directeur des archives de Charente-Maritime, Jean-Claude Beaulieu, député, Martine de Boisdeffre, directrice des archives de France, Jacques Reiller préfet, Jean Glénisson, membre correspondant de l’Institut, Claude Belot, président du conseil Général.

Photo 2 : L’annexe des Archives est ouverte au public. Située en haut de la rue Sadi Carnot, non loin de la place Fillaudeau, elle est animée par Hélène Taillemite et son équipe. Des conférences et des expositions y sont organisées régulièrement.

Photo 3 : L’aménagement a été réalisé par Sophie Blanchet, architecte.

Photo 4 : Les nombreux maires présents savent désormais qu’ils peuvent déposer leurs documents et autres archives à Jonzac. Idem pour les particuliers s’ils possèdent des écrits qui leur semblent intéressants pour la postérité. Que seraient les généalogistes sans les registres paroissiaux ?...

Et si notre système solaire avait des petits camarades dans l'univers ?

Depuis des lustres, les hommes sont confrontés à une interrogation de taille : leur système solaire est-il unique dans l’univers ? Lors de sa récente venue à Jonzac, nous avons demandé à l’astrophysicien Jean-Philippe Beaulieu où en était la recherche à ce sujet. Il y a quelques années, en effet, il a participé, avec une équipe de chercheurs, à la découverte d’une Terre, certes fort éloignée de la nôtre, mais présentant des similitudes, la présence d’eau en particulier. « On avance » déclare-t-il en indiquant la synthèse présentée par l’un de ses collègues, Pascal Fouqué, de l’Observatoire de Toulouse. Elle détaille la découverte de deux planètes analogues à Jupiter et à Saturne grâce aux lentilles gravitationnelles. Etonnant ! Et l’on se met à rêver d’une autre vie en dehors de nos frontières « naturelles »...


« Une nouvelle pierre vient d’être ajoutée à l’édifice de la connaissance des systèmes planétaires extérieurs au nôtre » souligne Pascal Fouqué de l’Observatoire de Toulouse. En effet, depuis la découverte des Jupiters chauds, en 1995, on sait qu’il existe des planètes géantes gazeuses très proches de leur étoile, inconnues dans le système solaire. Le nôtre serait-il particulier ? L’enjeu de cette question est de savoir si le développement de la vie est une étape commune à un grand nombre de systèmes planétaires ou si, au contraire, les particularités de notre système solaire font que la vie est plus rare qu’on ne le pense.
Parmi les 271 exoplanètes connues aujourd’hui, seuls vingt-cinq systèmes planétaires multiples ont été recensés. Seuls quelques-uns ressemblent vaguement à notre système solaire : « les théories de formation des systèmes planétaires prédisent que la masse des planètes géantes devrait décroître quand la distance à leur étoile croît, ce qui n’est pas observé dans la plupart des systèmes planétaires connus, sauf le système solaire » précise Pascal Fouqué.
La découverte de deux planètes analogues à Jupiter et Saturne, autour d’une étoile deux fois moins massive que le Soleil, par des équipes utilisant la technique de la microlentille gravitationnelle est donc très intéressante.
Ce procédé consiste à attendre un alignement presque parfait entre deux étoiles sur une ligne de visée. Cet effet a été observé par le télescope OGLE, situé à l’Observatoire de las Campanas, au Chili, fin mars 2006.
OGLE est une collaboration entre astronomes polonais et américains, qui utilise cette technique avec succès depuis quinze ans et détecte environ 600 événements de microlentilles par an. Toutefois, un seul télescope ne peut couvrir complètement une courbe de lumière.
D’autres réseaux de télescopes, répartis de façon uniforme dans l’hémisphère sud, au Chili, en Nouvelle-Zélande, en Australie, en Israël, en Afrique et aux Etats-Unis, sont donc alertés. Plusieurs collaborations effectuent ce travail de suivi : microFUN rassemble des astronomes américains, coréens, israéliens, ainsi que des astronomes amateurs ; PLANET réunit une trentaine de chercheurs de toutes nationalités, dont plusieurs Français ; RoboNet est une équipe anglo-saxonne utilisant des télescopes en Australie, aux Canaries et à Hawaï ; enfin MOA regroupe des astronomes anglais, japonais et néo-zélandais autour de télescopes situés en Nouvelle-Zélande. Ces observations en réseau sont nécessaires car aucun groupe n’est en mesure d’assurer un suivi complet sans l’aide des autres.

Emotion au bout des télescopes...

