A l’initiative de Raphaël Gérard, député, une réunion publique était organisée samedi dernier à Pons sur le thème des droits des femmes en France aujourd'hui. Où en sommes-nous ?
Cette réunion réunissait trois tables rondes axées sur les violences faites aux femmes ; le domaine médical, la PMA et l'IVG ; les femmes dans des postes à responsabilité avec des témoignages d’élues et de cheffes d'entreprise.
• La table ronde consacrée à la lutte contre les violences intra-familiales s'est déroulée en présence de la Capitaine de gendarmerie de Jonzac, Gabrielle Peseux, la Commandante de police référente VIF de Royan, Corinne Faure, le directeur de l'association Tremplin 17, Quentin Brisset, et la directrice de la Maison Pop de Montendre, Véronique Boisbleau.
Raphaël Gérard a rappelé que les Etats Généraux des violences faites aux femmes, en 2019, ont mis en évidence l'urgence de lutter contre ces actes qui sont devenus un phénomène de société, voire un fléau, donc une priorité. Un certain nombre de dispositifs ont été mis en place au niveau national : bracelets anti rapprochement, téléphone "grave danger", création de deux nouveaux délits (harcèlement de rue et harcèlement de meute), diffusion d'informations sur les démarches à suivre, sensibilisation des victimes et de leur entourage sur leurs droits, dispositifs d'écoute et de facilitation des plaintes et des procédures, prise en charge accrue de la part des associations pour l'aide aux victimes, l'hébergement, la recherche d'un logement, etc.
Les deux représentantes des forces de l'ordre ont dressé la situation dans le département. Quelques chiffres : en 2021, 1570 cas signalés de violences familiales, soit une intervention toutes les 4 heures ; 523 cas concernent des mineurs. L'augmentation des cas signalés est de 16%, ce qui montre une efficacité certaine des dispositifs de libération de la parole. En Charente-Maritime, deux entités mises en place : un CLAP (cellule de lutte contre les atteintes aux personnes : 28 militaires dédiés, accueil et enquête), une MPF (Maison de protection pour les familles) à Tonnay-Charente. Le temps de traitement des plaintes et des procédures est ainsi passé à un délai inférieur à 50 jours. La Charente-Maritime a innové en ajoutant aux dispositifs dédiés, d'une part un dispositif de prise en charge des auteurs, d'autre part le dispositif LibRA (libération de la parole, recueillir la plainte, accueillir les victimes) avec un affichette disposant d'un QR code, apposée dans les lieux publics permettant aux victimes de se mettre rapidement en contact avec des enquêteurs spécialement formés à l'écoute. Abordée aussi : l'action de veille et d'information auprès des établissements scolaires, des jeunes (rôle des réseaux sociaux) et des intervenants sociaux. Les associations, dont Tremplin 17 et la Maison Pop, oeuvrent à l'accompagnement dans la prise en charge des victimes (hébergement et recherche de logement, santé, groupes de parole, etc).
• Thème consacré à la naissance, aux droits reproductifs, à la maternité, à la santé en présence du dr Dominique Cambon, gynécologue obstétricien au CH de Saintes, responsable du pôle parents-enfants (maternité, pédiatrie, néo-pathologie).
Le député a rappelé les lois adoptées au cours de son mandat : la PMA pour toutes et l'allongement du délai légal pour l'IVG (15 jours) ainsi que la prise en charge de la contraception pour les jeunes femmes jusqu'à 25 ans. Il a aussi mentionné un sujet devenu prégnant chez les jeunes filles : la précarité menstruelle et la nécessité de lever le tabou sur les règles et de libérer la parole des adolescentes.
Parmi les questions : comment accéder aux informations sur ces sujets quand on vit dans un territoire rural comme la Haute-Saintonge, sachant qu'il n'y a pas à proprement parler de planning familial ? Le docteur Chambon apporte des informations : on compte 1540 accouchements sur le GH sud du département et un peu plus de 400 avortements. La maternité est à Saintes et des centres de consultations avancées sont ouverts à Jonzac, Royan et Saint-Jean d'Angély.
Accès à l'IVG : Cas douloureux s’il en est quand on ne souhaite pas garder une grossesse. On peut alors s’adresser aux généralistes, aux consultations avancées en hôpital et aux sages femmes libérales qui maillent le territoire. Le délai est de 48 h à 7 jours pour la prise en charge. Il existe deux types d'interruption de grossesse : médicamenteuse ou chirurgicale.
Accès à la contraception : S'adresser aux infirmières scolaires, médecins traitants, sages femmes au sein de l'hôpital, permanences avancées.
Information sexuelle : Peut être donnée dans les collèges, lycées lors de rencontres avec des sages-femmes ou des médecins. « Phénomène de société, il est à noter la place prépondérante de la pornographie chez les jeunes dans leur accès à l'information sexuelle. Ce qui n'est pas sans poser question » estiment les praticiens.
PMA : Centre in vitro unique à La Rochelle avec des délais relativement corrects allant de 8 jours à 5 mois et un bon pourcentage de réussite.
• La place des femmes aux postes de responsabilité (élues, associations, fonction publique et entreprises) en présence de Jeanne Blanc, conseillère départementale du canton des Trois Monts, Lise Matiazzo, maire de Bussac-Forêt et Lise Roudier, cheffe de l'entreprise Roudier (fabrication de filets de pêche) à Brie sous Mortagne. Nelly Zentz-Pinet, maire de Boutenac Touvent et ancienne cheffe d'entreprise, qui devait être présente, avait été retenue sur sa commune pour régler des questions de sécurité liées à l'organisation d'une chasse à courre.
Le problème des femmes qui assument des responsabilités est de devoir allier leur vie professionnelle et familiale. Curieusement, ce sujet n'est jamais abordé pour un homme. « Les coutumes et habitudes sont tenaces. On avance, lentement mais sûrement » souligne Evelyne Delaunay, suppléante du député Raphaël Gérard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire