mardi 24 mai 2022

Valorisation de la Charente : Unis autour du fleuve pour la promotion du tourisme vert, de l’écologie, du patrimoine et des attraits de la Charente-Maritime

Le Département est propriétaire du fleuve Charente depuis le 1er janvier 2007

Sur la Charente, des escales pleines de charme


Lundi matin, réunis autour de la présidente du Conseil départemental Sylvie Marcilly, Élise Laurent-Guégan, représentant la Région Nouvelle-Aquitaine, Françoise de Roffignac, vice-présidente départementale en charge de la politique de l’eau et de l’environnement, les responsables des collectivités territoriales (CDA Saintes, Rochefort, CDC Haute-Saintonge, Cœur et Vals de Saintonge) se sont retrouvés sur le Palissy III, bateau 100% électrique, à l’occasion de la signature du livre blanc du fleuve Charente

C’est à Saintes, sur le Palissy III, bateau nouvelle génération cher à Pascal Duc, que Sylvie Marcilly, présidente du Conseil départemental, a présenté les grandes lignes du livre blanc de la Charente, « l’un des plus beaux ruisseaux du royaume » disait-on jadis et où Philippe Marchand et Xavier de Roux aimaient à pêcher le gardon. Longue de 360 km, la Charente prend naissance à Chéronnac en Haute-Vienne et s’étire généreusement sur la Charente et la Charente-Maritime avant de se jeter par un large estuaire dans l'océan Atlantique entre Port-des-Barques et Fouras.

Que la Charente-Maritime, qui en est propriétaire depuis 2007, lance un grand projet regroupant plusieurs collectivités coule de source. En 2018, forte d'une réflexion menée collectivement, l'Assemblée a élaboré et voté le Schéma départemental des occupations du fleuve Charente. Aujourd’hui, 5 intercommunalités, 26 communes (plus 15 opérateurs économiques, 5 clubs nautiques et 5 associations de pêche), en partenariat avec la Région, ont rejoint le Département pour porter sur les fonts baptismaux l'édition d'un Livre Blanc dédié à la valorisation de cette belle voie navigable. « Avec ce nouvel outil, le Département entend renforcer sa politique, dynamiser le tourisme fluvial et valoriser ainsi la destination "Vallée de la Charente" » explique Sylvie Marcilly. 

La Charente abrite en sa mémoire l’histoire du territoire. Emblématique, elle a vu passer sur ses flots toutes sortes d’embarcations au cours des siècles. Les épaves fouillées par les archéologues en attestent. Une pirogue, découverte à Bourg Charente, indique que les hommes préhistoriques l'empruntaient déjà il y a près de 4500 ans ! Cet axe de communication essentiel accueillit plus tard les gabares transportant le vin, le sel, les eaux-de-vie de Cognac, le papier d'Angoulême, la pierre de taille de Crazannes. Au confluent de la Charente et de la Boutonne, existait Port Carillon (disparu) où s'effectuaient les chargements et déchargements des cargaisons (vin de Saint-Jean d’Angély ; résine, bois issus d’Aquitaine). Les bateaux de pêche revenant de Terre Neuve remontaient jusqu’à Saint-Savinien et Port d’Envaux (« à l’époque , il y avait plus d’eau qu’aujourd’hui » souligne l’historien Marc Seguin). Bref, le fleuve était omniprésent dans la vie des populations.

Les partenaires du Livre blanc : de gauche à droite, Bernard Maindron (CDCHS), Élise Laurent-Guégan (Région), Bruno Drapron (CDA Saintes), Sylvie Marcilly (présidente Département), Sébastien Bourbigot (CDA Rochefort), Francoise de Roffignac (vice présidente Département), Sylvain Barreaud (Cœur de Saintonge), Jean-Claude Godineau (Vals de Saintonge)
Valoriser le fleuve par un tourisme, des activités et animations de qualité

• Développer ensemble le tourisme fluvial

Paisible (sauf quand elle sort de son lit), la Charente est liée à une nouvelle économie, celle du développement touristique en adéquation avec les attentes actuelles que sont l'itinérance, la nature, les mobilités douces. « La Charente crée ainsi ce formidable trait d'union entre le tourisme fluvial "vert" et le tourisme littoral "bleu", l'identité de la Charente-Maritime. Elle a conservé l’aspect naturel de ses berges sur la quasi totalité de son cours » remarque Sylvie Marcilly. La biodiversité y est donc présente avec de nombreuses espèces dont le vison d’Europe, des libellules rares, le papillon cuivré, la grande mulette (moule d’eau douce), des oiseaux tels que le cormoran, le héron, le pic vert ou le martin-pêcheur. 