Suivons donc le film des observations de cet événement : Fin mars, OGLE annonce qu’un nouvel événement de microlentille a été identifié dans la constellation du Scorpion, le 109eme de l’année 2006, d’où son nom OGLE-2006-BLG-109 (BLG signifie Bulge en anglais, car cette observation a été faite en direction du Bulbe central de notre galaxie). Deux jours plus tard, OGLE rapporte des observations anormales : la courbe de lumière ne suit pas le tracé standard, ce qui peut trahir l’existence d’une planète autour de l’étoile lentille. Les groupes de suivi se mettent à la tâche, le rendez-vous est prometteur ! Le 5 avril, une nouvelle déviation plus intense se produit et un télescope amateur néo-zélandais fournit les indications cruciales.
Dès le lendemain, Scott Gaudi, de l’Université d’Ohio, indique qu’une planète de la taille de Saturne est en orbite autour de l’étoile lentille. Il « pressent » une nouvelle déviation pour le 8 avril. Elle est observée, en effet, par les amateurs néo-zélandais, aux Etats-Unis par OGLE et par un télescope en Tasmanie travaillant pour le compte de PLANET.
Entre temps, une autre déviation est remarquée, principalement par les Israéliens et par OGLE. L’interprétation de cette déviation va conduire à la découverte de la deuxième planète.
La courbe de lumière est si riche en rebondissements que la modélisation finale ne laisse guère de doute sur la nature de l’événement. De plus, deux effets secondaires peuvent être mesurés, qui permettent une bonne détermination de la masse des planètes.
Le modèle final donne donc une étoile lentille située à environ 5000 années-lumière du Soleil, dont la masse est la moitié de celle du Soleil. Elle est accompagnée de deux planètes. La première, située à 2,3 unités astronomiques (1 unité astronomique est la distance de la Terre au Soleil), de masse 0,7 fois celle de Jupiter, effectue une révolution complète tous les 5 ans. L’autre met plus longtemps (quatorze ans), elle est à 4,6 UA et sa masse est 0,3 fois celle de Jupiter. Si on fait une comparaison avec notre système solaire (où Jupiter est à cinq UA, tourne en douze ans, Saturne à dix UA et décrit une orbite en vingt-neuf ans, avec une masse de 0,3 fois celle de Jupiter), on se retrouve en présence d’une « maquette » du système solaire à l’échelle 1/2. De plus, les températures d’équilibre de ces planètes sont de l’ordre de - 200°C, similaires à celle de Saturne.
Parmi les systèmes planétaires déjà connus, seul celui de l’étoile 47 UMa lui ressemble, avec deux planètes de masse 3 et 1 Jupiter, situées à 2 et 8 UA de leur étoile. Dans le cas qui nous intéresse, l’étoile se trouve à 46 années lumière du Soleil, donc 100 fois plus près.
L’un des avantages de la technique de microlentille gravitationnelle est de pouvoir détecter des planètes autour d’étoiles lointaines, inaccessibles par d’autres techniques d’observation, et de démontrer leur existence dans toute la galaxie. Si, de plus, le système planétaire découvert ressemble au nôtre, il serait tentant d’écrire que « notre système solaire n’a rien de particulier ». Vie extraterrestre en vue ?...

Questions à Jean-Philippe Beaulieu : 
« nous avons découvert une autre planète »

Jean-Philippe Beaulieu, je suppose que vous suivez de près ces récentes découvertes ?

Cette découverte a été orchestrée par nos collègues américains et nous avons apporté une pierre à leur édifice avec des observations faites depuis l’Australie. De notre côté, notre réseau de télescopes continue à tourner comme une horloge et nous en avons plusieurs planètes en « stock ». On peut souligner une spécificité quant à la recherche de planètes : les différentes équipes partagent toutes les informations immédiatement pour augmenter les chances de découvrir des planètes. Ensuite, l’analyse est menée par l’équipe qui a obtenu le plus d’observations et elle invite les autres à se joindre à elle. Pour la cousine glacée de la Terre, notre équipe menait la danse ; cette fois-ci, c’est l’équipe américaine.
La coopération totale entre équipes, autrefois concurrentes, a permis d’augmenter de manière très importante notre efficacité.

Le système solaire découvert a l’air très proche du nôtre, mais il reste tout de même très éloigné. Est-ce qu’une sonde pourrait y être envoyée en exploration ?

Ce système est à 5.000 années lumière de distance, c’est-à-dire que pour l’atteindre à la vitesse de la lumière, il faut 5.000 ans. Il est beaucoup trop lointain pour y envoyer une sonde. D’ailleurs, même envoyer une sonde vers l’étoile la plus proche de nous (à 4 années lumière) n’est pas envisageable : en effet, avec la technologie actuelle, le voyage durerait 100.000 ans...

Où en sont vos actuels travaux ?

