jeudi 7 août 2025

Infos : Braquage à Mortagne ; premier bulletin municipal à Jonzac ; les paroissiens de Montendre vont retrouver leur église ; l'art aux mille couleurs à Usseau ; limitation des usages de l'eau

• Mortagne : Braquage à l'atelier brocante de la Minoterie 

Samedi soir, alors qu'il quittait l'atelier brocante de la Minoterie où il tient un stand de bijoux anciens et d'objets d'art, Jean Bernard Dulary a été braqué par deux jeunes individus cagoulés. Contraint, il leur a remis une pochette qui contenait des bijoux de valeur et une somme en liquide. 

Les hommes se sont enfuis à bord d'une voiture de couleur foncée. Plainte a été déposée auprès de la gendarmerie qui a ouvert une enquête. Jean Bernard Dulary est sous le choc : « Vivre un braquage, ici, à Mortagne, on a du mal à le croire ». Le préjudice est important. Ses collègues et le maire, Stéphane Cotier, lui ont apporté leur soutien. Ils condamnent cette triste affaire et souhaitent que les auteurs soient appréhendés rapidement.

Jean Bernard Dulary était loin d'imaginer être victime d'un braquage à Mortagne...

• La ville de Jonzac sort son premier bulletin municipal !

Depuis le temps qu'il en était question, Christophe Cabri et son équipe ont franchi le pas en publiant un bulletin municipal distribué à chaque foyer. Autrefois, Claude Belot n'était pas très chaud à cette idée, remarquant « que pour les nouvelles à l'échelon municipal, il y avait l'hebdomadaire la Haute-Saintonge !». Depuis les choses ont évolué, semble-t-il. Ce premier numéro comprend de nombreuses infos et un éclairage sur la restauration du cloître des Carmes. Tirage 2500 exemplaires par l'imprimerie Michot. 

• "Les formidables" à Jonzac

Vendredi 29 août à partir de 19h, la rédaction du journal Sud-Ouest promet une soirée de bonnes nouvelles et d’informations positives !

Ils ont marqué l’actualité dans votre département, de La Rochelle à Royan jusqu’à Jonzac.Vous avez lu leurs histoires, leurs tranches de vie dans les colonnes du quotidien. Venez découvrir ces héros de Charente-Maritime et participez à une soirée conviviale en partenariat avec le département de la Charente-Maritime, Eau Thermale Jonzac, Foncière de Charente-Maritime, Communauté des Communes de Haute Saintonge et Saintes Grandes Rives l'Agglo.

Entrée gratuite. Centre des Congrès Jonzac. Inscription obligatoire : www.billetweb.fr/les-formidables-a-jonzac

• Montendre : Messe de rentrée dimanche 24 août

La place de l'église et l'église elle-même viennent de faire l'objet d'importants travaux par la Ville. Durant ce temps, les messes ont été célébrées à Coux. Un dernier office y aura lieu le 17 août à 10 h 30 suivi du verre de l'amitié. La semaine suivante, le Père Bergson et ses fidèles retrouveront l'église de Montendre. Messe à 10 h 30 suivie également du pot de l'amitié. La paroisse remercie chaleureusement la municipalité de Coux pour son soutien et celle de Montendre pour les aménagements réalisés. 

Eglise et place ont fait l'objet d'importants travaux

• Jonzac : Le groupe mexicain Fiori anime la messe 

C'est maintenant une tradition : chaque année, un groupe des Eurochestries, festival cher à Claude Révolte, vient animer une messe en août. Dimanche dernier, il s'agissait du quintet à vent mexicain Fiori. Une belle prestation complétée par un Ave Maria sublime chanté par Hélène Ransac durant la cérémonie célébrée par le Père Silvio.


• L'art aux mille couleurs à l'église d'Usseau

Aprè avoir accueilli le quatuor hongrois "Four Directions" de Pecs samedi dernier dans le cadre des Eurochestries, l'association l'ECUM invite le public à sa nouvelle exposition « L’Art aux Mille Couleurs » proposée par Annie Lanoue, Patricia Bonneau, Liliane Gontier et Chantal Huet du 16 au 24 août de 15 h à 19 h. Vernissage samedi 16 août à 18 h 30.

Concert des Eurochestries samedi soir

• Limitation provisoire des usages de l'eau (hors réseau d'eau potable)

La ressource en eau demeure fragile et nécessite toute notre attention. Ainsi, face à une évolution préoccupante de la ressource, Brice Blondel, préfet de la Charente-Maritime, a pris un arrêté de limitation des usages de l’eau applicable à compter du jeudi 7 août.

• POUR LES USAGES DOMESTIQUES ET SECONDAIRES

Niveau d’alerte « alerte » sur le bassin : Boutonne, Charente Aval Bruant et Gères-Devise.

• POUR LES USAGES D’IRRIGATION AGRICOLE

Niveau d’alerte « alerte » sur le bassin : Boutonne, Charente Aval Bruant, Gères-Devise et Nappe captive du Cénomanien.

Pour prendre connaissance et respecter les mesures de restrictions liées au niveau d’alerte, consultez l’arrêté préfectoral sur le site Internet de la préfecture >> https://urlr.me/7J8uNj

Chacun est appelé à un usage responsable de la ressource en eau et à faire preuve d’esprit de responsabilité. Chaque geste compte, préservons nos ressources !

