L'information journalistique en Charente-Maritime : portraits, actualités politiques,
vie culturelle, artistique, patrimoine, histoire, voyages
dimanche 28 décembre 2008
Belle année 2009 !
Amis bloggers, je vous souhaite une belle année 2009.
Gardez le cap et ne manquez jamais une occasion d'être heureux !
À bientôt pour de nouvelles aventures journalistiques.
Géo Maresté : de Cognac à Royan
Jusqu’au 6 avril 2009, le musée de Royan accueille les œuvres de Géo Maresté qui a peint la côte avec poésie et intimité. Cette exposition est le reflet d'une époque qu’on disait belle, avant que le casino de Royan ne soit victime des bombardements.
« Ce peintre est si bon observateur de sa région qu’il en devient aussi le poète » : le critique d’art Louis Hourticq ne se trompe pas quand il reconnaît en Géo Maresté un artiste de talent, mais aussi un témoin de son époque à la touche si subtile qu’il en pénètre les ambiances et les secrets. Le long d’un l’été qui s'étire sur la grande Conche, l'artiste rêve. Le trait dessine les contours, la couleur se fait évocatrice, la douceur de vivre se devine dans un cadre enchanteur à l’ombre des chênes verts.
Géo Maresté, peintre charentais du début du XXe siècle (1875-1940) a été influencé par les impressionnistes dont Louis Alexandre Cabié. Amoureux d’un environnement serein, luxueux, souvent fugitif mais ô combien élégant, il était d‘abord un contemplatif qui appréciait le moment présent fait de charme et de simplicité. Il a consacré de nombreux tableaux à la côte royannaise et à ses fameux bains de mer. Pour quelques mois, on peut les admirer au musée de Royan où ils sont réunis.
Samedi soir, en présence de Didier Quentin, député maire de Royan, un nombreux public a découvert ces toiles qui appartiennent pour la plupart à des collectionneurs privés, grâce à Gérard Dufaud, organisateur de l’exposition. L'évasion se poursuivra jusqu’en avril prochain. Ne vous privez pas de ce retour dans le temps quand, de sa villa « Saphir », Géo Maresté imaginait un monde de beauté que la guerre ne viendrait jamais troubler…
Prochains rendez-vous
• Mercredi 28 janvier à 18 h au musée de Royan, 31 avenue de Paris : Conférence de Gérard Dufaud « Géo Maresté et son œuvre »
• Mercredi 4 mars à 18h au musée : Cécile Lebihan parlera de « Pradelles et de Auguin, deux artistes paysagistes de passage à Royan »
• Mercredi 1er avril à 18 h au musée : Alain Lange
« Aspects de la vie culturelle à Cognac entre 1880 et 1940 ».
Photo 1 : L'inauguration en présence du député-maire Didier Quentin et de Gérard Dufaud
Photo 2 : Pierre-Louis Bouchet, directeur des éditions Bonne Anse qui ont édité le catalogue, aux côtés de Marie-Pierre Quentin et son fils.
Photo 3 : De gauche à droite : Bernard Mounier, Bernard Giraud, Francis Caillaud et Jean-Louis Monget.
Rhoda Scott au casino de Jonzac
L’organiste aux pieds nus a enthousiasmé le public !
Quelle bonne idée que d'avoir invité Rhoda Scott à Jonzac, à quelques jours de Noël ! Cette heureuse initiative, on la doit à Jean-Michel Landy, directeur du casino. Samedi soir, elle a entraîné le public dans une soirée pleine de gaîté avec son complice, le batteur Lucien Dobat.
Rhoda Scott incarne pleinement le jazz issu de l’âme afro-américaine. Elle a une façon incomparable de sentir la musique, de la caresser et de la restituer en insufflant cette chaude passion qui fait battre et «swinguer» les cœurs.
Samedi, elle avait choisi le répertoire de Noël, période oblige. C’est avec joie que le public a repris avec elle «Mary have a baby... Belle nuit, douce nuit... Vive le vent» et tant d’autres morceaux célébrant la nativité. Des airs universellement connus qu’on fredonne instinctivement.
Rhoda, fille d’un pasteur de la côte Est, n’a pas oublié les Etats-Unis où elle a grandi et les fameux gospels qui ont marqué son enfance. Si les chants religieux étaient aussi beaux en France, les églises seraient pleines !
Au cœur d’une actualité préoccupante où la crise s’est glissée insidieusement, ces instants privilégiés démontrent qu’il existe une autre sphère qu’un quotidien grisâtre.
Derrière son instrument, un orgue Hammond, Rhoda a éveillé les plus secrètes émotions. Lucien Dobat, quant à lui, a démontré que la batterie n’avait pas fini de nous étonner. Rhoda possède quelque chose qui force l’admiration, une énergie, une voix, une générosité attachante. En communiant avec la musique, elle entre dans une dimension sans cesse renouvelée qu’elle partage avec le public. Yes, my Lord !
Infos en plus
Après avoir fréquenté la prestigieuse Manhattan School of Music, Rhoda Scott a étudié au Conservatoire de Fontainebleau avec Nadia Boulanger.
Cette ambassadrice de l’orgue Hammond enthousiasme le public à travers le monde depuis quarante ans. Elle a joué avec les plus grands, Ray Charles, George Benson, Count Basie, Ella Fitzgerald, Sarah Morrow. Surnommée « The Barefoot Lady » (l'Organiste aux Pieds Nus), elle a été découverte par Count Basie qui l’engagea dans son club de Harlem. C’est là qu’Eddy Barclay et son complice Raoul Saint-Yves lui proposèrent de venir à Paris où elle fut engagée au cabaret le Bilboquet en juillet 1968.
Rhoda possède une mémoire musicale exceptionnelle : elle connaît par exemple plus de mille morceaux par cœur et elle compose la majeure partie de son répertoire.
Lors du Festival de Vienne 2004, elle a créé le « Lady Quartet » avec Sophie Alour, Lisa Cat-Berro et Julie Saury. Cette année, elle a enregistré un album au Sunset, rue des Lombards à Paris.
Photo 1 : Rhoda Scott aux côtés du batteur Lucien Dobat qui s’est produit avec de nombreux artistes dont Yves Lecoq et le célèbre Nino Ferrer.
Photo 2 : Rhoda Scott, un talent incontestable reconnu par le grand Arthur Rubinstein. Accueillie dans le monde entier, elle est à l’aise dans toutes les musiques, classique, jazz, gospel, blues. Jean Michel Landy connaissait déjà Rhoda Scott, c’est pourquoi il l’a invitée à Jonzac cette année. Elle était déjà venu au Casino il y a cinq ans.
Photos 3, 4, 5 : Un public sous le charme.
vendredi 19 décembre 2008
Plutôt que de rester sur le carreau, venez donc au jeu de paume !
C’est à Mérignac, près de Bordeaux, que se réunissent les joueurs de paume. Malgré une nette ressemblance avec le tennis, il ne faut pas se fier aux apparences. En effet, les deux disciplines ont chacune leurs particularités. Les balles, par exemple, ne rebondissent pas de la même manière car elles sont faites en étoffe pelotonnée entourée de feutrine. Quant aux règles, elles sont bien différentes...
Quand on parle du jeu de paume, vient à l’esprit le fameux serment, engagement d’union pris à Versailles en juin 1789 par les députés du Tiers État. Bien sûr, cet événement n’avait rien à voir avec le jeu du même nom, bien que la salle qui en fut témoin vît évoluer de vrais joueurs de paume en période apaisée.
De nos jours, cette discipline est-elle encore pratiquée ? La logique voudrait qu’elle ait tiré sa révérence, la mode l’ayant évincée pour une autre distraction. Voilà qui constituerait une réponse bien hâtive ! En effet, ce jeu, bel et bien vivant, compte encore des adeptes dont Jacques Thédié.
Installé à Saint-Georges Antignac, dans une enclave de la “Haute Saintonge”, ce retraité, ingénieur de la DDE, se rend régulièrement dans la banlieue bordelaise pour exercer son activité préférée.
Amateur de ce divertissement - comme les rois François 1er et Henri IV ! - il en parle avec une passion communicative. « Si vous ne savez rien de ce jeu, vous croyez sans doute qu’il s’effectue avec la paume de la main. Eh bien, non » précise-t-il. En effet, depuis le milieu du XVème siècle, la raquette est utilisée pour une raison d’efficacité. Plus petit qu’au tennis, son tamis est désaxé par rapport au manche.
