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lundi 22 mars 2010
Régionales en Poitou Charentes :
Une claque pour Dominique Bussereau
Une rampe pour Ségolène Royal
Il y a plusieurs façons de donner une claque. Dans le dos, elle peut être amicale, à la manière de Françoise Coutant qui a scellé une alliance verte avec Ségolène Royal. Elle devient sévère quand le chef de file UMP en Poitou-Charentes, Dominique Bussereau, n’obtient pas la majorité dans le département dont il est président du Conseil Général.
Quelles sont les leçons à tirer de cette élection régionale ? Tout d’abord, le désintérêt des électeurs : bien que meilleur au second tour, le taux de participation n’a été que de 53,49%. Les urnes n’ont pas fait recette !
La défaite de l’UMP est assez simple à comprendre : les citoyens ont montré qu’ils ne cautionnaient pas les grandes lignes de la politique de Nicolas Sarkozy. En tant que membre de son gouvernement, le secrétaire d’Etat aux Transports était aux premières lignes, comme nombre de ministres en position semblable. Ce scrutin régional a donc pris une teinte nationale. Par ailleurs, Dominique Bussereau, atteint par le cumul des mandats, n’a pas caché qu’il démissionnerait au lendemain des élections. Dans ces conditions, on comprend le scepticisme de certains militants qui auraient préféré que la liste de droite soit conduite par Henri de Richemont, conseiller régional sortant, ou Sylvie Marcilly, maire de Fouras.
Cependant, la déception de Dominique Bussereau est logique en ce sens où les territoires qui lui sont habituellement favorables ont plébiscité Ségolène Royal. La Haute Saintonge, par exemple, lui a donné un score insuffisant alors qu’il avait en 9ème position Nicolas Belot, fils de l’ancien président UMP du Conseil Général et patron de la Communauté de Communes. Le poids des conseillers généraux en place, tous UMP à l’exception de la région de Montendre, n’a pas influencé les votes puisque la liste de gauche est arrivée en tête dans la majorité des communes « sudistes » de Charente Maritime.
Ségolène Royal, quant à elle, a suivi la ligne "plurielle" qu’elle s’était tracée. Dès le premier tour, elle a ouvert sa liste à des militants verts et elle a sauvé un membre du Modem, Alexis Blanc, des difficultés que rencontre le parti de François Bayrou. Cette ouverture a payé, si l’on peut dire, puisqu’elle a permis un ralliement des Verts « en douceur » au second tour. Françoise Coutant est claire : « les accords sont signés ». Désormais, la région Poitou-Charentes sera dirigée majoritairement par une formation socialo-écologiste.
L’Elysée ?
La page des Régionales se tourne et la grande question concerne désormais les Présidentielles. Comment se dérouleront les primaires au Parti socialiste et surtout comment vont évoluer les relations entre Ségolène Royal (qui prône son indépendance) et Martine Aubry ? François Hollande et Dominique Strauss Kahn sont-ils toujours intéressés et quand entreront-ils en scène ? La bataille sera rude car les Verts, qui devraient confirmer leur position, pourraient être de sérieux rivaux pour les Socialistes. Par ailleurs, comment le Gouvernement de Nicolas Sarkozy compte-t-il rétablir le cap pour être bien placé en avril 2012 ? Continuer les réformes ou faire un arrêt sur image : voilà bien le casse-tête…
En Charente-Maritime, les Cantonales de 2011 permettront-elles à l’UMP de se maintenir ou, au contraire, vont-elles être favorables à la Gauche qui attend ce moment depuis de nombreuses années ?
Enfin, il convient de s’interroger sur le score réalisé par le Front National qui renaît de ses cendres à chaque crise. Mésestimer ces voix, nées de l’incompréhension et de la contestation, serait une grave erreur.
Les partis classiques devront donc tirer les enseignements de l’histoire. L’introspection sera forcément douloureuse car l’humilité n’est pas encore inscrite dans la Constitution ! Aujourd’hui, la première des priorités est de sortir de la crise. Prise en pleine figure, cette claque a laissé sur la joue des Français les traces de pratiques bancaires si éloignées de leur quotidien qu’ils ont tenu à le faire savoir dimanche dernier...
• Les résultats :
Ségolène Royal a été réélue à la tête de la Région Poitou-Charentes avec 60,61% des voix, deuxième meilleur score de la Gauche. En face, l’UMP Dominique Bussereau a obtenu 39,39% des suffrages. Les résultats dans les départements : en Charente-Maritime Ségolène Royal 56,90 % ; Dominique Bussereau 43,10 %. En Charente : Ségolène Royal 64,61 % ; Dominique Bussereau : 35,39 %. Dans la Vienne : Ségolène Royal : 61,49 % ; Dominique Bussereau : 38,51 %. Dans les Deux-Sèvres : Ségolène Royal : 62,09 % - Dominique Bussereau : 37,91 %.
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