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jeudi 11 mars 2010
Elections Régionales en Poitou Charentes :
Questions à Nicolas Belot
Nicolas Belot : « Les pionniers en matière d'énergies renouvelables sont en Haute Saintonge, non à Melle ou à Poitiers »
Il a grandi en même temps que la ville de Jonzac. S'il est élu, « la Haute-Saintonge aura un représentant fidèle, opiniâtre et travailleur au sein de l'Assemblée régionale » assure Nicolas Belot qui se présente à une élection pour la première fois. À bonne école avec Dominique Bussereau, avec lequel il a travaillé, et de son père Claude Belot, qui a changé la physionomie de Jonzac, il souhaite apporter sa pierre à l'édifice. Témoignage :
• Nicolas Belot, votre candidature aux Régionales ne passe pas inaperçue, surtout à Jonzac où vous avez grandi. Quelles motivations vous ont poussé à vous présenter ?
Je connaissais Dominique Bussereau pour avoir travaillé pendant deux ans et demi à ses côtés, sur les affaires de notre département notamment. L'homme est rond, droit, pragmatique et fidèle. Dès lors, l'idée de partir à ses côtés n'a fait qu'un tour. C'est une opportunité unique de servir le territoire où j'ai grandi, et ses habitants.
Mon parcours, mon environnement et mes choix tant professionnels que personnels m'ont en effet conduit à considérer la politique comme un "service". Il me semble de ce point de vue que donner beaucoup quand on a reçu beaucoup, c'est une bonne manière de commencer dans la vie.
Enfin, s'engager pour les Régionales, c'est contribuer, à ma mesure, à la préparation d'une alternative positive. Faire de la politique aujourd'hui, signifie composer avec les femmes, les hommes, les organisations, publiques et privées, qui structurent le territoire auquel on appartient. C'est essentiel pour la vie de la démocratie locale. Et c'est rigoureusement l'inverse de la politique menée par le Conseil régional sous la houlette de sa présidente.
Lorsque je lis ou j'entends que la responsable de l'exécutif proclame que sa notoriété sert de tremplin pour la région Poitou-Charentes, je me dis qu'il est préférable de rendre à César ce qui est à César. C'est le peuple qui est souverain et c'est Poitou-Charentes qui rend un service à Madame Royal, et non l'inverse. Il me semble qu'il faut en terminer avec cette réappropriation abusive du pouvoir. La majorité en place n'a pas le monopole de cette pratique, mais cette élection est pour nous l'occasion de remettre les choses à leur place.
Et puis reconnaissons que médiatiser à outrance n'est pas toujours bon. Par exemple dans le cas d'Heuliez, tous les acteurs économiques vous diront que faire trop de bruit sur les difficultés d'une entreprise, ce n'est pas forcément lui rendre service, loin s'en faut. Aussi, on peut très naturellement s'interroger sur les intentions d'une personnalité qui présente sa région comme un laboratoire. Nous ne sommes ni des souris ni des cobayes.
L'absence de sincérité est pour moi éliminatoire. Je suis jeune et idéaliste. Et je l'assume ! Pour tout vous dire, même si cela n'exalte pas forcément la fibre romantique qui sommeille en chacun de nous, je préfère des hommes qui agissent efficacement avec simplicité à une fanfare d'illusions stériles.
Les véritables enjeux de cette élection correspondent aux compétences de la collectivité : développement économique, formation, emploi au premier chef. L'équipe en place distribue des aides ici et là, mais ne créé pas les conditions d'un retour vers la croissance. Il serait pourtant préférable « d'apprendre à pêcher que de donner du poisson ». Dans ces domaines aucune politique structurelle n'a été menée. Le temps du changement est venu.
• Nous sommes à la veille du premier tour des Régionales. Comment s'est déroulée la campagne, quelles en ont été les moments forts ?