La meilleure façon de comprendre comment se déroule un match est encore d’y assister. Rendez-vous est donc pris à Mérignac. Ce matin-là, Jacques Thédié affronte Sandrine, une jeune femme dynamique qui espère bien gagner la partie ! On les croirait sur un court classique sauf que les murs de la salle aux couleurs vives comportent des inscriptions et des chiffres qui retiennent l’attention. Une particularité surprend le visiteur : « On peut jouer avec les murs et même avec les appentis qui les prolongent ». Les deux camps, situés de part et d’autre du filet, s’appellent le dedans et le devers. Le principe est d’envoyer la balle dans le fond du devers en touchant au passage le toit au-delà du filet. Pour s’emparer du service, le lanceur doit réussir certains coups bien définis. « Si la balle touche deux fois le sol du dedans, il y a une chasse et non un point » souligne Jacques Thédié. Quand arrive le moment de jouer cette chasse, le deuxième rebond de la balle doit être plus long que la fameuse ligne de chasse. Sinon, c’est la faute...
Intéressantes, les règles demandent des explications détaillées pour qui les découvre. Au cœur de l’action, la paume est un sport subtil et terriblement physique. Les balles rebondissant peu, adresse et stratégie de placement sont nécessaires. Les échanges entre joueurs relèvent parfois du codage secret : 40-30 pour la grille en passant, chasse dernier la gagne de deux... Tout devient limpide grâce aux précisions de Jacques Thédié, intarissable sur le sujet. Détail amusant, avant chaque match, le joueur salue son adversaire de sa raquette. C’est classe !
Qui va à la chasse perd sa place
Les règles de ce jeu ont été inventées au XIIIe siècle. Autrefois, le terrain d’évolution, beaucoup plus long, n’était pas encadré par des murs. « On parlait alors de la courte paume » remarque Jacques Thédié. Ce sport connut une large popularité au XVIIe siècle où près de 300 carreaux existaient dans Paris (le sol d’un jeu de paume était autrefois constitué de carreaux).
Selon leur rang, les connaisseurs s’affrontaient dans des salles privées ou publiques. La Révolution sonna le glas de ce passe-temps, les Français ayant d’autres préoccupations que de se renvoyer la balle. D’ailleurs, au moment du fameux Serment, la salle de Versailles avait perdu sa vocation première.
Aujourd’hui, les amoureux de ce sport oublié veulent lui redonner jeunesse et vitalité. La France compte quatre grandes salles, Fontainebleau (que fit construire Louis XV en 1732), Paris, Bordeaux Mérignac et Pau depuis peu. Ces structures abritent en général des espaces réservés au squash. D’autres projets sont à l’étude, à Bayonne et Compiègne en particulier. En Angleterre, les clubs sont au nombre d’une quinzaine. Les USA et l’Australie en possèdent également.
Le nombre de joueurs de paume est d’environ deux cents à l’échelon national, chiffre qui pourrait s’étoffer avec un nouvel engouement.
« Venez nous rejoindre » déclare Jacques Thédié qui apprécie ce loisir original. Si le cœur vous en dit, une rencontre entre les clubs de Bordeaux et Pau aura lieu les 17 et 18 janvier prochains. Une bonne occasion de se familiariser avec la paume qui a laissé de nombreuses expressions dans notre vocabulaire. Parmi elles : « Qui va à la chasse perd sa place, épater la galerie ou rester sur le carreau »...
Photos 1 et 3 : M. Jacques Thédié.
Photo 2 : Un court de jeu de paume.
Photo 4 : L’organisation d’un terrain de jeu de paume.
Réactions : Fusionner les Régions Poitou-Charentes et Aquitaine
Cette semaine, nous laissons la parole à Bruno Albert, ancien maire de Montlieu la Garde. Ce haut fonctionnaire civil de la Défense a été chargé de mission à la Région Aquitaine sous la présidence de Jacques Valade. Il donne son point de vue.
Le pire qu’il puisse arriver au projet de fusion des Régions Aquitaine et Poitou-Charentes de Jean Pierre Raffarin et Dominique Bussereau, c’est rencontrer l’indifférence. Pourtant, la démarche ne manque pas d’intérêt. Cette proposition s’inscrit dans la perspective d’une pensée libre tournée vers la rupture utile, mais également dans un contexte particulier : la quasi-totalité des villes, la plupart des Départements et les deux Conseils Régionaux ont viré à gauche. Il est donc pertinent de réfléchir. Faute de quoi l’histoire bafouillerait encore. En effet, la grande Aquitaine n’est pas une nouveauté et il faut se souvenir que les premières expériences de fusion furent essentiellement aiguillonnées par la terreur suscitée par les invasions normandes et arabes. Notons aussi que la proposition d’union est toujours venue des Comtes de Poitiers, jamais du Duc d’Aquitaine.
L’expérimentation proposée doit être analysée selon trois critères : la lisibilité, l’efficacité de l’action publique et sa compatibilité dans un contexte institutionnel donné. Sur la lisibilité, une remarque, dès lors que l’union se signale par un trait, ce n’est plus une union, c’est un amalgame. Poitou-Charentes ne veut pas dire grand-chose en termes identitaires. À Paris ou à Toulouse, personne ne se présente comme Picto Charentais. Ce serait ridicule. La question est de savoir si, maintenant, les gens d’ici adopteraient leur identité d’Aquitains. Il faut savoir raison garder : la fusion se traduit généralement par l’absorption du faible par le fort. Ensuite, le critère de l’efficacité doit être recherché attentivement. Dans le monde global et troublé du moment, l’action publique est motrice. La somme des investissements consentis par les communes, les départements et les régions est une donnée majeure de l’activité économique. L’efficacité ne peut se réduire à l’addition des forces en présence. La question est de savoir si la fusion des territoires introduit un facteur exponentiel dans le gain de richesses. Les politiques majeures des uns et des autres devront être passées au peigne fin : l’industrie touristique, l’agro-alimentaire, les infrastructures, etc.
Troisième critère d’analyse : la compatibilité de la fusion dans son contexte institutionnel. La règle qui domine est l’égalité des citoyens devant la loi. Pourquoi un régime de faveur pour le Sud-Ouest ? Et puis, il y a la perspective européenne. Naturellement, du Pertuis breton à la Bidassoa, la grande Région s’approcherait d’un standard attrayant comme la Bavière, au moins du point de vue de sa superficie avec environ 70 000 km2 chacune. Par contre, du point de vue de la population, les mesures sont incomparables : la Bavière constitue plus de 18 % de la population allemande lorsque l’addition de l’Aquitaine et du Poitou-Charentes pèse moins de 10 %. Sur la question du produit intérieur brut : par habitant, il est de 29 000 euros pour la France contre 27 000 pour l’Allemagne. La Bavière et l’Aquitaine tirent vers le haut le PIB de leur nation avec respectivement 32 000 et 30 000 euros quand Poitou-Charentes est à la traîne avec 27 000 euros seulement.
La grande Aquitaine rencontrera trois difficultés. D’abord, la limite de la solidarité entre territoires. L’Aquitaine s’appuie sur deux bassins urbains majeurs, le croissant bordelais comprenant l’agglomération centre plus le Bassin d’Arcachon et le Libournais et la conurbation basque tandis que le Poitou-Charentes pullule de micro pays et qu’aucun de ses chefs-lieux de départements ne dépasse la barre des 100 000 habitants. Ces disparités créeront des problèmes considérables. Deuxième difficulté : le mode de représentation politique. Si la multitude des fonctions électives et des charges est devenue l’épine dorsale de la démocratie, le changement d’échelle, induit par l’émergence de grandes Régions, nécessitera de rompre avec ces pratiques. Les obstacles s’annoncent périlleux. Enfin, la communauté de projet entre Aquitaine et Poitou-Charentes reste très floue. Pour s’en convaincre, il faut se souvenir de l’absence totale de planification dans la rénovation de la RN 10 traversant les deux Régions et trois Départements avec autant de programmations différenciées et des montages financiers spécifiques dans chaque cas.
Pour avancer sur la question de la fusion, il serait intéressant d’ouvrir quelques chantiers adjacents : le sujet des représentations politiques, la mise en réseaux des territoires et la discrimination érigée en vertu politique. Sur le premier point, il est clair que le cumul des mandats n’est plus en phase avec la montée en puissance de collectivités fortes. Ouvrir la voie du mandat unique constitue une perspective qui ajouterait du crédit aux promoteurs de grandes régions françaises. Sur le deuxième point, une autre proposition : renforcer la lisibilité du couple Aquitaine - Poitou-Charentes au sein de l’Arc Atlantique, structure de coopération inter régionale en Europe du nord, du Royaume Uni au sud du Portugal. Aujourd’hui, la fonction de coordination pour la France y est assumée par la Région Bretagne. Il faut, au plus vite, combler le manque d’audace des deux Régions. Troisième piste de travail, ériger la discrimination en vertu politique. En effet, dans la gouvernance locale, il est facile d’abonder les aides financières lorsque tel ou tel se comporte bien. L’exercice est plus contourné lorsqu’il s’agit de stigmatiser des comportements répréhensibles comme l’actuelle concentration d’unités de stockage ou de traitement de résidus d’ordures ménagères aux confins de la Charente Maritime, de la Dordogne et de la Gironde. Pourquoi ne pas dégager les directions dans lesquelles une véritable discrimination positive rapportée aux territoires serait de nature à apporter vraiment du neuf avec, en plus, une réelle adhésion populaire ? Le développement durable demeure un immense chantier ouvert.