Il s’agit de promouvoir les activités fluviales, le nautisme, le tourisme, la pêche, les escales découvertes associées au patrimoine, les circuits randonnées ou à bicyclette (Flow vélo) permettant de visiter l’arrière-pays et d’apprécier ses attraits et richesses, l’objectif étant d’irriguer villes et villages. Une perspective qui devrait séduire les estivants, la Charente-Maritime étant dans le peloton de tête des destinations préférées des Français ! « Avant le covid, notre nombre de nuitées était de 35 millions, soit 1,8 milliard de retombées économiques. Nous souhaitons proposer un tourisme de qualité, pratiqué de façon apaisée, loin des effervescences de la Côte. L’animation du contrat partenarial du fleuve Charente, piloté par le Département, permettra aux collectivités et acteurs locaux d’échanger sur des sujets tels que l’harmonisation des usages et le développement des équipements » souligne la présidente. Prendre son temps en quelque sorte, contempler les paysages et la nature qui nous entourent. Attitude que partage la Région Nouvelle-Aquitaine, via Néo Terra (transition énergétique et écologique).

La signature du livre blanc du fleuve Charente

Aménagements le long de la Charente

Chargé du volet Environnement au Département, Françoise de Roffignac salue l'intérêt porté à la Charente qui s’accompagnait, en ce lundi matin, « d’une bonne pluie salvatrice ». Chaque commune riveraine du fleuve a une carte à jouer. Elle présenta les différents aménagements prévus sur la période 2022 à 2027. La rédaction du Livre Blanc précise les modalités de développement des infrastructures d'accueil, les clés de répartitions financières entre les collectivités et l'animation des actions autour du fleuve. 

On dénombre plus de 350 titres d'occupation sur le linéaire du domaine public fluvial de Charente-Maritime. Les occupations sont reparties de manière relativement régulière, mais malgré un jalonnement pertinent des appontements le long du fleuve, leur état ainsi que les services apportés aux usagers devront être améliorés. En 2021, a été réalisée la reconstruction du ponton de la commune des Gonds. Les communes de Port d'Envaux (remplacement du ponton flottant destiné à l’accueil de loisirs) et Salignac sur Charente bénéficient actuellement de travaux menés sur leurs haltes respectives. La construction des appontements fixes départementaux sur Chaniers débuteront à l’automne prochain. Le remplacement des pontons flottants à Bords et Saint-Savinien est programmé. Deux projets Saintes-Rochefort/Saintes-Cognac permettront de valoriser les différentes étapes. 

A partir de la Charente, naviguer, faire des randonnées, du vélo, découvrir la région...

Les responsables des intercommunalités, Sylvain Barreaud (Cœur de Saintonge), Bruno Drapron (CDA Saintes), Jean-Claude Godineau (Vals de Saintonge), Sébastien Bourbigot (CDA Rochefort), encouragent ces mises en valeur. Parmi les autres rendez-vous, Chaniers et Saint-Savinien, heureux possesseurs d’une plage, fêteront prochainement leurs 80 ans de baignade ! Un Site en Scène sur la Charente est dans l’air du temps. Bernard Maindron, représentant Claude Belot, président de la CDCHS, rappela l'attachement que porte la Haute-Saintonge à ces deux grands axes que sont la Charente et l’Estuaire de la Gironde. Le tourisme fluvial symbolise la douceur de vivre, un tourisme différent qui nécessite une bonne gestion des milieux aquatiques.

Après la signature du Livre blanc par les partenaires (schéma des occupations et contrat partenarial), les participants ont apprécié les qualités du Palissy III 100% électrique, cher à Pascal Duc et son équipage. Voguant sans bruit entre les deux rives, il allie plusieurs cordes à son arc, tranquillité, espace, sans oublier les intéressants commentaires sur les édifices que l’on aperçoit au fil de l’eau, les pontons (baptisés "gras") et les charmants petits ports (Taillebourg, Port d’Envaux, Crazannes, etc)…

A bord du Palissy III 100% électrique qui effectue des croisières fluviales à partir de Saintes

                                          Pascal Duc, patron du Palissy III, et son équipe

• Les haltes fluviales sont définies comme étant un lieu où l'amarrage est temporaire et généralement gratuit. Il s'agit de point d'accueil pour les plaisanciers de passage. 

• Financement du projet Charente : le Département, maître d’ouvrage, assure le gros entretien ; la Région 25% dans le cadre de l’itinérance fluviale, les intercommunalités 30% du montant restant.

• Le saviez-vous ? Chers aux Jonzacais, la Seugne prend sa source sur la commune de Montlieu-la-Garde et se jette dans la Charente au terme d’un parcours de 88 km. Elle se dédouble à partir de Colombiers. La branche principale se jette dans la Charente à Port-Chauveau (Courcoury). L’autre branche se subdivise en plusieurs bras (delta de la Seugne) qui rejoignent la Charente quelques kilomètres plus loin dans la commune des Gonds. 


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