Les moments forts sont quotidiens. Les retrouvailles avec les Hauts Saintongeais sont un vrai bonheur ! Par ailleurs, voir une équipe en marche c'est toujours réjouissant. Celle dans laquelle je suis engagé est constituée de femmes et d'hommes très ouverts et généreux. L'ambiance est excellente.
• Vous représentez cette jeune génération que recherche Dominique Bussereau assortie, dit-il, d'un CAP, Certificat d'Aptitude Politique. Qu'attendent les 30 ans de la France actuelle et que voudraient-ils changer dans son fonctionnement ? Je suppose que vous êtes plus attentif à l'environnement que la génération précédente ?
Nous avons un besoin très fort d'exprimer nos talents tant sur le plan individuel que collectif. Ma génération aime le rap autant que l'électro, a connu Diams, Sébastien Tellier et la nouvelle scène française. Nous sommes familiers des "réseaux sociaux", du web et Facebook fait partie de notre quotidien. L'ouverture à l'autre est un élément très fort. Les limites géographiques sont pour nous réelles mais dépassables. Créative, notre génération est cependant marquée par le doute, en raison d'incertitudes fortes, en matière d'emploi, d'identité, d'environnement, de valeurs.
Aussi, il nous faut faire preuve de pragmatisme. Beaucoup de jeunes préfèrent désormais l'engagement associatif à l'engagement politique, qui a perdu du terrain. Pour ma part, je pense que les deux ne sont pas sans liens et qu'ils démontrent une volonté de participer à la vie collective mais d'une manière différente. Comme le disait un peintre bien connu, « c'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche ». Les possibles sont très nombreux.
Le rôle du politique est de rendre accessible ces possibilités. À l'échelle régionale, une véritable politique de formation et d'apprentissage devront enfin être mises en place. Ce sont des chemins incontournables pour accomplir nos rêves.
Ainsi, la question environnementale constitue un sujet auquel nous sommes bien entendu particulièrement sensibilisés, par conviction et par engagement, de nombreux emplois devant être créés dans les filières qui en dépendent.
Cependant, il serait injuste de considérer qu'en Haute-Saintonge, la génération d'avant n'y a pas été sensible. Les pionniers en matière d'énergies renouvelables sont chez nous, non à Melle ou à Poitiers, et ils continuent d'œuvrer pour assurer un développement durable de notre territoire. Il me semblerait donc juste de reconnaître que nous leur sommes redevables. Nous devrons par notre action faire fructifier nos pratiques et nos savoir-faire sur tous les territoires de notre Région.
• Les sondages annoncent une nette avance de Ségolène Royal sur la liste de l'UMP. Comment votre parti compte-il pallier ce "retard" ?
D'abord, cette liste n'est pas celle d'un parti, mais un trait d'union entre plusieurs mouvements.
Ensuite, l'idée de "pallier" un retard ne me plaît pas beaucoup. Tout d'abord parce que les sondages ne sont pas des indicateurs fiables. Ils sont très changeants et souvent en décalage avec la réalité. Ensuite, l'objectif n'est pas d'arriver au même moment sur une ligne d'arrivée imaginaire. Surtout, la politique n'est pas une course de chevaux ! L'objectif de cette élection est d'abord d'offrir un mieux-vivre-ensemble aux citoyens de la Région. L'alternance en sera le moyen.
Pour cela il nous faut persévérer dans la ligne qui a été tracée depuis plusieurs semaines : faire campagne au plus près du terrain, en répondant au mieux aux attentes de nos concitoyens et en valorisant sans cesse les priorités qui s'imposent : l'activité économique, la formation et l'emploi au premier chef.
• Si vous êtes élu conseiller régional, souhaitez-vous vous engager dans la vie politique d'un territoire que connaît bien votre père, la Haute Saintonge ?
Si je suis élu, la Haute-Saintonge aura un représentant fidèle, opiniâtre et travailleur au sein de l'Assemblée régionale, ce qui n'est aujourd'hui pas le cas !
Photos : Nicolas Belot lors de la venue de Dominique Bussereau et de la liste UMP aux Régionales à Jonzac
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