De quoi l’avenir sera-t-il fait ? La probabilité est faible que les exécutifs régionaux bordelais et poitevin soumettent la question de la fusion à une consultation populaire. Il est plus vraisemblable que les entités comme les communautés de la Loi Pasqua et les pays de la Loi Voynet poursuivent un positionnement identitaire étroit. La perspective est également mince que le champ politique national s’écarte du contexte de la crise économique et financière pour s’ouvrir à des desseins structurels. Pourtant, le sujet mérite la plus grande considération. Pourquoi ne pas en faire, tout de suite, un thème central de la préparation des scrutins européens et régionaux ? Tendre vers une sorte de territorialité à la fois participative et sérieuse...
Modem 17 : Votez aux Européennes !
Le Mouvement Démocrate de Charente-Maritime organise une importante opération de tractage incitant les jeunes et les ressortissants communautaires à s’inscrire sur les listes électorales avant la fin de l’année.
Le Mouvement Démocrate invite les jeunes et les ressortissants communautaires à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre 2008 afin de pouvoir voter aux élections européennes qui auront lieu en juin 2009.
Il est en effet indispensable que les citoyens européens choisissent eux-mêmes l’Europe qu’ils veulent construire plutôt que de se voir imposer un modèle qu’ils dénonceraient par la suite.
Pour marquer son attachement à ce geste citoyen, le Mouvement Démocrate de Charente-Maritime organise une importante opération de tractage samedi 20 décembre, de 10 h à 12 h, dans les principales villes du département :
* Rochefort : Marché central, avenue Charles de Gaulle
* Saintes : Marché Saint-Pierre, Place Saint-Pierre
* Royan : Marché central, boulevard Aristide Briand
* Jonzac : Marché du centre ville, Place du Marché.
Le Mouvement départemental profitera de cette occasion pour “vitaminer” la campagne en distribuant des mandarines au public.
Les évasions de deux peintres
en hiver
Jusqu’au 21 décembre, deux peintres vous donnent rendez-vous au Cloître des Carmes, Kristof
et Bruno Thierry. Au programme, évasion au Sri Lanka et portraits de famille.
Comme les animations sont agréables en période hivernale ! En effet, rien n’est plus triste qu’une ville qui s’endort dans la froideur de l’hiver. La municipalité l’a bien compris en éclairant Jonzac de mille feux. Scintillants, les arbres de la place du Château sont aussi beaux que ceux de l’avenue Montaigne à Paris (si, si !) et les décorations qui ornent les rues sont une invitation à célébrer joyeusement Noël. Pour savourer un bonheur parfait, il ne manquait qu’une exposition de qualité au Cloître des Carmes.
Kristof, bien connu dans la région, a accepté ce rendez-vous qu’il auréole de ses souvenirs au Sri Lanka. Sans être infidèle au Maroc et à la France, il est tombé sous le charme de ce pays que baigne l’Océan Indien. De nouveaux horizons se sont ouverts. Sur des supports en tissu (de ceux dont on fabrique les saris), il a immortalisé les scènes de la vie, les visages souriants, les buffles et les éléphants. « J’ai travaillé sur place. C’est une île de contrastes où j’ai vécu des moments inoubliables » avoue-t-il. Kristof a su saisir les expressions qui donnent à ses portraits intensité, profondeur et beauté.
Bruno Thierry, quant à lui, présente ses portraits de famille en grand format. Compagnon, il a d’abord sculpté, avant d’imaginer des figures géométriques qu’il organise sur la toile. Chaque combinaison dissimule une histoire, de la flèche au rond, en passant par le carré ou le rectangle. Il a longtemps travaillé sur la tauromachie avant de privilégier la position de l’individu au cœur de la société. Dans le puzzle originel, il laisse éclater les couleurs et cherche à faire sortir de l’œuf une énergie si longtemps retenue. À moins que la coquille, en se refermant, ne la capture à jamais !
Exposé dans de nombreuses galeries, Bruno Thierry poursuit un tour de France qui passe aujourd’hui par Jonzac où il attend le public nombreux. Il en est de même pour l’ami Kristof qui propose des stages de peinture dans son atelier d’Essaouira. Initiation à laquelle vous êtes conviés selon la formule consacrée !
Jusqu’au 21 décembre inclus de 10 h à 12 h 30 et 14 h à 19 h. Entrée libre.
Photo 1 : Kristof.
Photo 2 : Bruno Thierry.
Secours Catholique : Aimer est plus fort que d’être aimé…
« Il est bon, ton potage ! Quels sont les légumes que tu as utilisés ? » demande Christiane Chaillaud, responsable du Secours Catholique de Jonzac. L’intéressé répond en ajoutant cette petite phrase
« Je l’ai préparé avec amour ». C’est pourquoi ce “velouté” a toutes les saveurs ! Comme chaque mardi, le Secours Catholique a composé un repas avec des personnes accueillies qui ont rencontré ou traversent encore des périodes difficiles.
Avec ses amies, Christiane ne fait pas de bruit, mais elle a vite compris qu’il ne faut jamais abandonner un être sur le bord du chemin et croire qu’une mission est accomplie quand une aide ponctuelle a été apportée :
« Nous accompagnons ceux et celles qui ont poussé cette porte » remarque cette ancienne secrétaire de mairie.
A l’heure de la retraite, prise avec un peu d’avance, elle aurait pu, comme beaucoup de sexagénaires, s’engoncer dans un égoïsme confortable. Oui mais voilà, cette femme décidée avait d’autres objectifs !
Au départ, elle ne savait pas trop comment apporter sa pierre à l’édifice. Elle a croisé le Secours Catholique qui cherchait justement à renforcer son équipe...
« Beaucoup croient que seuls les Chrétiens peuvent venir chez nous et de ce fait, ils n’osent pas nous contacter. La maison est ouverte à tous, quelles que soient leur religion ou leurs opinions » souligne-t-elle avec conviction.
Sa tâche est de recréer un lien social. Ainsi, différentes activités sont-elles proposées dont ce fameux déjeuner du mardi : « J’accompagne les personnes qui vont le réaliser au supermarché où je les conseille en fonction du menu choisi et de leurs finances car le but est qu’elles puissent s’organiser de retour chez elles. A la maison, carrefour des Thermes à Jonzac, tout le monde se met au fourneau et fait la cuisine. Ensuite, on partage le repas avec les invités qui souhaitent se joindre à nous ». Ce sympathique moment se poursuit dans l’après-midi avec des ateliers bricolage qu’encadrent Francine Verdière et Cyrille Labé.
Tendre la main
Le point d’accueil de Jonzac ne propose pas de vêtements, il est donc conseillé de s’adresser à Saint Genis et Mirambeau. Par contre, il accepte tous les dons alimentaires ainsi que les produits excédentaires des jardins, fruits, pommes de terre, etc : « Nous en faisons bon usage et ne gaspillons rien » remarque Christiane.
Depuis un an, elle siège au CCASS de la mairie de Jonzac où Claude Belot porte un regard attentif sur les actions de l’association. Le Secours Catholique perçoit également l’aide du Conseil Général : «La pauvreté gagne du terrain, surtout chez les jeunes. J’en connais qui ont vingt ans et ne savent pas où aller. Avec le temps, j’ai appris à gérer l’urgence. Je pense que les prochains mois seront durs. Personnellement, j’ai vu quelqu’un qui couchait dans une ancienne citerne à vin». Il est vrai que la misère peut arriver au moment où on s’y attend le moins avec perte de travail, surendettement, divorce, maladie. Ce jour-là, on est content d’avoir une main qui se tend. A une époque de matérialisme triomphant, ça peut paraître banal, une main, mais c’est tellement beau quand elle vous maintient la tête hors de l’eau. Elle agit comme un miracle, une bougie qui s’allume dans la nuit.
Pour Noël, les bénévoles du Secours Catholique de Haute Saintonge (secteurs de Jonzac, Archiac, Saint-Genis et Miram-beau) apporteront des jouets aux familles en difficulté grâce à la délégation de Charente Maritime qui souhaite que chaque enfant puisse profiter de cette belle journée. Comme les autres...