Avec trois collègues, nous avons découvert une autre planète, petite ( 4.8 la masse de la terre ) qui tourne autour d’une étoile toute proche de nous, à 30 années lumière. C’est une planète assez sympa : même si c’est une fournaise durant la journée (plus de 200 degrés), la nuit est plutôt «agréable» (30 degrés). A titre d’information, rappelons que sans atmosphère, il ferait sur la Terre 80 degrés le jour et - 50 la nuit !

Que devient cette «cousine» de la Terre découverte il y a quelques années ? En sait-on un peu plus sur elle ?

Nous n’avons pas eu d’informations supplémentaires sur elle. Cette découverte est, par contre, totalement acceptée par l’ensemble de la communauté scientifique. Désormais, nous savons aussi qu’elle doit avoir beaucoup de copines semblables à elle autour d’autres étoiles !

vendredi 15 février 2008

Branle-bas chez les patoisants : la guerre entre les Poitevins et les Saintongeais est déclarée...

Dans une longue lettre, Maryse Guédeau, responsable du journal Xaintonge, explique que les Poitevins sont en train de saboter le travail de reconnaissance du parler saintongeais.

Extraits :

« Depuis fin 2007, on assiste à un retour en force sur Internet du poitevin-saintongeais avec pour objectif à peine voilé : détruire la reconnaissance du saintongeais comme Langue de France qui a été acquise l’année dernière.
Ces actions sont le fait du noyau dur des Poitevins-Saintongeais qui ont du mal à faire leur deuil et surtout dévoilent leurs vrais visages que Jean-Michel Hermans dénonçait déjà il y a plus de qionze ans : ce sont des nationalistes poitevins aux ambitions impérialistes sans borne. Ainsi ont-ils leur drapeau, leur territoire les Charentes étant décrétées poitevines ainsi que le nord Gironde (Anjou et Périgord sont en cours d’annexion), et donc leur langue de Nantes à Bordeaux dite de Loire à Gironde, où le français n’est qu’un patois, le saintongeais à peine une variante et qui, pour les besoins de leur action hégémonique, s’est appelée poitevin-saintongeais pour mieux l’asseoir sur la région Poitou-Charentes.
Bien sûr, on peut sourire, d’autant plus facilement que le patois saintongeais a été sorti, grâce à Dieu par Paris, de cette lugubre histoire. Mais le groupe de Charentais qui suit cela depuis quelques mois, rit beaucoup moins.
Sous un anonymat qui ne dupe personne puisque les auteurs ont été parfaitement identifiés (on pourrait même dire sans risque que ce noyau dur émarge à l’Éducation nationale), nos dits-nationalistes couvrent Internet de leurs propos. Ils ont tous un point commun, ils sont fortement “musclés“.
Ainsi, ci-dessous, des sites, au titre enchanteur de Les Fachos Saintongeais, ont été ouverts. La communauté saintongeaise y est là, parfaitement insultée. Et encore, vous avez maintenant droit à une version édulcorée, Binusse et Jean-Michel Hermans étant intervenus pour faire retirer les propos les plus vulgaires.
Sur Wikipédia, l’encyclopédie libre que consulte en premier lieu tout internaute, les attaques sont permanentes. Sans cesse, nos poitongeais remettent que le saintongeais, c’est du poitevin. Des Charentais interviennent régulièrement, mais quand on fait saintongeais sur le net, on ne lit que Poitevin saintongeais. Le mot saintongeais ne remonte plus, saintongeais wikipedia n’est plus en première page et l’internaute n’a plus accès à l’info saintongeaise.
Enfin, naissance d’un nouveau site où l’on atteint les sommets avec bien sûr, suppression des cartes du mot “Saintonge“. Et là, on assaille à tout va, que ce soit le Ministère de la Culture, la Délégation générale des Langues de France, les Saintongeais et en premier lieu Jean-Michel Hermans, sans oublier Xaintonge.
Tout ceci est sans importance, direz-vous, à part un beau travail de sape qui ne permet plus aux Saintongeais d’être accessibles à l’international qu’offre le net...
Vous savez que pendant des années, nous avons lutté contre ce poitevin-saintongeais, dont chacun mesure bien aujourd’hui ce à quoi on a échappé. Mais notre groupe est fatigué, nous attendons la relève.
Voilà, Xaintonge voulait vous informer de ce qui se passe avant que vous n’en voyez passer d’autres. Vous dire que vous devez rester vigilants. Toute petite chose que vous pouvez faire est importante. C’est fragile ce qui a été gagné, alors, si vous aimez votre Santonie, il ne faut pas laisser des illuminés vous voler ses acquits.
Bon bin, bin à vous et asthiusez dau déranghement».

La suite sur www.cagouille.blogspot.com !