Retrouvez plus d’informations sur la politique de gestion de l’eau >> https://urlr.me/2ShgE9

• Signature d'un accord de coopération avec la province du Nouveau-Brunswick au Canada

Sylvie Marcilly, Présidente du Département de la Charente-Maritime, a eu le plaisir d’accueillir, à Brouage, une délégation du Gouvernement du Nouveau-Brunswick conduite par Robert Gauvin, ministre de la Francophonie. Cette visite marque une étape importante dans le cadre de la politique de coopération décentralisée menée par le Département qui souhaite s’engager dans un partenariat structurant avec cette province canadienne. L'ambition du partenariat s’illustre notamment autour du développement du tourisme de racines afin de faire de la Charente-Maritime un lieu de séjour incontournable pour les quelque 7 millions de descendants acadiens d’Amérique du Nord.

• Meschers : La libre Pensée 17 s'interroge  

Extrait de son communiqué : « Comme l'indique le journal Sud-Ouest du 06/08/25, Madame le Maire persiste en autorisant une bénédiction religieuse lors d'une fête municipale ! Une cérémonie civile aurait été tout à fait possible, en respectant les principes de la laïcité qu'en tant que premier magistrat de la ville elle devrait défendre. Précisons : que cette maire choisisse d'être présente en tant qu'individu à un rite n'attirerait de notre part aucune remarque particulière, étant pour la liberté de conscience. Cela doit rester en effet du ressort de la sphère privée ».

Clos Bellevue/Mortagne : L'artiste Olivia Oudart succède à Jean-Luc Villégeas

Lundi, avait lieu le vernissage de la nouvelle exposition du Clos Bellevue. Invitée : Olivia Oudart et son univers visible et invisible...


Après les tableaux de Jean-Luc Vallégeas, mots assemblés, toujours colorés réunis dans un puzzle dont il confie l'interprétation au public, la belle demeure du Clos Bellevue accueille les œuvres d'Olivia Oudart. Elle offre au visiteur sa vision du monde visible et invisible par des couleurs tendres et apaisantes. Plusieurs thèmes sont abordés. Son amour pour la nature apparaît sur les pages d'un herbier imaginaire. Les vertus des plantes, réelles ou imaginaires, sont valorisées. Ortie, iris, pissenlit. Les visages qui apparaissent symbolisent le monde vivant avec sa part de mystère. 

S'y ajoutent des toiles peintes à l'extérieur, abricotier en fleurs à Tonnay-Boutonne, la Charente à Saint-Savinien, la cathédrale Saint-Pierre à Saintes. Tous les sujets l'inspirent. Elle réalise alors des esquisses en attendant de finaliser chaque tableau. Ainsi son voyage en Sicile : tout n'est que commencement et impressions à travers les premiers traits ! Elle fait aussi des portraits en direct et des illustrations. 

N'hésitez pas à lui rendre visite dans son atelier de Brouage, rue de Québec ou à découvrir ses œuvres au Clos Bellevue, cette magnifique propriété du XIXe siècle chère à Claire et Arnaud.

« Monde visible et invisible, les deux m'amusent !» avoue Olivia Oudart

Olivia Oudart anime des ateliers pour enfants

Jonzac/Exposition/Gali : « J'écris aux pinceaux. Mes couleurs sont mes mots »

Le Cloître des Carmes vient d’accueillir l’exposition de Gali, une artiste aux multiples facettes


Abstrait, figuratif, l’univers de Gali est vaste. Un art sans frontières où toutes les libertés sont permises. Elle reprend les grands thèmes classiques pour les conduire dans son monde à elle. Son regard habite alors celui des personnages qui animent ses toiles. Interrogatifs ou fatalistes, ils ne laissent jamais indifférent. Inattendue est sa version de la Joconde qui relève d’un défi. Une main tendue vers cette femme d’un autre siècle immortalisée par Vinci et devenue tellement célèbre que sa renommée donne le tournis ! Gali la rend accessible, proche de nous. 

A ses différentes palettes et sculptures, s’ajoutent des tableaux abstraits, « autoportraits » de l’artiste aux teintes irisées quand le jour se lève sur l’océan. « J'écris aux pinceaux. Mes couleurs sont mes mots. Ma touche, mon humeur. Ma composition, mon histoire. Huiles, pigments, encres ou pierre noire se mêlent dans mes portraits, silhouettes ou paysages » dit-elle. L’ombre et la lumière en harmonie. 

Gali : « Je travaille l’abstraction et la figuration »
Détail du radeau de la Méduse
La Joconde vue par Gali

Saluons cette belle exposition proposée par la Ville de Jonzac et le talent de Gali dont les œuvres ont été présentées voici quelque temps à la galerie d’art de Martine et François Perrogon, place du château.