Si vous avez envie d’aider ce groupe au grand cœur, n’hésitez pas à contacter Christiane Chaillaud
au 05 46 48 49 83. Par avance, merci !
Photos 1, 2 et 3 : Le Secours Catholique organise un déjeuner tous les mardis, réalisé par les personnes accueillies.
Agnès Pitard à la galerie Broquaire : Viens, je t’emmène en balade !
Agnès Pitard ressemble au printemps. Durant plusieurs mois, elle a préparé en secret l’exposition inaugurée vendredi dans la galerie que Laurent Broquaire a créée près de son salon de coiffure. Le passage dallé, à l’ambiance intemporelle, est devenu un espace culturel où s’arrêtent les passants, heureux d’y rencontrer des artistes.
Par la photographie, Agnès a choisi de dévoiler les endroits cachés de Jonzac et de sa région. Son regard s’est attardé sur des lieux, à l’écart parfois, qu’elle a souhaité mettre en valeur. D’où le nom de l’expo : Vous qui passez sans nous voir...
L’aventure a commencé par une écluse. Elle l’a trouvée intéressante : « Quand j’ai vu le tirage, j’ai eu envie de continuer » avoue-t-elle. Suivirent les aurores et les couchers de soleil, ces moments privilégiés où l’astre irradie l’horizon, la recherche de l’arc-en-ciel qui décline ses couleurs tendres, les brumes et l’eau si présente. Un bel hommage à la nature que son œil averti a su saisir.
Vendredi soir, le vernissage fut un moment de bonheur, Agnès rappelant à chaque arrivant le sens de la visite. Car il y avait un cheminement photographique minutieusement étudié ! Nous sommes nombreux à l’avoir emprunté, heureux de découvrir ses clichés, tout en croisant des amis de longue date ou des spécialistes de la Seugne comme Pierre Jean Ravet. Agnès a réussi le double pari de présenter son travail, sensible et talentueux, en réunissant autour d’elle un large éventail de connaissances.
Toutes nos félicitations et à bientôt pour un autre rendez-vous. Entre temps, le Père Noël, dit-on, devrait lui apporter un nouvel appareil photo...
Photo 1 : Agnès travaille au journal la Haute Saintonge où elle est chargée de la scannérisation des photos et d’internet. Lors du vernissage, ses collègues - anciens et actuels - avaient répondu présent avec leur directeur, Bernard Levêque, tous heureux de découvrir son travail.
Photo 2 : Dans son discours, Agnès a remercié Laurent Broquaire et Pierre Yves Bégouin qui l’ont accueillie et encouragée ainsi que Jean Lou Dinand qui a réalisé l’affiche de l’exposition. Et bien sûr, tous ceux qui l’ont soutenue à commencer par son époux et ses enfants, Kilian et Margaux.
Photo 3 : Des visiteurs intéressés.
Richard Bohringer à Thénac
Dans le cadre de la manifestation « Quand l’écriture prend le large » organisée les 17 et 18 janvier 2009 par Françoise Souan et la Médiathèque de Thénac, de nombreux rendez-vous littéraires seront proposés ainsi que des invitations aux voyages à travers des témoignages riches et intéressants.
L’invité d’honneur sera l’acteur et écrivain Richard Bohringer. Il a raconté ses combats dans son livre "C’est beau une ville, la nuit" paru en 1988 et dont il a tiré un film du même nom, sorti au cinéma en 2006. Sa fille, Romane, avec qui il entretient une relation paternelle très forte, y joue son propre rôle. Grand amoureux de l’Afrique, dont il aime chanter la musique, il a obtenu la nationalité sénégalaise en 2002.
Bref, un salon à ne pas manquer dont nous présenterons le programme détaillé dans une prochaine édition.
Photo 1 : Richard Bohringer
Chef de cuisine étoilé,
table de qualité !
Depuis octobre dernier, la maison Remy Martin, bien connue sur la place de Cognac, compte un nouveau chef, Philippe Saint Romas.
Venant de Montauban, Philippe Saint Romas a les qualités de son territoire d’origine, solide, imaginatif et soucieux de proposer une cuisine authentique.
Né dans le milieu de la restauration, il a effectué un beau parcours commencé à l’Ecole hôtelière de Souillac. Suivirent ses humanités culinaires faites dans des établissements renommés dont Les Ambassadeurs, le célèbre Grillon, le Bristol avec Eric Fréchon, l’Ambroisie avec Bernard Pacaud, sans oublier l’Elysée où il garde un excellent souvenir du président Chirac.
Début 2008, lui vint l’envie de quitter Paris. Il venait de se marier et rêvait d’avoir une vie de famille. Il apprit alors qu’à Cognac, la Maison Rémy Martin recherchait un cuisinier pour le restaurant privé de son entreprise. "Je suis venu en Charente et la ville m’a plu aussitôt" dit-il. Depuis octobre dernier, il veille donc aux destinées du club Rémy Martin qui a souhaité inscrire une table de qualité dans sa stratégie globale de développement "services haut de gamme et réception d’excellence".
Philippe Saint Romas aime la créativité : "Je prends des recettes simples que je retravaille différemment. Mon objectif est d’être opérationnel à tous les niveaux, jusqu’à la pâtisserie" souligne-t-il. Ses recettes sont "matinées de tonalités exotiques" expliquent les amateurs qui lui reconnaissent une audace qui flatte les palais.
"Rémy Martin a mis à ma disposition un bel outil de travail qui offre de nombreuses possibilités" explique-t-il en décrivant, ô délice, les spécialités qu’il proposera pour Noël, comme ce foie gras avec un cœur de pruneaux au cognac. Un savoir faire que ce jeune chef passionné par son métier aime à partager !
Photo 1 : Philippe Saint Romas a 31 ans. Avant de venir à Cognac, il était chef adjoint chez Senderens.
samedi 13 décembre 2008
Tant vont les cruches à l’eau
qu’à la fin, elles se cassent
Lors des Présidentielles, Nicolas Sarkozy avait empli les cœurs d’espérance, martelant son fameux slogan "Travailler plus pour gagner plus". Après les vaches maigres, la promesse d’un Eldorado faisait battre les urnes ! Et que croyez-vous qu’il advint ? Quelques mois après l’élection, la France laborieuse réalisa qu’elle avait été bien naïve, le président ayant exploité le filon “paroles, paroles” avec un grand talent. Lui-même appliqua sa devise « en travaillant plus pour voyager plus », une ascension qui le détacha de la France d’en bas.
Actuellement, nous avons atteint le sommet de la cacophonie politique. En effet, au milieu d’une crise économique grave, de quoi débattent les parlementaires depuis trois semaines ? Tout simplement de la réforme de l’audiovisuel ! Le gouvernement ne veut plus de publicité sur les chaînes publiques, expliquant aux téléspectateurs qu’ils auront un film à 20 h 30 et un autre aux environs de 22 h, sans coupure. Comme à la SNCF, les horaires seront fixes et nul entracte ne viendra polluer les soirées ! Très bien, mais qui va financer ces chaînes dont les journalistes - ce n’est pas un secret - sont majoritairement de gauche ? Sarkozy le sait bien puisqu’il a vécu cette situation en mai 2007. L’idéal, pour l’Elysée, serait de nommer directement le président de la chaîne. Ainsi, l’ambiance serait plus cordiale et l’UMP aurait la vie simplifiée. Nous n’en sommes pas encore là, la loi prévoyant la ratification du choix du Président par l’Assemblée nationale…
Pour l’instant, on patauge et les Socialistes font une obstruction nécessaire, eux qui étaient favorables à un financement public des chaînes publiques dans un passé récent.
Les députés siègeront donc samedi tant l’étude de ce dossier épineux a pris du retard. « Travaillez tard pour gagner plus », voilà ce qui les attend ! Si la télé ne les avait pas accaparés, ils auraient planché sur des questions vraiment utiles à la société qui les a élus. Le budget en déficit de 57 milliards d’euros ou les mesures de relance de l’économie, par exemple...
Les marinades de Marini
Pendant ce temps-là, Philippe Marini fait parler de lui. Après avoir lorgné la présidence du Sénat, ce banquier distingué veut supprimer la demi part supplémentaire dont bénéficient les femmes au départ de leur dernier enfant, au prétexte d’économie. La chasse à la niche fiscale est engagée. Pourtant, il n’y a pas de quoi fouetter un chat car dans la majorité des cas, les contribuables concernés appartiennent à des classes modestes. L’UMP s’en prend une nouvelle fois aux pauvres, méthode étonnante pour un mouvement qui se veut populaire ! Récemment, rappelez-vous, elle envisageait de faire payer “plein pot” la taxe audiovisuelle aux personnes âgées. Le prix de la minute des “feux de l’amour” aurait alors atteint des sommets avec cotation en bourse !
