Comme pour ses précédents ouvrages, l'auteur a fourni un énorme travail de recherche et de collecte de témoignages. Et le résultat est là. Tellement parlant qu'une fois ouvert, on ne se lasse pas de le parcourir. Parce qu'il évoque le temps d'avant et qu'il est terriblement vivant... même si certains clichés ont déjà quelques années ! Au total 53 témoins et 793 photos permettent de retrouver le parfum des souvenirs...
• Après Royan et Saint-Georges de Didonne, vous rendez hommage à Saint Palais sur Mer avec la publication d'un nouvel ouvrage. Depuis combien de temps travaillez-vous à sa préparation ?
François Richet : Trois ans depuis le premier coup de pioche dans le passé, mais, ayant d'autres activités, le temps de travail consacré à la réalisation de « Souvenirs de Saint-Palais-sur-Mer » représente une année bien pleine.
• Que pensez-vous du Saint Palais du XXe siècle et plus particulièrement celui des années 60, 70 par rapport à Royan par exemple ?
Les deux villes étaient bien différentes. Saint-Palais, avant la restructuration du centre dans les années 70 et l'urbanisation galopante qui a suivi, était une station familiale au charme un peu désuet. Elle était fréquentée en même temps par une clientèle populaire ainsi que par de vieilles familles aisées possédant de grandes villas. À côté, Royan rayonnait avec son architecture ultramoderne, au faîte de la mode « sixties ». C'était un tout autre univers, une ambiance plus trépidante.
• En ce qui concerne les aménagements de cette commune, quels ont été les plus grands changements ?
La restructuration du centre, bien sûr. La forêt de pin, les jardins maraîchers, les anciens bâtiments (marché, salle des fêtes, villas), les commerces un peu rudimentaires ont été remplacés par des immeubles en béton et des parkings. Certains Saint-Palaisiens ont très vertement critiqué cette opération et regrettent encore amèrement cette transformation qui, selon eux, aurait fait perdre son âme à Saint-Palais. D'autres sont bien entendu d'un avis opposé. Quoi qu'il en soit, l'ambiance en a été transformée en profondeur.
• Quels sont les personnages ou personnalités qui ont retenu votre attention ? On voit par exemple que Trotsky louait une villa dans le secteur...
Oui, bien sûr Trotsky a séjourné un été à Saint-Palais, et quelques célébrités comme Danielle Darrieux ou Vanessa Paradis ont eu leurs habitudes dans la ville, mais, à vrai dire, j'ai plus d'attrait pour les souvenirs de M. et Mme « Toulemonde », qui nous racontent, chacun à sa manière le passé de la ville. Certains témoignages sont amusants, d'autres nostalgiques, érudits, tout simples ou joyeux, mais chacun nous permet de soulever un pan du passé et de découvrir une façon de vivre disparue, ou une vision du monde originale, bien loin de celle de ce début de XXIe siècle.
• Et les moments les plus marquants ?
Avec des degrés d’intensité inégaux, la période 1939-1945, la restructuration du centre dans les années 70 et le grand incendie de 1976.
Aujourd'hui, c'est assez facile : mes précédents livres m'ont fait connaître et les témoins viennent vers moi, ils sont heureux d'être présents dans un tel ouvrage. J'ai rencontré certains d'entre eux il y a fort longtemps, lors de séances de dédicaces, ils m'ont alors signalé avoir des souvenirs et des photos de Saint-Palais à partager. D'autres ont été rencontrés par hasard ou par relations, certains m'ont été signalés par la mairie. Certains viennent suite aux appels passés dans la presse ou à la radio…
Seul le hasard des rencontres guide mes pas. Je n’opère pas de sélection ou hiérarchie entre les témoins (et d’ailleurs, quels critères faudrait-il utiliser ?). Les témoins vus au départ du travail m’en suggèrent d’autres et ainsi de suite.
• Que vous ont dit les habitants de Saint-Palais lors de la présentation de l'ouvrage il y a quelques semaines ?
Ils étaient heureux de retrouver le passé qu’ils avaient vécu et des personnes qu'ils connaissaient. L'ambiance de cette soirée était très sympathique, plus de 300 personnes s'étaient déplacées, et les commentaires positifs. Le seul regret, récurrent sur tous mes ouvrages, vient de quelques personnes qui me reprochent de me pas avoir évoqué leurs familles, eux-mêmes, ou des personnes qu'ils estiment importantes. Citer la totalité des habitants passés et présents serait pourtant un travail irréalisable, dans cadre d'un tel ouvrage, qui fait pourtant déjà près de 500 pages !
• Vu votre dynamisme, sans doute travaillez-vous sur une autre commune du littoral. Quels sont vos projets ?
Le travail en cours est la réédition complétée et augmentée de Souvenirs de Royan vol. 3 (période 1945-1999) épuisée depuis plusieurs mois et que l’on me réclame souvent. Il devrait sortir en décembre 2015. Viendra ensuite le tour de « Souvenirs de Meschers-sur-Gironde », sur lequel je travaille depuis déjà quelque temps. D'ailleurs, si vos lecteurs ont des souvenirs de cette ville, qu'ils n'hésitent pas à me contacter via mon site www.trier-tetu.com
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La Grande Côte dans les années 70
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