Gali aux côtés de Martine et François Perrogon

Le monde en délicatesse


• Prochaine exposition : L’artiste londonienne Clare Avery expose une partie de sa série sur la pierre de Rosette, la mythique pierre égyptienne. Elle en livre son interprétation sur des dizaines de toiles, présentées aux Carmes de Jonzac du 9 au 24 août le mardi, mercredi, jeudi, vendredi et les week-ends de 14 h 30 à 18 h 30.

lundi 4 août 2025

Jonzac/Musique : La scène métal au cœur des débats

Lundi dernier, l’espace culturel accueillait une table ronde intitulée « Esthétiques Métal », animée par Corentin Charbonnier, anthropologue et spécialiste reconnu des publics de la scène métal. A ses côtés, plusieurs acteurs majeurs de la région étaient présents : Rémi Marquiseau (association Rock en Tête), Romuald Favrole (association Adonf et Rock School à Montendre), Victor Pépin (Festival 666 à Cercoux) et Carl Ceccarello (Festival Freemusic à Montendre). 

Par sa programmation culturelle diversifiée, le maire Christophe Cabri a souligné le rôle des Archives départementales dans l'organisation de cette rencontre. Après la cuisine il y a quelques mois, cette nouvelle thématique sort des sentiers battus (hors du cadre historique habituel des conférences) ! Une exposition sur l'univers de la musique Metal, avec des photographies de Corentin Charbonnier et des œuvres du sculpteur Lucien Campa, est proposée jusqu'au 29 août du lundi au vendredi de 13 h 30 à 17 h.

Corentin Charbonnier, Victor Pépin, Carl Ceccarello, Romuald Favrole,
Rémi Marquiseau, Christophe Cabri, Xavier Latorse, Angélique Cecarello 
Une scène vivante et diversifiée

Les intervenants ont d’abord dressé un état des lieux du métal. De ses racines historiques à ses formes actuelles – du heavy au death en passant par le metalcore –, le genre a su progresser tout en conservant un public fidèle. Si le métal reste une musique de niche, il bénéficie aujourd’hui d’une reconnaissance croissante, notamment grâce à une communauté passionnée et active dans toute la région.

Chacun des organisateurs a détaillé la place du métal dans sa programmation. Festival 666 : Victor Pépin a souligné l’ADN résolument métal de l’événement, véritable rendez-vous pour les amateurs du genre. Adonf : Romuald Favrole a défendu une approche éclectique, intégrant le métal au sein d’une programmation ouverte pour attirer des publics variés. Freemusic, créé en 2001 : Carl Ceccarello a reconnu que, bien que minoritaire dans leur line-up, le métal reste un moment fort et attendu. Rock en Tête : Rémi Marquiseau a insisté sur l’importance de maintenir une offre de métal régulière au sein d’autres formes de musiques pour faire vivre la scène locale.

Les débats ont porté sur des enjeux concrets dont l’accessibilité : dispositifs dédiés aux personnes à mobilité réduite, zones aménagées, navettes. L'environnement, également, avec des actions comme le tri des déchets, la promotion du covoiturage, des gourdes à la place des bouteilles en plastique, des parkings adaptés, du personnel supplémentaire, veiller à ce que le lieu où se produisent les concerts reste propre.

Tous les participants ont insisté sur le rôle structurant des festivals pour dynamiser la vie culturelle des territoires, créer du lien social et offrir une alternative aux grands centres urbains.

• Réseaux sociaux, influenceurs et image du métal

La communication des festivals passe aujourd’hui largement par les réseaux sociaux, complétée par des partenariats avec des influenceurs spécialisés. Ces outils contribuent à casser les clichés persistants autour du métal, longtemps perçu comme un genre marginal ou violent, et à le repositionner comme une véritable culture musicale, ouverte et inclusive. 

Photographies de Corentin Charbonnier
• La place des femmes dans le métal

Les intervenants ont abordé la question de la présence féminine dans le métal. Si les femmes sont encore sous-représentées, leur nombre croît à la fois parmi les artistes et dans les équipes d’organisation. Les festivals entendent favoriser cette dynamique pour rendre la scène plus équilibrée. 

Pour Samuel Vincent, responsable du festival Blues Passion à Cognac « les groupes métal sont en train d’évoluer avec une relève qui séduit un public qui était peu sensible au métal auparavant ». Sentiment que partage Rémi Marquiseau, nouveau salarié de la ville de Jonzac : « Le style avance avec une génération nouvelle et des codes qui se dessinent ». La musique métal offre, en effet, une diversité incroyable de sous-genres, chacun avec sa propre identité !

En conclusion, cette table ronde a confirmé l’importance du métal dans le paysage culturel régional et souligné la volonté des organisateurs de poursuivre leurs efforts pour développer l’accessibilité, renforcer leur ancrage local et encourager la diversité. Plus qu’un simple genre musical, le métal apparaît ici comme un véritable vecteur de lien social et de vitalité culturelle en milieu rural.

Cette conférence a été suivie par le verre de l’amitié offert par la Ville et des concerts place Fillaudeau.

Accessibilité, image du genre, place des femmes et ancrage rural :
un échange riche qui confirme la vitalité d’une scène fédératrice.
• A Cercoux, l’association de Victor Pépin propose une découverte du métal aux enfants des écoles. Le prochain festival, labellisé Site en scène, aura lieu le 8, 9 et 10 août. Il estime que l'attirance pour le métal se transmet de père en fils, comme ce fut son cas. 