P. Marini devrait sans doute faire comme Luis Mariano en allant chanter sous le soleil de Mexico. Cela ferait des vacances aux Français !
La question qui se pose aujourd’hui est simple : quand nos élus comprendront-ils que c’est à eux de donner l’exemple en réduisant leur train de vie ? Les avantages dont profitent ministres et parlementaires relèvent plus de l’Ancien Régime que d’une nation moderne qui a fondé ses valeurs sur l’égalité et la fraternité. L’arrogance de ceux qu’on nomme Grands a de quoi choquer les plus démunis, agacés par ces hypocrisies qui se drapent dans les bras de la tolérance et du partage. Tout le monde n’a pas la classe, le courage et le désintéressement de Charles de Gaulle !
Que faire pour ne pas tomber dans une incompréhension totale opposant la population à ses représentants ? Demander à notre charmante présidente, Carla, de porter la parole à son illustre époux en lui chantant, dans le creux de l’oreille, ce message de fin d’année : « Petit Nico Noël, quand tu descendras du ciel, n’oublie pas le petit soulier de tes administrés » ? A moins que l’UMP, pensant que les Français sont définitivement des veaux, ne les mangent à l’étouffé, selon une nouvelle recette tricolore...
Tant vont les cruches à l’eau qu’à la fin, elles se cassent?
Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau dans les pas d’Aliénor d’Aquitaine ?
Alors qu’il est question de renforcer les territoires en les rendant plus “cohérents” géographiquement, l’idée de Jean-Pierre Raffarin et de Dominique Bussereau de réunir les régions Poitou Charentes et Aquitaine suscite de nombreuses réactions. Les uns sont totalement favorables au projet, les autres carrément opposés. Pendant ce temps-là, on oublie la crise et la baisse du pouvoir d’achat...
Vendredi après-midi, Dominique Bussereau avait convié les journalistes à une conférence de presse. Quoi de plus naturel à la veille de la prochaine session, direz-vous ! Cependant, afin que la presse soit suffisamment étoffée, Marielle Weiss, attachée de presse du Conseil Général, avait annoncé une nouvelle importante. Personne ne sachant de quoi il s’agissait, plusieurs hypothèses furent avancées en l’attente du Président, des travaux autoroutiers au prix de l’essence qui serait, en Charente-Maritime, l’un des moins chers.
En réalité, le “scoop” concernait une lettre qu’ont envoyée Dominique Bussereau et son frère spirituel, Jean-Pierre Raffarin, à Nicolas Sarkozy. Dans le cadre des grandes réformes de l’État, ils lancent l’idée de rapprocher les régions Poitou-Charentes et Aquitaine. Alain Rousset (PS) serait sûrement flatté de côtoyer Ségolène Royal, l’une des femmes les plus décidées de France, mais est-ce vraiment l’objectif que recherchent J.P. Raffarin et D. Bussereau qui espèrent - ce n’est pas un secret - voir “la dame de fer” quitter Poitiers...
Que dit cette fameuse lettre ?
Le premier passage de ce courrier est débordant de vérités. Dominique Bussereau et Jean Pierre Raffarin y dénoncent « La complexité de l’administration locale, avec un empilement de niveaux, un enchevêtrement de compétences et une multiplication de moyens qui peuvent parfois nuire à la clarté du principe économique et techniquement au meilleur rapport coût/efficacité que les citoyens sont en droit d’attendre ». Un rapport de l’Assemblée Nationale sur le trop grand nombre de collectivités “gloutonnes” abonde dans le même sens. Il y a cependant un détail. Jean-Pierre Raffarin, qui fut Premier Ministre, semble faire preuve d’amnésie puisqu’il est à l’origine des dernières lois de décentralisation qui donnèrent un pouvoir accru à la “France d’en bas”... En oubliant qu’elles alourdiraient la fiscalité locale. En effet, plus les Départements ou les Communautés de communes ont de compétences et de personnel à assumer et plus leurs besoins en trésorerie sont importants.
La solution la plus facile est alors d’augmenter les impôts, les contribuables étant placés devant le fait accompli. Bien que spécialiste de la vache à lait (il préside l’association centrale des laiteries coopératives Charentes-Poitou dont le siège est à Surgères), n’accablons pas Jean-Pierre Raffarin dont l’objectif était d’offrir, à l’époque, une marge de manœuvre aux décideurs locaux.
« Conscients du potentiel exceptionnel du Poitou Charentes et de l’Aquitaine », Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin prêchent donc une fusion à titre d’expérimentation : « La création d’une grande entité du Sud Ouest reposerait sur la complémentarité des territoires depuis l’Espagne jusqu’au Nord de la Vienne. Elle s’enrichirait du renforcement mutuel des territoires appelés à travailler ensemble avec leurs universités, leurs écoles et leurs recherches scientifiques ». S’y ajoute le secteur économique (aéronautique, secteur agro-alimentaire, vins et spiritueux) qui pourrait constituer « une véritable force de frappe ».
Et de poursuivre : « Cohérente en interne, une telle configuration le serait aussi vis-à-vis de l’extérieur par la mer avec les deux grands ports, Bordeaux et La Rochelle, par le rail renforcé par la future ligne TGV Sud Europe Atlantique et par l’air avec l’aéroport de Mérignac relayé par la qualité croissante des dessertes routières ». Le souhait de ces deux personnalités est de voir émerger « Un espace fort d’une identité et d’une puissance d’action au cœur de l’Arc Atlantique. Généralisée, cette proposition permettrait de rentabiliser sur le terrain l’économie des territoires en divisant par deux le nombre des régions ».
En conclusion, que penser de cette proposition ? Cette perspective est défendable d’un point de vue géographique et historique. On renouerait ainsi avec une vaste Région qui rappellerait la glorieuse époque d’Aliénor d’Aquitaine. En effet, elle possédait (entre autres) tout le grand Sud Ouest avec le comté de Poitou et le duché de Guyenne. Toutefois, l’eau a coulé sous les ponts depuis le XIIe siècle et les enjeux ont évolué !
Informé des intentions des élus UMP, Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, a déclaré sa surprise, tout en regrettant que les Régions n’aient pas été conviées à l’élaboration du plan de relance économique initié par Nicolas Sarkozy.
On peut y voir également une stratégie pour reprendre la direction du “fief” Poitou-Charentes, que Ségolène Royal a ravi à Jean Pierre Raffarin. Par ailleurs, l’union des Régions ne peut se faire que si les élus s’accordent politiquement, idéologiquement et sont prêts à partager, certaines zones étant plus prospères.
D’autres questions se posent, d’ordre pratique : si le projet aboutit, quel sera le nombre de conseillers régionaux et de vice-présidents ? Comment sera nommé le ou les présidents ? Puisque la réduction des dépenses publiques apparaît en filigrane, où s’opéreront les délestages ? Personne n’abandonnera son poste sans grincement de dents...
Jean-Pierre Raffarin et Dominique Bussereau pourraient-ils être à l’origine d’un conflit entre Poitevins, Saintongeais et Girondins ? En tout cas, ils ont réussi leur coup. En cette période de fêtes où l’actualité est peu animée, ils offrent un excellent sujet de conversation !
Ils sèment le vent, récolteront-ils la tempête ?
• Réaction à cette annonce avec Maryse Guédeau, responsable du journal Xaintonge.
Maryse Guédeau qui, à la tête du Collectif pour la défense de l’Identité saintongeaise, a obtenu la reconnaissance du patois charentais «Langue de France», c’est-à-dire son maintien dans son domaine linguistique et historique propre qui n’est « ni picton, ni gascon » dit-elle, répond à nos questions sur la proposition Raffarin - Bussereau. Spécialiste en droit constitutionnel, elle est la fondatrice du magazine Xaintonge.
Que pensez-vous du rapprochement des régions Poitou-Charentes et Aquitaine ?
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas assisté en Charente Maritime à un exercice de pure politique politicienne. Ce n’est un secret pour personne, J.P. Raffarin et D. Bussereau sont des vieux routards de la politique qui ont fait leurs armes sous la présidence de V. Giscard d’Estaing. Et on les sait particulièrement nerveux depuis que Ségolène Royal, en passant par les Deux-Sèvres et le scrutin de liste, a basculé à gauche le Conseil Régional de Poitou-Charentes, fief même de Jean-Pierre Raffarin alors qu’il était parti présider aux destinées de la France à Matignon. Annoncée comme devant servir un meilleur fonctionnement administratif territorial, cette fusion Aquitaine-Poitou-Charentes fait davantage figure de la dernière idée de deux copains de longue date pour chapeauter Ségolène Royal à défaut d’avoir réussi à l’éliminer du paysage politique régional.
Pour vous, il s’agirait d’un calcul, en somme ?
Disons, un calcul visible. Le problème est que M. Raffarin, qui a été écarté de la présidence du Sénat, n’arrive pas retrouver un poste à la hauteur de sa dimension nationale. C’est un homme politique jeune encore, il en veut toujours comme on dit.
Il se sent légitime en Poitou-Charentes car S. Royal n’est pas originaire de la région, ce n’est pas une élue de terrain. Elle peine à s’imposer au plan local, même dans son propre camp, mais elle est portée par les médias. Et ses dernières “désaventures” à la tête du PS qui la présentent de plus en plus comme une victime du système, ne sont pas pour l’écarter des urnes futures. En concevant une nouvelle structure administrative qu’il pourrait présider, J.P. Raffarin, soutenu par son vieil ami D. Bussereau, se projette ainsi dans une nouvelle fonction avec une nouvelle assise territoriale qui lui évite un choc frontal avec celle qui est devenue, pour lui, incontournable. Mais au-delà du jeu politicien, la question est surtout de savoir si cette fusion peut passer.
Pourriez vous être plus explicite ?
On a déjà vu prendre corps des idées politiques alambiquées pour éliminer son adversaire. Ce sont surtout les réactions du camp opposé à ces idées qui les font se concrétiser. Sous François Mitterrand, souvenez-vous des changements de scrutin pour gagner des élus socialistes qui ont entraîné, sitôt l’alternance, le redécoupage de la carte électorale avec Charles Pasqua! En Charente-Maritime, cet exercice a conduit d’ailleurs à la création d’un siège de député sur mesure pour Dominique Bussereau, parachuté par les Giscardiens parisiens, et qui n’arrivait pas à s’implanter. En politique, il arrive souvent que les effets des réactions en chaîne conduisent à la situation contraire des intentions premières. Ainsi, comment J.P. Raffarin pourrait-il plaider aujourd’hui pour que Bordeaux domine Poitiers parce que de Poitiers, il veut que Ségolène Royal s’en aille ? Or, J.P. Raffarin est profondément Poitevin. Il est né à Poitiers, a été scolarisé dans cette ville, il a dirigé la Région Poitou-Charentes de Poitiers : il ne peut avoir qu’un réveil difficile si sa très chère ville perd sa suprématie.
Une chose est sûre, c’est que cette proposition de fusion expérimentale, qui fait figure de pavé dans la mare, est la confirmation d’un futur redécoupage administratif de la France, déjà annoncé dans le rapport de Jacques Attali qui parlait, quant à lui, de la suppression des départements. Dans ce jeu politique entre les socialistes favorables aux Régions au motif qu’ils les dirigent et veulent renforcer leur pouvoir et les élus de l’UMP qui rêvent à d’autres structures pour mieux casser ces Régions qui les excluent, on se met à espérer que l’avis des Français sera demandé. Car nombreux sont ceux qui ne se reconnaissent pas dans les Régions, dont ils ne connaissent même pas le nom des élus, ni où se tiennent leurs permanences.
Alors, que pourrait être une supra-région comme la Région Aquitaine-Poitou-Charentes ? Mais, côté saintongeais, voilà de beaux jours en perspective. Finie la pression des intellectuels de Poitiers qui voulaient draper le monde d’un « Entre Loire et Gironde » : ils vont devoir plancher avec les Girondins sur un « Entre Adour et Loire » et inventer le poitevin gascon, à moins que ce ne soit le gascon poitevin pour se trouver un bassin de vie identitaire ! Car si l’idée de MM. Raffarin et Bussereau fait son chemin, les combats vont être féroces entre la capitale de l’Aquitaine et celle du Poitou pour imposer à l’autre son référent culturel. Occasion pour les Charentais de retrouver leur route inscrite dans ce vieil adage : « Pour aller de La Rochelle à Angoulême, pas besoin de passer par Bordeaux, et encore moins par Poitiers »...
Infos en plus :
• Les deux Régions en chiffres : Le Poitou Charentes, composé de la Charente, la Charente Maritime, les Deux Sèvres et la Vienne, a un budget de 685 millions d’euros. La Région Aquitaine qui comprend la Dordogne, le Lot-et-Garonne, la Gironde, les Landes et les Pyrénées Atlantiques dispose d’un budget plus élevé, de l’ordre de 1116 millions d’euros.
• Pour Dominique Bussereau, cette fusion donnera une vraie dimension européenne aux deux régions. Il souhaite que le socialiste Alain Rousset, « président de la Région Aquitaine, ouvert et intelligent », tende une oreille attentive à cette proposition. Elle s’inscrit dans le cadre d’une modernisation de l’Etat dont les conclusions seront rendues lors du premier trimestre 2009. Si des changements interviennent, les élections régionales pourraient être repoussées de 2010 à 2011.
Photo 1 : Dominique Bussereau à la rencontre des journalistes.
Carte 2 : En fusionnant le Poitou-Charentes et la Grande Aquitaine à titre expérimental, Dominique Bussereau et Jean-Pierre Raffarin renoueraient avec les territoires que possèdait Aliénor d’Aquitaine. L’histoire de cette reine est intéressante. Après avoir épousé Louis VII, roi de France capétien, elle convola en justes noces avec le futur roi d’Angleterre Henri II (Plantagenêts). Aux deux, elle apporta successivement les possessions qu’elle avait en France. Et elles étaient importantes ! Elle est la mère de Richard Cœur de Lion.
Photo 3 : Maryse Guédeau.
L’adieu aux armes
du Colonel René Peter
Lors de cette cérémonie qui s’est déroulée dernièrement à la Rochelle, le colonel René Peter, Commandant de la Base de Transit Interarmées, a reçu les étoiles de général de brigade des mains du général Pinaud. De nombreuses personnalités étaient présentes, dont Henri Masse, Préfet, Maxime Bono, maire de la Rochelle et Marie Dominique Morvant, vice présidente du Conseil Général.
Durant les discours qui eurent lieu dans la salle de l’Oratoire, hommage fut rendu au Colonel René Peter qui laissera un excellent souvenir. « Deux mots résument mes 37 années passées sous l’uniforme, bonheur et reconnaissance » dit-il. Et d’enchaîner :
"Je ne sais pas si, selon la formule consacrée, ces 37 années ont été 37 années de bons services. En tout cas, j’ai toujours tout fait pour qu’ils soient loyaux. Je crois pouvoir affirmer n’avoir jamais agi par intérêt personnel, mais toujours par conviction et pour défendre des idées auxquelles je croyais profondément".
Durant sa carrière, il a appartenu à deux familles, les parachutistes du Grand Toulouse qui comprend Albi et Auch et la base de Transit et transbordement maritime du grand La Rochelle qui englobe Le Havre, Marseille, Toulon et Bastia. Les honneurs rendus aux emblèmes durant la matinée l’avaient ému : « L’image de l’étendard du 519° RT entouré par les gardes de ceux de la BOMAP et du 1er RTP que j’ai eu l’honneur de commander avec, derrière, les fanions des trois districts du Havre, La Rochelle et Marseille et celui du commissariat auprès de la BTI : cette image restera gravée au fond de mon cœur car elle est le symbole de ce qui a le plus compté dans ma carrière. Je suis très fier d’avoir commandé ce régiment parachutiste auquel je suis resté profondément attaché et d’avoir eu sous mon autorité le 519° car ces deux régiments sont les deux plus beaux de l’arme du Train ».
Cette rencontre se termina par la remise de présents et le verre de l’amitié. Dans les conversations qui suivirent, un autre départ fut évoqué, douloureux celui-là. En effet, en 2011, le 519e Régiment du Train de la Rochelle, qui compte plus de 990 personnes, fermera dans le cadre de la nouvelle carte militaire. Une décision, tombée en juillet, que déplorent la mairie et son premier magistrat, Maxime Bono...
Photo 1 : Durant les discours. Le Colonel Peter, grand supporter du Stade Rochelais, passion qu’il partage avec Monseigneur l’Evêque et de nombreux amis, était entouré de sa famille dont son épouse Suzanne, ses enfants et sa mère âgée de 88 ans.
Photo 2 : Le Colonel Peter.
Photo 3 : De nombreuses personnes étaient présentes pour cette cérémonie.
Jacques Badois n’est plus
C'est avec émotion que nous avons appris le décès de Jacques Badois dans sa 97e année. Son nom est intimement lié à la Roche Courbon, château qu'il a valorisé avec son épouse Jeanne et ses enfants, Christine et Philippe Sebert.
Membre de l'Académie de Saintonge, Chevalier de la Légion d'honneur, de l'Ordre National du Mérite, des Arts et Belles Lettres, Jacques Badois n'était pas un homme ordinaire.