Clion sur Seugne : La fête des vieux métiers, que de souvenirs !

La Fête des Vieux Métiers avait lieu dimanche dernier dans le parc du Presbytère. Une bonne occasion pour remonter dans le temps avant la modernisation de l'agriculture et de l'artisanat

Intérieur fin XIXe début XXe

Le musée présente des objets anciens
Outils de la forge

Cette année, l’Association des Amis du Temps Passé, qui gère le Musée artisanal et rural de Clion, célèbre ses 50 ans à travers cet événement gratuit et ouvert à tous. Des matériels anciens étaient exposés qui ont rappelé des souvenirs aux aînés : maréchal-ferrant, charron, distillateur, alambic, tissage, forge, taille de pierre, etc. Les plus jeunes ont découvert ces "antiquités "avec intérêt. 

Le Musée artisanal et rural de Clion, créé à partir d’objets patiemment collectés dès 1972, expose plus de 2 000 outils d’autrefois répartis dans sept salles thématiques (artisanat, forge, salle de classe, chai, bistro, etc.) et de grands appentis de 300 m². 

Ces collections illustrent la vie rurale de la fin du XIXᵉ et début du XXᵉ siècle, mise en valeur par une équipe de bénévoles passionnés. 

Ce rassemblement est bien plus qu’un simple événement local : c’est une véritable ode au patrimoine, à la mémoire des savoir-faire traditionnels et à la convivialité de la vie campagnarde. Une belle parenthèse intergénérationnelle ! A noter la participation du groupe folklorique Aunis et Saintonge, toujours bon pied bon œil, sous le soleil de l'été !

Pourquoi notre département veut s'appeler Charente-Maritime ?...
Carte ancienne avec l'Aunis, la Saintonge, l'Angoumois
Avant de rire, la vache était sérieuse !
Stands d'artisanat

Ancien tracteur 
Commerce ambulant tiré par un cheval
Reconnaissez-vous ces outils ?
Le groupe foklorique Aunis et Saintonge

jeudi 31 juillet 2025

Saintes : Robert Perneki, chef pâtissier, accède à la grande finale du prix Goût et Santé MAAF des Artisans 2025

Depuis plus de 20 ans, le Prix Goût et Santé, organisé par MAAF avec le soutien de CMA France, récompense le talent des meilleurs artisans des métiers de bouche. Chaque année, les candidatures sont plus nombreuses, un succès à l’image de l’intérêt des Français pour le bien-manger. Cette 23ème édition est marquée par une belle participation puisque 62 artisans ont candidaté. Début juin, le pré-jury s’est réuni pour sélectionner 12 finalistes, répartis dans 4 catégories : « recettes salées », « recettes sucrées », « recettes à emporter » et « recettes à conserver ». Par leur créativité et leur audace, ils défendent leur savoir-faire et réaffirment leur intérêt pour une cuisine locale, durable et saine.

Robert Perneki s'est qualifié dans la catégorie "Recettes sucrées", avec un "entremets vitalité, fraise, argousier et gingembre" 

Depuis l’enfance, la pâtisserie est pour Robert bien plus qu’un simple métier : c’est une manière d’apporter du plaisir et du bien-être. Fasciné par cet univers où la créativité et la précision se rejoignent, il s’engage très tôt dans cette voie qui lui ressemble. Formé en apprentissage BTM Pâtisserie, Robert construit un parcours polyvalent et exigeant : CAP service en salle, CAP cuisine, Mention Complémentaire assiette de dessert en restaurant, CAP pâtisserie, CAP boulangerie et CAP chocolaterie. Autant d’expériences qui lui permettent d’aborder son métier avec une vision globale, à la fois technique et sensible. Il forge son savoir-faire au fil des années, dans des lieux aux identités variées comme le Bistrot du Breuil, le restaurant Les Pissenlits, ou encore la pâtisserie Thiébaut. Même s’il n’a pas encore travaillé aux côtés d’un chef de renom, chaque établissement a joué un rôle clé dans sa construction professionnelle. Aujourd’hui, Robert travaille chez La Boul’Ange de Gaëtan, où il participe à la réalisation de pâtisseries et viennoiseries artisanales. Un lieu qui lui permet de s’épanouir et d’exprimer pleinement sa créativité dans le respect d’un haut niveau d’exigence.

Il participe pour la première fois au Prix Goût & Santé, avec un dessert signature : l’entremet « Vitalité ». Imaginé autour de la fraise, de l’argousier et du gingembre, ce dessert allie plaisir et bienfaits naturels, sans gluten, allégé en sucres, riche en fibres et antioxydants. Un entremet frais, croustillant, gourmand… pensé pour être dégusté sans culpabilité, et surtout au quotidien, pas seulement lors des grandes occasions. Sa mousse légère au yaourt grec pauvre en sucres enveloppe un insert fondant au gingembre frais, le tout posé sur un biscuit moelleux avoine–amande sans gluten, relevé d’un croustillant chocolat–avoine. Un dessert à la triple texture, pensé pour limiter les sucres libres et les graisses saturées, tout en apportant fibres, antioxydants et pré-probiotiques.

À la croisée du plaisir sensoriel et de la nutrition, « Vitalité » incarne une pâtisserie durable et innovante.

• PORTRAITS DES 12 FINALISTES DE LA 23ème ÉDITION DU PRIX

• Recettes à conserver

Antoine Spitz, cuisinier et fondateur de la conserverie du Rhin à Niederhergheim (68) et ses « saveurs du Rhin aux parfums Thaï et tapenade de potimarron rôti crocal » ; Nicolas Chiron, chef de cuisine et gérant de restaurant à Plescop (56) et ses « ravioles d’araignée de mer et langoustines à l’estragon, velouté de brocolis bio aux graines de sarrasins torréfiés » ; Tony Suaud, maître chocolatier à Saint-Gelais (79) et « ENFIN ! Le bon biscuit »

• Recettes salées

Louis Festa, cuisinier restaurateur à Saint-Astier (24) et son « esturgeon de la vallée de l’isle, noix et champignons » ; Marie-Anne Lacomblez, traiteur et cheffe à domicile à Lille (59) et son « haddock betterave & lait ribot » ; Alexis Buquet, chef cuisinier à Banyuls sur mer (66) avec son « maquereau grillé à la flamme, betterave, yaourt et kumquat »

Recettes sucrées

Sarah Emtir, cheffe pâtissière nutritionniste à Montrouge (92) et son « entremet Ismahan » ; Robert Perneki, chef pâtissier à Saintes (17) et son « entremet vitalité, fraise, argousier, gingembre » ; Camille Crohin, cheffe pâtissière à Angers (49) et sa « tarte citron noir & sésame noir »

Recettes à emporter

Emmanuel Tessier, artisan boulanger à Lyon (69) et son « pain umami, kojio et malt, saveurs d’automne » ; Angélique Monnier, artisan traiteur à Cesson Sevigné (35) et sa « tête haute» ; Florence Daübe, cheffe artisan à Montferrat (38) avec son « ananas de l’audace »

RENDEZ-VOUS POUR LA GRANDE FINALE LE 13 OCTOBRE 2025

Pour la 23ème édition de ce concours national, les dossiers des candidats ont été examinés en mai dernier par un pré-jury. 12 finalistes ont été sélectionnés pour participer à la grande finale du concours le 13 octobre prochain. Elle se déroulera au sein de l’école de cuisine du Chef Thierry Marx, CUISINE MODE D’EMPLOI(S) à Paris. 

Saintes : Et si vous dormiez à la Belle Etoile ?

La Belle Etoile est une maison « fertile » du quartier Saint-Eutrope que sa propriétaire, Laurence Dune, a transformée en chambres d’hôtes. Mais pas seulement ! Salon de thé, artisanat, ateliers, jardin pédagogique de santé sont réunis au cœur de cette bâtisse du XVIIIe siècle. Incroyable construction qui descend en cascade de la rue jusqu’au vallon des arènes. Son architecture exceptionnelle retient l’attention ! Cette année, la Belle Etoile fêtera ses 5 ans assortis d’un programme de manifestations dont une grande affiche de 365 sourires...

La Belle Etoile, magnifique maison datée du XVIIIe siècle
Vue plongeante sur le vallon

De la rue Saint-Eutrope, en face de la basilique, on n’imagine pas qu’une maison puisse dégringoler jusqu’au vallon, à quelques encablures de l’amphithéâtre. Lieu historique s’il en est, emblématique de la ville de Saintes. En craquant sur cette élégante demeure qui appartenait autrefois à un dentiste, Laurence Dune a tout de suite compris qu’elle avait trouvé son « havre ». Venant du milieu artistique parisien, elle avait cherché jusqu’en Auvergne. En vain. C’est finalement en Saintonge que son coup de cœur s’est concrétisé. « Mes amis Anaïs et Fred ont repéré cette maison, sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. Au départ, je l’ai visitée sans trop savoir, puis les choses se sont combinées pour que je puisse l’acquérir ». Intérieur et extérieur comportent de nombreux éléments architecturaux rapportés, le précédent propriétaire étant féru d’histoire. La terrasse est remarquable. Elle constitue une sorte de belvédère avec vue imprenable en contrebas, sur le sentier pédestre qui conduit aux arènes. La descente s'opère par un escalier et des paliers qui offrent l'accès au jardin où s’élèvent d’autres constructions. L'étoile qui guide Laurence Dune se résume en cinq points : culture, artisanat, productions locales, jardinage et tourisme. Cinq directions. Récemment, son ciel s’est enrichi d’un métier à tisser, une nouvelle activité, et elle s’adonne également à la broderie. Voilà qui la change de la musique et de sa harpe préférée !