Une véritable complicité unissait cet ingénieur des Arts et Manufactures à la Saintonge. Toujours de bonne rencontre, il aimait à raconter la “renaissance” de la Roche Courbon. Sauvé par l'appel que l'écrivain Pierre Loti lança en 1908 dans le Journal des Débats et le Figaro, l'édifice sortit de l'abandon grâce à la famille Chenereau. Sensible à la beauté du site, Paul Chenereau entreprit les rénovations qui s'imposaient et confia la restauration des jardins à Ferdinand Duprat. En épousant Jeanne, la fille de Paul Chenereau, Jacques Badois reprit le flambeau.
La Roche Courbon : l'aventure d'une vie
Diplômé de l'Ecole Centrale, Jacques Badois avait le sens des responsabilités. Il était inventif et possédait un jugement précis qui lui permettait d'avancer et de résoudre les difficultés. A Pamiers, il dirigea durant de nombreuses années l'usine de Creusot-Loire et ses 1500 salariés.
Outre sa profession qui lui prenait beaucoup de temps, il avait une passion, la Roche Courbon. Jacques Badois s'entendait bien avec son beau-père : « Nos deux caractères étaient complémentaires. Il lançait les idées et j'étais chargé de les concrétiser. Nous avions le même objectif : que le château vive pleinement ! Il y a une formule que j'ai accommodée à ma manière : si tu aimes ton prochain, apprends-lui à pêcher. La Roche Courbon devait apprendre à pêcher, c'est-à-dire à trouver son autonomie » confiait-il.
En 1967, Jacques et Marie Jeanne Badois héritèrent de la vaste propriété : « J'ai axé mes efforts sur le développement touristique. Nous avons eu dix ans de gestion rigoureuse, sans possibilité de créativité. Le Château était en bon état et nous avons continué à l'améliorer ». Le sauvetage des jardins fut un chantier important.
Lors d’une réunion de l'Académie de Saintonge, Jacques Badois avait expliqué les détails de cette “intervention” qui constituait un véritable défi. Il l'avait relevé démontrant, comme l'écrivait Bacon, qu'on ne triomphe de la nature qu'en lui obéissant...
D'autres événements vinrent troubler la sérénité des lieux. Un incendie détruisit une partie des communs et la tempête de décembre 1999 coucha des centaines d'arbres.
Au lendemain de l'ouragan, c'était l'accablement, mais Jacques Badois rappelait à sa fille que les éléments contraires font aussi partie de la vie. Les parcelles furent nettoyées et reboisées.
« Ces aléas sont riches en enseignement. Ils rappellent à ceux qui l'auraient oublié que toute chose peut être balayée en quelques heures » remarquait Jacques Badois qui connaissait les vertus de la patience face aux obstacles et aux imprévus.
Il pouvait être fier de son « œuvre ». La Roche-Courbon, qu'il a transmise à Christine et à son époux Philippe, est un site magique.
Chaque année, le château attire en son intimité des milliers de visiteurs. Jacques Badois ne tirait aucune vanité de cette réussite. La simplicité qui l'animait était légendaire et donnait une force émouvante à sa personnalité : « Les hommes sont semblables aux voyageurs d'un train. Ils passent tandis que le paysage reste, imperturbable. Je passerai tandis que la Roche Courbon restera. Comme mon beau-père, j'ai essayé de maintenir cette propriété afin de la léguer à mes enfants qui imagineront son avenir à leur tour. Je n'ai pas été le directeur de la Roche Courbon, mais celui qui tend le flambeau à son successeur. Je ne regrette pas mon choix ».
Jacques Badois s'est éteint le 8 décembre à Toulouse. Ses obsèques ont été célébrées jeudi matin en l'église de Saint Porchaire. Il repose désormais au cimetière du Père Lachaise, à Paris.
Pour tous, il restera un exemple de persévérance, d'intelligence et de délicatesse. Que la Belle au Bois dormant l'accueille en son château éternel...
Nos pensées affectueuses entourent son épouse Jeanne, ses enfants et petits-enfants à qui nous adressons nos sincères condoléances.
Photo 1 : Jacques Badois, lors d'une séance de l'Académie de Saintonge. Il était intimement lié au château de la Roche Courbon situé près de Saintes. Mercredi, le personnel lui a rendu un dernier hommage en portant son cercueil à travers les allées du vaste jardin. La belle demeure a perdu son gardien, mais son souvenir restera bien vivant. Désormais, Christine et Philippe veilleront sur ce lieu mythique de Saintonge, responsabilité qu'ils assument déjà avec talent.
dimanche 7 décembre 2008
Elections cantonales de Jonzac : Jean Claude Beaulieu succède à Claude Belot
La seconde édition de cette élection partielle n’a pas mobilisé les troupes. En effet, seuls 40% des inscrits se sont déplacés dans les bureaux de vote, alors que les deux candidats en lice, Jean Claude Beaulieu (UMP) et Gilles Clavel (PS) espéraient une mobilisation plus importante. Dimanche soir, les résultats ont été conformes à la physionomie politique de la région. Jean Claude Beaulieu l’emporte avec 56,44% des voix contre 43,56% à Gilles Clavel. Dans son discours, le maire de Jonzac, Claude Belot – qui fut conseiller général de ce canton durant 38 ans – s’est réjoui de ce résultat, tout en rappelant à Jean Claude Beaulieu « qu’il avait du pain sur la planche ». En effet, le Département s’investit dans de nombreux dossiers et il est l’un des partenaires essentiels des communes. La Gauche était bien sûr déçue et elle se prépare tout naturellement pour les futurs scrutins.
En conservant un siège UMP sur le canton de Jonzac, Dominique Bussereau, président du Conseil général, conforte ses positions.
Les résultats :
• Jonzac : Beaulieu 1800, Clavel 1389
• Agudelle : Beaulieu 29, Clavel 17
• Champagnac : Beaulieu 77, Clavel 71
• Chaunac : Beaulieu 29, Clavel 11
• Fontaines d’Ozillac : Beaulieu 120, Clavel 54
(Danièle Giraudeau est la suppléante de J.C. Beaulieu)
• Guitinières : Beaulieu 66, Clavel 44
• Léoville : Beaulieu 55, Clavel 43
• Lussac : Beaulieu 27, Clavel 3
• Meux : Beaulieu 59, Clavel 49
• Moings : Beaulieu 35, Clavel 35
• Mortiers : Beaulieu 45, Clavel 9
• Ozillac : Beaulieu 107, Clavel 66
• Réaux : Beaulieu 86, Clavel 74
• Saint Martial de Vitaterne : Beaulieu 81, Clavel 50
• Saint Maurice de Tavernole : Beaulieu 15, Clavel 20
• Saint Médard : Beaulieu 15, Clavel 11
• Saint Simon de Bordes : Beaulieu 77, Clavel 79
• Vibrac : Beaulieu 32, Clavel 16
• Villexavier : Beaulieu 66, Clavel 20
• Saint Germain de Lusignac : Beaulieu 161, Clavel 178.
Photo 1 : Claude Belot examine les résultats avec minutie.
Photo 2 : Le dépouillement à Jonzac.
vendredi 5 décembre 2008
Dimanche 7 décembre : Aux urnes, citoyens !
Cette élection partielle était attendue. En effet, après 38 ans passés au Conseil Général, Claude Belot, atteint par le cumul des mandats, a choisi de conserver ses fonctions de maire et de sénateur.
Désormais, le poste est donc “ouvert” et aurait pu intéresser de nombreux prétendants.
Pourtant, pour le scrutin du 30 novembre, seuls deux candidats avaient déclaré leurs intentions. Jean-Claude Beaulieu - élu proche de Dominique Bussereau, secrétaire d’État aux Transports et président du Conseil Général de Charente-Maritime - portait les couleurs de la Majorité départementale (UMP). Le socialiste Gilles Clavel, quant à lui, avait mobilisé autour de lui les forces de gauche. Pas le moindre Modem, Front national ou Parti communiste à l’horizon !
Cet affrontement classique, UMP contre PS, ne semble pas avoir sensibilisé les électeurs, peu nombreux à s’exprimer. Seuls 37,9 % d’entre eux se sont rendus dans les bureaux de vote, encore secoués par une nuit de tempête et peu enclins à s’enthousiasmer par temps de crise. Par ailleurs, la campagne, de courte durée, n’a pas permis un véritable débat.
Dimanche soir, le dépouillement fut sans surprise. Les résultats correspondaient aux estimations faites en se basant sur l’omniprésence de Claude Belot depuis des décades. « Il tient son territoire » comme on dit !
Avec 57 % des voix, Jean-Claude Beaulieu a devancé Gilles Clavel. Cependant, il ne parvient pas aux 25 % des inscrits, seuil qui lui aurait permis de remporter cette consultation dès le premier tour. Les électeurs revoteront donc la semaine prochaine. Durant la semaine, l’objectif des deux candidats a été de mobiliser leurs troupes respectives. Le pari n’est pas gagné d’avance !