Le nouveau métier à tisser
Laurence Dune au jardin

L'étoile de verdure
Passion Patrimoine

Ces dernières années, le premier escalier qui déroule jusqu’à la balustrade a été refait par le SAS, chantier d'insertion sociale. Soit neuf mois de travaux. Récemment, lorsqu’elle faisait des plantations d’iris, Laurence Dune a mis au jour une cavité dans ce secteur. Elle a alors contacté un bureau d’études et des spécialistes : « on a deux possibilités, soit on la garde, soit on la bouche ». La question est en suspens. Dans ce périmètre, ce peut être une ancienne citerne ou un lieu d’entrepôt. Une autre partie de maçonnerie (marches) est à restaurer. La propriétaire se mobilise pour trouver les fonds nécessaires. Dans le jardin ouvert à tous, dont un massif (permaculture) a été aménagé par des élèves du Petit Chadignac, l’espace est dédié à la poésie et la diversité. Le public peut y venir librement le mercredi après-midi se reposer, dessiner, imaginer, refaire le monde ! De 17 h à 18 h, un thème est développé : le 6 août, il traitera d’un sujet éternel « être heureux» ! L’artiste Cédric Tissot a créé des îlots en osier d’une belle originalité. Les sculptures de François Desforges sont à découvrir. « Venez semer vos idées pour faire germer le jardin de La Belle Étoile, un lieu aux possibilités infinies » remarque Laurence Dune qui cite en référence le livre d’Aymeric Lazarin « Rénover avec le vivant, tout commerce au jardin »… 

Le pigeonnier
Sculpture de François Desforges
Structures en osier

Les 5 ans de la Belle Étoile

Les festivités commenceront le 20 septembre jusqu’en octobre. Plusieurs partenaires seront conviés dont le domaine viticole de la Belle Étoile en Anjou et J’y crois à Bréville en Charente. « 80 personnes m’ont aidé à bâtir cette Belle Étoile avant et pendant. Je tiens à ce qu’elles soient présentes ». Il sera question d’elles et de leurs engagements respectifs. Une grande affiche composée de 365 sourires sera réalisée. Ils seront intégrés au logo. Avis aux amateurs ! Un concert est prévu le 20 septembre avec le groupe Split à partir de 18 h 30. « Pendant plusieurs semaines, nous vivrons au rythme des rencontres et des moments conviviaux ». Un concours photo sera organisé et le public sera invité à découvrir l’oasis des créateurs. Évènement : le forum mondial de l’économie sociale, qui se tiendra à Bordeaux, viendra passer une journée à Saintes avec, pour étapes, la Belle Etoile et le Silo. 

« Donner du sens au vivre ensemble et faire territoire sont les valeurs essentielles de mon projet » souligne Laurence Dune. N’hésitez pas à lui rendre visite. Entrez, c'est tout vert !

• La Belle Étoile, une maison fertile - 20 rue Saint-Eutrope Saintes 05 46 95 96 59 – 06 08 07 41 92


A découvrir l'oasis des artisans et des artistes 

• Souriez, vous êtes photographiés !

Depuis le 20 Septembre 2020, date d'ouverture de la Belle Etoile, on ne compte plus les sourires qui passent par la porte d'entrée, soit au 20 rue Saint Eutrope, soit par le jardin. Alors pour les 5 ans de La Belle Etoile, le 20 Septembre 2025, préparons ensemble un grand tableau des Sourires, pour fêter ce prochain anniversaire ! Comment participer ?
 Venez prêter votre sourire lors de votre prochain passage à La Belle Etoile. Pensez à un mot que la Belle Etoile vous inspire et déposez-le auprès de Laurence Dune. Il faut récolter 365 sourires et 365 mots pour tisser ce grand tableau des Sourires. Au plaisir de vous accueillir !

Incroyable construction qui descend en cascade de la rue
jusqu’au vallon des arènes !

L’artiste Jean-Michel Bénier nous a quittés : Pour lui, peindre était un acte de liberté

La mort l’a emporté dans la nuit, sans faire de bruit. Il a laissé ses toiles et ses pinceaux pour rejoindre ses chers maîtres flamands. Le Viking de la Massonne, comme on l’appelait parfois, a quitté cette Terre qui fut pour lui source d’inspiration et d’éternelle interrogation. Artiste peintre et écrivain, il nous laisse son œuvre, riche et puissante. Un hommage émouvant lui a été rendu mardi dernier en l’église de La Gripperie Saint-Symporien. Nous adressons nos sincères condoléances à son épouse, Roselyne, à ses enfants et à leurs familles.

Jean-Michel Bénier dans l'église de La Gripperie Saint-Symphorien
où il a peint plusieurs grandes scènes

Comment oublier notre première rencontre il y a plusieurs décennies à la Massonne ? On m’avait décrit, sans doute hâtivement, un homme qui n’aimait guère se livrer aux journalistes. J’ai rencontré un artiste discret et sensible, prêt à ouvrir les portes de son atelier, décrire son travail, sa quête de vérité. Car Jean-Michel Bénier peignait et racontait un chemin, celui qui conduit là où les autres craignent de s’égarer. Il voulait comprendre et pour y parvenir, il a voyagé, amoureux d’une nature authentique, emplie d’une ambiance mystique et du secret des anciens. Sa peinture était précise, lumineuse, envoûtante parfois. Il la voulait parlante, éloquente. Elle racontait une histoire, à la fois par ses personnages, dont les regards ne laissaient jamais indifférents, et dans ses paysages. L’eau, la terre, les éléments, l’humanité. Aux feux de la rampe, il préférait la douce chaleur des étoiles et l’harmonie. Avec son épouse Roselyne, dont la famille est intimement liée à l’Aquarium de La Rochelle, il partageait la même conviction : « se mobiliser pour l’environnement et veiller sur la beauté du monde ».

Lors de sa cérémonie annuelle, l’Académie de Saintonge l’a distingué en 2012 pour son œuvre. Ses expositions se sont succédé tant en France qu’à l’étranger. En 2011, moment phare, il a présenté une exposition au Logis de la Massonne qui a marqué les esprits : L’art contre la mort. Magnifique ! D’Anvers à Venise, l’artiste conduisait le visiteur dans un voyage initiatique aux côtés de Pieter Bruegel…

A Venise
Portraits
Nature et musique

Retour sur cet événement dans cet article publié à l'occasion du vernissage : 

« Devant l'œuvre de Pieter Bruegel, je suis en pays d'amour »

« Qu’allons-nous chercher par-delà l’horizon sinon la guérison d’être vivant ? Natif du Jura, il y a longtemps que Jean-Michel Bénier se pose cette question. Au delà des cimes, des vertes vallées, quel est ce monde qui grouille ? Par la peinture, art où il excelle, Jean-Michel Bénier essuie la buée qui envahit les grandes baies de l’existence. Appuyant fortement sa paume contre le verre froid, il fait jaillir les couleurs de sa palette. 

En 2007, il s’est lancé un défi : entreprendre un voyage à travers l’Europe sur les pas de Bruegel l’ancien, peintre flamand qu’il admire. 

Il prend alors son bâton d’humaniste, d’Anvers à Venise. Ce défi, il le relève avec patience et détermination. Jean-Michel Bénier sait donner du temps au temps, tout en combinant les époques. Avec son guide spirituel, il imagine un dialogue entre Bruegel, peintre du XVIe siècle dont le talent est universellement reconnu et lui, l’homme du XXIe siècle. « Devant son œuvre, je suis en pays d‘amour, la mer, la neige, les saisons, les paysans, le paysage. Il est le premier peintre avec Dürer et Vinci à avoir peint la montagne. Il a surtout ce regard lumineux posé sur les vanités humaines ». 

Chaque jour, dans son journal, Jean-Michel Bénier note ses rencontres et ses émotions. L’Europe défile sous ses yeux et la montagne l’appelle : « quand j’ai songé à ce projet, je l’ai appelé Ascensions poétiques, sans laisser de traces, juste pour voir un instant le monde d’en haut ». Puis viennent la plaine, les villes belges, la Suisse, le col du Saint-Bernard, le Val d’Aoste, et bientôt l’Italie, Mantoue, Vérone, Padoue, Venise. Venezia se dessine. Un bonheur que cette ville où chaque ruelle est un décor de théâtre.

« Tu as appris à danser parmi les anges. Maintenant, il va te falloir apprendre à danser parmi les serpents »

Ce voyage initiatique a inspiré à Jean-Michel Bénier une nouvelle exposition « L’arte contro la morte, l’art contre la mort ». Il témoigne ainsi de sa trace, de sa vie face à la mort. L’œuvre, forte et habitée, conjugue paysages, figurations, collages, abstractions et une fresque magistrale. En effet, après la visite de la Brera à Milan et le choc de la Sainte Félicité de Mantegna, l’artiste a éprouvé la nécessité de peindre a fresco. Un exercice difficile s’il en est ! « L’art est né le premier jour où l’homme primitif a gravé la paroi. Il a eu conscience de sa fragilité et du mystère qui entourent son existence »  explique-t-iI.


Dans chaque toile, le sacré apparaît en filigrane. La première salle, consacrée aux étapes nordiques, offre une peinture réaliste. Parmi les tableaux, « les songeries érotiques d’une religieuse flamande » est l’un des clins d’œil qu’offre Jean-Michel Bénier à la galerie. Dans le second espace, le grand polyptique, inspiré de « La pauvreté et de la mort » de Rainer Mara Rilke, s’impose. Le regard s’arrête, frappé par ces femmes de noir drapées dont les yeux apeurés crient l’incompréhension. Abandonnées à leur sort terrestre, elles semblent implorer le visiteur qui tend la main vers elles. La complicité entre ces deux mondes est presque instinctive. « L’artiste revisite La descente de croix de Rubens. L’effet est fulgurant » souligne la critique. 


La dernière étape est un havre de paix où la pensée se libère en musique.

Assortie d’un livre de souvenirs, « L’Arte contre la Morte » est une œuvre importante que Jean-Michel Bénier a mis plusieurs années à réaliser. Pour lui, peindre est un acte de liberté : «  je continuerai à faire de la peinture si j’en ressens la nécessité. Je ferai de l’abstraction si l’instant, la lisière entre deux couleurs, l’alliance ennemie de deux surfaces engendrent l’harmonie et si la note, justement pour finir, donne au tableau toute sa picturalité ». 

Pieter Bruegel continuera-t-il à l’inspirer ? Jean-Michel Bénier imagine un dernier échange avec lui sous le ciel de Toscane : « Tu as appris à danser parmi les anges. Maintenant, il va te falloir apprendre à danser parmi les serpents ». Et d’ajouter : « on n‘apprend rien de l’avenir. C’est pourquoi, il faut vivre le moment présent ! ».