Globalement, Jean-Claude Beaulieu a obtenu 1640 voix contre 1237 à Gilles Clavel qui arrive en tête dans deux grosses communes : Saint Simon de Bordes et à Saint Germain de Lusignan. Sur les autres localités, dont Jonzac et Fontaines d’Ozillac, le score recueilli par Jean-Claude Beaulieu est confortable, mais Gilles Clavel a une seconde chance qu’il compte bien utiliser. Bien sûr, seuls les résultats de dimanche prochain pourront permettre une projection honnête...
Infos en plus
• À Fontaines d’Ozillac, le score de Jean Claude Beaulieu a été important. Et pour cause, sa suppléante n’est autre que Danièle Giraudeau !
• Avec cette Cantonale partielle, Jean-Claude Beaulieu vit pour la première fois le scrutin uninominal. En effet, il est devenu député en tant que suppléant de Dominique Bussereau et, dans le passé, il a été élu à la proportionnelle aux Régionales et sur une liste à la mairie de Jonzac.
Pourquoi se présente-t-il aux élections cantonales ? Outre le fait qu’il souhaite apporter sa pierre à l’édifice haut saintongeais, il n’est pas sans ignorer le prochain remaniement ministériel souhaité par Sarkozy en 2009. Si D. Bussereau quitte le gouvernement, il reprendra alors le poste de parlementaire qu’occupe actuellement J.C. Beaulieu au Palais Bourbon. L’autre élément à prendre en compte est le désir, tout à fait légitime, de Dominique Bussereau d’avoir à ses côtés au Département un homme de confiance et de valeur sur le canton de Jonzac, succédant à Claude Belot.
Photo 1 : Dominique Bussereau, président du Conseil Général, Michel Lachaise, Conseiller Général d’Archiac et Jean-Marc Thomas.
Photo 2 : Jean-Claude Beaulieu et Gilles Clavel.
Gilles Clavel (PS) :
« Mon ambition est de faire de Jonzac une ville moderne »
À Jonzac, la gauche gagne du terrain, c’est une évidence. Gilles Clavel le sait, lui qui attend - depuis un certain nombre d’années - le moment où la municipalité changera de direction. Ne plus être dans l’opposition est une réalité qu’il compte bien vivre dans un avenir proche ! Pour l’heure, il est candidat aux Cantonales, un nouveau scrutin ayant lieu dimanche prochain 7 décembre. Il répond à nos questions.
Les résultats de dimanche dernier sont conformes à la physionomie politique du canton de Jonzac où l’UMP reste majoritaire. Quel regard portez-vous sur cette partielle ? Pensez-vous que le différend ayant opposé, durant quelques jours, Ségolène Royal et Martine Aubry ait nui à l’image de la gauche ?
Malgré une participation dramatiquement faible, l’écart entre le candidat UMP et moi-même n’a jamais été aussi réduit. J’espère que la participation sera plus importante dimanche 7 décembre et plus conforme à l’ambition démocratique que j’ai pour Jonzac. Je suis très satisfait des résultats sur Saint-Simon-de-Bordes et Saint-Germain-de-Lusignan et je pense avoir une réserve de voix suffisante pour être en tête sur Jonzac dimanche prochain. La vie du Parti socialiste a certes fait la une et les beaux jours des médias, mais je crois que nos concitoyennes et nos concitoyens ont d’autres préoccupations en ces temps très difficiles. La progression de mon score au scrutin de dimanche prouve que le changement est en marche sur ce canton. Je suis par contre atterré de voir Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin s’écharper sur la place publique dans le marigot de l’affaire Clearstream, cela donne une piètre image de notre démocratie et de l’UMP.
Les électeurs du canton de Jonzac sont donc appelés à revoter dimanche. La forte abstention vous a-t-elle surpris ? Selon vous, d’où vient le manque de motivation ?
Il est tout à fait compréhensible que les électrices et les électeurs soient complètement perdus dans cette succession de scrutins. Que peuvent-ils comprendre quand, pour avoir élu un conseiller général en mars, on leur demande d’en réélire un en novembre ? Que peuvent-ils comprendre quand un maire, conseiller général par ailleurs, est élu sénateur en septembre ? Que peuvent-ils comprendre quand un député suppléant brigue un mandat de conseiller général vraisemblablement pour assurer la continuité de sa vie politique ? Bref, ce manque de motivation vient de la perversité du cumul des mandats et des hommes et femmes politiques qui ne cessent de jouer aux chaises musicales. Quand on pense que M. Bussereau quittera le gouvernement au prochain remaniement ministériel et aura le loisir de reprendre son siège de député à M. Beaulieu, les électeurs ont de quoi encore en perdre la tête. Pour ma part, je suis farouchement contre le cumul des mandats qu’il faut également limiter dans le temps. Un seul mandat et deux mandats successifs, voilà une bonne mesure à prendre pour la démocratie sur notre territoire.
Un court laps de temps s’est écoulé entre la démission de Claude Belot et l’organisation de cette cantonale. Le débat public en a-t-il souffert ?
Comme d’habitude, le candidat UMP se retranche derrière le consensus mou, affirmant qu’il ne fait pas de politique alors qu’il n’a pas manqué de voter une seule loi du gouvernement et de la majorité UMP. Et puis il faut arrêter cette hypocrisie qui consiste à se cacher avec une fausse pudeur derrière l’étiquette « majorité départementale » qui ne signifie rien d’autre que majorité UMP. Le débat public souffre de ce manque de transparence. Il faut appeler un chat un chat, arrêter la langue de bois, comme nous le demandent tous les jours les électrices et les électeurs.
Sur Jonzac ville, vous gagnez du terrain. Quelles sont les grandes actions que vous souhaitez y conduire si vous êtes élu ?
Mon ambition est de faire de Jonzac une ville moderne, attractive, conviviale, à la hauteur des espérances qu’elle porte potentiellement en elle. J’organiserai le développement du site autour des Antilles. On ne peut pas se contenter du centre aquatique et du casino. Il faut aller plus loin. Je propose de profiter de l’environnement magnifique de la vallée de la Seugne pour y implanter un parc animalier. Je propose sur ce même site de créer une plaine des sports. Ces réalisations seront en liaison avec les équipements en place et l’actuelle base de loisirs. Il faut que notre centre-ville redevienne un espace accessible et chaleureux. Je négocierai également avec la Communauté de Communes de la Haute Saintonge des tarifs d’entrée aux Antilles au moins deux fois inférieures au prix actuel, pour que cet équipement collectif soit abordable pour l’ensemble des habitants du canton. Il faut revoir entièrement la voirie et ne plus souffrir des revêtements chaotiques de nos chaussées. Le plan de circulation de la ville est également à repenser en y intégrant un maillage de la cité par des pistes cyclables. Jonzac doit être une ville modèle sur le plan écologique. Je propose aussi de réaliser rapidement un service public de navettes afin de donner de la qualité aux déplacements de nos concitoyens et je pense en particulier aux personnes âgées. J’associerai à cette initiative les autres communes du canton qui, pour certaines, sont éloignées de Jonzac, centre de l’activité économique. J’ai la volonté de tout mettre en œuvre pour ramener des emplois dans le canton afin de créer un dynamisme économique et démographique. Jonzac est dotée d’une halte garderie, ce n’est pas suffisant pour les besoins de l’accueil de la petite enfance. Au lendemain de mon élection, je ferai de la création d’une crèche cantonale ma priorité et inciterai à la création de micro crèches parentales sur les communes les plus périphériques.
À votre avis, la succession Belot sur ce canton sera-t-elle facile à assumer pour le prochain conseiller général puisque le maire de Jonzac entend rester sur le devant de la scène ?
Je pense que, si le futur conseiller général est aussi conseiller municipal de Jonzac, ce qui est mon cas, un véritable partenariat pourra véritablement s’installer entre lui et le maire de Jonzac.
Infos en plus
• Alcools forts de plus de 25°
La commission mixte paritaire, qui s’est réunie le 25 novembre 2008, et qui a examiné le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour l’année 2009, a finalement entériné l’amendement voté précédemment par les députés UMP (amendement BUR). Les alcools forts de plus de 25° verront donc bien leurs cotisations affectées au financement de l’Assurance Maladie qui seront augmentées de façon minime...
Photo 1 : Gilles Clavel, Jean-Marc Thomas, Patricia Jeannaud et Sylvie Ruiz.
Photos 2 et 3 : Le dépouillement, dimanche dernier à Jonzac.
Photo 4 : Idem à Fontaine d'Ozillac.
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