En 2017, Jean-Michel Bénier a réalisé plusieurs grandes scènes sur l’un des murs intérieurs de l’église de la Gripperie Saint-Symphorien (œuvres qu’il a offertes à la municipalité). Pour modèles, il a choisi des habitants de la commune et de la région. Un ensemble exceptionnel et inattendu dans cet édifice !

Jean-Michel Bénier était propriétaire de la réserve naturelle de la Massonne, gérée par Nature Environnement 17. Une vaste étendue boisée et de lacs d’une centaine d’hectares où la faune et la flore évoluent en toute liberté. Il avait également créé l’association des Veilleurs de Vents qui accueille en résidence artistes, écrivains, plasticiens, architectes et musiciens « dans le but de sensibiliser le public à la beauté de la nature et à sa nécessaire préservation ».

Que Jean-Michel Bénier repose en paix aux côtés de ses chers maîtres. Si Dieu existe, mourir devient un voyage et la vie une étape…

Nicole Bertin

Jean-Michel Bénier est né dans le Haut Jura. Après des études aux Écoles Normales
de Lons-le-Saunier et Besançon, il quitte l’Éducation nationale
pour se consacrer à la peinture

Dialogue avec Pieter Bruegel

• Hommage de Gildas Flahault, marin, peintre et écrivain, ami de Jean-Michel Bénier :  

« La nouvelle de la mort de Jean-Michel nous a cueillis brutalement comme une rafale subite couche un voilier. Alors que j’écris ces lignes face à la mer Bretonne, avec l’envie de dire sans savoir comment, un extraordinaire nuage aux formes fantastiques et saturé de lumière traverse le ciel intranquille de ce jour. Survient une nappe au front large, sombre comme l’ardoise, s’avançant du galop et envahissant le paysage céleste. Déjà le tonnerre gronde et des trombes s’abattent sur les flots. Entre la masse furieuse d'orage et l’océan griffé, il reste un peu de bleu où flotte le nuage, devenu encore plus fantastique et plus étincelant.

Une fois encore, une fois de plus, la beauté du monde s'impose au-dessus de tout. Si Jean-Michel avait assisté à ce miracle, son esprit l'aurait immédiatement transposé en peinture. Il aurait voulu le rendre au monde entier, restituer la même dose d’émotion.

C'est le rôle du peintre de se mettre au service du miracle et c'est le rôle du peintre d'habiter dans le seul véritable temple, celui de la nature infiniment puissante. Les êtres qui s‘éteignent partent se dissoudre dans l’absolue beauté du vivant. Ainsi que la mer qui se retire, les artistes émerveillés nous laissent en héritage les traces de leur profond amour du monde. Chaque champ de blé contient une larme de Van Gogh et au long de tous les chemins creux, au bord de chaque rivière, on peut glaner les infimes traces laissées là par Vermeer, Turner, Gauguin ou Monet. A partir de ce jour, observons bien les tendres bleus lointains des lignes de crêtes et les taches rousses des lichens car des milliers de particules d'amour pur se sont envolées des poches de la veste de velours de Jean-Michel pour compenser les laideurs du monde

Demain, je serai sur les côtes irlandaises et je parlerai aux nuages, au vert des collines et aux vieux murs tordus. Je les prierai de lui faire une place où il puisse boire chaque pluie et recevoir chaque soleil ».

• Dans l’un de ses ouvrages, Jean-Michel Bénier décrivait sa région natale, le Jura : 

« Je suis né dans un creux tout en longueur, bordé de barres calcaires et de sapins. Sombre et industrieux, sur les revers desquels s’étagent aujourd’hui des barres de H.L.M. Morez, Jura, on y fabrique encore des lunettes.

Comtois, mon appellation d’origine. Ma constitution. L’homme en devenir, fabriqué à partir de forêts et de tourbières, de neiges et de grands froids. Le massif forestier de la Joux devant borde le plateau du Grandvaux à l’est. Au cœur de ces profondeurs vertes gît une clairière, on appelle cela des « prés », difficile à trouver souvent. On peut s’y perdre, ce qui signifie que l’on peut y passer une nuit imprévue et inconfortable parmi les grands ducs et les grands tétras. Tout est grand ici, à la mesure des épicéas élevés comme les piliers d’une cathédrale sur un désordre de combes et de roches, où vont en trébuchant des sentiers encombrés d’arbres renversés. Creux et bosses se ressemblent et se confondent. L’esprit s’affole à la vue du morceau de calcaire lessivé devant lequel on est passé une demi-heure plus tôt. Toutes les pierres se ressemblent. On prend des repères, un pâle soleil pour amer, dernier recours avant la mousse sur les arbres pour retrouver un nord devenu inutile. Encore un peu de temps avant la nuit, avant le feulement doux du lynx en chasse, avant les bruits de bêtes oubliés depuis la nuit des origines.

Recroquevillé sous des branches de sapin, il faut attendre l’aube. Puis marcher droit, jusqu’à une route inconnue vers un village où on n’est jamais allé, de l’autre côté de la montagne.

Ce jour-là, je voulais m’immerger quelques heures dans le silence des Près Maréchets. Je passai à côté sans les voir. Au terme d’inconscientes circonvolutions, le hasard me permit de retrouver mon chemin, et la route de la maison ».